Qu'est-ce que c'est que cette île [PV Abysse]

-Edessa-

La louve avait continué d'explorer tranquillement la plage, profitant du sable chaud, des vagues, de l'eau salée. Elle continuait d'explorer la côte, descendant en s'éloignant du clan qu'elle avait senti en venant. Leur odeur forte ne voulait dire qu'une chose : les étrangers n'étaient pas les bienvenus. Pourtant, Edessa n'aurait pas dit non à un peu de discussion. Rejoindre un clan c'était peut-être beaucoup pour elle, mais parler un peu lui aurait fait du bien.

Alors qu'elle marchait d'un pas rapide dans le sable, la louve avait repéré quelque chose à l'horizon. Elle avait d'abord cru à un nuage, un mirage, mais en s'approchant elle avait vite du se rendre à l'évidence : c'était une île. Une île ! Edessa avait pressé le pas, les oreilles en avant. Elle se demandait ce que contenait cette île, peut-être des arbres nouveaux, des animaux étranges ? Edessa marcha alors jusqu'à la tombée de la nuit, se rapprochant petit à petit. La nuit venu, elle avait évalué la distance entre la rive et l'ile. Avec un peu de chance ... Elle pourrait y nager !

Le lendemain matin, la louve s'était réveillée toute excitée par la perspective de sa petite aventure. Elle remplit son estomac de deux poissons qu'elle pêcha dans une petite crique, puis alla se placer face à l'île. Elle souffla un grand coup, puis sauta dans l'eau. La louve se mit à nager, ses pattes battant l'eau salée, la tête hors de l'eau. Mais bientôt, les vagues se firent plus grandes, et le courant plus pressant. Les pensées de la louve s'agitèrent : qu'est-ce qu'elle avait foutu ? Elle ne pouvait pas, elle allait mourir ici dedieu ! Elle fit demi tour, et se mit à nager vers la rive. Très vite, l'épuisement la gagna, mais elle était encore si loin de la rive. Elle nagea, nagea, jusqu'à ce qu'enfin le courant se calme et l'eau se réchauffa un peu. Malgré la fatigue, elle continua jusqu'à regagner le sable, ou elle s'écroula immédiatement, épuisée, les cheveux encore trempant dans l'eau salée. Elle avait été stupide, stupide ! Mais l'île ... Était tellement belle ... Elle ferma les yeux pour se reposer un peu, bercée par le bruit des vagues et l'odeur marine.

-Edessa-

Alor que la louve plongeait doucement dans un sommeil réparateur après son effort intense, quelque chose se posa sur son épaule. La louve sursauta violemment, laissa échapper un petit cri de surprise, et se retourna d'un bloc. Devant elle se trouvait un loup, enfin ... Un truc qui ressemblait à un croisement entre loup et un poisson. Crête sur le dos, dents de partout, yeux brillants, le truc n'avait de loup que sa forme. Edessa rampa, prise de recul, avant de laisser échapper un glapissement :


Le souffle court, elle recula encore et finit par se remettre sur ses pattes. La ... chose était sortie de la mer, c'était logique. Est-ce que c'était parce qu'elle avait tenté de nager sur l'île ? Elle n'avait jamais été aussi loin, peut-être était-ce le domaine de monstres marins ? Pourtant il n'avait pas l'air agressif, il lui avait même, parlé, ou bien elle avait rêvé. Elle fit de nouveau un pas en arrière, baissant l'échine et la queue avant de souffler, apeurée :


Elle recula encore. Est-ce qu'elle était assez rapide pour s'enfuir s'il décidait de l'attaquer ? Rien que de s'imaginer se faire mordre par les crocs de la bestiole lupine la terrifiait d'une étrange manière. Et pourtant ... Sa curiosité était piquée. Il avait parlé, elle en était sûre. Est-ce que c'était une espèce de mi-loup, mi-poisson, vivant dans la mer ? Comment se reproduisait-il ? Un frisson la parcourut : c'était la période des chaleurs, est-ce que ce genre de loups sortaient sur la terre ferme pour se choisir une femelle et engendrer leur descendance, que ça plaise ou non à la pauvre victime ? Edessa serra les dents, sentant son cœur plonger tout au fond de son ventre. Si c'était là leur méthode, elle aurait peu de chance de s'en sortir, même si elle se battait. Elle était trop jeune pour avoir des gosses ! Sans même parler de la tête des petits, frisés avec une gueule de poisson ? C'était ridicule ! La seule chose qui l'empêchait de s'enfuir était cette question, qui restait en suspens : s'il avait voulu l'attaquer pour une raison ou une autre, pourquoi ne l'avait-il pas fait lorsqu'elle était endormie ?

-Edessa-

Le mâle en face sembla immédiatement se recroqueviller un peu sur lui-même, baissant ses oreilles et cette sorte de crête dorsale qui le faisait ressembler à un monstre. Il s'excusa même, balbutiant des paroles dans un lupin un peu approximatif. Edessa se détendit : il était clairement ... civilisé, en fait bien plus proche du loup que de quoi que ce soit d'autre. Et il n'avait pas l'air de vouloir lui faire quoi que ce soit, et pour preuve, il s'allongea sur le sable, et roula sur le côté pour présenter son ventre écailleux.

Edessa relâcha ses épaules tendues et prêtes à courir. Il avait du la voir alors qu'elle nageait, et s'était inquiété de sa survie lorsqu'elle s'était mise à patauger dans les courants. La curiosité de la louve frisée menait un combat acharné avec son inquiétude maladive. Elle n'arrivait pas à se défaire de la sensation désagréable que le lupin lui voulait quelque chose, mais pourtant son aspect étranger attisais sa curiosité. Elle prit sa décision rapidement : cela ne coutait rien de continuer à parler, et de s'éclipser si elle voyait que cela en devenait dangereux. D'un ton plus amical, elle répondit


Tant de questions que la louve dut ravaler pour ne pas inonder le loup. Elle ferma sa gueule sèchement, sans quitter le loup nautique des yeux. Elle n'avait clairement pas totalement confiance en lui, mais le voir lui offrir son ventre à découvert l'avait un peu rassurée. Soit il était inoffensif, soit il avait un potentiel de bluff énorme, et jouait très bien la comédie.

-Edessa-

Le loup vert pencha la tête à ses questions. Peut-être qu'elle avait parlé trop vite ? Il réfléchit un instant. Edessa le fixa de ses yeux ambrés, un peu fascinée par son corps de poisson. Il devait en savoir, des choses sur la mer. Le loup se mit à lui parler mais elle ne comprenait pas tout. Ils faisaient partie d'une tribu, et parlait d'une malediction qui lui avait donné des branchies. Edessa avait entendue parler des Dieux du continent, vaguement. Elle ne savait pas beaucoup de choses sur eux, simplement qu'ils étaient puissants. Peut-être qu'il existait aussi un Dieu de la mer ? Elle espérait de tout coeur ne pas l'avoir fâchée à entrer sur son territoire sans avoir demandé la permission. Mais l'attitude du vert l'avait rassurée.

Lorsqu'il se mit à lui poser ses questions, elle se détendit un peu. Elle n'aimait pas dire d'où elle venait, mais il n'était que justice qu'elle réponde à ses questions après qu'il a répondu aux siennes. Le mâle reniflait l'air en face d'elle, les yeux un peu hagards. Elle le laissa se rapprocher, un peu, sans vraiment être très à l'aise. Mais il avait l'air ... Gentil ? C'était étrange venu d'un loup dont l'apparence était aussi monstrueuse, mais soit. Elle répondit :


Elle n'avait jamais croisé un marquage fort dans les environs, du moins pas comme ceux du clan un peu plus au nord. Si un clan vivait ici, sur la plage, ils étaient sacrément discrets. Mais il y avait une chance non négligeable que cette tribu vive sur une des îles des environs : s'ils pouvaient respirer sous l'eau, c'était logique. Ils pourraient même vivre sous l'eau, comme le suggérait le mâle. Mais Edessa avait un peu de mal à y croire.

-Edessa-

Le mâle sembla sourire face à sa question. Edessa avait de moins en moins de mal à lire les comportements lupins de celui en face d'elle : au premier abord, il avait plus l'air d'un poisson que d'un loup. Mais petit à petit, Edessa pouvait voir qu'il avait bien plus l'air d'un loup que quoi que ce soit d'autre. Même si le sourire découvrait ses crocs, son langage corporel était amical et détendu, comme depuis le début de leur rencontre. Il lui parla de son ancienne tribu, puis de sa meute actuelle, qui vivait sur l'île. Edessa dressa les oreilles : une meute, sur l'île ? Les Readers ? Une malédiction ? Tellement de questions se pressaient dans sa tête, mais l'inquiétude restait : si une meute avait prit possession de l'île, elle ne pourrai jamais l'explorer ...

Le mâle dont elle ne connaissait pas le nom n'avait néanmoins pas l'air préoccupé par l'essai de nage de la louve qui, s'il avait réussi, l'aurait propulsée sur ses terres. Il lui demanda même pourquoi est-ce qu'elle voulait venir. Il avait l'air si gentil et enthousiaste qu'Edessa ne pouvait pas s'imaginer que c'était un piège. Sa meute devait être très accueillante envers les étrangers, ou bien ils avaient l'habitude que des loups viennent s'échouer sur leurs belles plages. Elle répondit, sa queue oscillant lentement derrière elle :

-Edessa-

Le mâle ne semblait pas dérangé du tout que la louve ait voulu visiter leur île, proposant même de revenir lorsque la mer serait plus basse. Ce n'était pas bête ça ! Lorsque l'eau se serait retirée, elle aurait moins à nager, et pourrait plus facilement y arriver. Il lui proposa même un cadeau de bienvenue, ce qui confirma les pensée d'Edessa : le groupe qui habitait sur cette île était accueillant, du moins bien plus que ceux un peu plus au Nord. La louve se prit à rêver de nouveau de ce qu'il y avait là-bas, des poissons et des plantes qu'elle pourrait y trouver en explorant, et du peuple qu'elle allait rencontrer. Un frisson d'excitation la parcouru : elle avait hâte que la mer se retire, mais en même temps, était un peu effrayée. Comment étaient les loups qui habitaient cette petite île, recluse de tous ? Etaient-ils tous aussi étrange que le mi-poisson en face d'elle ? Et puis, même si le mâle était d'une sympathie hors norme, il restait toujours la possibilité que tout cela soit un piège, soit du mâle, soit de son groupe, pour l'attirer là-bas et lui faire je-ne-sait-quoi d'horrible.

Mais Edessa ne pouvait pas vivre toute sa vie sans faire un minimum confiance. Elle se savait capable de s'enfuir, mais l'idée de se bloquer sur une île avec des inconnues la rendait un peu paranoïaque. Il faudrait qu'elle réfléchisse à la question, avant que la marée baisse. En face, le loup s'allongea en baillant, avant de lui demander si elle avait des questions. Des questions, oui elle en avait. Mais encore fallait-il poser les bonnes. Elle réfléchit une seconde, choisissant avec soin ce qu'elle voulait dire, puis demanda :

La louve attendit, un peu tendue. Le nom ne lui disait rien qui vaille, mais c'était lui qui l'avait abordée en premier. Si cette malédiction était quelque chose qu'elle devait craindre une fois sur l'île, pourquoi en avait-il parler s'il voulait la piéger ? Cela n'avait pas de sens. Edessa penchait définitivement pour la piste de la confiance, mais elle était naturellement méfiante.

Elle se questionnait sur la malédiction. C'était clair que dit ainsi cela pourrait faire fuir les loups, mais au final, lui ne ressentait pas réellement de changement si on savait comment s'en occupée. Et puis pour lui, ça avait été le moyen de pouvoir faire partie de cette famille, certes, qui a vachement diminuée, mais une famille quand même. Alors il réfléchi. Comment éviter de faire de trop long discours, en étant sûr que tout soit dit.



"-Eux m'avoir dit que ça être le lien que nous avoir avec l'océan! Toi doit boire le liquide en présence du maitre de la fontaine et ainsi toi être des nôtres! Moi avoir bu ça quand moi être arrivé ici!" Il attend. Sentant sa peau se tendre sous la chaleur qui lui faisait de plus en plus mal. Il bouge.



"-Par contre, toi ne peux pas aller sur continent après un âge, sinon, elle, te brûlée! Un collier te protège!" Il le montre, lui caché sous son bandana rouge, un tissu typique des Raeders d'ailleurs. Ce médaillon portant la gueule de la murène, un médaillon, fait pour les pirates, Oh, Abysse ne savait pas à quoi il ressemblait, mais savait que c'était un collier rond. "Et puis, après de longues années, toi te transforme pour aller vivre dans la mer pour toujours!" Il lui sourit, même si le sel, et la chaleur commençait sévèrement à lui détruire la peau. Finalement Abysse se redresse, un peu déçu que cela arrive si vite, à cause du soleil, à cause du sable réunis. Sa peau était trop fragile en dehors de l'eau trop longtemps. Vu que de base, il devait vivre dans l'eau dans son ancienne tribu.

Il baisse les oreilles.


"-Moi doit y aller... si toi veux venir voir l'île, attend la marée basse, et rejoint le plage! Appel! Moi viendra te rejoindre, toi ne dois pas t'aventurée seule sur l'île!! Au revoir gentille louve!" Il fit un geste de la tête, désolé, et se retournait pour aller rejoindre la mer.

-Edessa-

Le mâle réfléchit, puis commença à lui parler de cette malédiction. Edessa tendit les oreilles, plus attentive. C'était le lien qui les unissait à la mer, mer ou il devaient retourner au bout d'un certain temps. Un peu comme le loup poisson ? Ils se transformaient en poisson ? La louve ne savait pas si c'était super cool, ou terriblement flippant. Elle avait eu envie de nombreuse fois d'explorer les fonds marins, d'aller jouer avec les poisson, ou de regarder la vie des coquillages. Mais au point de se transformer en poisson pour toujours ? En tout cas, de ce qu'elle avait compris, ce n'était pas en mettant une patte sur l'île qu'elle serait en danger, seulement en buvant un truc. Il fallait juste qu'elle reste attentive à ne pas boire de boisson étranges !

Et puis, d'un coup, le loup se leva pour partir. Edessa se redressa : déjà ? Elle avait tellement d'autres questions ! Mais il l'avait invitée sur son île, à marée basse. La louve frisée laissa son regard porter sur l'immensité de l'océan, seulement piquée d'une tache verte et brune : cette île était de plus en plus mystérieuse. Maintenant qu'elle avait assez d'information sur cette malédiction, elle irait, elle était décidée ! Le loup-poisson fit demi tour, pour entrer dans l'eau, mais Edessa s'exclama, un peu stressée :

Il s'arrête quand elle lui disait d'attendre. Et sa tête pivote pour la regarder. De sa place il sourit, agitant ses deux queues.


"-Mon nom être Abysse!" Il sourit encore un peu, la saluait de nouveau, et finit par rejoindre la mer définitivement. Ce qu'il adorait, sa peau absorbait le liquide avec avidité, il sentait de plus en plus la fraîcheur sous-marine lui faire du bien. Il plonge, encore et encore. Il retournait sur l'île plus tard. Il attendrait la femelle quand il serait revenu.