Ma Licorne ♖ Les enfants de Leiddy

Sujet: Ma Licorne ♖ Les enfants de Leiddy Jeu 06 Jan 2022, 00:14

Ma Licorne

▬ ft. Tes enfants

Hiver 2021.
18ans (22ans rajeuni).

On dirait que tu dors.

Ma Licorne…

Je sais, pourtant, que tu n’es pas qu’endormi et que tout est fini.

Tu as ouvert les yeux et tu l’as trouvé là, son flanc tiède contre le tien et sa tête contre le sol. Tu t’étais encore dit qu’elle était belle, quand même, malgré son âge, avec ses cheveux devenus blancs et les rides de toute une vie. Belle comme au premier jour, ou peut-être plus encore. Elle avait l’air ainsi paisible, loin des tempêtes dont elle était capable, loin même du sourire en coin qu’elle se plaisait à avoir.
Tu te plaisais à la redécouvrir chaque matin, l'œil malin et complice.
Tu regardes les siens restés clos.

C’est peut-être la première fois, qu’elle se levait après toi.
C’est sans doute après cette constatation, que tu te mis à pleurer.

Ai-je besoin de te remercier, pour tous ces moments à tes côtés ?

Ma Licorne…

J’aurais voulu t’entendre dire, une dernière fois…

Tu as apposé ton front contre son épaule et tu es resté longtemps ainsi.
Dans ce dernier contact, cette dernière caresse.
Un moment tendre comme vous n’en aurez plus, dans ce lit à deux où tu seras seul demain.

Que j’étais ton Mister Bélier, que j’ai pris du gras, ces derniers temps, même si je ne te le permets toujours pas, même là.

Ma Licorne…

J’aurais voulu te dire, une dernière fois…

Et le glowstick bleu est éteint, et elle n’entendrait plus les murmures. Ceux qui auraient pu te la faire perdre bien avant ce jour, à eux elle avait su survivre.
Le temps, lui, aura su l'accueillir.

Que je suis un demi-dieu ! Me crois-tu maintenant ? Me voici encore là quand toi tu n’es plus : tu vois, qu’avec moi tu n’avais rien à craindre.

Ma Licorne…

…Je sais, que tu avais finis par le comprendre.

Tu es triste et pourtant tu souris, Teddy, alors que tu dégages de son visage une mèche de cheveux.
Il se mêle à tes commissures redressées tes larmes au goût salées, pourtant si loin d’être amères.
Elle fut magnifique, votre vie ensemble, tant que c’est cette vie, que tu aurais souhaité pour chacun.
Et tu n’oublierais les taquineries
les moqueries
les rires de vos enfants
son sourire arrogant
votre amour
pour toujours
Et tu n’oublierais
Jamais.

Je t’ai tant aimé
Ma Licorne…
Je te dis à bientôt.

*****

Et tu as porté sur ton dos ta douce Licorne protégée par sa cape
Et tu as traversé les terres, jusqu'à arriver près de cette cascade sous laquelle de nombreuses fois elle passa. Tu ne t'y arrêtes pourtant, pas maintenant, seulement un au-revoir à la déesse sienne pour poursuivre encore la route.

C'est devant une antre que tu la déposes.

Une antre où vous eurent votre premier foyer. Où elle fut d'abord amie, amante, disparue puis revenue. Une autre qui raconte votre histoire, tout le début et où s'écrivait désormais la fin.
C'est à cette proximité que tu creuses la terre et la pierre, que tu t'épuises
Ne te moque de la sueur qui colle mes cheveux soyeux, Licorne, je te pressens de là-haut.
Et quand son dernier lit est achevé
J'espère que tu le trouveras assez confortable, princesse Licorne.
Tu les appelas.

Vos enfants.

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Ted-

Ted était au jardin lorsque le cri retentit, appelant le reste de la famille. Il relève la truffe, essuie ses pattes terreuse sur l'herbe, interrogateur : pourquoi papa appelle-t-il tout le monde ? Il sent une pointe d'anxiété lui pincer l'estomac : et s'il y avait eu un problème ? Mais le grand mâle secoue la tête en se relevant. Il verrait bien, en y allant. Il s'équipe de sa sacoche, prend quelques plantes et de quoi soigner, au cas où, puis se dépêche. Le hurlement n'avait pas l'air urgent, mais il se tiens prêt à tout avec ses vieux parents.

Lorsqu'il aperçoit la silhouette de son père, le bélier est seul. Ted s'approche, un pli inquiet barrant son front. Et alors que la distance se réduit, une deuxième personne se dessine, couchée au sol dans une étoffe confortable de terre. Maman.

Son cœur rate un battement. Elle est blessée, ou malade : ses yeux sont fermés, elle ne bouge plus, elle a besoin d'aide. Une patte fébrile se tend pour ouvrir la sacoche, avant de s'arrêter. Car Ted a vu le regard de papa. Maman ne reviendra pas.

Ted s'assoit lourdement au sol, le regard comme glué à sa mère. La gorge serrée, le cœur anarchique, il reste là, sans savoir quoi faire. Il n'y a rien à faire. Ses yeux s'humidifient, et sa lèvre tremble. C'est injuste. Il le sait, que maman était vieille, que papa aussi. Mais étrangement ... Il s'est toujours dit qu'ils partiraient ensemble. Comme le vieux couple qu'ils étaient, soudés jusqu'à la fin. Mais elle était partie devant, ouvrir la voie, et maintenant Teddy restait tout seul. Et eux aussi. Seuls avec leur trou dans la poitrine et leur envie de pleurer. C'est injuste, de l'avoir prise aussi tôt.

Alors que les larmes viennent lentement humecter son museau, il se relève pour venir enlacer son père. Il était loin d'être aussi petit que le louveteau qu'il avait été, et ses longues pattes maintenant faisait le tour des épaules du bélier. Mais l'énergie était la même : il le serre dans ses bras, car ils sont ceux qui restent, et que Ted ne veux pas le voir partir. Parce qu'ils sont là, avec Agathe, Prudence et Onyx, à se supporter dans la tristesse, à se comprendre. Et que même si Ted avait bien grandi, il restait une âme d'enfant, qui cherchait sa famille lorsqu'il était triste ou blessé. Et aujourd'hui, ils avaient été amputés.

Sujet: Re: Ma Licorne ♖ Les enfants de Leiddy Dim 09 Jan 2022, 11:01

Prudence

Même si la vie de solitaire était derrière elle, Prudence s’efforçait de maintenir au mieux le contact avec sa famille. Aussi lors d’une visite habituelle au refuge, elle entendit l’appel de son père. Dans sa marche, la Nakhus s’immobilise, un frisson qui parcourt son corps.
Elle n’aimait pas ça.
Le loup de brume se manifeste, flottant autour d’elle, grognant menaçant. La disciple de Moiro fronça les sourcils hésitante, avant de secouer la patte pour faire disparaître son pouvoir et rejoindre son père. Il y a déjà le gamin des terriers sur place puis…
Maman endormie.
Et la réalité frappe Prudence. Sa maman, sa vieille maman, celle qui méprisait Mido, dragonne solitaire qui n’hésitait pas à dire tout haut ce que les autres pensaient tout bas. Cette maman…
… elle n’était plus.
La patte se tend vers cette silhouette si familière, avant d’être ramenée aussitôt. Les yeux s’humidifient, alors que le museau se tourne aussitôt vers son père. De la douleur dans les yeux de Prudy, mais aussi de l’impuissance.
Elle en venait à oublier que ses parents étaient vieux.
Elle veut serrer son père contre elle, mais la place est déjà prise. Les crocs se serrent, alors que les larmes coulent sur ses joues, ses babines venant s’étirer en un sourire triste. Sa mère disait toujours que la mort n’était pas la faim…

« — Maman disait qu’à leur mort, les Licornes devenaient des étoiles. Il nous suffira de trouver la plus belle lorsque nous les contemplerons. »

Pour savoir que même de là-haut, elle veillera toujours sur nous.
Qu’elle est toujours là.
Le museau se tourne vers la dépouille, un murmure qui vient franchir ses babines.

« — Au revoir, maman. »

Reposes-toi bien de là-haut maman.
Merci, pour toutes ces années à tes côtés, pour avoir rendu papa si heureux.
Merci d’avoir été là.
Je t’aime.

Sujet: Re: Ma Licorne ♖ Les enfants de Leiddy Lun 10 Jan 2022, 13:10

ft. famille Leiddy

Image par moi-même

Ma maman

T'avais l'air fatiguée, dernièrement, ma p'tite Maman.
Repose toi, maintenant, tu l'as mérité.

Elle avait bien vécu, sa Maman, elle avait tant vécu : Des drames, des moments heureux et des inquiétudes (par sa faute, parfois). Elle lui avait apporté, beaucoup, en la présentant à Ao alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, elle lui avait beaucoup appris.
Sa Maman avait droit de se reposer, après avoir tant accompli, mais c'était si dur, tout de même, de s'dire qu'elle ne la verrait plus jamais.

Plus jamais.

Onyx n'avait pas essayé de retenir son chagrin.
Les yeux brillants et les joues trempées de larmes, elle acceptait cette peine et laissait les sanglots secouer son petit corps. Il n'y avait rien d'autres qu'elle veuille faire, actuellement, que pleurer, pleurer et encore pleurer.

Elle s'essuya les yeux, en vain, d'une patte, avant de s'avancer, à son tour, vers la dépouille de sa Maman.

- Tu peux te reposer maintenant, j'terminerai de décorer le temple d'Ao pour toi. Je t'aime Maman. Merci pour tout ce que tu m'as apporté.

C'était un projet, une envie, qu'avait eue sa mère et qu'elle n'avait pu accomplir de son vivant : Elles avaient, ensemble, tout juste début cette tâche.
Son museau vint toucher la joue froide de la vieille louve et Onyx recula pour rejoindre Prudence, esseulée, et la serrer contre elle.
Son regard triste chercha ceux de Ted et de son Papa.

Dans cette épreuve, ils se soutiendraient, tous : Elle avait confiance.

Sujet: Re: Ma Licorne ♖ Les enfants de Leiddy Mar 11 Jan 2022, 23:59

Maman

▬ ft. La famille, moins Maman...

Hiver 2021.
6ans.

Alors comme ça, tu t'en vas, Maman.
Sans un au-revoir, sans une dernière accolade.
Sans que je n'eus l'opportunité de te demander comment on soigne quelqu'un. Ni même le temps de te poser quelques questions, sur cette foutue condition de Licorne. Ni même l'occasion d'ajouter un doigt sur cette patte où je pouvais recenser nos moments passés seule à seule.
T'es partie vieille. T'es partie un peu trop tôt quand même.

Je crois comprendre, ce qui me retourna dans mon nuit toute la nuit dernière.
Cette impression, cette brique au fond du ventre.
Alors comme ça, t'es partie, Maman.

Je devais être celle qui était le moins proche de toi, Maman.
J'en ai même la certitude.
C'est sans doute pour ça que je suis la seule à ne pas pleurer, parmi cette famille dont je m'approche le pas lourd et le cœur serré, le sourire absent mais les yeux secs.
J'ai pas envie de pleurer.
Enfin, pas devant eux, c'est surtout ça.

Alors je me contente de poser sur toi un regard un peu vide, sans trouver un mot à dire.
Au-revoir, sans doute.
ou bien
Bye, on s'reverra peut-être en automne.
quand les morts envahissent ma vision. Sauf si tu n'es qu'étoile et que tu ne seras jamais fantôme : les paroles de Prudy me foutent un doute. Je me demande si c'est pour me faire comprendre ça, que tu m'avais jadis emmené voir les étoiles. Si c'était pour rendre hommage à tes morts, et pas seulement pour la beauté de la voute céleste.

On s'connaissait vraiment peu, toi et moi.

Alors elle pèse un peu plus, la brique dans mon ventre.
Et je pose sur l'épaule de mon père une tête un peu lourde, alors qu'il rappelle à lui mes soeurs.
Et je ferme les yeux.
Et j'attends que passe la douleur, sans doute.

Au fond, je pleure des regrets, des remords et un peu d'amertume.

Ma Licorne

▬ ft. Tes enfants

Hiver 2021.
18ans (22ans rajeuni).

Il y a le fils, pour d'abord te venir.
Votre petit dernier
Tu te souviens, quand Nyx nous l'a ramené ? Si petit, si perdu, notre petit Ted. Si blessé, notre petit cœur. Je crois que tu avais un peu désapprouvé, le fait qu'il porte mon nom, enfin, je crois. Ma mémoire me fait défaut : les larmes, çà prend d'la place, tu comprends. Enfin, qu’importe ! C'est vrai, que je n'ai rien fait d'aussi orgueilleux, eh ! Mais ça lui va si bien, d'un autre côté...
Il tient de ton esprit, tu sais. Il est vif et futé.

Puis vint votre fille, la seconde née de votre tardive union, de celle que vous n'aviez su espérer ou désirer jusqu'à ce que le moment vous devienne favorable, oui, ce bon moment où votre vie était parfaite et où vos jours n'étaient plus qu'un mélange d'état paisible et serein.
Eh, notre Prudy, notre Prudence. Cette fois-ci, c'est toi qui choisie son nom. Et quand bien même ce choix fut tient, du reste, c'est de moi qu'elle tient surtout. Elle est belle, notre fille, et porte le plus superbe des glowsticks ! Le rose, dois-je te le préciser, ma Licorne. Ne râle pas, avec ma déesse de la luxure, s'il te plait ! De moi, elle tient aussi son besoin de proximité et cette vie clanique désiré, marchant sur un chemin semblable à ma vie.
Si seulement il pouvait comporter une rencontre telle que la tienne fut pour moi. C'est quelque chose que je souhaite à chacun de nos enfants.
La première ne tarda à lui emboiter le pas.
Nyx ! La première et incontestablement la plus agitée des trois. Accessoirement, la plus petite, mais cela s'explique avec mon autre caillou de fille. Je crois qu'c'est à cause d'elle, qu't'as fini avec les cheveux tout blancs. Sacrée gamine, n'est-ce pas ? Ok, ok, je n'sais que ça ne te plait toujours pas, mais que tu as su pardonner.
...
C'est bien, que ce fut fait. J'aurais crains que ce départ ne laisse davantage de regrets et de remords chez elle, sinon. Vois la à la place, continuer à t'honorer au travers de votre déesse commune.

Les deux filles se réconfortent ensemble et bientôt tu les attires à toi du pouvoir que tu déploies.
Parce que tu as deux bras et un cœur immense pour tous, parce que tu ne peux les laisser ainsi quand aujourd'hui, c'est uni qu'il vous faudrait rester.
De la patte gauche, tu entoures les épaules de Ted. De la droite, tu te saisis de Prudy et accueille Onyx contre ton torse.
Et tes yeux se relèvent vers Agathe qui vous rejoins et passe dans ton dos, souris au travers des larmes de sa tête contre ton épaule.
De tous, c'est elle qui ressemble le plus à celle que tu fus dans ta fougueuse jeunesse, Ma Licorne. Un brin sauvage, toute à apprivoiser, forte dans ses convictions.

Et vous pouvez pleurez.
Et vous pouvez communiquez.
Et surtout, vous partagez.

« Elle m'aura apporté les plus belles choses de ma vie.
Des rires, des voyages, des moments de partage.
Surtout.
Vous.»

C'est comme ça que tu scelles tes adieux.

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Ted-

Ses soeurs ne mettent pas très longtemps à arriver. Ses trois grandes soeurs, qu'il connait si peu. Avec deux d'entre elles, il construit le refuge, avec la troisième ... Il n'eut qu'une discussion embarrassante. Bien peu à partager, si ce n'est le plus grand : la tristesse qui tous les frappe. Il est soudain pris d'un peu de honte, de pleurer autant. De refuser dans son coeur la vérité : elle était partie, pour toujours. Elle était devenue une étoile, comme disait Prudence, la plus belle peut-être, la plus brillante sûrement. Le grand mâle se recroqueville un peu plus sur lui-même, le contact avec son papa comme seule ancre dans son océan de larmes d'enfants qui lui brouillaient la vision. Sa gorge était si nouée qu'il avait presque du mal à respirer, son corps refusant la communication comme une barrière naturelle, comme un refus plus catégorique. Car parler, c'était accepter. Et accepter, c'était la voir mourir un peu plus.

Il relève ses yeux ambrés, croise les yeux d'Onyx, y sent la même douleur. Mais il reste silencieux. Elles comprendront, papa aussi. Alors, il renifle et calme un peu ses sanglots, la tête contre la patte de son père et le coeur plein d'amertume et de colère.

Il ne pouvait pas lui dire au revoir.

Prudence

Le museau est posé sur la tête d’Onyx, les pattes se refermant sur la frêle silhouette. Les yeux humides, Prudy observa le corps de sa mère. Jamais plus elle ne les gronderait, ne leur dirait qu’elle les aime…
La Licorne est aussi inquiète pour son père, après toutes ses années où maman et lui vécurent ensemble… maintenant ils ne restaient plus qu’eux, trois gosses et un le gamina adopté du terrier pour soutenir le daron.
Nous étions de vraies terreurs pas vrai maman ? Promis je vais être sage pour veiller sur P’pa.

En sentant la patte de Teddy se refermer sur elle, la Nakhus enfouie son museau dans le pelage de son père.
Elle ne voulait pas que ça s’arrête comme, les câlins familiaux, les goûter, les petites chamailleries.
Le temps passait trop vite.

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