Dans le nid [Lestat]

Le coup avait été violent, propulsant Violette en dehors de leur territoire. Les autres avaient accourut à son secours, le soignant avec une dévotion qui aurait pu lui faire regretter cet élan de violence, si le loup n'avait été aussi stupide dans ses actions. Un marché était un marché. Une promesse ne se rompait pas.
Et encore moins une menace.

Lestat était ballotté entre ses crocs, tandis qu'elle fonçait au travers du manoir. Déterminée, elle s'engouffra dans ce qui semblait être une cave, courant le long du mur pour y atteindre un trou béant. De là, jeune nécromancien, tes yeux ne perçoivent plus rien. Seules tes oreilles te permettent de dire qu'elle avance dans un long tunnel où résonne de plus en plus de l'eau.
Et puis, après de longues minutes dans la torpeur, la lumière. Ou plutôt, la pénombre.

Tes yeux découvrent une vaste pièce circulaire, semblant de grotte, où grouille une masse informe. Rapidement, elle cesse de bouger, retournant leurs million de petits yeux sur toi, curieux, inquiets. La géante marche doucement vers elle, te déposant parmi le cercle de minuscules araignées qui s'est formé, pour mieux t'analyser, te toucher, te mordiller.
Un geste les calme, les faisant reculer ; elles, si excitées de voir un animal inconnu.

Les mandibules claquent, mais tu ne comprends pas Lestat.
Enfin, tu ne comprends pas jusqu'à ce que ses griffes désignent ses propres plaies. Puis les tiennes. Et enfin, des racines, des feuilles, de la toile ; a peu près tout ce qui traîne dans la caverne.

Dans l'instant, tu répareras ce que vous avez fait à son corps.

Les enfants te suivent dans tes gestes, te touchent, grimpent parfois sur toi avant de fuir ; sous les yeux menaçants d'adultes qui te surveille depuis les innombrables tunnels qui ornent la pièce. Il sera compliqué d'agir sans les alerter. En tout cas, pour l'instant.

Chaque actions que tu feras aura des conséquences, bénéfiques comme maléfiques.

ft. Les araignées

Dans le nid

Lestat 11pv
Araignée 7Pv + 3

Le deal était conclus, les autres avaient quitté les lieux, le laissant seul à l’arrière, la demeure retrouva un certain calme, & il apparaissait comme soulagé. Sa colère loin de disparaître et d’être oubliée, s’était dissipée laissant place à son calme habituel. Quoi qu’il arrive, il n’avait de raison de se ronger les sangs, l’ inquiétude n’aurait rendu service à personne et pour l’instant, il avait d’autres éléments bien plus importants à gérer, il ne devait en aucun cas perdre de vue son objectif.

La créature se mit en mouvement sans attendre, cavalant les longs des murs avec une aisance déconcertante pour un loup qui n’avait jamais eu que ses quatre pattes pour le maintenir en équilibre sur le plancher. Il observa, mémorisa le chemin, comme il le put jusqu’à ce que dans une antre, ils s’engouffrent tout deux et que de chemin, il ne puisse percevoir que la faible lueur de son glowstick contre les parois, rien de plus. Il faisait si sombre et l’animal bien loin de le ménager usait de son habilité, l’emmenant de gauche et de droite. Il avait beau se concentrer, tenter de compter les pieds qui le séparait de la surface afin d’en tenir estimation, tout ce qu’il lui resta en tête était cette nausée d’être ballotté ainsi en tout sens au point d’y perdre ses repères. Le mâle sombre s’était dont laissé emporter jusque dans les fins fonds de l’ancienne bâtisse. Il n’avait pu en mémoriser le chemin.

Immobile à nouveau, sa tête cessa de tournée. Il lui fallut du temps pour que ses yeux bleus s’habituent à la faible intensité lumineuse qui régnait ici et qu’enfin, il puisse voir ce qu’il s’y tramait. Il aurait été soulagé lorsque l’araignée enfin s’immobilisa, s’il n’avait été si surpris de sa découverte immédiatement après. Il sentit son corps se tendre par la surprise. Elles étaient des centaines, si ce n’est des milliers. Lorsqu’il fut déposé au milieu d’elles, tout son être était figé, il n’osait bouger un muscle de peur de commettre l’erreur par mégarde. Il se laissa observer, palper, mordiller, observant à son tour sans pouvoir réagir. Il se félicita, car il avait l’habitude des créatures grouillantes, des centaines de pattes venant le titiller et le chatouiller, de plus il était enfant de Mido et donc, il ne pouvait céder à lune quelconque panique.

Il ne savait pas encore quel était leur projet à son égard, il était bien trop tôt pour le dire, mais il était en vie et s’il ne considérait les regards inquiets qui le foudroyait autour de la pièce, les plus petites ne semblaient pas si dangereuses. Il souffla, gagna en calme. Portant son attention sur la plus grosse qui s’agite à nouveau, sans comprendre, jusqu'à ce que les gestes accompagnent les paroles inaudibles.

Il acquiesça d’un mouvement de tête. Conciliant, c’est avec le plus grand des calmes qu’il s’exécute. Minutieux, concentré, il garda un œil sur à peu près tout ce qui l’environnait. Se saisissant des quelques remèdes potentiels et regrettant de ne pas en avoir plus, il aurait tué pour avoir sous la main un pot de miel venant du rucher de Kerguelen. Ici, sans soleil, sans lumière, sans chaleur, il ne fallait espérer beaucoup plus que ces quelques échantillons. Peut-être qu’elles n’en avaient pas plus ?

Il hasarda, sans savoir certitude d’être entendu.

« Vous n’avez que ces plantes là ? »

Puis se met à l’œuvre, il analyse, ce qui avait été mis à sa disposition. Les formes, les odeurs, en reconnaît les propriétés, proche de celles qu’il avait pu apercevoir au terrier, il y a de ça bien longtemps. Il était capable de les associer, mais ici, le matériel manquait. Alors il ferait son maximum avec les moyens offerts, comme il l’avait appris bien des années plus tôt.

S’aidant de ses pattes et de sa gueule, il broie, mastiques, mélanges, jusqu’à ce que les sucs forment un cataplasme homogène. Puis il boite quelques pas, cherche les plaies sur l’araignée, les impacts, et chacune d’elles les recouvre de la substance à l’odeur végétale. Ensuite, il ne lui restait plus qu’à user des toiles pour refermer ce qui pouvait l’être et protéger. Il ignorait si les araignées étaient comme les loups et si ses soins s’avéreraient efficace pour celle-ci, mais il s’exécuta sans broncher et soignant comme s’il s’agissait d’un des siens.

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'PC ING - Soin' :
Dans le nid [Lestat] 21010505183331121

Elle te regarde, ne te répond pas, comme surprise. Si peu pour toi, tant pour elles. Lorsque tu t'approches, elles ploient ses grandes pattes, touchant de son buste le sol pour que tu atteignes sans mal les blessures qui lui font souffrance. Cela la soulage, cette ondée froide. Cela la soulage, ce contact enfin amical.

Elle soupire.
Quand enfin tu termines, elle semble aller mieux. Oh, bien sûr, cela mettra plusieurs jours à cicatriser, mais cet acte de bienveillance semble la réconforter dans son choix. Elle te scrute, te jauge ; et puis incline la tête.

Un remerciement. Simple. Mais qui compte.

Elle recule, laissant place à d'autres handicapées ; plus enclines désormais à te laisser les toucher. L'une semble avoir une patte manquante. Une autre est couverte de plaies infectées. La dernière ne semble souffrir d'aucun maux, mais te darde un regard si mauvais que tu sens frémir autour de toi les petits. Ils s'éparpillent bien vite, laissant la place aux plus vieilles.
Tu es loin d'avoir terminé ta sentence, Lestat.

ft. Les araignées

Dans le nid

Lestat 11pv

Il n’avait besoin de mot pour comprendre. Il était suffisamment intelligent pour savoir lire entre les lignes, analyser les attitudes. Ici la vie était pauvre en végétation, pauvre en remède et plus pauvre encore en pratique médicale. Il n’y avait d’araignée pratiquant la médecine. Alors c’était comme ça que les choses se déroulaient ici, lorsque par malheur on défend sa meute, lorsqu’on revenait saigné par un quelconque ennemi aux siens, sans soin, on n’avait plus qu’attendre une mort ?

D’un mouvement de tête respectueux, il répond à l’araignée première qui l’avait épargné.

Quand de nouvelles s’avancent, le loup noir ne dit mot, soufflant calmement devant la tache qui l’incombe. Il consulte, interroge du regard une à une, les trois nouvelles qui s’approchent à présent. À la vision de la patte sectionnée, il pense aux siennes, s’imagine un peu trop par allégorie la douleur ressentie si on lui avait lui même sectionné l’un des siennes et le handicape que cela représenterai dans sa vie quotidienne, serait-il toujours capable de se montrer utile aux siens ? Il grimace, sa gueule se tord alors … Depuis quand était-il si empathe pour se mettre à la place de telles créatures qui avait blessé les siens, qui l’avait blessé lui-aussi ?

Le voila bien embêté, il ne peut réparer ce qui avait été arraché. Il ne peut qu’apporter soutien dans la guérison.

« Je ne peux faire repousser une patte arrachée. Désolé. Néanmoins, le cataplasme servira d’antiseptique et devrais soulager la douleur. Peut-être que comme mon scolopendre, celle-ci se réformera avec votre prochaine mue. J’ignore si vous êtes ce type d’arachnide qui mue toute sa vie, si c’est le cas, ça devrait aller. »

Était-ce l’influence discrète de Kerguelen ? De toute façon, le violet ne l’avait-il pas mérité sa correction, n’aurait-il pas lui aussi voulu être les crocs et griffes qui exerce la sentence à la place de l’araignée ? Et la louve blanche, elle qui n’avait rien mérité de tout cela. Il serra les crocs un peu, s’en mord la langue.

Puis tourne son regard vers la suivant, bien plus atteinte celle-ci. Les plaies purulentes marquant son corps à plusieurs places. Les yeux se froncent, il regarde ce qu’il reste de remèdes. Il lui semble alors évident, les limites qui étaient les siennes. Toute fois, il nettoie, applique ce qu’il reste de remède avec minutie et attention, couvre chacune des plaies.

« Je peux traiter l’infection, mais j’ai bien peur que ce ne soit suffisant, un seul traitement ne suffira pas. »

Il hasarda alors tentant de se montrer pragmatique et équitable pour le bien de tous.

« Il m’en faudra plus, beaucoup plus, Mais je suppose qu’il m’est impossible d’aller en chercher. Je peux demander à Kerguelen, seule, de vous en amenez d’avantages, beaucoup plus. Est-ce que vous me permettez de prendre contact avec elle, afin qu’elle vous en dépose un fagot dans l’entrée du manoir ? L’une de vous pourra alors, m’amener sa récolte ?»

Il ne comptait pas partir, il ne comptait pas fuir ses responsabilités une nouvelle fois et embarrasser Kerguelen. Il y avait un deal, il ne voulait que ses erreurs se retournent contre la louve argentée. Ceci dit, il s’immobilisa face à la troisième, bien plus l’observa de ses deux yeux Azurs. Celle qui faisait frémir les enfants, celle qui enragée faisait peser sur lui un regard foudroyant depuis un moment déjà, il l’observa, elle semblait indemne. Puisqu’il lève un sourcil, la tentation est grande alors, il veut savoir.

« Et vous ? qu’est-ce qu’il y a que je puise faire pour vous ? »

Qu’est-ce qui lui passait par la tête ? À quoi pense-t-elle ? Le glowstick de vert étend sa lumière, éclaire les araignées de sa lumière sapin, il tente d’établir une connexion avec elle qui n'est pas de son espèce, faciliter la communication entre eux par d'autres modes de communications, des images ou bien des couleurs suffiraient à la place des mots. Parce qu’il voulait savoir quelques soient ses raisons, ce qu'elle attendait de lui présentement.

Elles semblent te comprendre, plus à ta voix, à tes gestes, qu'à tes paroles. Certaines sont déçues, d'autres acceptent humblement. Celle qui t'as amené ici, t'observes, calmement, laissant les petits s'amasser autour d'elle, jouer de ses poils et de ses griffes, tandis que la plus récalcitrante s'avance vers toi. Elle hésite. Elle recule à maintes reprises. Et puis.

Elle te touche la tête.
Recule aussitôt sa patte, comme si tu allais la mordre.
Et recommences, plus assurée.

Elle te caresse, comme on caresserait un chien.
Te palpe les cotes, les cuisses ; comme on jaugerait un poulet frit.

Elle à l'air. Satisfaite. La curiosité anime le nid, et très vite, d'autres têtes émergent des tunnels pour te scruter de leur milliards d'yeux. Bientôt, c'est toute une constellation qui te juge, s'amasse autour de toi, ne laissant que leurs pupilles briller de désir, de curiosité. Même les petits sont revenus te mordiller les ergots, suçoter tes griffes et tes mèches bicolores.

La première se relève alors, s'approche de toi à son tour, poussant les autres au passage ; avant de te saisir délicatement et t'amener dans un tunnel plus haut. A l'abri. Elle semble soupirer, avant de te relâcher sur la terre meuble.
D'une patte, elle t'indique la fin du tunnel, qui débouche sur une des nombreuses sorties aux abords de la foret ; celle qui longe le Manoir. Puis, d'une autre, elle indique la grotte tout juste quittée.

Elle semble te demander de choisir. Ou bien d'aller faire un tour dehors et de revenir. Tu ne sais pas trop.
Mais une chose est sûre, la sortie est tout droit.

Il y a bien des façons d'être intelligent, Lestat. Cela ne dépend que de ton alignement, de ton respect pour les promesses, ou de ta ruse pour t'y dérober. Tu ne sais pas combien de temps ta sentence va durer ; ni la suite de leurs requêtes. Tu ne sais même pas ce qu'elle te demande dans l'immédiat. Mais tu vas devoir faire un choix.
Partir pour ne jamais revenir ?
Partir et revenir ?
Retourner avec les autres araignées ?

ft. Les araignées

Dans le nid

Lestat 11pv

Lorsqu’elle lui pose la patte sur la tête, il reste immobile. Seul, son regard se pose alors sur la patte crochue qui ainsi lui passe au dessus et lui flatte la tête. Il la voit hésiter, se retirer pour ensuite revenir plus sereine. Il ne se sent vexé d’être ainsi traité. Le guide a d’autres problèmes à traiter, il ne peut se permettre une bévue. Alors il prend sur lui, si en animal de compagnie sage et docile, il devait se comporter alors ainsi, il agirait.

L’animation redouble dans le fond du nid, les yeux qui par milliers le matent impunément, il ne frissonne d’être ainsi observé. Il n’est ni peureux ni timide. Il l’avait déjà compris. Il sait qu’elles sont bien trop nombreuses pour qu’il tente quoi que ce soit contre elle, d’une armée, il ne fallait se faire un ennemi. Bien sot, il aurait été s’il n’avait compte que sur sa chance ou sa force, l’intelligence était son mantra. Satisfaire les créatures est salut.

Il se laisse déborder, encerclé par la masse qui grouille et s’amasse autour de lui. Se laisse rogner par les plus jeunes, bousculer par les plus grosses, sans jamais rien exprimer. Jusqu’à ce que cela cesse. Que la toute première s’approche et s’en saisisse pour l’emmener plus en hauteur. Surpris, il laisse son esprit vagabonder d’idées en idées, s’interrogeant concernant la nouvelle destination qu’elle lui réservait. Il se laisse ballotter jusqu’à ce qu’elle s’immobilise enfin et le pose. Au contact du sol, il comprend où elle l’a amené. Il comprend qu’il ne se retrouve pas dans une nouvelle prison, mais qu’ils se trouvent tout deux entre la grotte et une seconde issue, hors du manoir.

Il réfléchit, analyse les gestes de l’arachnide, sans pouvoir prétendre maîtriser son langage. Il comprend ce qu’il veut bien comprendre. Cette confiance qu’on lui offre, lui offre multiples opportunités. Il peut alors tel qu’il l’avait proposer, aller se quérir de quelques ressources et revenir plus tard ou bien fuir loin du nid pour ne jamais y revenir au risque d’embraser les tentions entre les loups et les araignées. Loin de souhaiter se dérober à une parole donnée, surtout celle de Kerguelen, et préférant profiter de l’opportunité qui se présente pour gagner un peu plus la confiance du nid, son choix lui apparaît être une évidence. Il reviendrait.

« Je me présenterai ici avant la nuit, je vais faire au plus vite. »

Il ne sait pas si elle l’attendra ici, s’il fallait qu’ici, il l’attende lorsque la nuit viendra. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait momentanément retrouvé sa liberté. Sur trois pattes, il claudique jusqu’à l’extérieur. La lumière alors l’ébloui, lui qui s’était ainsi accoutumé à l’obscurité. Vers l’entrée du manoir, il marche.

Sujet: Re: Dans le nid [Lestat] Sam 15 Jan 2022, 19:09

Elles attendent, Lestat.

Elles t'attendent, si longtemps. Tu les as aidées, tu les as soignées, elles te font confiance ; et tu le leurs a dit.Revenir, avant la nuit.

Mais la nuit passe, et pas de silhouette pour annoncer ton retour. Passe la nuit. Une autre.

Une autre encore.

Elles fourmillent dans leur antre, leur curiosité s'est transformée en déception, les premiers éclats dont tu les as ébloui s'oublient peu à peu. Ils ont mémoire, oui, mais est-ce pertinent de se souvenir de ce qui, au final, amène plus de douleur qu'autre chose ? Les jours des araignées sont longs, les nuits riches, mais elles en compte en contrepartie très peu.

Le temps a passé, pour toi comme pour elles. Que vas-tu faire ?

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