[Libre] La ruée

Le dino il bougeait plus comme ça. À plusieurs, voilà qu’ils étaient parvenus à le remonter. Immobilisée maintenant la p’tite bête, Celle-Qui-N’-Avait-Pas-Aimé-Jouer.

Lewis relâcha la nageoire, avant de se secouer pour ôter la glace collée à son pelage. Ce dernier ne faisait que s’alourdir, entre l’humidité et maintenant ça… Beurk, lui fallait de la chaleur. De quoi dégager tout ça. En tout cas, le Sire Aka, il était trop trop fort, avec son super soldat. Elle en voulait un tout pareil. Il était trop fort le grizzly, on devait vraiment bien rigoler avec lui… Hum… Mais voilà Cendres qui s’approche, avec une tête bizarre, mais entier. Moins énergique que d’habitude, mais quand même assez en forme pour les bêtises, la pirate bondit sur le dos du mal blanc.

« — Cendres ! Viens on va dormir, puis manger. Ou manger, puis dormir. Fait froid par ici… »

Lui aussi était froid.
Comme les morts.

La Nakhus entendit alors un son étrange qui attira son attention. Oh ? Que faisait-elle la louve bleue avec son p’tit caillou ? Comme eux lors de la conception de leurs habits chauds…

« — J’veux jouer avec Celle-Qui-N’-Avait-Pas-Aimé-Jouer ! »

La gueule est si grande. Entrouverte. Assez pour la petite carrure de la pirate qui se faufile entre les dents. C’était tout sombre là-dedans et franchement, ça puait pas mal. Le dino, il connaissait pas les bains de bouche ! La queue de la louvette se balança de droite à gauche, alors que sa truffe fronçait tentait de repérer d’autres odeurs. Ça sentait le sang ici aussi. Pourtant. Il y faisait agréablement chaud. C’était agréable. Et si la langue était tiède sous les coussinets de Lewis, cela signifiait que plus elle avancerait, plus il ferait bon. Ses oreilles tendues, la louvette se concentre pour entendre les coups de la louve bleue dans la chair, se fiant à eux pour avancer.

Il faisait chaud. Mais ça puait vraiment beaucoup.
Dans les livres, ils disaient que les muscles se relâchaient après la mort et que c’était pas beau à voir.
Vraiment pas.

Lewis se stoppa. Les sons étaient plus forts ici. Oui. La bleue creusait là derrière. Hum. C’était tendre à l’intérieur, mais les muscles allaient compliquer la tâche. Il fallait s’en occuper.

(Lancé de dés)

Beurk.
Immonde.

Les muscles sont élastiques, durs, Lewis doit tirer, enfoncer ses griffes pour mieux les abîmer. C'était compliqué, mais elle ne pouvait abandonner.

C’est comme si elle creusait dans la terre pour la Dominatrice.
Comme si elle arrachait la chair des ours.
Comme un jeu au final.

Regardes la lumière rouge.
Différente de la jaune que tu portes n’est-ce pas ?
Pourtant si belle.

Les paupières se ferment plusieurs fois, s’ouvrent lentement. Il est fatigué, l’Etelkrus. Au point qu’il a du mal à faire les connexions. Il voit juste le corps bloqué sur la glace, alors que d’autres s’occupe de la chair, lui observe les dents, de ses paupières à moitié closes, tout semble si flou. Les dents. Narcisse pouvait en avoir une. Il en voulait une. Pour l’enfoncer dans la chair des ennemis. Pour se rappeler des blessures infligées par le monstre.

Pour montrer aux autres, que le cauchemar avait été réel.
Et que le souvenir serait immortel.

(Lancé de dé)

Lui aussi a droit à sa part du gâteau.
Ce dont-il a besoin pour se fabriquer un nouvel outil.
Une arme.

Ce dont-il avait besoin entre ses crocs, le disciple de Kiro marche très lentement, en direction du camp de la grève. il devait dormir. Dormir.

Le reste devrait attendre.

(Quelques jours plus tard)

Ses souvenirs étaient flous. Il lui semblait avoir été attrapé (?) par le monstre. Ce dont il était certain, c'était que celui ci l'avait écrasé sous son énorme corps. Puis on lui était venu en aide, encore, et il avait reçu des soins.
Le corps encore bien douloureux -Après tout, il souffrait, tout de même, de fractures multiples et d'une longue entaille- il s'était traîné comme il pouvait sur la grève gelé, demandant à qui voulait bien la lui donner, un petit peu d'aide pour avancer sans s'écrouler. Les crocs serrés, il essayait de ne pas gémir à chaque pas.
Essayait.

Il était important de prendre ce qu'il pouvait, sur cette carcasse. Par ce qu'à défaut de pouvoir, lui, se rendre sur la glace, il pourrait, peut-être, faire quelque chose pour ceux qui n'avaient pas de blessures invalidantes et poursuivraient les explorations. C'était sa façon à lui de contribuer.
Il aurait, évidemment, voulu faire plus mais...
Mais voilà.

Armé d'un scalpel, il entailla la chair du gigantesque animal, cherchant à en prélever la viande.

Rhaegar – 13PV

L'animal hors de l'eau, beaucoup se mirent à se servir comme d'un trophée. Ils l'avaient tous mérité après tout, le plus fort mange le plus faible. Rhaegar s'éloigna un peu, inquiet pour son amie Tris. Une fois sa part récupérée il irait la rejoindre pour s'assurer qu'elle se remette.

La voix du dieu rouge gronda à travers la gorge du légionnaire et Rhaegar tendit les oreilles, à la fois intrigué et surpris d'une telle proximité avec ses disciples. Il n'avait jamais eu l'occasion de voir cela chez les siens, les dieux Lazulis avaient toujours été froids et distants dans ses souvenirs. Voir une telle scène de réconfort lui gonfla un peu plus le cœur et il se sentit plus déterminé que jamais à redonner espoir aux dieux de son enfance.

Plusieurs loups se dispersèrent et Rhaegar s'approcha finalement du cadavre gigantesque de la bête. Hésitant, il réfléchit un instant avant de choisir, puis il s'approcha de la gueule de la bête et lui arracha deux de ses plus grandes dents. Elles faisaient au moins trois fois la taille des canines qu'il porte à son cou et pourraient lui servir d'arme. Ça lui serait bien utile étant donné qu'il n'a plus les siennes..  Il lui extirpa un morceau de sa peau écailleuse puis son butin en gueule, il s'éloigna comme les autres.