Essais culinaires [PV Lugh]

-Ted-

Le grand loup qu'était Ted avait récolté beaucoup de plantes de la Sylve, des champignons, ainsi que des baies la dernière fois qu'il y était allé. Le tout étalé sur une peau de lapin chassé et tannée, rapiécée par l'utilisation (il n'en avait pas tant que ça, des peaux), le fils de Teddy et de la mère licorne était sorti, attiré par les beaux jours, de sa tanières encombrée. L'absence de livre était toujours douloureuse pour le rat de bibliothèque qu'il était, mais cette fois-ci, il était bien décidé à utiliser le peu de connaissances qu'il avait sur les plantes et un brin de débrouillardise pour faire quelque chose.

Alors, il avait tout sorti, tout ce qu'il avait récolté, dans l'objectif de faire un plat, ou bien un mélange de plantes qui soit plus efficace contre les blessures ou les maux de têtes qui l'abattait de temps en temps. Un peu joyeux, il s'affairait à retrouver quelques notes froissées dans son bazar, ou il avait noté les plantes endémiques de la région. Beaucoup d'informations manquaient, cependant, mais il les étofferait peu à peu. Après tout, son projet était de créer un deuxième point de repère d'informations utiles, ici, au refuge.

Alors qu'il faisait des allers retours entre sa tanière et le petit coin ensoleillé ou étaient entreposés ses affaires, il aperçut un loup qu'il n'avait jamais vu : pâle, avec une cape, il n'avait pas participé au projet du refuge, ou en tout cas, Ted ne l'avait pas remarqué. Le grand loup se figea, mais il se sentait de bonne humeur. Après tout, ce refuge était sensé accueillir des loups de pleins d'horizons différents ! Alors, il passa près de lui et le salua, de sa voix qu'il voulait assurée mais qui restait faible :

-Ted-

Le loup beige s'approche, un peu, calme et Ted ose relever un peu les yeux pour le regarder. Une cape, mais surtout, un corps couvert de cicatrices, qui étrangement lui rappelle la sienne, sur son cou. Une cicatrice ancienne, celle qui raconte comment il a été sauvé par Onyx et recueilli par ses parents. Une cicatrice qu'il a finit par oublier. Il baisse de nouveau la tête, déposant d'une patte douce les fruits d'été -petits abricots sauvages et quelques cerises- et les fleurs odorante qu'il a récolté le matin même sur son étal qui commence à lui faire de l'oeil. Il ne sait plus bien s'il veut faire un remède ou un repas, peut-être les deux, qui sait.

Lùgh

C'est sur, il n'a jamais entendu ce nom, qui sonne fort étranger pour Ted. Cela dit, pour celui qui ne sort pas de chez lui, tout n'est-il pas un peu étranger ? Il garde les yeux fixés sur le sol, la présence de l'autre le tend un peu. Mais le beige est calme, et respecte son espace vital. Alors, il se prépare mentalement un peu plus, et en organisant un peu nerveusement les fleurs et fruits par couleurs, il chuchote :


Il continue à s'affairer. Se relève pour aller chercher un joli bol e cristal, fabriqué par sa soeur et son don incroyable. Là-dedans, les remèdes sont plus efficaces, il le sait, il l'a lu quelque part. Encore faut-il savoir en préparer, des remèdes. Il s'assoit devant son bol, tout en lançant quelques petits regard à son comparses qui reste auprès de lui. Il ne parle pas, Ted, mais il n'a pas oublié Lugh, loin de là. En attendant, il se met à l'œuvre. Sort quelques plantes, les organise. Du miel, pour désinfecter les plaies, mais aussi sucré et bon. C'est encore son ventre qui parle, tiens. Il trempe un doigt dans le petit bol de miel et le porte à sa gueule. Mmh, le fruit des abeilles, un délice. Mais bref. La présence de l'autre le perturbe, et il n'est plus concentré.

-Ted-

Le loup verse un peu de miel dans le fond de son bol, puis s'affaire à broyer du thym. C'est difficile, avec ses grosses pattes, de réussir à bien placer les branches sèches entre deux rochers et de les écraser. Ca va lui prendre du temps, mais du temps, il en a. Alors, Lùgh lui répond, lui parle d'une louve aux cornes de cristal. Ted relève les yeux, rapidement, avant de les baisser de nouveau : c'est sûrement une de ses soeurs. Quelles étaient les chances pour qu'il tombe sur une de leurs connaissances ? Peut-être qu'elles n'étaient pas si faibles, les trois sœurs voyagent beaucoup à ce qu'on lui a dit ... Lui beaucoup moins. Il sourit, doux, et demande :


Peut-être que c'était une autre louve, mais il en doutait. Quelles seraient les chances ? Le grand Ted n'avait probablement pas assez voyagé, pas assez rencontré pour réaliser la diversité des lupins qui l'entourait. Toujours doux dans ses gestes, il écrasait le thym sous la pierre jusqu'à le réduire en une poudre plus ou moins régulière, et l'incorpora dans son mélange. L'odeur du remède se fit plus médicale et agréable, et surtout moins appétissante. Il jeta un oeil à Lùgh : il ne dirait pas non à un peu d'aide mais ... N'osait pas encore le demander, malgré la gentillesse du loup beige.

-Ted-

Le visage du loup aux cicatrices s'éclaire : il a reconnu un des noms. Ted sourit, relevant les yeux pour croiser le regard brillant de l'autre mâle. Il les baisse de nouveau, mais son sourire ne se fane pas : il connait sa sœur, et le refuge. Elle l'a guidé jusqu'ici, probablement en lui promettant un lieu où se reposer, où s'abriter. Et c'est le cas : la vie est paisible, au refuge. C'est pour ça que Ted a tant de mal à en partir, finalement. Tout est si ... Facile, habituel ? Un peu trop même. Il sourit, gardant les yeux baissés sur sa cuisine lente et minutieuse, avant de répondre d'une voix faible, mais plus apaisée :


Il est content, Ted, de participer au projet d'Onyx. Même si elle y passe de moins en moins souvent, il y a moins de travail. Les cultures poussent doucement, l'étendoir à plante fonctionne d'enfer en été. Aucune poule n'est venue vraiment s'installer pour le moment, mais Ted ne perd pas espoir. Il hoche un peu la tête, plus pour lui-même que pour l'autre solitaire : c'est un beau projet. Mais soudain, le gémissement et la petite voix du mâle lui fait relever la tête : il est blessé ? Il penche la tête et aperçoit la griffure sur son flanc, encore perlante de sang. Trop timide sûrement, les yeux baissés sur le sol, Ted ne l'a pas vu. Il couche les oreilles, un peu gêné, avant de chuchoter :


Il regarde autour de lui, soudainement plus efficace. Se saisit d'un bouquer de plantes fraiche, qu'il écrase avec le miel et la poudre de thym séché. Puis il s'approche du flanc blessé du mâle, demandant l'autorisation d'un regard un peu anxieux. Une fois qu'il fut sûr que le contact ne serait pas une surprise, il se met à étaler la mixture d'une patte douce, quoi qu'un peu tremblante, sur le pelage écorché du loup beige. La blessure a l'air assez profonde, mais le miel et les plantes serviront à désinfecter pour éviter l'infection. Le reste, le corps du mâle le ferait seul. Il fallait juste éviter que les insectes vienne se coller sur le liquide sucré : pour cela, Ted se saisit de quelques feuilles larges qu'il utilise tant bien que mal comme un pansement autour du flanc du mâle.


Un murmure alors que le loup finit son œuvre, concentré. Une fois terminé, il s'éloigne pour le regarder : il n'a pas fière allure, son pansement. Il se décolle déjà un peu sur le côté. Ted n'est pas un habitué du soin, n'ayant que quelques connaissances théoriques. Mais ça devrait faire l'affaire, du moins il l'espère. Si infection il y a ... Il appellera son papa, qui saurait quoi faire. Ils manquaient tout de même cruellement d'un bon docteur au refuge. Le loup secoue doucement la tête, le regard toujours fuyant :


Les paroles s'étouffent dans sa gorge et la gêne vint lui rougir le museau. D'une patte un peu fébrile, il vient remettre le bol devant le reste de ses plantes et inspire, frustré. Cette timidité maladive qui tout le temps rend ses interactions gênantes, avec tout le monde. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour s'en débarrasser ? Il garde les yeux bas, espérant que le mâle ne se moquerait pas, mitigé entre un peu de colère -il allait pas se laisser faire non mais, il avait le droit d'être timide- et la frustration de savoir que si l'autre venait à le critiquer, sa gorge l'empêcherait de dire quoi que ce soit.

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'PC ING - Soin' :

-Ted-

Le mâle beige se confond en excuses, image presque parfaite de la timidité du grand mâle brun. Etrangement, cela rassure un peu Ted : au moins, il n'est pas le seul à être timide. Et puis, la communication se fait, même si elle est laborieuse. Un petit sourire vient effleurer ses babines, sans toutefois qu'il ne relève le regard, terminant de ranger ses pots et ses affaires de soin. Ses oreilles restent quand même tournées vers son interlocuteur, et lorsqu'il évoque un besoin de protection, Ted se retourne, curieux, avant de froncer les sourcils : quelqu'un était blessé ? C'était plus grave que ce qu'il pensait, et expliquait l'état du beige. Il baisse un peu le museau, plongé dans sa réflexion : il n'y avait pas forcément beaucoup de défenseurs ici, du moins qu'il connaisse. Enfin ... il y avait bien son père, mais est-ce que Ted avait envie de lui en parler, de le mettre en danger ?


Une question sans jugement, d'un murmure : Ted avait été à la Sylve, et s'en était bien tiré. Mais il avait cru y rester quelques fois : contre l'ent, contre la louve bleue étrange, et lorsque Fenouil avait volé l'oeuf. Il n'avait jamais croisé de serpent, par contre, mais n'avait aucun mal à croire que dans un tel endroit pouvait vivre encore bien des animaux de légende. Il inspire, se sentant un peu dépassé par les évènements : d'un côté, il fallait aider, de l'autre, il se sentait retenu par sa timidité maladive. La gorge un peu serrée, il déglutit avant de continuer, son regard définitivement fixé sur les pattes de son interlocuteur, pas assez courageux pour aller chercher ses yeux pâles.


Mais il n'était pas un combattant. Peut-être que de loin, avec sa carrure, il aurait pu en imiter un, mais tout dans son attitude criait le loup calme et incapable de se défendre. Ce n'était pas tout à fait vrai : il avait déjà combattu, lorsque ça avait été nécessaire, mais l'avait regretté. Il y avait toujours un autre moyen que la violence, même contre un énorme serpent, il en était convaincu.

-Ted-

Le mâle beige et blanc -Lùgh, il avait dit- peine un peu à lui répondre, mais ses paroles éveillent immédiatement plus d'inquiétude chez Ted : ils avaient rencontré une cockatrice probablement. Il en avait déjà vu, là-bas avec Prudence. Les bestioles étaient donc agressives, il avait bien fait de ne pas s'en approcher ... De plus, il y avait toujours la possibilité que leurs morsures soient empoisonnées. Il serre légèrement les crocs à la mention du nom d'Agathe, sa soeur. Son sang de licorne l'empêcherait de se défendre quoi qu'il arrive ... Le danger était donc plus pressant.

Le grand mâle brun inspire, et secoue doucement son échine pour en faire partir la tension. Agathe est forte, et surtout très indépendante. Il y a de bonnes chances pour qu'elle ai réussi à fuir, surtout si elle a demandé à Lùgh de partir avant. Elle devait être en confiance, savoir ce qu'elle faisait. Mais il pouvait comprendre l'inconfort du loup aux bois de cerf. Il passe une patte dans ses cheveux : retourner dans la Sylve pour trouver une bestiole enragée était vraiment le pire des plans. Si Ted avait été seul, il aurait probablement fait confiance à Agathe. Mais le beige semblait avoir besoin d'être rassuré, et Ted devait avouer que lui aussi : revoir sa soeur en vie et saine et sauve le soulagerait. Ted relève le regard vers le mâle beige, remarque sans vraiment le vouloir ses oreilles un peu étranges, ses cheveux blanc tout bouclés, et son air gêné. Il aimerait pouvoir le rassurer, mais en est tout bonnement incapable. Alors, à la place, il se raccroche à ce qu'il sait faire : réfléchir :


Ne pas rentrer, ne pas se mettre en danger, c'était le choix le plus judicieux avec un blessé et lui ne sachant pas vraiment se battre. Ted n'aimait pas vraiment ça, se battre, surtout chez des animaux chez eux, et savait qu'Agathe non plus. Il penche la tête, croise le regard de Lùgh avant de baisser de nouveau le regard et de murmurer :

-Ted-

Oh. Oh. Il n'avait rien compris. Il comprend mieux l'air d'incompréhension du blanc. Il couche les oreilles, embarrassé, mais au fond un peu soulagé : ce n'est pas sa soeur qui est en danger, mais une inconnue, Thorn. D'un autre côté, si ce loup n'est pas un habitué de l'endroit, il risque plus face à une cockatrice. En somme : ils allaient devoir y aller, ne serait-ce que pour s'assurer que le loup allait bien. Ils revenaient donc à cette histoire de défenseur, de loups sachant se battre ... Ted se balance un peu, de droite à gauche, plongé dans ses pensées. Pourrait-il se battre, lui, contre une cockatrice ? Il avait bien réussi à tuer un vers ... Mais s'était dit qu'il ne reproduirait pas l'acte. Il pourrait probablement réussir à s'enfuir, mais avec un blessé ? Ses doigts commencent à jouer inconsciemment avec quelques plantes alors qu'il passe en revue ce qu'il sait pour traiter les blessures empoisonnées. Le regard toujours bas, il répond, absorbé :


Il passe en revue la liste de ses connaissances, mais aucune n'est ici. Et le temps qui s'étire laisse de moins en moins de place à la réflexion : il fallait agir. Ted se retrouve bien trop souvent pétrifié par les choix, mais aussi par la présence des autres. Il n'y avait que Fenouil, finalement, qui avait réussi à l'apaiser par ses silences. Au moins, il n'était pas le seul à être timide cette fois-ci. Il relève le museau, cette fois-ci un peu plus décidé, osant même croiser le regard pâle du loup aux cicatrice :

Il secoue la tête, les mots bloqués dans sa gorge. Le temps presse s'il faut ramener Thorn ici et la soigner. Et pourtant, Ted est incapable de parler clairement, même pour sauver la vie d'un congénère. Il repousse la culpabilité qui va avec sa réfléxion, et essaye de se concentrer.

-Ted-

Le loup beige avait l'air convaincu. Au vu de son physique, peut-être que Ted aurait pu croire à un combattant, s'il n'avait pas eu cette attitude si timide. Mais des guerriers timides, ça devait bien exister, non ? De toute manière, Lùgh lui avait dit avoir fuit la créature : il n'était pas un combattant. Cette Thorn par contre l'était peut-être ... Un air soucieux passe sur le visage du grand loup bruns, alors que ses pattes jouent machinalement avec la corde de sa besace. Il faut y aller, le plus vite possible : chaque minute passée ici était une chance de plus que quelqu'un soit blessé, empoisonné, ou tué. Mais la phrase d'après fait relever la tête de Ted en une mimique légèrement surprise :


Ses paroles s'étranglent dans sa gorge, et il secoue la tête en rougissant un peu. On lui avait appris, à aider les autres : le refuge en était la preuve. Et même si beaucoup de solitaires n'étaient pas bons, la plupart du temps un coup de patte portait ses fruits. Une relation positive était l'espoir d'une aide dans le futur. Enfin, c'était ce que Ted essayait de se dire : la vérité était qu'il ne pouvait pas résister à un appel à l'aide. Il se détourne pour sortir quelques plantes de sa besace, faire un inventaire, et surtout pour éviter la gène. Mais la dernière phrase du beige lui fait de nouveau croiser son regard : demain ? Il fronce les sourcils :


Ca serait pourtant la meilleure solution, mais Ted n'est pas celui qui vient de fuir une bestiole enragée et de se faire blesser. Il se souvient de sa rencontre avec une cockatrice, se souvient d'avoir fuit comme un couard avec sa soeur. Enfin, un couard, non : comme un loup intelligent sachant évaluer ses chances de survie. Mais attendre le lendemain voulait dire abandonner Thorn à une mort certaine si l'animal était empoisonné. D'un autre côté, Ted se voyait mal y aller seul : comment savoir où chercher ? La Sylve était grande, et il était très facile de s'y perdre. Seul Lùgh pourrai le guider, connaissant l'odeur de la louve perdue.

-Ted-

Le grand loup brun regarde sans rien dire le beige et blanc. Il a l'air stressé à l'idée d'y retourner, et surtout, a l'air épuisé. Il a raison : il n'a pas l'air globalement en bonne santé, principalement à cause de sa blessure, mais aussi avec toutes ces cicatrices. Et dire que Ted cachait les siennes avec une écharpe, alors qu'elles étaient bien moins impressionnantes ... D'un regard neutre, sans jugement, il évalue silencieusement l'ampleur des dégâts du corps de Lùgh. Et plus il le détaille, plus la question devient brûlante : qu'est-ce qui lui est arrivé pour qu'il soit dans un tel état, aussi jeune ?

Mais le loup aux cornes brunes ravale la fatigue, et lui confirme qu'ils peuvent y aller. Le brun reste un petit moment sans rien dire, à le regarder. Il sait reconnaître la force quand il la voit, la volonté. Il faut bien, avec une maman et une sœur disciples d'Ao ! Et en ce moment, ce tout petit moment, c'est une pointe de respect que lui inspire Lùgh. Un moment qui passe vite alors que Ted se retrouve de nouveau face à un choix : est-ce que c'est la bonne décision, de repartir ? Est-ce qu'ils ne risqueraient pas d'ajouter un accident à un autre ? Ted ne peux pas partir sans Lùgh, ni Lùgh sans Ted. Et en ce moment, le beige n'était de toute évidence pas prêt à faire le voyage puis potentiellement faire de nouveau face à une cockatrice empoisonnée et dangereuse.

Ted soupire, avant de se redresser. Il couche un peu les oreilles : il va passer pour une girouette, à tout le temps changer d'avis. Mais c'est le plus raisonnable, le plus intelligent même : rester là, attendre que Lùgh se soigne et reprenne des forces, ou alors attendre un autre loup capable de les suivre et de les aider en cas de besoin. I secoue la tête et répond, d'un son un peu étranglé :


Il sent sa gorge se serrer un peu : cela voulait dire abandonner les recherches, et laisser la louve aller vers une mort certaine si elle gisait là, empoisonnée par l'animal. Mais avaient-ils le choix ? Il n'y avait personne aux alentour pour les aider. Il secoue la tête, chasse ses pensées, ses doutes. Il était un loup beaucoup trop indécis, mais laisse sa gueule parler toute seule pour une fois :

-Ted-

Le loup beige semble perdu. Peut-être qu'il n'avait pas prévu cela, ce matin en partant de chez lui. Ted pouvait le comprendre : finir loin de chez soi, blessé, avec un ami abandonné en forêt face à un animal dangereux, tout ça pour se retrouver face à un grand gars comme lui qui lui proposer de dormir ici ? Lui serait parti en courant. Mais Lugh accepte sa proposition, le regard toujours perdu. Une sorte d'instinct un peu protecteur se déclenche, alors que Ted se rappelle du peu de cours de soin qu'il a reçu de ses parents : la blessure et la fuite ont du fatiguer de beaucoup le mâle, le rendant confus. Il est peut-être même encore sous le choc, et il n'a rien amélioré en étant tout aussi confus que lui !

Le brun hoche la tête. Il faut que le beige se repose, pour recouvrer un peu ses esprits. Ted pourrait resté éveillé pendant ce temps, après tout lui n'est pas abattu par l'effort en ce moment. Il s'approche un peu, toujours timide mais avec une assurance vacillante retrouvée. Il faut qu'il endosse le rôle du médecin, maintenant : le refuge était fait pour ça, c'était dans son nom.


Il l'invite à l'intérieur avant de s'arrêter. Il avait oublié que sa tanière ressemblait actuellement plus à un débarrat qu'à autre chose. Il tourne la tête, fait un sourire contrit au beige avant d'engouffrer son grand corps dans la grotte et de s'affairer un instant à pousser tout le fatras dans un coin. Il empile les feuillets, les livres, pousse ses affaires et plantes dans un coin et réapparaît, les joues légèrement rouge. Un morceau de parchemin dépasse de sa chevelure échevelée, et il murmure au loup beige en le laissant passer :

-Ted-

Le mâle accepte son offre, ce qui facilite les choses, Ted ne va pas se le cacher. En plus, il ne fait aucune remarque sur l'état de sa "chambre", entre, et va dormir. Ted hoche la tête en guise de bonne nuit, et va se poster à l'entrée avec un de ses livres. Il allait pouvoir rester éveillé quelques temps, réveillerai le beige s'il venait à dormir trop longtemps. En attendant, il garderait l'entrée, même si aucun danger n'était jamais venu au refuge. Peut-être qu'il irait chercher des plantes de soin aussi, ça serait une bonne idée ! Il sourit, même si l'inquiétude pour celle qui s'était perdue en forêt revient le hanter. Il s'allonge, pose sa tête sur ses pattes, et se met à attendre. C'était le plus raisonnable, il devrait pouvoir s'en contenter.