Catch me if you can l P.V. Feather

Safran aurait voulu tuer la gamine qu'elle l'aurait sans doute marquée d'une bonne grosse balafre, à la place, elle lui avait surtout donné une bonne grosse baffe en réception pour l'envoyer valdinguer plus loin. Mais évidemment, ce n'était pas ça qui allait arrêté et encore moins faire taire cette horripilante petite vermine insolente et définitivement bien trop souvent dans les pattes de Safran dés que celle-ci sortait de l'Océan.
En réponse à la gamine, la vieille louve souffle par ses narines et les évents situés sur son cou, sa lourde queue aquatique frappant le bois pourri du pont dans un début d'agacement grandissant. Il était évident que tant que le gamine ne passerait pas par dessus bord, Safran pouvait faire une croix sur sa sieste. Bien, hé bien si c'est ce qu'il fallait -et encore, elle doutait un peu sur le fait que la morveuse ne remonte pas, même si elle se brisait trois de ses pattes-.

Long grondement crocodilien, avant que la louve ne se jette en direction de la gamine, décidée à essayer si effectivement, à force de se faire taper dessus, la violette en aurait marre pour l'heure qui suivrait.

Safran : 8pvs

Elle frappa la gamine, sentit la résistance de son petit corps pelucheux bien que la petite violette s'échappa suffisamment pour ne pas sentir le même genre de coup qu'elle avait pu recevoir précédemment. Safran siffla, mi-satisfaite, mi-contrariée, elle l'avait touché, égratigné un peu plus et ça, ça faisait toujours plaisir mais il manquait encore un peu pour en venir à bout de la morveuse. Elle sentait, entendait la fatigue du corps jeune qui encaissait. Elle sentit encore mieux le corps actuellement ennemi lui grimper sur le dos, et ceci ne manqua pas de faire siffler furieuse la vieille maudite qui se retourna un instant, claquant ses mâchoires dans le vides dans l'espoir vain d'attraper la gamine pour la faire descendre de là. Mais c'est qu'elle finissait par apprendre la bougre, elle allait devoir la bousculer différemment, et ce avant qu'elle ne plante ses crocs blancs luisant au soleil de la journée dans sa peau.

Safran bondit vers l'avant avant que d'un coup bref et sec, ne recule d'un seul coup, laissant l'élan et le poids faire sa part des choses pour laisser la louve violette se faire entraîner et passer par dessus son dos. Mais sans doute que la morveuse s'était déjà un peu accrochée, la vieille louve siffla à nouveau en sentant des crocs ou des griffes déchirées une partie de ses larges voiles brunes.

En réponse à la gamine, elle releva ses babines sur sa ranger de dents difformes qui n'avaient plus rien à voir avec celles d'un loup. Sa queue serpenta au sol, comme parcouru de petites impulsions cherchant la nage, instincts marins qui venait à la mutation pour complété la panoplie du parfait être maudit. Signe aussi d'agacement grandissant.
Mais elle ne put lancer une nouvelle attaque, la vieille louve, la gamine plus agile,  plus jeune et définitivement montée sur ressort prit une nouvelle impulsion vers elle, crocs en avant. Et Safran elle, s'apprêta à en faire un en arrière.
Mais sans doute qu'elle vieillissait, à presque douze ans et une résurrection, on était plus aussi vif. Le pas de côté fut mauvais ou pas suffisant, dans tout les cas, elle se retrouva avec les crocs de la gamine planté dans la peau et bien.
En réponse, se braqua sur la violette, un regard rubis rempli de tout le mépris que pouvait avoir monstre tel que Safran.

Elle souffle du nez, des évents, elle commence vraiment à fatiguer Safran. Ce n'est même pas elle qui vire l'affreuse gamine mais elle qui se détache de son arrière train pour revenir lui mordre les pattes. Safran siffle et souffle mais n'a même plus l'énergie d'esquiver l'attaque, même plus celle de s'énerver de plus belle. Il fallait se rendre à l'évidence d'une chose, elle vieillissait terriblement et fatiguait maintenant beaucoup plus vite. Morne-oeil n'avait jamais ménagé les corps, le sien était sec et marqué et indéniablement, face à la jeunesse, aujourd'hui elle ne gagnerait pas.
D'un geste vif, elle retire sa patte de la gueule qui mâchonne, fronce le museau, montre les dents mais le gronde pas. Et elle s'éloigne, boitant un peu à cause des coups, traînant la lourde queue derrière elle, jetant un regard par dessus bord pour trouver un point d'eau suffisamment profond pour y plonger.
Elle avait perdu, elle laissait la veille carcasse échouée à Makuro.