A mort les cacahuètes [Lestat, Uma]

Elle crut quelques secondes avoir fait le pire choix possible. Avoir été trop optimiste. Trop confiante en la créature. Car des mandibules qui s'agitèrent violemment aussi près d'elle, c'était franchement très intimidant. Pas du tout rassurant pour une petite et vulnérable louve comme elle. Mais si elle devait mourir là, elle espérait que les autres aient la présence d'esprit d'en profiter pour s'échapper.

Mais aucun coup ne blessa son corps. Ce n'était pas aujourd'hui qu'elle découvrirait la douleur physique causée par un pair. Mais ce qui vint après le grognement doucha son bourgeon d'espoir. Une patte qui désigna la sortie. Une patte qui tapa le sol trois fois. Malheureusement notre Colombe était bien trop intelligente pour ne pas comprendre ces gestes. Ce n'était pas la première fois qu'elle communiquait avec des arthropodes. Il n'y avait pas de doute, ni d'incompréhension possible. L’araignée lui proposait un choix à l'issue incertaine. Dilemme qui lui était personnellement adressé.

Finalement, elle aurait peut être préféré se faire frapper.

Une lueur d'horreur passa dans son regard et termina de chasser la joie qu'elle avait éprouvé de réussir à communiquer avec l'animal géant. Cette réussite n'était plus qu'une futilité pour son cerveau qui réfléchissait à vive allure. Qui cherchait une solution pour ce sortir de ce trou noir qui l'aspirait.

Bravo Kerguelen. Maintenant tu te retrouves dos au mur. A devoir choisir parmi tes camarades qui restera en compagnie d'une Arachnide blessée et imprévisible. Dans un manoir hanté. Sans savoir ce qui arrivera à l'élu. Tu vas faire de beaux rêves la nuit prochaine. Mais çà te changera de ceux avec Chatouille.

Immense responsabilité qui tomba lourdement et alourdit ses épaules. Elle ne voyait pas d'issue favorable. Pas de moyen de contourner honnêtement ce deal. Parce qu'elle restait une Nakhu et il était hors de question de tromper la créature aux huit pattes. Elle ne pouvait briser cette générosité qui leur était offerte à trois d'entre eux. Car elles vivaient toutes les deux sur les terres de Dame Yurai. Elles devaient apprendre à vivre en cohabitation. Ou plutôt, les autres loups devaient apprendre. C'était d'ailleurs un point qui lui restait à éclaircir. Pourquoi ce trio se retrouvait ici ? Cet endroit était pourtant réputé pour sa dangerosité. Ils n'étaient pas chez eux ici. Et... Là n'était pas la question.

Sa tête se tourna doucement et elle posa son regard embrouillé sur chacun de ses congénères. Une décision devait être prise. Mais qui ? Comment choisir entre la raison et le cœur ? Lequel des deux se montrerait le plus persuasif ?

La louve blanche qui s'avança vers elle. Celle que tout autre qu'elle aurait directement choisie sans état d'âme. Parce qu'inconnue au bataillon. Ne faisant pas partie de leur famille. Aucun lien entre elles. En plus, elle était en bien meilleure forme que les mâles. Plus apte à encaisser une éventuelle vengeance.

Violette. Un Nakhu qui se cherchait. Déjà blessé. Mais surtout le plus recouvert du sang de l'araignée. Donc celui ayant le plus été en contact avec elle. Peut être même celui qui lui avait infligé le plus de dégâts ? Le plus téméraire. Ou inconscient ? Car le regard qui lui avait jeté, elle l'avait attrapé au vol. Et elle n'avait pas compris la flamme de colère qui y brillait.

Lestat. Son compagnon. Handicapé d'une patte comme l'arachnide. Doué en soins. Son partenaire d'exploration dans le Monde Oublié. Celui qui lui avait fait découvrir l'antre de Mido. Qui lui avait permis de faire ses adieux à Maman. Et surtout son bien aimé, celui avec lequel elle avait planifié son avenir. Et çà, çà bousillait toute son objectivité à son égard.

Le lien avec son âme sœur s'établit et elle ne réagit pas. Elle laissa ses paroles entrer dans son propre esprit. S'accrochant à elles pour ne pas s'écrouler. Cherchant du courage dans ses mots. Les refusant d'abord. Pesant le pour et le contre ensuite. Rétablissant la vérité.

**Il n'est nul question de sacrifice mais de choix. Il semblerait que ce à quoi voulait me préparer Ajani soit arrivé...**

Les paroles du grand lion blanc lui revinrent en mémoire : 'Un jour peut-être, tu seras amenée à prendre des décisions qui mettront à l'épreuve tout ce que tu pensais de toi-même.', 'Et il n'y aura pas de choix facile.', 'Nous sommes sages parce que nous prenons les meilleurs décisions pour tous.'.

Ses crocs se serrèrent. Elle se mordit la langue et sentit le goût de son propre sang. Ceci lui servit d'électrochoc. La vie était toujours là. Il fallait faire confiance comme elle l'avait toujours fait. Même si ce choix lui déchirait le cœur. Parce qu'elle s'en sentira toujours coupable. Il restera gravé dans sa mémoire. Sa voix, tremblante d'émotions mal contenues, s'éleva pour expliquer la situation aux autres et donner la sentence.

"La propriétaire des lieux laisse trois d'entre nous sortir. Un doit rester. Violette et la louve vous quittez les lieux. Sans mouvement brusque."

Elle accompagna ses paroles en désignant d'une patte d'abord les deux concernés, puis elle-même. Pour faire montrer à l'arachnide qu'elle acceptait le marché.

"Trois vies contre une. Je te remercie de ta générosité Dame Araignée."

Elle s'inclina doucement, montrant qu'elle respectait sa puissance. Avant de reculer doucement. Elle se rapprocha de Lestat pour l'enlacer tendrement. Affichant ouvertement la relation qui les unissait. Deux perles salées brillant au coin de ses paupières. Souffrance interne difficilement tolérable. Peur de ce qui allait lui arriver. Culpabilité précoce. Mais pourquoi pleurer quand rien de mal n'avait été fait ? Elle se ressaisit en attrapant une feuille d'optimisme qui passait par là. Parce qu'il fallait qu'elle se montra forte pour rassurer les autres. Tout allait bien se passer.

**C'est notre première grande épreuve, n'est-ce pas ? Je te fais confiance. Reviens-moi vite. Et prends Choupinette avec toi. Peut être que sa présence apaisera la créature. A toute à l'heure, mon bien aimé !**

Avec délicatesse, elle détacha son araignée-paon skeletorus de l'épaisseur de sa crête. Elle la déposa bien en visu sur l'épaule de son compagnon. Elle échangea un dernier regard rempli d'une promesse de se revoir très vite. L'espoir faisait vivre.

Elle se détourna et s'enquit de la position des deux autres loups. Ils devaient tous les trois sortir d'ici. Avant que l'araignée ne perdit patience ou changea d'avis.

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-Violette-

L'araignée cliquète, et se rapproche dangereusement de Kerguelen. Violette bande ses muscles, prêt à la défendre en cas de besoin : mais elle, elle ne bouge pas. Un éclat de peur teinte les yeux du mâle nakhus : qu'est-ce qu'elle fout bon dieu ? Elle va se faire tuer, et ç'en est hors de question. Mais finalement, l'araignée s'arrête. Elle a l'air ... en colère, enfin, pour peu qu'une bestiole comme ça puisse être en colère. Elle tape de ses pattes par terre. Crisse. Elle a compris ce que lui disait Dame Kerguelen ? Peut-être qu'elle a un don pour parler aux araignées, après tout, elle en a une avec elle ...

Alors, Violette attends. Et il attends. Il résiste à son envie de se jeter tout crocs dehors sur la bestiole qui les a attaqués, et fait confiance à Lestat et Kerguelen pour trouver une solution. Solution qui ne tarda pas à venir : trois d'entre eux devaient partir, Lestat devait rester. Violette se figea. Quoi ? Attends, elle avait dit quoi Kerguelen là, sur les vies ? Elle voulait sacrifier Lestat, son mentor, son ami, le sang dla veine ?? Il regarda la louve s'incliner, gueule bée. Puis, il regarda l'araignée, le regard vide. C'était intelligent cte bestiole ? Pourquoi elle les avait attaqués comme ça alors ? Il ne comprenait rien, mais c'était hors de question de laisser Lestat ici tout seul.

Alors, lorsqu'elle se détourna, Violette la regarda. Secoua la tête. Non, c'était pas possible. Il ne pouvait pas faire ça, même pas dans ses rêves. Il préférait crever ici ouais ! Et puis, s'ils avaient besoin que quelqu'un reste, c'était plus juste que ça soit lui, celui qui les avait amené ici, et le seul à avoir molesté la grosse bestiole.

Non. Désolé, mais j'pars pas en laissant quelqu'un derrière ! Madame l'araignée ...

Il s'avance d'un pas, le poil craquant de sang, le sien et celui de l'araignée. Il n'avait pas fier allure, le violet, mais la flamme de sa détermination brille dans ses yeux. S'il fallait discuter, il discuterait. Il n'abandonne pas un pote, c'était pas ça être nakhus pour lui. Il continue :

J'vous échange mon pote contre un élan. Vous savez, c'est gros comme cinq fois lui, un élan ! Vous aurez bien plus de bouffe sur un élan que sur aucun d'entre nous, pi ça a bien plus de gout ! C'est musqué, c'est fumé là mmmh ... Et j'vous l'apporte avant après-demain sans faute, c'est promis. Ou alors, c'est moi qui reste, parce que c'est moi qui les ai amené ici.

Il se tourne vers Kerguelen, lui fait un sourire d'enfant. C'est un peu de sa faute, même carrément, et il le sait. Sa colère s'est envolée un instant, mais n'a pas disparu. Colère de devoir se soumettre alors qu'on l'a attaqué, de ne pas pouvoir finir son combat, d'être trop faible pour protéger ceux qu'il aime. Mais cette colère, il la garde pour après, quand tout le monde sera sain et sauf, ou pour quand il sera mort !

Sage décision que de respecter cet accord, Kerguelen. L'araignée, voyant tes paroles, tes gestes, cesse de claquer de ses mandibules, et attend patiemment que tes au-revoir soient fait. Elle le voit, ce lien qui t'unit à celui qui reste derrière. Elle le sent. Comme pour te rassurer, elle passe une griffe sur ton épaule.

Rien ne lui sera fait tant qu'il reste docile.
Ce n'est qu'une leçon. Faite dans la peur, certes ; mais une leçon qu'il apprendra, retiendra, et, elle en a espoir, répandra.

Elle s'approche alors de Lestat, le jauge ; gringalet aux yeux perçant d'intelligence. Et alors qu'elle penche doucement sa gueule sur son corps, comme une chatte saisirait son chaton, un impudent s'interpose.

Elle se redresse. Siffle. Crache.
Ce n'est pas le marché convenu. Elle n'aurait que faire de ta maigre proie. Et pire encore ; elle n'apprécie pas ton dédain face à la décision de la douce Kerguelen. Leçon elle voulait donner ; leçon tu recevras.

Elle s'agite, saisissant bien plus brutalement qu'elle n'aurait voulu Lestat plantant ses croches dans son dos, le soulevant comme un simple fétu de paille.
Et attaque de ses innombrables pattes Violette. Trois coups puissants pour t'éjecter, te faire rouler hors de ce manoir. Car tu partiras, loup. Tu partiras, de gré ou de force.

L'araignée attaque Violette pour l'éjecter du manoir. Elle ne semble pas vouloir s'acharner plus.
Lestat est immobilisé dans la gueule du mob.

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'PC FOR - Attaque' :
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Umaïma regarda le reste de la scène, complètement horrifiée.

Elle était tellement inutile en ce moment, entre la louve grise qui tentait de désescalader la situation, Lestat qui semblait vouloir être le sacrifice et Violette... oh Violette. À peine s'acharnait-il à être le héros de la situation, que l'araignée le propulsa violemment à l'extérieur du manoir. C'est avec la queue entre les pattes que la faible louve s'éloigna de la situation, ne voulant pas encore plus nuire aux autres. Il n'y avait rien d'autre à faire que de respecter la créature et de ne pas nuire à l'échange qui se passait en ce moment. Son cœur était gros, elle qui voyait bien qu'il y avait un lien fort entre Lestat et cette inconnue. Elle espérait que ce lien ne serait pas brisé aujourd'hui, à cause de leur action.

Elle ouvrit la porte du manoir, puis se glissa à l'extérieur, sans mots. La louve regarda sans émotion le corps de Violette, à présent complètement sonné.

(2 dés soin pour Violette)

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'PC ING - Soin' :
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ft. Umaïma, Violette et Kerguelen

à mort les cacahuètes violentes

Violette 4pv
Lestat 11 pv
Uma 7 pv

Le loup noir se sentait inconfortable du fait du point de la décision qu’il se voyait d’abandonner aux pattes de sa colombe argentée. S’il avait essayé par tous les moyens de l’influencer sans éveiller de soupçon, il n’était pas persuadé que l’esprit de la louve se prêterai à tel abandon. Ainsi, c’était-il mis à craindre que par fragilité la louve ne s’abandonne à quelques décisions illogiques dictées par ses fragilités ou ses émotions. Il ne pouvait prendre position à sa place cependant, parler sans retenu devant leur juge octopode. Sage qu’elle était, la louve avait déjà pris le temps de la réflexion, regardant tour à tour chaque protagoniste. Il n’avait eut nul besoin d’abuser de son pouvoir pour comprendre ce qu’il se tramait dans la tête de la louve argentée et à quels tourments elle se trouvait exposées.

Il sentit ses doutes, le déni des paroles qu’il lui transmettait par la pensée, la peur et l’amertume de se retrouver ainsi face au mur. Pourtant, il ne se laissa guère attendrir ou influencer, sa décision était prise et quelque soit le choix de la louve, son opinion n’allait pas s’en trouver altérée. Lorsqu’elle se fit plus optimiste que lui, parlant de Choix plutôt que de sacrifice, il se demanda si elle tentait elle-même de se convaincre de la véracité de ces paroles muettes. Si par la pensée, elle ne tentait pas de préparer son esprit à la séparation future qu’elle voulait comme étant brève et surtout temporaire. Lestat ne trouva nul mot, nul parole à lui envoyer. Il n’était pas persuadé que tout se passerait forcément bien, il savait que rien n’était écrit et que toute histoire pouvait aboutir sur plusieurs dénouements, alors plutôt que de se montrer rassurant et de lui mentir une nouvelle fois, tout en se mentant à soi-même, il se contenta de garder le silence, maintenant une certaine prise sur ses propres pensées afin qu’elles ne fussent plus si simple à interpréter et à comprendre. Il tenta d’en bloquer l’accès, barricadant son esprit pour le meilleur comme pour le pire.

Lorsque la sentence tomba, il n’éprouva que soulagement, se sentant libérer du poids de cette décision dont il n’était maître et donc il ne pouvait qu’influencer l’issue. Les autres allaient quitter les lieux et alors, il resterai seul décisionnaire, seul à affronter son erreur d’avoir accepté de les emmener ici bien que sachant les lieux dangereux. égoïstement sans doute, il préférai ne porter que la responsabilité de son propre échec, plutôt que la disparition d’un loup sous sa responsabilité.

Le guide accepta sagement l’affection qu’il reçu de la louve argentée, enlaçant à son tour le corps frémissant et séchant ses larmes d’une lèche sur la joue.D’une patte, il lui redressa la tête et malgré la douleur, il se força à sourire. Rien n’était plus faux que celui-ci, mais puisqu’elle lui avait demandé de sourire plusieurs fois, il se sentit obligé de lui apporter cette pointe de réconfort avant que tout deux ne se retrouve à nouveau séparé par d’autres barrières que leurs sentiments respectifs.

« Tout ira pour le mieux »

Le loup noir accepta de s’occuper de la petite araignée jusqu’à leur retrouvaille future. Une fois l’araignée reposant sur son épaule, il lui accorda un dernier échange de regard gravant son image dans son cœur, avant de claudiquer en direction de l’araignée, abandonnant le groupe qui l’avait ici accompagné.

Lorsque l’autre loup sombre prit la parole, le nécromancien eut l’impression de recevoir une douche froide. Il est fou. Il comprit rapidement que la situation pourrait à tout moment dégénérer, que le marché généreusement offert par l’arachnide pourrait ne pas survivre à cette entrevue non désirée. Le loup noir se sentit se tendre alors que ses plumes s’ébouriffèrent sur son échine. Pourtant, son regard n’était plus braqué sur l’araignée qui siégerait à ses côtés, mais il jugeait l’apprenti

Aux paroles désespérées et illogiques, son visage se tordit un peu plus, découvrant pointe et crocs, sa langue alla heurter son palais dans un claquement nerveux. De son regard glacial, il défia son apprenti sans qu’aucun mot ne soit échangé. Un simple regard haineux qu’il maintint en tension l’espace de quelques secondes à peines, secondes qui lui parurent s’éterniser tant l’effronterie de son apprenti lui sembla tomber au pire moment. N’avait-il rien n’appris ? Déchéance et insubordination, de celui qui ignorait les décisions prises par la couturière, énervement et agressivité, de celui qui voyait ses desseins et ses calculs entravés par les réactions impulsives de son disciple.

Il apparaît comme évident que Lestat ne réagissait pas seulement par zèle, mais que sa vision était alors totalement influencé par son amour démesuré, mais aussi par son égo bien trop souvent oublié. Il aurait voulu lui hurler de quitter les lieux en vitesse, mais il eut pas le temps d’agir, que la créature se tord à son tour, projetant ses nombreuses pattes vers l’avant, balayant le disciple au passage. Et se saisissant à la volée du guide. Une douleur lui traversa le dos, lorsque les mandibules de l’araignée transpercèrent son dos.

Combien de temps allait-il passer entre ces murs froids loin de sa louve bien aimée ? Reviendrait-il changer ?

Par son intervention, Violette fit tout voler en éclats. Sa douce diplomatie fut déchiquetée en même temps que son cœur fut déchiré. Déchiré par une scène de violence qui marqua ses rétines à jamais. Qui rejoindrait ses cauchemar récurrents. Qui souillerait son âme. Combo perdant.

Les deux mandibules perdirent de leur douceur et attrapèrent avec brutalité son aimé. Cette patte qui avait caressé son épaule se transforma en arme mortelle. Donnant coup après coup. Peau qui éclata. Corps qui fut marqué. Et le sang qui devait rester caché se déversa sur le parquet poussiéreux. Tâches d'une vie qui s’amoindrissait. Avant que l'inconscient ne fut éjecté. Retour au silence. A un silence hurlant dans ses fausses-oreilles.

Elle n'était plus là, notre Colombe. Elle était ailleurs. Cassée. Plus qu'une coquille vide. De son regard devenu fixe, elle regarda la louve inconnue prendre la poudre d'escampette. Sa tête se tourna de façon robotique vers l'étrange couple Araignée-Lestat. Menace et Amour mélangés ensemble. Elle reporta ses yeux morts sur la porte d'entrée. D'une démarche mécanique, elle s'y dirigea et la franchit.

Elle suivit le chemin pris par la femelle et ne tarda pas à la rejoindre. Le corps de Violette était là. Étendu sans mouvement sur le sol. Alors, elle combina ses compétences en soin avec celle de l'étrangère. A nouveau plongée dans un rôle de médecin de guerre. Répétant des gestes de nombreuses fois effectués. Avec précision et sans parole. Traitant en priorité les hémorragies. Souillant rapidement ses pattes blanches de sang. Recousant la chair ensemble avec son matériel de couturière. Sans émotion affichée sur son visage éteint.

(1+1)+(2+1)+(3+1) = 9 PVs redonnés à Violette

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'PC ING - Soin' :
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-Violette-
à moitié mort

Une seconde, c'est le temps qu'il a fallut à l'adepte pour comprendre que son plan n'avait pas fonctionné. Une seconde entière, passée au ralentit, ou son sourire assuré, presque charmeur, ne quitta pas ses babines. Il vit l'araignée cliqueter, et eut juste le temps de croiser le regard froid de son mentor. Puis vint le choc. Violette n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait qu'il se vit s'envoler en l'air, projeté contre la porte du manoir. Le ventre en feu, le dos à moitié tordu, il s'écrasa au sol. A l'extérieur. Une seconde de plus, et il vit la douce Uma le rejoindre. S'affairer sur lui. Même pas un sourire qu'elle lui fit, la petiote. Lui, souriait toujours. Enfin, c'était plus par douleur que par plaisir, mais il souriait. Alors qu'il sentit son sang, visqueux et chaud, couler le long de ses pattes arrière, de ses côtes, de sa truffe, il glissa dans l'inconscience.

Et ne resta que dans ses cauchemars le regard de Lestat. Sa colère. Et l'incompréhension de Violette.

Il ne resta pas très longtemps dans les vapes. Comme mu par un instinct de survie développé par des siècles d'évolution, le loup rouvrit les yeux sur le sol dur devant le manoir. Il papillonna un instant, puis la douleur traversa le voile qui le préservait encore de la réalité. Et par Yurai, quelle douleur c'était ! Tout son épiderme était en feu, jusque dans sa gorge, et pour chaque respiration, il devait retenir un gémissement. Mais étrangement, l'adrénaline revint, fouettant le peu de sang qui lui restait, faisant battre son cœur plus vite. Puis, tout lui revint, et enfin le voile se déchira brutalement. Il regarda autour de lui : Lestat n'était pas là. Uma, elle, était sortie. Dame Kerguelen aussi. Etaient-elles blessées ? Avaient-elle accepté le pacte de leur ennemies, avaient-elle livré son mentor ?

Il tenta de se redresser, ne parvint qu'à faire tressaillir ses pattes arrière au prix d'une douleur qui lui arracha une larme. Dame Kerguelen s'affairait autour de son corps, mais il ne pouvait pas rester immobile. Il tourna la tête vers la louve du cimetière, gémit avant de grommeler, hagard :

Uma ... ïma ? T'es blessée ? Dame Kerguelen ... Lestat ?

Il tourna la tête vers la louve blanche qui le soignait avec une efficacité hors norme. Elle avait l'air indemne. Il aurait pu apprécier l'attention s'il n'avait pas été aussi mal. Et dans son esprit engourdi par la douleur, une seule pensée restait : ils l'avaient laissé derrière ? Un éclat de colère dans ses yeux, et d'une voix plus claire, rauque, il demanda :

Ou est Lestat ?

La louve regarda la grise s'occuper à son tour des blessures de Violette, elle qui semblait avoir bien plus de talents en médecine et d'être bien douée des pattes aussi. Une part l'enviait pour son talent, mais elle savait que cela devait être dû à des jours de pratiques, autant théorique que pratique... et ce n'était pas le moment de se renseigner plus que ça. Elle regarda silencieusement le loup revenir à ses esprits, tout perdu. Elle fit non de la tête à la question du mâle... puis vînt ensuite la question d'où était son mentor. Uma avala sa salive, cherchant le courage de répondre d'une façon pas trop difficile à digérer.

« ... À l'intérieur. Mais nous restons à l'affût du moindre changement. »

Elle n'osa même pas regarder l'autre louve à côté d'elle - Kerguelen si elle avait bien entendu, de peur de voir de la souffrance dans ses yeux.

C'était Uma qui aurait dû rester dans le manoir, car personne ne tenait à elle.

Leur patient s'agita. La vitalité réapparut dans son regard fermé. Il trouva même la force d'articuler quelques mots. Il était de nouveau parmi eux. Mais elle, notre Sans-Oreille ne l'était toujours pas. Un simple corps qui fonctionnait de façon automatique. Cette tête tournée vers elle, elle ne la vit pas. Cette question, elle n'y répondit pas. Le vent hurlait toujours. Encore fort. Repoussant son âme dans une minuscule cavité. Maigre refuge pour ne pas se faire emporter par ces tourbillons.

Violette était vivant et réparé. Elle rangea mécaniquement ses instruments dans sa besace. Oubliant de les nettoyer. Mais comment ne pas oublier ce qui n'existait pas pour elle ? Sa tâche était terminée. La louve inconnue saurait quoi faire de lui. Ce n'était plus sa priorité. De priorité il n'en restait qu'une seule. Retourner près du lieu où tout avait basculé. Attendre le point final. L’Aimé. La délivrance de cet état chaotique. Le retour à la Vie. Le Lien.

Elle quitta le chevet du mâle et s'éloigna. Sans un mot, sans aucune expression. Elle n'alla pas loin. Elle se plaça face à la porte du Manoir. Et elle attendit, campée sur ses quatre pattes. Petite louve souillée d'un sang qui n'était pas le sien. Esprit égaré. Son regard éteint fixé sur ce simple morceau de bois. Il le resterait aussi longtemps que nécessaire. Ou aussi longtemps que son corps la portera. Rien d'autre n'existait. Car ce n'était qu'un au-revoir. Il reviendrait.

5 ans (30/09/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Violette-

A ... A l'intérieur ? Le loup violet tourna la tête vers Kerguelen, mais n'y trouva qu'un air dénué d'expression. Ce qui renforça encore l'impression que le disciple avait : Lestat avait été laissé à l'intérieur pour y mourir. Sa gorge se noua et il sentit son cœur battre jusque dans ses tempes. Le pire restait à venir.

Car c'était sa faute.

Et cette fois-ci, impossible de négocier. Il vit sa vie défiler devant ses yeux, tous ces moments passés au clan, avec Dame Kerguelen, Umaïama, Pierre. Il allait se faire virer pour avoir fait tuer un autre, même si c'était son mentor. Mais il ne pouvait pas l'accepter. Cette araignée ... Il découvrit ses crocs, une expression mi colérique mi douloureuse. Non, il y avait encore une chance. Le mâle roula sur le flanc, laissant échapper un grognement de douleur contenue. Il était dans un sale état. Les bandages de dame Kerguelen étaient efficace, mais il ne se souvenait pas avoir été aussi amoché qu'aujourd'hui. Et pourtant, il n'avait jamais eu autant besoin de se relever. Car il fallait aller le chercher, Lestat.

Violette poussa sur ses jambes, ignorant l'aiguille de douleur pure qui transperçait son dos. Il se releva avec difficulté, tirant sur sa peau à peine refermée, rouvrant ses blessures et tâchant ses bandages. Mais une fois debout, il sentit sa tête lui tourner. Et sans même être resté une seconde en pleine possession de ses moyens, il retomba comme un sac sur son autre flanc, des étoiles devant les yeux. Il coucha sa tête sur le sol, serrant les crocs. Des larmes de frustrations perlant à la commissure de ses paupières. Il gronda, cria, mais rien ne pouvait le faire bouger : il était vaincu par son propre corps.

putain, putain, PUTAIN !

Il frappa le sol de sa tête. Les étoiles revinrent, l'éblouissant, le faisant oublier les larmes qui coulaient le long de ses joues. Puis, il souffla. Se calma. D'une voix mortellement neutre, il lança en direction d'Umaïama, de la petite Umaïama qu'il avait tiré dans cette histoire sans qu'elle le veuille, alors même qu'elle l'avait mit en garde contre ce qui habitait entre ces murs.

J'suis désolé, Umaïama. C'est ma faute, j'aurai pas du ... t'amener là-dedans, au moins jsuis heureux que tu soit pas morte

Au moins une personne de sauvée, mais ce n'était pas assez pour le loup. L'absolu, c'était ça qui le dirigeait. Un tout ou rien constant. Mais la vie n'était fait que de gradients, de nuances, et dans cette situation, une seule certitude : c'était lui qui aurait du y rester. Lui qui n'avait personne qui le regretterait, à part peut-être la petite Onyx. Mais elle trouverait bien vite un autre pote, comme elle était. Et maintenant voilà que son corps le trahissait, l'empêcher de se relever pour arracher de force Lestat aux crocs des araignées, quitte à y perdre la vie. C'était pathétique. Il était pathétique.

Entre Violette qui ressentait tout l'arc-en-ciel des émotions et Kerguelen qui était silencieuse comme une tombe, Uma ne pouvait s'empêcher de seulement être présente avec eux.

Elle couina à la remarque du mâle, comme quoi il était content qu'elle ne soit pas morte, le pauvre nakhus avait zéro tact. La blanche le laissa donc un peu à lui même, car rien qu'elle ne pouvait dire allait arranger la situation, il ne restait qu'à attendre. Elle osa enfin jeter un oeil sur la compagne de Lestat, elle qui regardait avec inquiétude l'entrée du manoir. Comment avait-elle été au courant que les trois étaient ici ? C'était tout simplement pas une question d'hasard, il devait y avoir eu quelque chose qui aurait donné signal à la louve, ou bien... un lien si fort qui lui avait donner un mauvais pressentiment. Ou peut-être qu'il y avait rien de magique là-dedans, il se pourrait que Lestat lui avait dit de les rejoindre, juste au cas où ? Mais peu importe, elle avait été si utile, elle qui avait soigné Violette et qui avait pu calmer du mieux qu'elle pouvait la confrontation entre eux et l'araignée. Uma lui était à présent redevable.

Elle vint s'assoir près du manoir à son tour, patiente.

Pauvre Lestat.

ft. Umaïma, Violette et Kerguelen

à mort les cacahuètes violentes

Lestat 11 pv

S’il lui avait fallu du temps pour en sortir, il lui en fallait autant pour contourner la demeure en ruine. Sur trois pattes valides, il claudiqua jusqu’à apercevoir au loin les silhouettes de ses camarades abandonnés. Comme un fantôme, c’est sans émettre le moindre bruit qu’il apparut. On aurait pu douter en sa présence. Le prendre pour une image, une illusion.

Il s’immobilisa, reprenant son souffle car il manquait d’aisance avec cette démarche boiteuse qui lui demandait moult effort supplémentaire par rapport à l’habitude. Puis reprit sa marche, se hâtant autant qu’il le pouvait encore. Jusqu’à aborder les deux louves qui se trouvaient esseulées sous le porche, ne glissant un regard vers le loup précédemment fauché. Seule, Kerguelen avait importance à ses yeux. Alors lorsqu’il se sentit suffisamment prés, il cria à voix haute.

« Séchez donc vos larmes, Je suis ici, tout va bien. »

- ou presque – Il ne peut l’inviter au contact par des gestes, tant il ne tient que sur ses trois appuies pour ne pas souffrir du dernier. D’un regard dur de prime abord, inquiet, il se force à sourire. Il fait mine d’aller mieux, repose doucement sa patte au sol, prend sur lui la douleur qui le traverse, plus personne ne doit s’inquiéter, car rien de grave n’est arrivé pour l’heure.

D'une, elles passèrent à deux silhouettes blanches et noires. Presque jumelles, comme des sœurs. Deux paires d'iris guettant tout mouvement de la porte d'entrée. Même si elle avait conscience de la présence de sa congénère, Kerguelen n'en fit rien. Trop perdue dans sa bulle étanche. Seul le panneau de bois comptait. Seul lui la sauverait. Seul lui serait capable de récupérer son esprit égaré, enfermé loin très loin au fond d'elle. Refusant peut être d'accepter la réalité. Mécanisme d'auto-protection. Pour ne pas perdre pied dans une effroyable réalité. Pour ne pas flancher et basculer du mauvais côté. Fallait quand même qu'elle reste la Colombe. Même si là, elle n'était qu'un pauvre oiseau souillé de sang et enchainé. Et au regard si vide.

Focalisation unique. Sur cette porte. Fixation si intense que plus rien d'autre n'existait pour elle. Son aimé reviendrait par là où il était parti. Comme un simple aller-retour. Comme le voyageur qu'il était et qui revenait toujours auprès d'elle. A la maison. Dans leur cocon d'amour. Voilà ce qui la faisait tenir. Un infime fil d'optimisme tendu qui se faisait maltraiter par le tourbillon intérieur. Vent hurlant qui ne cessait jamais. Criant sans cesse. Et qui l'empêcha de se rendre compte de sa délivrance. Qui repoussa la libération de son âme. Qui la laissa immobile, à fixer cette porte. Sans réaction aux mots lancés par la voix chérie. Qu'elle était incapable d'entendre.

5 ans (30/09/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Violette-

Avachi sur le sol, il n'entendit pas le retour de Lestat. Plongé dans un abime noir de pensées qui ne lui ressemblait pas, il entendit à peine sa voix. Comme à travers un voile pourtant, elle lui parvint, et il releva la tête pour l'apercevoir : Lestat. Il était vivant. Vivant ! Le mâle frissonna alors qu'un poids énorme se souleva de sa poitrine. Il s'en était tiré, bien vivant, capable de marcher. L'heure n'était pas à savoir comment, plutôt à profiter. Profiter que son erreur n'ai pas eu de conséquences plus désastreuses. Le disciple de Lestat sentit ses yeux se mouiller, avant que de lourdes larmes ne vinrent mouiller ses joues, son museau et son cou. Il était vivant.

Mais alors qu'il observe avec ses yeux flous les trois silhouettes qui se tiennent devant les portes du manoir, il réalise quelque chose. Quelque chose qui fait chavirer son coeur vers une abîme plus froide, dont il avait toujours peiné à se sortir.

Il était seul.

Il referme la gueule, reste silencieux. Le regard porté vers les trois silhouettes, incapable d'entendre ce qui se disait. Il était seul, laissé ici dans l'ignorance de ce qui se passait, comme toujours, comme depuis le début de cette aventure. Il baisse les yeux. Finalement, est-ce qu'il n'a pas toujours été seul ? Dans un clan qui prône l'inclusion de tous, pourquoi ne s'est-il jamais senti à sa place ? Violette a beau être stupide, il ne l'est pas assez pour ne pas réaliser sa différence. Quand d'autres ont des idées, et les mette en œuvre, lui manque systématiquement d'imagination. Tous ses plans finissent par capoter, souvent en le blessant, parfois en impactant les autres. Que doit-il faire, alors ? Arrêter de se battre ? Même lorsque cela veut dire abandonner des amis ? En avait-il, des amis ?

Il ne pouvait pas abandonner. Violette n'abandonnait jamais. Mais aujourd'hui, il était fatigué de se battre. Tout était toujours plus difficile pour lui, et malgré tous ses efforts, il continuait à blesser les autres, même lorsqu'il voulait bien faire. Un gout amer dans la gueule, il ferma les yeux pour ne plus avoir à se sentir si loin des trois autres. Il savait qu'il avait fait le bon choix. Jamais il n'aurait pu vivre avec la mort de Lestat sur la conscience, et ne comprenait pas que Kerguelen ai choisi de l'abandonner, sciemment, alors qu'elle était sa compagne. Heureusement, il était revenu. Heureusement. Mais à présent, Violette voulait se reposer. Réfléchir, un peu. Car sa colère était loin d'être calmée par le soulagement, et il ne comprenait pas que les valeurs de la corneille ai poussé la Couturière à abandonner. Car Violette n'abandonnait jamais, et si être nakhu signifiait sacrifier un loup pour en sauver trois, alors Violette ne voulait plus être nakhu. Et ça, c'était une question bien trop complexe pour ne pas y réfléchir, au moins un peu.

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Soudain, espoir.

La blanche était quand même sur ses gardes, ignorant si c'était le retour de Lestat ou une araignée qui voulait continuer sa vengeance, mais c'était belle est bien le nakhu qui était revenu. Il n'était pas au top de sa forme, mais il tenait toujours debout. Uma osa un sourire encouragent, murmurant un merci à son égard. Elle allait lui être redevable aussi.

Que c'était nouveau pour elle d'avoir un clan qui la protégeait, elle n'en revenait pas. La femelle regarda Kerguelen d'une mine inquiète, elle qui n'avait pas réagit d'un poil à l'arrivée du mâle. Était-elle en choc ? Umaïma s'approcha avec précaution, lui donna une légère tape de museau sur son épaule, en signe de soutient. Puis aussi vite qu'elle s'avança d'elle, elle reprit à nouveau ses distances, ne se sentant plus à sa place. Elle osa faire un regard en direction de Violette, lui aussi tout aussi sous le choc. Il était curieusement silencieux, dans ses pensées. Peut-être avait-il regretté son impulsion d'aujourd'hui, et c'était tant mieux.

« Que s'est-il passé à l'intérieur ? » demanda t-elle, brisant ainsi le lourd silence.

ft. Umaïma, Violette et Kerguelen

à mort les cacahuètes violentes

Lestat 11 pv

Il eut beau la sollicité, la grise ne réagit pas. Elle se montra absente, absorbé par la bâtisse, le guide s’avança d’un pas de plus, apparaissant plus en lumière. La gueule entrouverte, il était hébété par l’absence de réaction. Vide, froid, distance établie entre eux. Couche les oreilles, regrette un peu de n’avoir établit ou maintenu de lien entre eux. Il maintint sous souffle, s’assoit peiné. Peut-être avait-elle simplement besoin de temps.

Si le coup de museau de la louve blanche ne suffisait pas, lui irait la bousculer d’avantage. Mais en attendant :

Il oblique un regard vers le loup alors étalé au sol, piteux était son état, même si le guide ne doutait pas des soins apportés par sa compagne, il s’en sortira. Il préféra tout de même garder une distance, simple sécurité. Peut-être valait-il mieux qu’il n’ai accès à toutes les informations, les explications viendront plus tard pour lui. Il devait avant s’assurer qu’il ne courrait plus au devant de tel danger sans réfléchir. Sur le ton de la confidence, surveillant son volume pour que tout ne parvienne pas aux oreilles du loup violet.

« J’irai lui parler plus tard. » fut la réponse qu’il offrit à la louve blanche pour le regard qu’elle lança en arrière à son tour. « Je crains qu’il ne tente d’y retourner. Il doit comprendre et retenir cette fois. » Le regard se fait sévère quelque peu, les babines se soulèvent légèrement au souvenir de l’affront. Puis de nouveau bascule sur la louve blanche plus calme.

« Peu de chose à vrai dire, L’araignée m’a emmené au plus profond dans son nid. J’y ai vu des milliers comme elle, petites et grosses. J’ai été invité par des gestes, et par le peu de ressource de ressource disponible à apporter soin aux créatures blessées.»

Il réfléchit et plus bas énonce sur le ton de la confession.

« J’ai proposé d’aller quérir d’avantage de ressources pour pouvoir mieux mener cette tâche. Celle qui m’y a conduit m’a laissé partir par une sortie dérobée à l’arrière. Je dispose de peu de temps, la dette n’est pas affranchie, je me dois d’y retourner. Elles ont l’air de me faire confiance, je ne veux réduire nos chances à néant. Je pense que nous avons peu à y perdre et tout à y gagner. »

Umaïma sut ce qu'il fallait faire. Son coup de museau fut comme un tremblement de terre. Soudain et destructeur. Brisant sa focalisation. Adieu la porte. Créant un trou qui absorba le tourbillon ravageur. Parce que les contacts physiques avaient toujours fonctionné sur elle. C'était un repère qui avait sillonné toute sa vie. Depuis les câlins tendres de Papa et Maman, jusqu'aux gestes affectueux de ses amis. Et depuis peu, les preuves d'amour de son compagnon.

Sa tête se tourna doucement vers sa congénère. Vers la source de son salut. Son âme, n'étant plus pourchassée, osa pointer le bout de son museau. Reprenant progressivement possession de son être. Grandissant et s'affirmant pour chasser l'état de choc. Rendant une lueur de vitalité à son regard vide. Ce retour à la vie se fit sans bruit. Discrètement et sans déranger ses camarades qui discutaient. Leurs mots parvenaient enfin à ses tympans. Mais elle n'était pas encore en capable de mesurer leur ampleur. Encore un peu de temps. Que tout se remit à fonctionner correctement.

Première inspiration. État conscient. A nouveau ses yeux dorés se rouvrirent sur le monde qui l'entourait. Ils découvrirent la silhouette de l'être aimé. Indemne. Prouvant que sa foi envers l'araignée ne l'avait pas trompée. Qu'elle avait eu raison d'accorder sa confiance, comme elle le faisait toujours. Grande joie et soulagement qui firent battre rapidement son cœur. Sentiment de reconnaissance envers l'arachnide. L'optimisme avait une nouvelle fois triomphé des doutes.

Mais l'atmosphère était si sérieuse, qu'elle n'osa pas intervenir. Qu'avait-elle loupé depuis l'horrible scène de violence ? Tout était si flou. Esprit encore embrouillé de son mécanisme d'auto-défense. Comme si elle se réveillait d'un long sommeil. Elle papillonna des paupières avant de regarder tour à tour Violette, Umaïma et Lestat. Où était sa place dans ce trio ?

Près de son seul repère stable. De celui qui gardait la tête froide. De son âme sœur. A petits pas lents, elle s'avança vers le disciple de Mido. Gênée de ce qu'elle avait manqué. De sa mémoire qui lui faisait défaut car les souvenirs ne lui parvenaient que progressivement. Elle se rattrapa comme elle put à la dernière phrase qu'elle avait entendu. Cherchant à combler son absence. A réparer son manque de réaction.

"De quoi ont-elles besoin ?"

Les araignées étaient plus malignes qu'Uma pensait.

Après tout, la louve savait seulement que ces créatures vivaient à l'intérieur de cette demeure et qu'elles attaquaient férocement les intrus, l'idée de lui avait pas traversé l'esprit que leur intelligence pouvait être plus élevé que des proies par exemple. C'était une information qu'elle garderait en poche, maintenant fascinée d'en apprendre d'avantage sur elle, mais de tout de même garder ses distances. Aujourd'hui avait été une expérience bien trop intense pour elle et la femelle ne voulait pas y retourner de sitôt. Sauf qu'elle était ravie de savoir qu'il y avait possibilité de communiquer avec elles, question de rester en bon terme et de ne pas avoir peur d'elles.

« Je vois. », dit-elle après les explications de Lestat.

Puis, Kerguelen avait posé la question qu'elle avait en tête aussi. Son regard se retourna vers Lestat, signe qu'elle pouvait aider aussi à rassembler des ressources. Elle se sentait responsable de ce qui c'était passé, bien qu'elle n'avait eu aucune intention d'attaquer les créatures.

Ils auraient dû empêcher Violette, être plus fermes avec lui.

ft. Umaïma, Violette et Kerguelen

à mort les cacahuètes violentes

Lestat 11 pv

Son manque de réaction et de présence, il l’avait remarqué, il commençait à la connaître dans ses attitudes, dans sa gestuelle, et même si l’écoute n’était pas présente, pas comme d’habitude, ce n’était pas grave pour lui. Plus tard, il trouvera bien l’occasion d’évoquer de nouveau cette aventure avec elle. Alors il ne stoppa pas, il continua son discours sans discontinuer. Le temps manquait déjà et il avait des choses à régler avant d’y retourner.

« Je vais raccompagner Violette au sanctuaire, j'ai besoin de m'entretenir avec lui.»

Les yeux mi-clos se braquent sur le disciple encore étendu sur le sol dans l'allée. Puis répondit aux interrogations des deux louves.

«J'aurai besoin d'un kit de survie. Des ressources du jardin principalement pour le soin des infections et plaies, des bandages, du miel peut-être, ainsi que de quoi tenir quelques jours au cas cela durerai plus longtemps que prévu, eau, nourriture. Je vous laisse vous charger de cela. Retrouvez moi au dédale tout à l'heure.»

Il se détourne des deux louves, la discussion n'était que remise à plus tard, les au-revoir aussi. Claudiquant, il s'avança vers le disciple, sans dire un mot plante ses crocs dans la fourrure sombre, le sous-pèse. Le regard reste dur. La tâche allait s'avérer compliqué, mais il s'en chargerai, c'était son devoir après tout. Et puisque de toute évidence, celui-ci ne pourrait rejoindre le dédale seul, puisqu'il ne pouvait marcher, le glisse sur son dos. Il serait soutien jusqu'à là bas, le trainerai s'il le fallait. Il était hors de question de l'abandonner ici au manoir. Têtu qu'était le mentor, il s'en sortirai seul.

Il ne dira mot jusqu'au sanctuaire, là-bas, ils avaient à parler tout deux.

Elle aurait aimé un geste ou un regard adressé particulièrement à elle. Pour s'assurer qu'il allait bien derrière ses mots réfléchis. Mais elle devrait se contenter de ces consignes un peu froides et pressantes. Et de ce départ en solitaire. Çà manquait vraiment de chaleur réconfortante après ce qu'ils venaient de vivre. Alors, elle la trouverait par elle-même. Elle allait la créer. Çà commençait par inclure la dénommée Umaïma. La Colombe se tourna vers elle et lui adressa un sourire encourageant.

"Tu es mon alliée du jour ! Suis-moi, allons épauler Lestat. Seul et avec sa patte blessée, il ne pourra pas traverser le bras de mer. En plus, le jardin de Maman est sur la route qui mène au Dédale. Autant unir nos forces jusqu'au bout."

Elle invita donc sa camarade à la suivre. Elle partit en courant rejoindre son compagnon et son lourd fardeau. Sans un mot mais avec un simple regard déterminé, elle vint se placer sur son flanc droit. Elle en profita pour récupérer avec douceur Choupinette. Amie fidèle et porte-bonheur. Voilà. Elle était prête à supporter une partie du poids de Violette. A éviter que ses plaies ne se rouvrent, à caler sa tête sur son dos. Pour lui rendre ce mode de transport le moins désagréable possible. Et elle ne changerait pas d'avis. Parce qu'ils étaient une équipe. Parce que ce serait stupide d'aggraver sa plaie à la patte et de perdre une partie de sa mobilité. Comment retournerait-il voir les araignées si il ne pouvait plus se déplacer ? Le trajet serait plus rapide à trois. Et puis, elle ne voulait pas que les deux mâles se noyèrent. Elle tenait à eux, même si ses sentiments à leur égard étaient plutôt incertains. Beaucoup de doute. Donc, elle comptait bien mettre sa maigre force à profit jusqu'au Petit Éden. Elle aussi pouvait se montrer obstinée, notamment lorsqu'il s'agissait de santé.

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-Violette-

Les paupières fermées, Violette essayait de se reposer, de calmer la lassitude de son âme. Dame Kerguelen le lui avait dit, ils étaient une famille. Sa seule famille. Une famille était-elle prête à l'exclure dès qu'il faisait une erreur ? Car des erreurs, il en ferait encore d'autres, et s'il y avait bien un précepte de la Corneille qu'il suivait, c'était celui de la rédemption. Mais il devait réfléchir aux conséquences de ces erreurs, celles qui impactaient les autres. Il gémit : c'était trop compliqué. Il ne voulait pas y penser, alors que la douleur irradiait toujours son dos et que les médicaments peu à peu faisait effet pour le plonger dans du coton.

Il entendit des éclats de voix, et rouvrit les yeux : les trois se dirigeaient vers lui. Lestat portait toujours son air sévère, plus grave encore qu'avant si c'était possible. Alors, Violette ferma les yeux, retirant à sa vue son propre corps porté comme celui d'un louveteau. Il serra les crocs face à la douleur lui lançant dans le dos, dans les vertèbres et le bassin, sentit que trop bien les deux autres le soutenir aussi. Comme avant, personne ne lui expliqua rien, mais il ne chercha même pas à comprendre. Il avait réalisé qu'il n'en était plus digne, il avait perdu sa chance. Alors, il se laissa faire jusqu'au Dédale sans rien dire de plus.

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