A l'ombre de toi [Ft. Onyx]

 « A l'ombre de toi »
Elely & Onyx

Ce n'était pas dans ses habitudes de fuir, Elely. Mais pour une fois, c'était son cœur qui avait parlé et la peur qui l'avait poussé à agir. Elle avait rarement peur sauf quand il s'agissait de ses proches et de leur vie. Elle ne le montrait jamais car ça faisait partie des faiblesses qui pouvaient la rendre vulnérable et ça, ce serait pathétique aux yeux de sa famille. Elle se cachait sans cesse sous son masque tantôt souriant, tantôt froid pour dissimuler son hyper sensibilité, si bien qu'elle ne se rendait parfois plus compte qu'elle le portait.

Elle avait passé une affreuse nuit, encore. Elle avait terminé son livre et comme il lui restait du temps, elle s'était plongée dans d'intenses réflexions au sujet d'Onyx et de ce qu'elle ressentait. De quoi lui filer une grosse migraine et de belles cernes. Pour ne pas que Mère et ses sœurs la voient ainsi elle s'était éclipsée dès les premières lueurs pour chasser son déjeuner. Puis elle avait passé la matinée entière aux champs dans l'espoir de revoir Onyx mais ne la croisant pas, elle s'était mise à cueillir les trucmuch des champs dont elle avait besoin pour passer le temps. Elle lui devait bien ça après son attitude indigne.

Mais le temps était affreusement long et au fond d'elle, elle culpabilisait, Elely. Ça la travaillait énormément la disparition de Rhaegar, les doutes sur Méridor et sa place dans tout ça, avec eux, avec Onyx. Peut-être qu'elle ne les reverrait jamais.

Les sourcils froncés, elle baissa la tête vers la rivière qui coulait juste devant elle. L'eau était clair et calme, elle glissait avec harmonie autour des rochers recouverts de mousse qui barraient son chemin. Le bruit de l'écoulement était apaisant et avec sa fatigue Elely sentit ses paupières s'alourdir de plus en plus. Elle se résolut finalement à se coucher à l'ombre d'un arbre pour rattraper son sommeil perdu, Pitaya à ses côtés. Le petit dragon s'étira et commença à monter la garde, au moindre bruit suspect la rouge serait secouée dans tous les sens. Un réveil comme un autre.
 

C'était comme si elle avait cessé de penser.
Elle était restée quelques minutes dans les champs, avant de bouger, décidant de courir vers le sud. Ces voyages habituels ne lui étaient pas difficiles et, quand bien même elle possédait de petites pattes, son corps musclé lui conférait l'endurance nécessaire à ces voyages. Onyx en avait donc profité pour retrouver, le temps d'une soirée, ses parents dans la savane, leur donner les plantes ramassées jusque là et embarquer, en repartant vers le Nord, Marcel le merle.

Juste le temps de se reposer un peu et elle était de nouveau dans les champs mystiques, errant jusqu'à ce qu'une odeur l'interpelle.

Elle était revenue.

Onyx hésita. Devait-elle aller la voir ? Mais elle avait fui, peut-être qu'elle ne voulait plus la voir... Et demander des explications ? Bah, elle n'était pas comme ça, elle ne voulait pas de tensions, ou quoi.
Pourtant, ses pattes la poussèrent en avant et elle suivit la piste, jusqu'à l'apercevoir endormie. Jusqu'à ce que son dragon décide de la secouer.

Elely

Son repos lui parut bien court, elle avait à peine eu le temps de se détendre que Pitaya sauta sur elle et lui tira les joues. Les cris qu'il poussa firent grimacer Elely mais l'effet fut immédiat. En une fraction de seconde elle se retrouva debout en position défensive. Elle darda un regard haineux autour d'elle et l'arrêta sur une petite silhouette capée. Onyx.
Son expression vira à la surprise, puis assez rapidement à la culpabilité et elle détourna ses prunelles sur le côté. La chaleur monta à ses tempes puis dans tout son corps, elle était nerveuse et affreusement gênée. Elle avait pourtant répété ses excuses toute la matinée dans l'espoir de la revoir et maintenant qu'elle était là, Elely semblait désarçonnée. Paralysée.

Onyx.. ! Euh.. Je..

Pitaya perplexe vint se poser sur le dos plumé de la rouge en quelques battement d'ailes. De ses petites pattes, il essaya de lui détendre la nuque en la malaxant. Geste qu'elle apprécia et qui l'encouragea. Elle attrapa le bouquet de plantes qu'elle avait cueilli et d'une foulée timide, s'approcha de la violette pour le lui déposer.

Je voulais m'excuser pour hier, je suis partie comme une voleuse. J'espère que ne tu m'en veux pas trop..

Son regard de chat tomba sur le bouquet tendu. Les fameuses plantes cueillies la veille.
Onyx sourit et, d'un geste assuré, s'empara des prêles qui vinrent trouver leur place au fond de ses poches. Et par ce qu'elle ne pouvait pas rester de marbre face à Elely toute confuse, toute désolée, comme si elle avait commis la pire horreur... La petite louve s'approcha d'elle, lui donnant un coup de tête affectueux contre l'épaule.

- T'inquiètes ! J'ai été un peu surprise mais je t'en veux pas du tout !

Elle se laissa tomber sur son séant, prête à faire la causette.

- Est-ce que tu veux en parler ? De ce qui t'a dérangée ? Je force pas, si tu veux pas on passe à autre chose !

Elely

Alors que la petite louve ramassait et rangeait les plantes dans un silence pesant, Elely l’observa patiemment, le souffle coupé par l'angoisse de la réaction qui allait suivre. Lorsqu'elle s'approcha finalement la rouge s'attendit au pire et un frisson lui fit dresser l'échine. Le sang monta si vite à son cerveau qu'elle eut un léger étourdissement quand elle sentit le contact de sa tête sur son épaule. Puis la voix innocente d'Onyx souffla jusqu'à ses oreilles et tous ses muscles se relâchèrent accompagné d'un long soupire apaisé.

Elle est si clémente, Onyx, si généreuse. Tout ce qu'Elely n'est pas.
Ses babines s'écartèrent nerveusement en un sourire adouci. Elle s'assit à la suite de la violette et serra un peu les dents à sa question.

Non Onyx, tu n'as vraiment pas besoin de savoir ça.

Ce serait prendre le risque de lui faire peur, de la voir fuir ou pire.. de changer ce regard si doux qu'elle porte sur la disciple rose. Et ça il n'en est pas question.

Non, jamais tu ne sauras ce qu'elle est véritablement.

Elely tourna le regard vers le sol et se mit à réfléchir.

Je.. J'étais bouleversée par cette nouvelle et comme je ne savais pas comment réagir.. Confessa-t-elle d'une voix peinée et clair.

J'ai paniqué.

Ses prunelles d'azurs se relevèrent pour plonger avec culpabilité dans celles d'Onyx.

Mais toi tu as l'air de bien le prendre et je ne veux surtout pas te transmettre mon pessimisme..

Le visage d'Onyx se fendit d'un large sourire et ce fut avec une assurance nullement forcée qu'elle déclara :

- Oh mais t'inquiètes, j'compte pas mourir avant d'être vieille et toute fripée !

Elle s'imaginait, sans peine, vieille louve pleine d'arthrose, avec des petites lunettes en demi-lune, perdue parmi les grimoires... L'idée lui plaisait, si l'on mettait l'arthrose de côté. Il lui restait encore tellement de choses à voir et elle se sentait encore bien naïve, bien ignorante, pour renoncer à tous les secrets que cette île abritait. Peut-être, un jour, partirait-elle d'ailleurs au delà des frontières de Punk Wolf pour voir ce qu'il s'y cachait...
Il y avait tant de choses à faire, de voyages qui l'attendaient.

- Puis j'tiens ce sang de ma mère ! Ma mère qui va très bien et qui est une vieille louve d'ailleurs ! Quand t'as grandi en connaissance de causes, ça pose aucun soucis, j'te jure. Ca me manque pas, de pas pouvoir chasser ou d'pas pouvoir me battre, j'suis d'venue la reine de l'esquive, à défaut ~

Elle se mit alors en position de jeu.

- Tu veux une p'tite démonstration ? Essaye de m'attraper héhé !

Elely

Un petit sourire vint éclaircir l'expression embêtée d'Elely. Aucun doute qu'elle n'était pas une petite louve fragile, Onyx. Sa vulnérabilité apparente la rendait cependant plus mignonne encore aux yeux de la rouge et sa confiance en elle plus attachante.

Qu'importe, Onyx, si tu ne peux lever la patte sur personne. Je serais là pour tuer moi.

L'appel au jeu lui fit relever la tête et son sourire devint plus sincère, plus farouche sur ses crocs dévoilés.
En plus d'être un bon entraînement, c'était un jeu amusant auquel elle adorait jouer quand elle était petite, mais très peu de ses sœurs acceptaient et au fil du temps elle avait fini par ne plus pouvoir y jouer du tout car Mère ne tolérait aucun comportement puéril. Aujourd'hui adulte, elle ne se serait jamais permis de proposer un tel jeu à ses sœurs car ce serait très mal vu. Mais heureusement, aucun membre de sa famille n'est dans les parages.

Pour une fois elle laissa tomber les contraintes familiales et se prêta librement au jeu qui lui était proposé. Elle fit un clin d'oeil à Pitaya qui s'écarta et revint s'installer sur sa branche, puis elle craqua ses pattes avant et après un rapide étirement, la voilà bondit en direction de la violette.  

Prend garde, j'arrive !

[Lancé de dé agilité – 2PC]

Elle rit, enthousiaste, s'amusant déjà follement. Mais elle ne perdait pas de vue les enjeux : il était hors de question qu'elle se laisse attraper par Elely.
Les muscles bandés, elle bondit en avant... Ce qui n'aurait peut-être même pas été nécessaire étant donné la tentative maladroite de son amie. Mais ne s'attardant point là dessus, elle éclata d'un rire joyeux et jugea bon de se jeter des fleurs.

- Tu vois que j'suis la meilleure haha ! Appelle moi super ninja Onyx !

Quand bien même on avait déjà vu des ninjas plus discrets.
Onyx l'observa du coin de l'oeil et prit, soudainement, une expression qui n'augurait rien de bon...
Repliant ses postérieures, elle s'apprêta à bondir.
Sur Elely.

[PC AGI : 2]

Elely

La fatigue la rendait beaucoup moins vive de toute évidence, à constater ses pitoyables tentatives. Mais elle n'abandonnait pas pour autant Elely, plus le défis était difficile et plus elle se surpassait. Malgré elle et elle ne s'en rendait pas compte, elle restait très prudente dans ses gestes pour ne pas prendre le risque de blesser la violette. Une faiblesse qu'elle n'admettra probablement jamais, par fierté. Car sa vulnérabilité avait finalement eu raison de sa pitié, et elle était bien trop attachée à son amie pour pour la perdre.

Le rire si adorable d'Onyx fit frémir son cœur dans sa poitrine et elle ria en concert avec elle, cherchant à la toucher par de petites feintes de gauche à droite. Et plus elle la ratait plus elle riait, étrangement. Était-ce cette sensation sadique de prédateur qui l'enjouait ? Ou simplement l'amusement d'Onyx qui était contagieux ? Difficile de le savoir véritablement.

[2PC AGI – Pour esquiver]

Tous ces éclats de rires semblaient la déstabiliser car elle était complètement à côté de la plaque, Elely. Tandis qu'Onyx plongea sur elle pour contre-attaquer, elle se fit prendre aussi facilement qu'une souris et tomba à sa merci. Ridicule.

Mouahaha, elle était vraiment trop forte ! Pourtant peu habituée à se battre, si l'on laissait de côté les jeux d'enfants avec ses soeurs, ce qui ressemblait beaucoup à ce qu'elles faisaient là, elle s'en sortait super bien, à son humble avis, Onyx, tombant sur Elely.
En prenant garde de ne pas lui faire mal, quand même. Elle n'était pas brute à ce point.

- Trop foooorte ! J'm'épate moi même !

Son visage se fendit d'un large sourire et elle réfléchit. A ce qu'elle pourrait faire maintenant.
Les chatouilles ? C'était quand même un p'tit peu facile, nan ?
Taquine, elle tira un bout de langue.

- Qu'est ce que t'as à m'proposer en échange de ta libération ~ ?

Elely

Sa fierté en prenait un coup. Écrasée par une louve qui ne se bat jamais, honte à toi Elely. Heureusement, cela resterait leur petit secret et Elely s'en assurerait.

Prenant conscience de la soudaine proximité de leurs corps son cœur fit une embardé et elle sentit la chaleur grimper jusqu'à ses tempes. Si elle restait dans cette position plus longtemps, son visage serait bientôt aussi rouge que les cheveux qui lui tombaient sur le nez. Elle tourna la tête et esquiva le regard d'Onyx afin de mieux se concentrer.

Tu es une disciple de Moiro, réveille toi bordel.

Elle ferma les paupières quelques secondes pour rassembler son courage, puis d'un geste vif, son museau revint à la vertical face à celui d'Onyx. Elle plongea dans les abysses de ses prunelles violacées avec fermeté et détermination, sourcils froncés.

Tu ne me fais pas peur, microbe.

Elle afficha un sourire malicieux sur le coin de son visage.

Parce que tu crois que je suis piégée ?

D'un mouvement rapide, elle souleva sa tête du sol et vint lécher le visage d'Onyx d'une longue traite bien baveuse. Grâce à ce subterfuge elle tenta de glisser son corps hors de son emprise.

[2 PC FOR/AGI : Elle tente de se dégager]

Elle gloussa en réponse à cette langue baveuse contre son minois. Mais renonça immédiatement a s'essuyer, par ce que ça voudrait dire perdre un peu de contrôle sur sa victime.
Victime qui ne lui échapperait pas.

- Visiblement oui ~

Ses pattes glissèrent sur le corps de la louve, au fur et a mesure que lui revenait en tête son idée première : Une bonne grosse attaque de chatouilles, pour la punir de lui avoir bavé dessus !

- Allez, dis que j'suis la louve la plus forte que t'ai jamais croisé et que mon charisme surpasse celui d'Moiro même !

Elely

Heureusement, elle ne te voulait aucun mal cette louve Elely, car sinon il y aurait bien longtemps que tu ne serais plus de ce monde.

Encore une fois, tentative soldée par un échec. Elely gonfla ses joues et souffla d'impatience, quand elle sentit avec surprise la caresse sur ses flancs. Son cœur s'emporta de nouveau, envahi de fourmillements, et elle laissa volontairement ses cheveux lui couvrir le visage pour ne pas qu'Onyx voit ses rougeurs désormais apparentes. Chatouilleuse, elle se tordit dans tous les sens et éclata de rire comme jamais auparavant elle n'avait ri. C'était un rire joyeux, agréable, sincère, aux notes aiguës et délicieuses. Pour la première fois de son existence elle sentit tout le poids de ses responsabilités et de ses angoisses s'évanouir, il n'y avait plus que ce rire franc et joyeux tintant haut et fort. Plus que cette sensation chaleureuse dans sa poitrine et dans son ventre. Il n'y avait plus qu'elles.

Entre plusieurs éclats, elle parvint à articuler, difficilement :

Jamais.. Tu.. tu peux.. toujours..rêver.. !!

Tu ne perds rien pour attendre.

De son perchoir, Pitaya souriait devant un spectacle aussi réjouissant. Il n'avait qu'une envie : aider Elely. Mais c'était beaucoup trop drôle de l'entendre rire comme ça.

[2PC AGI/FOR : Essaie de se débloquer]

Elle parvint à glisser un peu, mais pas assez pour se libérer totalement. Plus qu'un dernier effort et elle pourrait prendre sa revanche.

Att.. Attends arrête.. j'vais l'dire ! J'vais.. le dire.. Mais.. J'peux pas si.. Si j'rigole en même temps.. !!

Oh non, quelle déception. Elely refusait de prononcer ces mots qu'elle attendait tant et qui, sans aucun doute, dorerait agréablement son ego actuellement digne de celui de son papa Teddy. La petite louve brune fit la moue, d'autant plus lorsqu'elle sentit que son amie parvenait, petit à petit, à se dérober de son emprise.

- Mouaaais tu crois que j'te vois pas essayer de te faire la malle ! On m'arnaque pas, moi !

Mais elle, elle pouvait essayer d'arnaquer Elely.
Alors, Onyx prit un air faussement dramatique, exagérément, et rejeta ses cheveux en arrière.

- Suis je si médiocre a tes yeux pour qu'un compliment à mon égard peine tant à franchir tes babines ?

Ouais, parfois, ça lui arrivait de pas parler comme une charretière.
Mais bon, ça réglait pas grand chose à son problème. Si elle était trapue, capable de marcher longtemps et plutôt agile, eh bah maintenir quelqu'un au sol pendant des heures avec 0 en FOR, c'était pas vraiment facile. Alors, elle adopta la technique de la tortue, faisant peser tout son poids sur la louve rouge.
Heureusement pour Elely qu'Onyx était de petite taille.

Elely

Trop prévisible, oui. Ou peut être qu'il ne s'agissait que d'une autre stratégie, bien dissimulée de la part d'Elely. Elle avait vu une ouverture et pourtant, elle continuait de subir cette torture volontairement. Elle attendait quelque chose.

Elely avait de l'endurance et des abdos bien plus musclées que ce qu'on pourrait imaginer à force d'entraînement. Cette torture était certes la plus originale qu'on lui avait fait subir jusqu'à maintenant, mais elle était capable de résister encore longtemps. Plus elle gesticulait au fil des minutes et plus elle sentait la fatigue d'Onyx ralentir ses mouvements sur ses flancs.

Et puis vint le moment où elle sentit son amie s'écrouler totalement sur elle, collant tout son corps contre le sien dans une tentative ultime d'emprisonnement. Elely sentit la chaleur de leurs ventres se mêler, les battements de son cœur résonner en elle jusqu'au sien. Elle aurait voulu rester dans cette position plus longtemps, profiter de ce contact sensuel à l'apparence frivole encore un peu, mais cette position d'infériorité titillait beaucoup trop sa fierté. Le moment était opportun, il n'y aurait pas de meilleure occasion.

[2PC FOR : Essaie de changer les rôles]

Elle encercla le corps d'Onyx avec ses pattes et avec un petit élan, se balança sur le côté en l'emportant avec elle. Là, elle se releva au dessus d'elle, un grand sourire satisfait rayonnant sur son ravissant minois.

C'est toi qui est piégée, maintenant.

Et je vais enfin pouvoir commencer ma vengeance.

Ouais bon, fallait pas rêver non plus, son 0 en FOR n'était pas du tout suffisant pour maintenir Elely au sol et la femelle rouge parvint à inverser les rôles. Onyx eut, cependant, le réflexe probablement salvateur, de pousser Marcel hors de sa capuche afin qu'il ne termine pas écrasé et ainsi s'éviter, par la même occasion, une mort dans d'atroces souffrances pour avoir tué son oiseau.

Mais avant ça, elle avait pu voir son amie rougir et senti son cœur battre un peu plus fort... Sans trop savoir quoi en penser. Enfin, ce genre de choses... On va dire qu'elle n'avait pas vraiment lu beaucoup de bouquins sur l'amour, préférant de loin l'aventure et la sorcellerie.
C'était bizarre.
Bizarre, ouais, c'était un bon mot pour définir tout ça, tout ce qu'elle ne connaissait pas. Bizarre, mais elle n'était, pour autant, pas du tout mal à l'aise. Elle comprenait cependant que le jeu n'était pas totalement innocent. Du moins, le pensait-elle... ?

Ses yeux de chat vinrent trouver ceux d'Elely.

- Et maintenant ?

Elle ne fit même pas semblant d'essayer de se dérober.

Elely

Jamais auparavant la disciple de Moiro n'avait été aussi proche physiquement d'une autre louve sans aucune intention meurtrière. C'était une expérience toute nouvelle pour elle, des sensations étranges et intenses qu'elle découvrait. Le plus déroutant était qu'elle adorait cela, c'était comme une caresse douce et protectrice sur son cœur qui lui donnait des pensées, des envies qu'elle ne se serait jamais permis d'avoir en temps normal.

Mais Elely qui n'avait jamais appris à comprendre ce genre de sentiments, à les contrôler ou encore à les exprimer ignorait complètement quelle réaction adopter. Tout ceci n'était rien d'autre qu'une expérimentation alors, des questions, des doutes dont sa curiosité voulait se rassasier.

Aspirée par la profondeur infinie des prunelles violacées de son amie, son sourire s’évanouit peu à peu, laissant place à une expression décontenancée.

Tu es la louve la plus charmante que je n'ai jamais croisé, Onyx.

Ses babines avaient bougé sans son consentement pour prononcer ces mots avec douceur. Comme si son cerveau avait été mis sous silence et que son cœur avait pris le relais. Et il n'y avait pas plus sincère qu'un compliment dit sans contraintes.

Subitement embarrassée par la tournure que prenait la situation, Elely reprit une mine farouche et une voix joueuse.

A mon tour de te bombarder de chatouilles ! Tu vas voir ce que ça fait !

Aussitôt la menace lancée, aussitôt en action, elle ne laissa aucun répit à son amie, pas une seconde pour qu'elle aie le temps de réagir ou de réfléchir.

Onyx ouvrit des yeux ronds et entrouvrit la gueule, surprise, et c'était une euphémisme, par les paroles de son amie rouge. Bien évidemment, le rouge lui monta aux joues ?
Charmante, elle ? Elle n'avait rien, en elle, qui puisse évoquer ce mot, par ce qu'elle était bien trop enfantine, bien trop bruyante, lorsqu'elle s'exprimait et par ce qu'elle manquait, tout naturellement, bien trop de délicatesse dans tout ce qu'elle faisait et avait hérité de son paternel d'un joli langage de charretier.
Elle sut pourtant qu'Elely ne disait pas cela pour lui faire plaisir et cela... Cela lui fit tout drôle.

La licorne n'eut, cependant, pas eu le loisir d'y réfléchir davantage. Déjà, les pattes d'Elely venaient trouver ses côtes, lui arrachant un rire sonore alors que des larmes perlaient aux coins de ses yeux.

- NOOOON !

Si elle ne pouvait pas se soustraire à cette terrible situation par la force, au moins pouvait-elle tenter de filer entre les pattes de sa tortionnaire, à la façon d'une couleuvre.

[PC AGI : 2]

Et elle y parvint avec brio, bien plus facilement que ce qu'elle avait pensé. De quoi bien faire gonfler ses chevilles.

- Quand j'te disais que j'suis la meilleure ! Personne n'est de taille face à moi !

Elle rit, encore.