Les facéties de la licorne ➼✡ Sakura

La sylve était une terre raccrochée aux monts Célestes, et presque les monts Célestes auraient pu devenir en partie Etelkrus. La proximité était réelle, il n’avait pas eu à trotter beaucoup pour s’y rendre, n’avait même pas eu besoin de déployer les ailes rouges.
C’est pour ça que Désastre avait prit peine de s’y rendre, durant ce créneau qu’il s’inventa à chaque lever du jour : plus que de courir le long de la frontière, il partait plus loin désormais. Pour voir un peu ce que la meute pourrait y avoir à gagner, en possédant un peu plus.
Il ne fallait pas seulement du territoire ; les ressources plus que le reste l’intéressait.
Ce n’est pas quelque chose qu’il aurait pensé faire un jour.
Jusqu’au Grand Nord puis le grand voyage, il n’avait jamais vraiment été au-delà de ses terres natales. C’était une chose révolue aujourd’hui, une chose qui n’avait plus lieu d’être quand on voyait la distance parcourue en dehors.

Il devenait plus itinérant.
Loin pourtant de toi, voyageuse qui redécouvrait cet endroit déjà vu quand lui y posait pour la première fois les pattes.

Tu étais venue ici sans troop de raison, si ce n’était celle de te promener. Pour continuer à fouler des terres, avec acharnement et sans fatigue ; inépuisable bestiole qui ne trouvait la paix que dans la marche. Tu n’avais, toi, pas de meute et peu d’attaches, aucun objectif précis si ce n’est de voir ce que tu n’avais pas encore vu.
Onyx avait été malade, la dernière fois ; l’exploration n’avait pas été mené à son terme et tu comptais aujourd’hui corriger ça. Tu l’avais d’ailleurs revue hier, ta petite grande-sœur, en même temps que ta moyenne grande-soeur ! Hier, où tu revenais aussi sur ces terres.

Et quand bien même tu aurais pu te passer de compagnie, comme lui n’en cherchait pas…
Le hasard voulu que vous vous croisiez beaucoup, ce loup gris et toi.


Vous vous suivez et vous croisez, vous vous poursuivez puis preniez plus amples distances. Vous vous talonnez, convoitez les mêmes zones, sans doute pas les mêmes choses.
Vous vous ignoriez puis vous épiez, vous étiez une curiosité l’un pour l’autre.

Tu le trouves marrant, avec ses drôles d’oreilles et son drôle d’air, sa queue de tigre et ses cuisses de zèbre. Ses cicatrices aussi ; il en avait tant que tu te demandas si un gros monstre un jour l’avait mâché comme un vieux chewing-gum avant de le recracher par terre.
Lui te trouve étrange, avec tes cornes et ta queue de pierre (de l’howlite aujourd’hui, mais Désastre ne le sait pas et toi tu t’en fiches), tu es trop grande pour qu’il te croit parfaitement lupine.
Tu doit faire la taille d’Anette, il se demande si tu ne fais pas même plus.
Tes cornes faussent la mesure.
Dans tout les cas tu es immense, et lui te semble petitou.

Il te montre les crocs.
Tu lui souris, souffle par le nez.

Il ne grogne pas.
Tu ne fuis pas.

Et parce que la terre est libre, lui reste neutre envers toi.
Et parce que la terre est libre et que tu l’es aussi (on dira même un peu trop), tu te permets de graviter un peu plus proche de lui.

Parce que les gens peuvent être drôles, leur compagnie plaisante.
Tu aimes les nouvelles rencontres, tu n’en as pas encore vu des comme lui.
Ca finit par l’agacer, et lorsque vous finissez en face à face, tu vois bien la façon dont il redresse l’échine et dont il te regarde.

Tu te dégonfles pas, toi.
Tu lui fais face, bien droite et bien grande.

« Si j’étais toi, je n’attaquerais pas une licorne. »

Tu fais un pas, un seul. Il ne recule pas et te montre un peu plus ses dents.
Il t’observe, surtout, cherche à percer sur ton visage la véracité de tes propos.

« Les licornes ont des sabots.
- Tu en es sûr, tu en as déjà vu ? La sylve est leur terre et ici je suis chez moi. »

Quand tu redresses la tête d’un mouvement vif pour disperser tes crins autour de ton cou, un rayon de soleil se veut frapper de plein fouet tes cornes. A cet instant précis où le vent a écarté un peu le feuillage épais des arbres au-dessus de vous, accompagnant ton mouvement dans un timing absolu.
Et le blanc de nacre brille, comme de lumière, le force à plisser les yeux et baisser un peu la tête alors qu’il se sent comme saisit par l’endroit dont tu lui parles, d’une voix qui sonne trop vraie pour qu’il ne s’y soumette pas.
Il a vu trop de monstres, et quelque chose qui émane de toi lui met le doute (ton charisme de dingue, peut-être).
Il ne connaît pas cet endroit, de magie il veut bien lui accorder.
Là, au même instant où son nez lui brûle, où il se sent repris comme d’allergie, tu lui parles et presque menace.

« Je pourrais te maudire, petit loup, si tu m’agaces ou m’agresses. Je viens à toi sous cette forme mais demain je pourrais être autre. Fais attention, les légendes sont vraies.

Mon sang ne doit être bu car folie il amène. »

C'est le saisir là où il doute le plus. Les monstres.. Elle peut être l'une d'entre eux.
Il se force à rester immobile, incertain dans la démarche à suivre désormais.
Il a l'impression qu'une erreur peut être commise à tout instant, maintenant. Parce qu'il croit aux dragons et aux fantômes, parce qu'il a vu tout ça et ne peut douter de l'existence des licornes.
Peut-être était-elle là pour cette pensée impure qu’il eut, que de lorgner ce morceau de terre.
Oui.
C’était sans doute ça. Elle semblait être ici régnante, le soleil lui même s’efforçait de la montrer.
Il fait une tête étrange et les yeux vrillent un peu, tu ne sais pas s’il te croit.
Et dans son silence tu le regardes un peu plus, voit le vêtement qui le protège du froid du matin, lui si frileux, et te dis que tu l’aimerais bien.
Sa cape.

Tu finiras bien par l’avoir, tu te dis. C’était désormais un objectif !
Mais…
Mais ça serait un peu après, car il y a soudain quelqu’un qui vient et détourne votre attention. Vous tournez la tête d’un même mouvement.

Elle est là.
Tu la connais mieux que lui, mais lui fait parti du même clan.

Il siffle un
« Il ne faut pas la toucher. »
incertain, et reste immobile.

Tu t’exclames d’un
« OooOOH Sakuraaaa !! »
et éclate d’un rire vigoureux en même temps que tu t’approches d’elle, la saluant d’un contact de ta truffe sur son épaule.

Elle connaissait une licorne, Sakura.
Désastre ne sut plus quoi en penser.

Ce que tu pouvais être contente de la revoir, Sakura !! Elle était après tout l'amie la plus proche que tu pouvais avoir (pour ne pas dire la seule), toi qui tendais à davantage bouger que te socialiser, quand bien même tu ne rechignais jamais à un brin de discussion.
Sakura se laissa ensevelir sous tes marques d'affection sans rechigner, aussi contente que toi de te revoir. C'est vrai, que ça faisait longtemps ! Et que tu étais partie sans prévenir ! Mais même ta famille, n'avait été mise au courant, à vrai dire.
Tu fonctionnais bien trop au coup de tête, et un jour, là, paf ! comme ça, tu avais décidé de prendre le large et de faire un tour du monde. Puisque ton intention était de revenir, il n'y avait aucune raison de s'en faire, après tout !

« Oh que oui, je vais plus que bien ! J'ai fais un si graaand voyage tu sais, je me suis pas arrêter de marcher et de nager jusqu'à revenir ici, en partant d'un point pour revenir au même !
Bref, un tour du monde quoi. Et c'était génial, OH, si tu savais tout ce que j'ai vu et vécu ! C'était épuisant, parfois un peu dangereux, mais surtout vachement cool. Tu savais qu'on vénérait à fond les Licornes, dans certains pays ?
Mais !! Et toi alors, tu es devenue encore plus balèze que depuis la dernière fois ? Ohlàlà, ces biceps que tu as ! »

Tu te permets de les lui tâter, comme ça.
A les dessiner sur les étendards et à s'incliner face à toi.
Et lui veut bien te croire, alors qu'il garde les yeux rivés sur toi, les glisse parfois hasardeusement sur Sakura. Il tente de comprendre cette situation, Désastre, se demande s'il peut se permettre de partir sans courir le moindre risque.
Il n'a pas confiance, en la Licorne.
La brulure qui subsiste dans sa gorge et son nez qui coule alors que de menace elle faisait peser sur lui sont des faits qui lui semblent trop liés pour tenir du hasard. Le doute est installé, il ne peut plus se permettre la moindre erreur face à cette animale familière de Sakura.
Cette dernière dont le regard finit par se capter. Là : pour la première fois, il la regarde droit dans les yeux.

Il ne la connait pas, mais la sait proche d'Holly pour être son apprentie.
Il vient de revenir, il ne veut qu'elle le prenne pour un traître ou un faible, à se figer face à une Licorne.
Les Alphas ne doivent pas le savoir. A sa question ses oreilles tressaillent, une babine se redresse et retombe et il semble hésiter sur la réponse à fournir. Ce qu'il fait ici.
Il peut répondre à ça.

« Je...Mmh. J'établissais les ressources et les intérêts des lieux autour de nos frontières.
...Toi ? Tu es liée à une Licorne ? »
Pour les étendre, peut-être. Je cherche encore ma place et ce que je dois faire maintenant que Pepper n'est plus.
« Tu avais donc des vues sur ma Sylve ?! Tu entends ça, Sakura ! Cela mérite compensation pour cet affront.
Oh sinon, il s'est rien passé, nous avons juste partagé la même parcelle de sylve jusqu'à nous croiser et faire connaissance, mais puisqu'il n'était pas très gentil il est désormais sous la malédiction de la licorne, enfin je ne t'apprends rien sur ma particulière condition. »

Paf, ça marche comme ça. Maudit. Et clin d'oeil clin d'oeil, aurais-tu pu faire à Sakura.
Tu te rapproches de lui, le domine de ta taille. Il n'est pas particulièrement grand, Désastre, aussi fait tu aisément une bonne moitié de sa taille en plus. Il n'a toujours pas l'air d'avoir envie de t'attaquer, tu vois que tu ne le rassures pas et sans doute en profites-tu. Il préfère ne rien dire et ne rien faire, subir pour le moment en cherchant plus amples informations par la suite ; se laisser le temps d'une stratégie, de mieux connaître son ennemi.
Tu glisses une patte sur la fourrure de sa cape.

« C'est un vêtement du grand froid, ça, tu y as été ? J'aurais tant voulu découvrir ces terres gelées, oh !!
- Oui. »
Il ne s'étendra pas sur le Grand Froid. Il n'a pas aimé ça, il n'y retournera pas.
« Et toi, Sakura ? ...Est-ce que tes cicatrices viennent de là-bas, ou d'autres créatures ?! Parlez-moi en ! »

C'est que si tu avais fais un tour du monde, ton amie ne semblait pas s'être ennuyée non plus !

C'est vrai que tu parles beaucoup, Agathe.
C'est un truc de famille, ça, qui se lègue de père en filles. Enfin, du moins, il est évident que tu tiens ça de ton père, toi, tout comme tes sœurs. Il n'y avait que ta mère, pour apprécier le silence...
Et ces deux gugus devant toi, aussi, qui ne parlaient pas beaucoup. Tu te demandais si s'était un mœurs de leur clan, afin d'être plus discret en milieu hostile ou tu ne savais pas trop.
Mmh...
Bah !
Ça t'importait peu, à vrai dire : chacun était comme il était. Tant qu'on ne te demandait pas de la fermer, ahah ! Tu continues à sourire, alors que lui reste si morne et Sakura plus partagée.

« C'est un peu trop chelou en fait, d'être vénérée ! C'est super bien parce qu'on t'apporte à manger et on te laisse dormir dans le meilleur endroit, mais à côté on arrête pas de te faire des courbettes et des prières au lieu de te parler normalement ! »

Tu glousses, Agathe, alors que tu exagères un peu dans ton histoire. Mais elle ne serait pas drôle, racontée autrement ! Et toi, tu es une licorne facétieuse.
Le gris glisse un regard vers la louve qui se rapproche, le questionne sur le but de sa quête.

« Les ressources, oui. Le type de proies, les plantes présentes, le point de vue, les secrets qu'il y a.
...
On ne peut pas prendre les ressources d'ici. »

Il sait, désormais. Qu'il ne doit pas s'aventurer sur cette terre, parce que cette terre est dangereuse. Les proies n'en sont pas, elles sont prédatrices et le danger existe. Dans une carte qu'il trace mentalement, Désastre raye la sylve. Il ira s'intéresser à un autre endroit, le cherchera aux travers de tous les Monts Célestes s'il le faut.
Là où il y a aussi, beaucoup de magie.

« Oh, bah dit donc !! Sacrés entrainements alors. Et dommage pour le Nord, j'avoue que j'aurais vraiment aimer y faire un p'tit tour, pour découvrir tout ce qu'il s'y cache. Au moins un petit peu, pour me faire une idée et ne pas avoir l'impression de passer à côté de quelque chose ! »

Peut-être, oui peut-être, espérais-tu former un petit groupe de loup pour t'y accompagner. Ton amie Sakura était si balèze, elle saurait te défendre là où toi tu ne pouvais rien faire ! Et le gris avait l'air fort aussi, ça ferait deux balèzes Etelkrus pour t'encadrer.
Mais bon, ils avaient pas l'air bien chaud les cocos. Un peu trop prudent, surtout.

« Mmh. Je peux en parler, mais pas y retourner. »
Il détestait le froid, il n'avait cessé d'y trembler.
« ...C'est dangereux, là-bas. Tout est blanc et le froid plus..froid que celui de l'hiver. Les monstres font dix à trente loups de hauteur. Ils peuvent tuer en une morsure.
...Il faut se préparer. Beaucoup. »
Il faut être fort et entrainé, ou bien ne pas y aller seul.
Tu es subjuguée par l'idée de voir des monstres énormes, toi.

« Vache, trente fois notre taille ! J'imagine même pas. »

'fallait allez voir ça de tes propres yeux, tu crois, alors que tu adresses un p'tit coup de coude à ta plus proche (et seule) amie.
Tu n'avais pas encore beaucoup de plomb dans la tête, Agathe.

Il sait qu'elle l'écoute, il sent l'intérêt dans son regard étrange. Il ne sait pas, non plus, s'il doit davantage raconter, ou bien se taire.
Il est soumit à une licorne, du moins à la créature étrange, quand elle ne l'est pas. Et toi encore, chère Agathe, t'amuse de cette situation, jetant parfois un regard à ce petit mâle pour ne pas qu'il t’oublie, là, même si tu étais juste à côté de lui.
Sakura était et resterait ta chouchoute, après tout. Ta première amie, aussi bizarre que toi. Moins fofolle, plus posée ; mais aussi plus balèze et tellement cool.
Vraiment... Tu la kiffais trop.

« Oh, mais c'est génial !! Des nouvelles espèces, des loups géants... Je rencontrerais enfin des loups à ma taille ahah ! »

Tu donnes un petit coup d'épaule au loup gris, au petit. Il a un haussement de babine, bref et fugace, qui laisse apparaitre un croc d'agacement sans faire un bruit ; rangeant aussi vite ledit croc avant qu'il ne soit remarqué. Parce qu'il le savait, qu'ici, il n'avait moindre autorité à exercer. Qu'elle était chez elle, la Licorne, qu'une fois laissé tranquille jamais plus il ne reposerait ici les pattes.
Un souffle par le nez.
Avant que ses oreilles ne se redressent, au récit de Sakura.

« Ce devait être le raptor.
...
Nous en avons rencontrés deux, nous aussi. Des loups géants, en partant à la recherche d'un serpent jaune échappé de sa fontaine, identique à notre Kiro.
...J'ai vu le grizzli rouge d'Aka, aussi, qui a presque tué un Nakhu. »

L'absence d'Etelkrus dans leur groupe, face au rouge d'Aka, leur avait sans doute porté préjudice. Et plus il en parle, plus il réalise l'intérêt qu'il peut y avoir dans ce peuple. Un intérêt qu'il ne réalise que maintenant ; il est parti loin apprendre de nouvelles choses, quand plus proche il y avait encore beaucoup à obtenir.
A partir de maintenant, il se devrait de réfléchir, Désastre. A si, comme dit, il ne retournerait jamais dans le Nord, ou si...

« OH ! Mais grave ! En plus, il était l'apprenti de mon daron, il doit forcément être fort et bien préparé. »

T'avais grave trop confiance, Agathe.

« Puis vraiment, j'veux juste jeter un coup d'oeil, rien de plus ! Taper les dinos comme vous, c'est pas trop possible quand on est une Licorne. »

Tu pouffes. Ah, sacré malédiction !
T'en es pas malheureuse pour autant, c'que ça a aussi ses avantages.
Comme cette s u p e r b e corne.

Il agite ses oreilles évidées, Désastre, celles dans lesquelles toi, Agathe, avait grave trop envie de mettre une patte. Juste parce que c'était différent, et que tu voulais voir si ça faisait quelque chose ou pas. Mais puisque tes parents t'avaient un minimum éduqué, et que tu profitais déjà de ton statue de licorne, tu allais pas exagérer et tenter un truc comme ça.
Il n'aurait pas apprécié, c'était certain.

« Mmh. C'est vrai qu'il en fallait, du courage. »
Pour faire face aux monstres et accepter sa mise en danger. Pour tolérer les morsures, ne pas laisser tomber pour autant. Pour avancer toujours un peu plus loin dans le froid afin de répondre à la demande d'un peuple dont il ne connaissait rien, mais qui leur permettrait de regagner sérénité sur leurs terres.
En attendant, il se permettait de reculer doucement, dans l'éventualité de s’éclipser bientôt de la présence de la Licorne.
Toi, Agathe, si tu ne fis pas attention à cette distance mise progressivement, tu fis davantage attention aux mots de ton amie. Rebondissant dessus, piaillant soudain de joie.
« OH ! Tu penses que tu pourrais me mener jusqu'à lui ?! 'puis...Tu peux vraiment pas t'y rendre, même un ptit jour, en disant que c'est pour t'entrainer ? »

Tu glousses, Agathe.

« C'est vrai que je dirais pas non à ta protection, je connais personne de plus forte que toi ! »

Lui a entendu ses exploits, hoche la tête en un bref mouvement pour souligner ce fait. Oui, Sakura était forte. Et plus que se confronter aux ennemis, elle disait vouloir apprendre. Il l'observe, elle et son glowstick rouge, elle disciple d'Aka qui veut apprendre plus que combattre. Peut-être un intérêt, peut-être la naissance d'un projet.
Plus il en parle, et plus il se demande, Désastre.
Tout ce que le Grand Nord pouvait encore apporter.

« Je dois rentrer. A bientôt, Sakura.
...Au revoir, Licorne. »

Il a comprit, qu'il ne fallait toucher à la Sylve ; quoi que soit cette Licorne -réelle ou mensonge, elle se voulait encore réelle-. Aussi la regarde-t-il droit dans les yeux, attendant permission, ayant compris la mise-en-garde.

« Oh, à plus ! J'te libère de ta malédiction de la licorne, allez~ »
Tu ris encore, glissant proche de Sakura.
« Bon, on va voir ton papa ? »

Ça faisait si longtemps, que tu l'avais pas vu !
Il allait te trouver bien grande, depuis l'temps...

« Bien sûr. »

Qu'ils se reparleront, qu'ils se reverront. Plus que de faire partie de la même meute, elle a dit vouloir apprendre ; et maintenant cette phrase reste dans sa tête et il ne pense plus qu'à ça.
Buté dessus.
Ainsi s'en va-t-il, le petit loup gris, et toi tu espères profiter de la présence de ton amie un peu plus sereinement.

Sur le chemin, beaucoup de cailloux brillants, que tu regardes curieusement sans ramasser. Bah ! Tu avais semé ta queue ou bien ?!
Ça te fait glousser dans ta tête, alors que Saku' te parle et que of course tu l'écoutes.
Même que tu fronces le museau et continue ton ptit trot rapide.

« Si c'est pas maintenant, ça s'ra que partie remise ! »

Tu pouvais revenir autant de fois qu'il le faudrait. C'était pas comme si tu avais autre chose à faire, à vrai dire...
Genre partir.

« Je sais pas à vrai dire ! Enfin… J'suis pas trop attaché à ces terres, c'est celles des dieux et moi les dieux eehw, ils me correspondent pô trop ! »

Enfin t'sais pas trop. MAIS tu rajoutes quand même, parce que c'est vrai :

« Après, même loin de toi, j'pense à toi ! C'est dur d'oublier la louve la plus balèze de c'monde. »

Taquine, tu lui tires le bout d'ta langue, alors que ton épaule vient taper contre la sienne.