Saqqarah grattait la boue récupérant celle dont il avait besoin pour des soins. C’était devenu un travail régulier, presque quotidien, encore plus depuis le retour de la grève. Le reptilien avait passé des nuits entières à réfléchir à tout cela. Et c’était en relevant la tête qu’il percuta qu’il était au pied du temple de Kiro. Il fixa les lieux en silence, les oreilles du mâle d’abord dressées avant qu’elles ne se glissent vers l’arrière à l’horizontal. L’arbre est si grand, si mort, et pourtant si vivant alors qu’il est occupé par quelques oiseaux exotique. La maison du serpent. Saqqarah recula, avant de dresser lentement les oreilles, et de descendre entre les racines de l’arbre, longeant les murs de terre. Il sentait son cœur s’emballer dans la poitrine.

Le souffle court, il voyait devant lui sa truffe traverser la buée qui se formait après chaque respiration de sa part. Il se souvenait, devant le mosasaure, de ses pensées. Elles s’étaient effritées, démontées pour se remonter différemment. Il était perturbé le jeune loup et étrangement attiré par le temple de Kiro. Comme si le serpent l’appelait. Il ferma l’œil en descendant, calmement doucement, il faisait attention, il écoutait le monde autour de lui. Saqqarah se souvenait des blessés, de la peur, des cris, des combats, de la violence… De l’odeur du sang. Des soins qu’il avait pu apporter, de ceux qu’il n’avait pas pu aider. De son besoin d’être rapide et précis… Mais aussi déterminé et sûr de ses capacités. Il était perdu.

Il rouvrit les yeux quand il fut dans la salle du Dieu Anaconda. Observant la statue du serpent. Il vint s’asseoir devant celle-ci. Il déposa au pied de la statue de Kiro un cadeau. Une écaille du mosasaure que Meshret lui avait donné, enfin elle lui avait dis de la garder, parce qu’elle avait glissé dessus comme une maladroite, et ri comme une enfant en se relevant. Elle s’était juste tordu un peu la patte, Saqqarah avait eus peur en la voyant glisser. Mais il avait gardé l’écaille, pour le dieu, parce que c’était lui le dieu agile et rapide. Celui qui l’avait sans doute aidé à l’être pendant ces instants aussi intenses qu’effroyables.

« Ce n’est pas grand-chose, juste un souvenir de la grève… Merci Kiro de nous avoir protéger… »

Il était perdu le pauvre loup. Il ne savait plus où il en était. Mais il était vivant, et Désastre aussi. Tawana également. Les Dieux Etelkrus les avaient protégés. Et il savait qu’il avait usé des valeurs du serpent pour avancer dans ce chaos.

« Je me sens perdu Kiro… Mais je ne me suis jamais senti autant Etelkrus que maintenant… Je crois que je n’avais jamais trouvé vraiment mes valeurs et ma place. »

Il commençait à comprendre, pourquoi avoir un pouvoir, pour sauver plus de monde. Pour aider davantage. Il avait sa place chez les Etelkrus. Il  avait réussi à oublier tout ce qui lui faisait peur. Il a seulement soigné à seulement aider. Il en était assez fier. Il avait comprit les paroles d’Ao aussi. C’était une bonne déesse. Elle méritait d’avoir des fidèles digne d’elle. Mais ça ne sera pas lui. Ça il l’avait comprit aussi. Il appartenait aux Etelkrus, et il avait plus leur valeur qu’il ne l’aurait jamais pensé. Il n’y aurait jamais cru, pas une seule fois, surtout si on lui avait dit.

Il avait des parents et un frère chez Dairo, et il comprenait aussi pourquoi. Mais il n’avait pas été attiré par la renarde avec force. Mais il n’avait pas arrêté de prié Kiro de l’aider durant la mission folle à la grève. Il savait pourtant que ce n’était pas légitime parce qu’il n’était pas un disciple de Kiro. Sans doute c’était-il égaré il y a quelques temps, quelques mois. Il avait haït les Etelkrus, il avait maudit ses parents. Il avait pleuré, et il avait eut peur. Et il avait comprit qu’il était triste, qu’il avait mal, qu’il avait peur, et qu’il était en colère, parce qu’il les aimait avec une telle force qu’il s’en rendait malade. Les Etelkrus c’était sa meute, sa famille, et toute sa vie. Il était né Etelkrus et il moura Etelkrus, même si parfois sa meute le rendait dingue, c’était sa meute et il l’aimait comme ça.

« Kiro j’ai besoin d’être plus fort ! D’être plus précis, plus agile et plus rapide pour protéger les miens, les soigner et les sauver ! J’ai besoin de toi ! S’il te plait ! »

S’il te plait Kiro, il avait besoin de toi, il a besoin de toi pour son avenir. Il l’a ressenti sur la grève, il fallait qu’il soit encore plus vif et rapide. Qu’il puisse mieux aider. Il avait grandit. Pardonne le de s’être égaré auprès d’Ao, mais tu peux comprendre non, il a été jeune et con, comme tout les enfants. Mais il te prie aujourd’hui, c’est ton temple qui l’a appelé, comme si une force intérieur l’avait tiré ici sous le grand arbre mort. ça faisait 9 mois déjà, qu'il était allé voir Ao, c'était le temps d'une gestation humaine... et l'enfant de Ptah avait comprit, que sa naissance n'était pas auprès d'Ao et des valeurs Lazulis, mais chez les Etelkrus, dans le temple de Kiro.

Ainsi dont le présent a été accepté par son nouveau propriétaire. Un sourire fugace éclaire les babines du loup reptilien alors que le serpent apparaît, d’un jaune pur et beau. Le jeune loup ne meut s’empêcher d’admirer ces belles écailles et cette peau lisse qui ondule sous les mouvements du corps agile et puissant. Il aurait tellement aimé que sa queue de reptilien soit au moins aussi élégante que cela. M’enfin, tant pis, l’apparence n’est que peu de choses dans la vie d’un loup. Il l’écoute, ses oreilles s’agitent dans un mouvement lent. Il se serait donc trouvé ? A cette pensée Saqqarah fixe le serpent, sans répondre, s’être trouvé. Qu’est ce que cela mettait en jeu exactement ?

Il ne s’était jamais franchement posée la question, et pourtant… Il ne savait même pas se définir lui-même, Saqqarah n’étant qu’un nom, une chose modifiable, puisqu’il répondait aussi au nom de Karah, de Lézard, et de Saq’. La pensée elle-même le fit sourire tant d’appellation pour un seul individu. Il a raison le serpent, c’est important d’être proche les uns des autres, de se liés aux autres. L’orphelin le savait très bien, lui qui n’avait de lien fort qu’avec des loups qui n’étaient pas de sa famille proche… Tawana, Te Hari, Léo aussi… Sushi, mais c’est une autre histoire, tant de personnes qui le font vibrer, le rendent heureux et vivant, le motivent à être plus fort pour les aider et les protéger.

« Pourtant je me sens encore perdu et je suis toujours pleins de doutes »

C’est vrai, il est parfois empli de doutes, mais les doutes ne l’empêchent jamais d’avancer. Il explore et il expérimente l’avenir, parce qu’il est curieux. Il n’a qu’une vie et il ne peut plus se permette de reculer. Il le sait bien. Depuis le temps qu’il leur dit hein ? Il lui aura fallut longtemps à lui de comprendre que les liens sont importants dans la vie. Apprentissage Made In Tawana. Apprentissage Made In disciple du serpent. Un soupir échappe au reptilien alors qu'il pense au Mozasaure, aux combats, aux blessés.

« Et le pire c’est que c’est sans doute pas fini… »

Marmonna-t-il les oreilles à l’horizontal. Non ce n’était sans doute pas terminé, Saqqarah en était bien conscient. Quelque chose se passait autour d’eux. Quelque chose qu’il ne comprenait pas, mais qui ne l’inquiétait pas pour autant. Simplement, si l’avenir mettait en danger les siens, ses proches, il devait s’y préparer.

Il l’observe sans rouler sans le toucher, levant la truffe vers la massive tête de reptile. Kiro est immense, combien mesure-t-il ? Peut-il choisir sa taille ? Saqqarah agita les oreilles en l’écoutant. Oui il sait Kiro, ne t’inquiètes pas, le reptilien sait, que ce sont là les qualités que tu demandes à tes protégés, tes disciples que tu aimes taquiner mais que tu protèges malgré tout. Il agita lentement les oreilles des petits coups de pouces. Ça pouvait servir. Saqqarah avait l’habitude de parcourir la jungle à la recherche de certaines plantes et de certaines lianes.

Cela ne dépend que de lui, soigner et sauver ne dépend que de sa personne et il le sait bien, et ça l’angoisse si souvent d’ailleurs. Les oreilles à l’horizontal de Saqqarah se baissent d’avantage alors qu’il détourne son regard en réfléchissant. Il avait commencé à développer sa force afin de pouvoir se battre avec ceux qui sont aux premiers rangs dans les combats. Ils savaient déjà soignés il avait apprit de Tawana, mais il n’est pas très agile, et ça il le sait bien. Ça lui fait même défaut. Il renvoie souvent la faute sur sa pauvre queue, mais au fond il sait que ça ne dépend que de lui, que sa pauvre queue n’y est pour rien. A la question du serpent doré le reptilien releva la tête, croisant son regard avant de sourire sincèrement à Kiro.

« Peut être bien les deux. Si vous m'y autorisez... »

Oui peut être bien un Glowstick, mais aussi des conseils. Il savait que parcourir la forêt dense qu’est la jungle permettait à son corps de développer son agilité. Il savait qu’il devait s’étirer, souvent, régulièrement pour rendre son corps souple et plus à même de bouger de manière fluide. Il faudra qu’il demande à ses collègues qui ont la couleur du serpent, de bien vouloir lui donner quelques exercices pour développer son agilité. Puisqu’il avait déjà trouvé les assouplissements. Son regard se déposa sur le serpent et croisa ses grands yeux avant qu’il n’incline la tête, très sérieux en la relevant.

«Kiro, accepteriez vous de me faire passer votre épreuve ? »

Etait-il prêt ? Non… mais il fallait avancer, reculer devant le problème ne sert à rien. Il fallait avancer, continuer encore plus loin jusqu’à demain. Et maintenant qu’il avait eut l’entraînement de Tawana, développé sa force, et testé ses capacités en situations réelles, il était temps, de passer à l’étape suivante, l’épreuve du Glowstick ! Il était temps pour Saqqarah d’avoir un Glowstick d’être un Panseur disciple de Kiro, et de pouvoir aider d’avantage peut être grâce à un pouvoir. Si il arrivait à réussir cette épreuve. Il ne scierait plus, il ne reculerait plus. Son regard plongé dans celui du serpent, il attendait de savoir, s’il aurait se droit, ou s’il allait devoir rentrer, mais il était sûr de lui. Il était l’heure de passer cette épreuve, sinon pourquoi être entré dans ce temple ?!

 Il était déjà perplexe en venant, et bien il l’était d’avantage maintenant. Kiro était un être non pas sournois, mais surtout joueur, et ça le reptilien l’avait somme toute oublié… Mais bien sûr, que le serpent allait lui faire passer son épreuve. Pourquoi aurait-il refusé d’ailleurs ? La question n’avait pas traversé le loup alors qu’il te suivait des yeux Kiro. T’écoutant les oreilles dressées, ses pupilles se dilatant sous tes idées. Il pencha la tête, le jeune loup Etelkrus, curieux de l’attitude fort étonnante du Dieu jaune. Un jaune qui tire d’ailleurs plus sur le doré.

Quand tu annonças avoir quelque chose de parfait pour lui Saqqarah agita les oreilles, totalement absorbé par tes paroles. Ne se rendant compte du déplacement qu’au dernier moment quand il constata que la forêt avait changé de décors et que ses traces n’étaient pas visibles. Une princesse ? Une Kiro en détresse tu veux dire. Cela fit sourire le reptilien qui opina de la truffe en commençant par observer la cime des grands arbres, réfléchissant, où un Serpent pourrait-il se perdre ou se mettre en cas de danger en attendant de l’aide ? Alors qu’il se posait la question, il fut surpris par une chaleur nouvelle et un crépitement inquiétant, le feu…

Ça allait être bonbon pour pister quelque chose dans les flammes… Le reptilien commença par s’éloigner du feu. S’arrêtant devant une marre de boue humide est fraîche dans laquelle il se roula. Le feu prendra moins facilement sur son pelage s’il est trempé. Il agita les oreilles, observant les flammes qui continuaient d’avancer, les oiseaux du coin s’envolant dans un brouhaha désagréable. Il fixa un volatile avant de percuter… les hauteurs ! Est-ce qu’il avait le temps de grimper à un arbre et d’observer la forêt une seconde ? Il savait qu’il devait agir vite, mais il ne voulait pas faire n’importe quoi. Mourir ne lui était pas permit, et abandonner l’autre à son sort non plus. C’était tout à fait hors de question pour le reptilien. Il roula de l’œil, quand faut y aller, c’est le moment de savoir si tu es capables de monter à ce putain d’arbre.

Le feu se rapproche, et pourtant, Saqqarah sauta sur la branche la plus basse, l’attrapant par les crocs avant de poser ses pattes dessus, et de commencer à grimper. Tirant sur son corps enfin musclé par le travail  acharné. Il baissa les yeux en entendant les crépitements de l’écorce sous ses pattes. Les flammes allaient lécher son corps s’il ne descendait pas, mais le sol était déjà couvert de feu. Le reptilien déglutit, avant de sauter dans le vide sur l’arbre le plus proche. Manquant de tomber dans le vide contre le sol dur. Suivant les branches pour attendre la cime qui pencha sous son poids. Logiquement un animal apeuré par le feu sans éloigne. La princesse Kiro n’était donc pas du côté du feu, mais elle devait être ailleurs dans ce paysage qui allait finir complètement brulé.

Il plissa les yeux en voyant au loin des arbres moins serrer les uns contre les autres une clairière… Il dressa les oreilles quand il cru voir un éclat de lumière là bas. Quelque chose brillait au loin ? Ou il rêvait ?  Peut être, probablement, ce serait en tout cas la direction qu’il allait prendre. Il entendit le bruit de l’arbre qui craque et vit le sol se rapprocher. Sautant du bois qui brûlait avant de s’engager sur le sol.

Il fallait avancer pour les autres, réussir, trouver le courage là où il y avait la peur. Le reptilien remonta son écharpe sur sa truffe et se mit à avancer vers le sol comme s’il était en chasse. Il essayait surtout de ne pas respirer trop de fumée. Se serait  idiot d’être ralentit par cela. Il écoutait le feu, les crépitements, les cris des oiseaux aussi. Il ferma l’œil en accélérant, ce souvenant des cris de ses frères et sœurs loups contre le mozasaure, l’odeur du sang remplaçant bientôt celle du feu. La course du loup commença à tirer les muscles de ses pattes. Il ne réfléchissait déjà plus. Il ne voulait que sauver des vies, c’était là son seul objectif. C’était comme cela qu’il avait évolué sur la grève au milieu de la glace où il patine et du sang où il glisse.

Il se figea devant un cours d’eau, ses crocs se serrèrent, sauter au dessus lui était impossible, il finirait dans le courant et il ne savait pas du tout où il atterrirait au final. Il se tourna vers le feu,  les oreilles en arrière… Longer le courant n’était pas forcément une meilleure idée. Mais traverser à la nage ne lui semblait pas plus réaliste non plus. Le feu jouer contre lui, mais il était poussé par l'adrénaline, le stress, et surtout le désir dévorant de sauver et de protéger. Il n'y avait que ça dans sa tête, ce n'était pas sa vie qu'il voulait sauver sinon il aurait été poussé par la peur, mais celle des autres, et c'était là le courage qui faisait avancer ses pattes. Il se dépassait, et il ne le faisait pas pour lui même, mais pour obtenir se glowstick qu'il voulait pour être meilleur encore. Meilleur pour mieux aider, mieux sauver, mieux protéger. Quel intérêt de faire les choses égoïstement... Pour Saqqarah les choses avaient un sens du moment qu'elles n'étaient pas faites pour lui.

Il se mit à longer quand même le court d’eau, à la recherche d’un arbre qui lui permettrait de passer de l’autre côté. Il savait qu'il ne trouverait pas de pont, mais il pouvait en faire un. Pour cela il devait se servir de feu, mais aussi de son point, de la musculature qu'il avait formé, et d'un peu de réflexion. Il fallait être agile pour montrer dans l'arbre, vif et rapide pour ne pas se faire bouffer par le feu. Enfin il trouva son arbre alors que le feu faisait craquer les arbres autours. Il fit un pas en arrière quand une branche tomba juste devant lui, la contournant les oreilles en arrière avant de rejoindre le dit arbre.

Prenant son élan il refit l’exercice premier, attrapant la branche la plus basse dans ses crocs avant de se hisser dessus, et de recommencer sur la suivante. Il cracha un peau d’écorce avant de voir le feu s’attaquer au tronc, c’était parfait. Il frappa le haut de l’arbre dans la direction de l’autre rive jusqu’à ce que son poids et le feu ne pousse l’arbre à s’effondrer, celui-ci retenu par les arbres de l’autre côté de la rive. Le reptilien commença à descendre l’arbre contre lequel son pont de fortune était tombé.  Une fois sur l’autre rive il observa le feu dévorer son pont et l’arbre qui lui avait permit de descendre. Repasser par là n’était plus possible.

C’est à ce moment qu’un cri le fit sursauter, pas celui d’un serpent qui siffle, ni celui d’un loup qui appel. Il mit les oreilles en arrière, son instinct stupide lui ordonnant d’aller voir. Mais une partie de lui poussant son cerveau à continuer la mission sans se préoccuper de reste. Il commença à partir en direction de l’Est, direction de la potentielle clairière, avant qu’il ne s’arrête et ne fasse demi tour en râlant.

« Tu vas te faire dévorer par les flammes et tu le sais… En plus le sauvetage d'autre bestiole c'est pas au programme... »

Se dit-il à lui-même en faisant demi-tour, suivant les bruits de plus en plus distinct, des piaillements. Il s’arrêta devant des oisillons, leur nid était tombé sans doute à cause de la fuite des autres oiseaux. Qu’est ce qu’il allait faire d’oiseaux en plus ? Il soupira avant de prendre le nid dans sa gueule et de repartir dans l’autre sens. Peut importe il verra quoi en faire plus tard, au pire… Il les déposera ailleurs où forcera sa poule à s’en occuper. Qu’à cela ne tienne. Il s’arrêta devant les lieux qu’il avait quitté, le feu avait commencé à prendre là aussi. Mais pas assez pour qu’il ne se force pas à passer. Il baissa la tête, cachant les oisillons entre son poitrail et son écharpe, avant de s’élancer dans le début de mur de flammes et de se retrouver de l’autre côté, lançant un regard derrière lui. Son armure de boue tombant à ses premiers mouvements, il sentit une douleur vive dans son épaule et baissa les yeux vers une brûlure. Flute ! Mais il était à la Moere aux Lianes et il savait qu’il trouverait de l’argile !


De l’argile il lui en fallait, il ne savait pas si la princesse aurait été touché par les flammes après tout. Il  dérapa derrière une butte de terre, se relevant et s’engageant dans une partie plus marécageuse. Les reptiles du coin avait rejoint l’eau, et il ne pouvait pas se permettre d’en faire de même au risque de se faire manger un coussinet ou deux au passage. Quoi que sur la terre ferme il risquait de cuir… Il s’arrêta, toussant, crachant ses poumons, calant correctement les oisillons avant de relever la tête et de plaquer ses oreilles contre  son crâne. Il prit une grande inspiration avant de sauter sur un rocher au milieu du marais, puis sur une motte de terre, et sur la pierre suivante, glissant les pattes arrières dans l’eau avant de remonter dessus et de rejoindre la pierre suivante. Quand il vit un corps étranger et écailleux il hésita, il n’y avait pas trente six solutions au problème. Saqqarah observa un périmètre un peu plus loin, l’eau y était moins profonde, mais les reptiles ça nage vite et le feu continue de courir dans les arbres qui tombent les uns après les autres lui offrant toujours plus de terrain. Entre le feu et un coup de dents, il préférait… Le coup de dents !

Il fit un bond agile vers la roche immergée avant de bondir sur la rive. Entendant les crocs du reptile se claquer dans son dos. Il ne se retourna pas, sentant dans son dos une douleur chaude et sourde, est ce qu’un arbre couvert de braises et de flammes venaient de tomber sur le reptile ? C’était tout à fait possible vu la douleur qui avait tirailler ses pattes avant qu’enfin il ne sente une présence animal. Il s’était sentit observé depuis le début de son épreuve, mais là, la présence était palpable. Il n’était plus très loin, enfin la clairière se découpa dans son champ de vision et un corps onduleux et fin serpentait sur le sol, quelque chose brillant sous le soleil et les flammes. La lumière qu’il avait cru apercevoir en voyant la clairière au loin aurait été la couronne ? Alors il n’était pas fou il avait bien vu l’objet grâce au reflet. Bien, trouvé la princesse, c’est fait, la mettre en sécurité, c’était autre chose. Il s’approcha rapidement d’elle, ou de lui, qui sait si ce n’est pas Kiro qui fait sa princesse en détresse.

« Pardonnez mon manque de délicatesse mais j’ai pas le temps de vous demandez si vous allez bien »

Et vu que je n’ai pas mal en votre présence, c’est que c’est le cas… Pensa-t-il avant d’approcher sa truffe d’elle, ou de lui, parce qu’il en sait toujours rien.

« Voulez vous bien vous enrouler à mon cou ? »

Il attendit qu’elle s’exécute pour remonter son écharpe sur sa truffe, le serpent, et les oisillons, avant de lancer un regard dans son dos. Le feu se faisait entendre, il se rapprochait, où n’avait-il pas attaqué ? Avait-il le temps de grimper à un arbre pour voir une zone encore épargner et se diriger vers celle-ci ? C’était pourtant le seul moyen de savoir s’il y avait un chemin jusqu’à la rivière où jusqu'au marais, quand il dressa les oreilles.

« Ah et ne mangez pas les oisillons s’il vous plait »

Petite précision vu qu’il les entendait piailler, il s’engagea vers l’arbre le plus éloigné de la direction d’où il venait, et chercha une branche à attraper. N’en trouvant pas à bonne hauteur, il recula, prit de l’élan et grimpa directement sur le tronc, puisant sur ses pattes arrières pour sauter sur la première branches avant de réussir à grimper dessus par il ne savait quel miracle et de lever les yeux vers la suivant. Il ravala difficilement sa salive, sa gorge le brûlant, retenant sa toux. Maintenant qu’il avait trouvé la princesse il savait qu’il n’avait pas finit mais son corps avait déjà commencé à se détendre un peu. Et qui disait légère détente disait apparition de douleurs qu’il n’avait pas perçu jusque là car plongé dans l’effort et focalisé sur une seule chose. Il commença à grimper, sentant ses pattes et ses muscles le faire souffrir, depuis quand avait-il aussi soif ? Depuis quand avait-il la respiration sifflante ? Il s’arrêta pour prendre une bouffé d’un air moins pollué par la fumée, avant d’arriver en haut et de détailler la forêt. Cherchant un chemin rapide vers un court d’eau ou un  étang, quelque chose. N’importe quoi !

 Le feu rattrape, il dévore et court plus vite que lui. Il le sait le reptilien. Mais les vies qui sont en jeux sont là, prêt de lui. Il redescend l’arbre, il ne veut pas glisser, pas tomber, pas se casser de pattes. Si ça arrivait, ça serait sans doute la fin. Et sinon, il se relèverait quand même et ramperait au pire. Il touche le sol et s’élance dans la direction qu’il sait être la bonne, le chemin est encore dégager, il sait que le feu viendra jouer avec lui. Il sait que le feu avance en ligne et qu’il va longer cette ligne. C’est de la folie sans doute, mais il n’a pas d’autre idée. Parce que s’enfoncer plus loin encore dans le bois n’a pas de sens. Maintenant il faut rentrer et mettre tout le monde en sécurité. C’est la mission non ?

Le reptilien s’arrête devant une galerie et hésite, il n’y a pas pensé, à passer sous terre. Et si c’était la solution ? Le feu va faire chauffer l’intérieur et ils vont cuir comme dans un four… Sauf s’il est assez rapide. Il se pli, se glisse, coule dans le terrier de l’animal. La galerie est longue, étroite et profonde. Le sol est humide et glissant, les griffes du reptilien se plante dans la terre meuble et pleine de racine. Il a la sensation de manquer d’air, quand il sent l’odeur de la fumée, et sort enfin la tête de la galerie. Ça sent mauvais, ça prend aux tripes, le feu et juste devant mais il est aussi juste derrière. Il est omniprésent et il ronge tout si vite. Saqqarah observe les flammes et cherchent en elles un passages. Finalement il constate qu’un arbre n’est dévoré qu’à sa cime car l’un de ses congénères s’est écroulé sur lui. Il s’engagea et glisse entre les racines de l’arbre qui se croise. Une patte au dessus, une patte en dessous, la tête, hop les flancs et le ventre. Et on recommence. La barrière de racine passer vient l’endroit où le feu ne peut rien manger qui ne soit pas en hauteur. Mais c’est infesté d’ennemis, de reptiles…

Des ennemis ? Pour Saqqarah, oui, il n’aime pas les crocodiles. Il oblige princesse Kiro à glisser jusque sur sa tête et tient le nid dans ses crocs puis il plongea, bat des pattes, la tête hors de l’eau, sa queue comme un gouvernail, il avance en observant les reptiles qui s’avancent aussi. Et rejoint enfin une plate forme au milieu de l’eau. Il observe ces yeux de reptiles qui le dévisagent et le feu qui avance. Il n’a pas le temps de se battre il c’est déjà brulé pour des oiseaux. Il sait bien qu’il est con. Il sait bien qu’il est trop gentil. Il sait bien qu’il est trop sensible. Mais il en a marre aussi, il veut que ces putains de reptiles de merdes dégagent de là et qu’il puisse rejoindre la berge. Alors il en fixe un et bondit quand celui-ci attaque, remontant sur sa gueule avant de sauter sur le suivant, retrouvant l’eau après le dernier avant de sentir qu’ils se sont retournés. Ils vont se faire bouffer, pas question, si ce n’est pas le feu ça ne sera pas non plus des crocodiles. Il lèves les yeux vers les arbres, il ne recevra d’aide que de lui, il doit trouver la solution avait eux. Il la trouve, c’est une liane son salut. D’où elle sort il n’en sait rien mais il pousse sur ses pattes, son corps se soulevant légèrement hors de l’eau, sa machoire se referme sur la liane et son fessier se relève. Sa queue venant longer son ventre, il a sentit un reptile lui frôler le popotin.

Et maintenant Saqqarah… t’es beau comme ça tient à balancer au bout d’une liane. Un mouvement en arrière, un mouvement en avant, un mouvement en arrière. Et on force, repas qui pend au dessus de l’eau alors que des crocodiles veulent des fesses. Et il lâche, et se retrouver sur la berge, le choc et assez violent mais pas suffisant pour le clouer. Il repart, il n’a pas réfléchit vraiment il entend juste le feu qui lui dit : Cours crétin, plus vite que ça, sinon je te bouffe.

Alors il continue, il s’enfonce dans le sous bois, il sait où il va. Il connait le chemin, il l’a vu depuis la hauteur, et il n’a plus le temps de grimper. Le feu court trop vite, et le vent s’est levé. Se faisant allier des flammes. Ses pattes arrières et ses pattes avant le font souffrir. Par où… Où sont le sud, le nord, l’est et l’ouest ? Saqqarah lève la truffe et cherche la lumière du ciel mais il ne voit qu’un nuage noir de fumé. Misère. Il déglutit et s’enfonce dans le bois qui craque, il sait que tout le monde et vivant, il n’entend rien d’autre que les sifflements, les piaillements, et les arbres qui souffrent. Le feu l’a entouré, lui et les autres. Il rampe sous le tronc qui vient de lui barré la route, tant pis pour ses quelques poils. Il est encore humide de sa baignade, et le feu ne s’accroche pas. Il ne laisse rien pas même un brûlure. Il se redresse et il cherche, encore, à l’affut, les arbres ne peuvent plus servir.

Par où aller Saqqarah ? D’où vient le vent Saqqarah… Il est dans ton dos petit reptilien… Et dans ton dos il y a quoi ? C’est le vent du Nord, le qui glace et qui vient de la grève. Tu t’en souviens maintenant ? Saqqarah dresse les oreilles  avant de continuer, il sait ce qu’il y a après la Moero aux Lianes, c’est la massive et imposante dent de rock dans cette direction. Il continue d’avancer, bondissant au dessus d’un tronc qui c’est effondrer, dérapant en contournant les flammes. Cavalant sur la terre brulée. Et la montagne le coincé. Piégé à son pieds, il lève la tête vers la paroi abrupte, avant de reculer, jusqu’au plus prêt du feu, et de foncer vers la falaise. Il saute au dernier moment et ses pattes s’accrochent là où elles peuvent. Accroché au dessus du sol il cherche un autre prise, il l’atteint alors que celle sous sa patte avant droite cède.

Son corps glisse mais il se retient par ces pattes tenues à cette seule petite prise. La suivante maintenant. Elle est juste là. Il se hisse et bondit vers la suivante, son cœur battant la chamade. Son pelage couvert de sueur de suie et de cendres. Il  s’arrête à flanc de montagne à quatre mètre au dessus du sol, avant de baisser le regard vers la forêt qui brûle et les flammes qui lèchent la roche grise devenant noire sous la langue du feu. Il relève la truffe, et cherche la prise suivante. Il a chaud, il a soif, il ne voit plus clair, mais ça n’est pas grave il grimpe encore jusqu’à la corniche. Ses pattes enfin atteigne la fameuse, la précieuse corniche. D’une patte douce il attrape le nid, et le dépose sur le bord, avant de chercher le serpent et de l’y mettre aussi.

« Là le feu ne devrait pas pouvoir nous atteindre »

Il dit nous, et cherche à remonter sur la corniche maintenant qu’il y a déposé tout le monde. Mais la roche s’effrite et il tombe vers le bas. Il se rattrape comme il peu sur une prise plus basse. Les fesses pendantes dans le vide, et se hisse à nouveau. Sa chute a érafler son pelage mais ce n’est rien de grave ou de très douloureux. Il remonte, lentement mais surement, maintenant que les autres son en sécurité, tout vas bien. Enfin il atteint la corniche, et y découvre le nid et le serpent. Venant s’asseoir calmement, avant de ramener sa queue contre son corps, retirant son écharpe et ouvrant la gueule, il meurt de soif et de chaud.

« Kiro ? Je sais que j’ai été lent… Je sais que je dois encore m’améliorer… Je sais que j’aurais pas dû sauver une autre vie... Mais… La princesse est en sécurité et moi aussi. Enfin sauf si t'es d'humeur à faire grimper du feu sur des rochers. »

Sauf si Kiro se prend à faire brûler la montagne. Et il pourrait en plus, les dieux peuvent tout faire non ? Saqqarah baissa les yeux vers la forêt. Non non non. Y a pas d’arbres à proximité, ça serait pousser le bouchon un peu trop loin. Quoi que c’est Kiro après tout, si l’idée lui prenait, sait-on jamais. Il observa le feu, il était prêt à continuer à grimper si c’était le désir du Dieu Serpent.

« ça te ressemblerait bien remarque… De faire ce genre de chose pour bien pousser jusqu’aux dernières limites… »

Marmonna-t-il avec un sourire amusé à cette pensée. Parce que vu que le serpent proposait une épreuve où on se fait courir après par un truc géant... Autant dire qu'il pouvait trouver ça amusant de voir un disciple galérer à échapper à des flammes parce qu'il a décidé que le feu ça peut prêtre sur de la roche...