Plus de 9000 pages [PV Lùgh]

5 ans (30/09/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Ted-

Ils avaient passé une nuit calme dans la bibliothèque, avachis sur deux poufs, leurs lectures laissées autour d'eux. Le soleil avait trouvé un Ted encore rêveur, qui émerge lentement de sa nuit qui l'avait étrangement beaucoup relaxée. Il s'étire sur son pouf, finit sur le dos et ferme les yeux, appréciant le réveil tout en douceur. Hier, ils avaient lu jusqu'à tard, mais il n'avait pas terminé son livre. Une histoire sur un navire parti en mer, tombé sur une île où tout se déroulait à l'envers, et où les personnages se mettaient à rajeunir. Typiquement son style.

Il rouvre ses yeux, cille pour en chasser le flou, et cherche Lùgh du regard, toujours à l'envers sur son pouf. Ses pattes arrières touchaient le sol (il était tellement plus grand que la moyenne) mais celle avant étaient repliées contre son corps, croisées. Il finit par trouver le loup beige, et lui sourit doucement :

Bien dormi ?

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Le réveil n'est pas trop brutal.
Les poufs sont d'un confort inégalé, ou peut-être est-ce parce qu'il avait son ami pas loin ? Au final, toutes les fois où il a dormi avec Ted, il a bien dormi. Maintenant qu'il y repense il ne questionne pas d'où vient ce qu'il ressent ; il aurait pu voir ces signes plus tôt. Enfin, ce n'est pas une chose qu'il pense à regret, savoir plus tôt ne change rien, savoir plus tard non plus. Cela lui fait juste encore tout drôle, même après avoir dormi sur cette idée.

La voix de Ted matinale n'arrange rien, au contraire elle envoie toutes sortes de petites fourmis dans sa nuque, qui ricochent sur ses épaules et meurent dans son dos. Rien ne peut empêcher ses oreilles de se redresser et de s'agiter de haut en bas en trois petits mouvements rapides. Ni sa queue bouclée de battre le tempo de son humeur joyeuse. Il est à peine sorti de ses songes nocturnes quand Ted l'a appelé, et pourtant le voilà attentif et prêt à retourner faire s'effondrer des montagnes avec lui. Sa réponse est guillerette, pleine d'énergie.

"Oui ! J'adore ces poufs ils sont..." Il s'étire dedans par plaisir. "si confortables !"

Il en sort pourtant, en bondit presque, pour arriver pas si loin de la tête de Ted, tout sourire.

"C'est pour eux en plus des livres que c'est ton coin préféré, avoue ! Bien dormi aussi ?"

Il peut très bien imaginer les heures qu'il a pu passer ici à bouquiner.
Sans doutes avec un sourire fin sur les babines comme la veille, l'air absorbé et émerveillé de ce qu'il peut trouver dans les lignes de son récit. Oui, oui, une vision qu'il a eu la veille et dont il se figure très bien toutes les autres instances. Quelque chose qui ne manque pas de lancer d'autres fourmis, cette fois dans sa poitrine.

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-Ted-

La tête en bas, le grand loup cendré aperçoit les oreilles de Lugh bouger, faire trois petits soubresauts lorsqu'il parle. Plus il y fait attention, plus elles sortent de l'habituel, ses oreilles. Il ne l'avait jamais remarqué avant, et maintenant, il y fait plus attention. Le beige s'étire sur les pouf, et Ted sourit : ils étaient confortables, oui. Ils avaient bien fait de dormir ici, et lui t'était heureux de savoir que son ami avait bien profité de la nuit, puisque celle d'avant avait été courte, avec la couture de la guêtre. Lugh se lève, plein d'énergie, avant de s'approcher de la tête de Ted qui lui peine encore à se sortir du sommeil. Il n'a jamais été du matin. Il lui sourit avant de se retourner pour se mettre sur le ventre, toujours affalé sur le pouf.

... Tu m'as démasqué....

Il baille avant de se lever, étirant un peu ses longues pattes raides. Il mettrait du temps avant de se réveiller, mais un petit déjeuner pouvait aider. Il avait encore des framboises, et en salivait d'avance. Il tourne ses yeux brillants vers Lugh : le petit loup avait les cheveux bouclés en bataille, comme lorsqu'il était sorti de l'eau. Ted rougit légèrement avant d'aller farfouiller dans ses affaires pour sortir les framboises, pas du tout pour fuir la situation où il sentait qu'il allait rougir encore plus. Il les sort, et tend la petite bourse ouverte à Lugh avant d'en prendre une pour lui, et de répondre :

Très bien dormi. J'ai rêvé de voyages .... Sûrement après avoir lu les Odyssées marines.

Odyssées marines, le nom de son livre qu'il n'avait pas terminé. Il mange une framboise, pensif : il allait vouloir l'emprunter, pour le finir, mais s'il partait sans le Nord, quand est-ce qu'il pourrait le rendre ? Il tourne un regard en coin vers son ami, et ne peut s'empêcher de sourire. Des framboises, des livres, et lui. Il était heureux !

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Rêvé de voyages, quels doux songes cela promet-il.
Même si cela rappelle Lùgh à une réalité bien ancrée : Ted partira bientôt pour le Grand Nord, et il ne sait pas encore lui, s'il pourra l'accompagner. Il est encore plus triste à l'idée de ne pas voir le loup gris pendant un long moment, sans pouvoir lui demander de rester. Il a un ami à retrouver, et le temps doit presser pour celui-ci, aussi. La pensée lui donne le tournis, il a un peu abusé avec tous leurs projets et s'il veut pouvoir venir avec lui, il va lui falloir une lumière, d'Ao ou un autre dieu, et du matériel adapté. Il va mieux falloir... le laisser y aller et peut-être pouvoir le rejoindre plus tard.
Il trouvera un moyen de le retrouver là-bas.

Cette décision le rassure, il se sent un peu moins égoïste de ne rien retarder, et plus en accord des valeurs d'Ao de réfléchir ainsi. Il est inquiet et triste quand même, sans pour autant agoniser sur la situation et ce qu'il ressent. Il le reverra, ce n'est pas un adieu. Même s'il ne dit rien avant, ou même s'il en parle et que le laisser y aller est difficile.

Mais cela n'est pas pour aujourd'hui ; il est encore autorisé à rêver un peu et profiter.
Il avance vers le livre encore ouvert de Ted, qui n'est pas terminé. Il le prend et regarde le passage où il s'est stoppé. Sans surprise il ne comprend rien à ce qui est raconté sur la page par manque total de contexte. Il pose la question.

"Il raconte quoi ?"

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-Ted-

Le grand loup cendré pose sa poche de framboises par terre, en chipe une autre et se rapproche de Lugh. Il regarde par dessus son épaule le livre qu'il a lu hier, fini sa bouche de baie et répond :

C'est une expédition en mer, un navire qui part et trouve une contrée lointaine et étrange. Pour le moment, ils découvrent.

Placé derrière le loup beige, il sent ses épaules presque le toucher et son odeur l'envelopper. La raison de leur venue lui revient en même temps : ils doivent régler le problème du corps de Lugh, qui est toujours celui d'une femelle. Les pils qui s'effleurent le gène un peu, et Ted s'écarte pour revenir près de ses affaires et commencer à ranger 'es livres qu'ils avaient sorti hier. Ils avaient encore du travail, aujourd'hui. Même si Ted aurait préféré rester là, a lire des fictions sur la mer et a parler avec son ami, ils ne pouvaient pas trop se permettre de s'attarder.

Il relève les yeux pour détailler le visage du solitaire. Il ne s'était pas trop étendu sur la sensation d'avoir un corps qui n'était pas le sien, mais cela devait le faire souffrir. Est-ce que les chaleurs empirait le tout ? Il se souvenait de son arrivée ... Oh, il rougit même en y repensant. Ils s'étaient fait un câlin, a un moment. Ted était content qu'il aille mieux.

Prêt pour continuer à travailler ?

Il sourit, le regard un peu fuyant. Il redirige ses yeux vers les étagères, rangeant les livres un par un, y compris celui qu'il avait entamé. Il le finirait ... Ce soir, peut-être, s'ils restaient encore une nuit. Il espérait un peu.

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Ted semble s'éloigner un peu.
Le pincement dans le cœur de Lùgh est immédiat, une peur impossible à totalement ôter de sa vie revient quand il voit l'air gêné que son ami arbore. Quelque chose ne va pas, c'est certain. Et il se sent entamer une spirale comme il en a commit milles autres : a-t-il fait, dit quelque chose de mal ? Non. Il secoue la tête, il a juste demandé ce que racontait le livre et Ted lui a répondu.

Si c'est parce qu'il n'a pas encore mangé les baies, c'est facile à corriger.
Il s'approche de celles qui lui ont été données et en gobe une. Le parfum est acide dans sa bouche et le fait saliver un instant. Mais elles sont toujours aussi appétissantes avec leur odeur dont il prend l'effluve une seconde.

Celle qu'il capte ensuite répond aux questions de la situation.
Les fruits ou ses actes n'ont aucun tord dans ce qui se passe, ni même Ted qui s'il est gêné reste élégant quant à ce fait. Il n'y a rien à blâmer que leur nature qui en bonne architecte fournit ce qu'il faut pour perpétuer leur espèce. Il n'en est pas ravi pour autant, lui qui se coulait dans le confort de la relation amicale et des plans élaborés et ne ressentait ces pics d'inconfort plus que lorsqu'il voyait très nettement le changement. Mais c'est un rappel un peu trop évident, qui ne lui permet pas d'occulter.

Il s'assoit finalement et fait de son mieux pour couvrir tout son train arrière, pivoine et les yeux qui le piquent.
Ce n'est toujours pas juste. Mais ils peuvent y faire quelque chose... si cela ne met pas trop d'inconfort pour lui comme pour Ted.

"... On peut chercher séparément, si jamais."

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-Ted-

Le beige prend son petit déjeuner (frugal) avec le grand cendré, qui reprend une framboise. Ils en avaient beaucoup, et il aimait quand même beaucoup ça. Il aimait bien ce genre de statut quo, a profiter de l'instant tous les deux. Mais Lugh a l'air embarrassé, sans que Ted ne capte pourquoi. Il s'assoit, et lui propose de chercher séparément pour aujourd'hui. Ted se fige.

Oh euh ... Non c'était bien ... Comme hier.

Il froncé légèrement les sourcils. Qu'est-ce qui avait changé ? Est-ce que c'était son odeur qui changeait, qui le mettait mal à l'aise avec lui ? Ted n'y avait jamais vraiment fait attention, a ces odeurs là. Peut-être qu'il avait un problème, mais en attendant, ça l'aidait a se concentrer, de ne pas être trop distrait. Il s'avance un peu vers le beige :

Pourquoi ?

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Dans une telle situation, auparavant, Lùgh sait qu'il aurait mentit.
Ce qui le frappe est de reconnaître les raisons qui le poussaient à le faire. Dépassé et mal à l'aise, il a peur dans ce corps qui n'est pas le sien, et aussi d'être repoussé par Ted. Il était recalé en permanence, et mentait donc en conséquence. Peut-être que s'il dit autre chose, cette fois le résultat changera. C'est ce que son esprit susurrait.

Pas cette fois, cette fois il choisis de faire confiance.
À lui-même comme au loup gris bienveillant. Il reste dépassé, ce qui rend les choses un peu complexes à dire, il ouvre la bouche et essaye de parler, se ravise pour changer son choix de mots. Il ne veut pas impliquer que Ted a de mauvaises intentions, juste exposer que sa propre nervosité et inconfort reviennent parfois sur le devant... Il ne veut pas s'embrouiller dans ses mots, trop de paroles et il y aurait encore plus de marge d'erreur pour un malentendu.
C'est si dur pourtant de cibler les bons termes.

"Oh euh. J'ai... j'ai eu peur un instant. Je crois que je projette mon inconfort sur toi." Oui, à peu près ça. "Je suis pas. À l'aise avec." Une autre pause. "Avec... les chaleurs. C'est pas-."

Un bon point pour l'effort.
Il est frustré, et gronde un peu avant de se frotter le visage. S'il veut être des disciples d'Ao ça ne veut pas dire qu'il ne doit jamais faillir à être fort mentalement... Mais qu'il doit se relever. C'est ce qu'on lui a dit être la force physique, ça doit être la même chose avec la force mentale, non ?

"Je sais pas encore quoi faire de- j'ai pas le mot pour décrire, malaise peut-être, que je ressens quand je pense que j'ai été changé. C'est pas moi."

Il soupire.

"Même si on va changer ça, ça vient par vagues, par piques. Souvent j'oublie que j'ai un corps, je me contente de... exister ? Quand c'est comme ça, ça va."

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-Ted-

Le loup beige est tendu à présent. L'insouciance du moment de tout à l'heure, à parler sur les poufs ou à manger des framboises est passé, et un peu regretté. A vrai dire, Ted a peur. Peur d'être passé à côté de quelque chose, peur qu'il soit arrivé quelque chose qu'il n'avait pas vu, pas compris. Peur peut-être, aussi, qu'on lui enlève son ami, que sa malédiction agisse d'une manière soudaine et qu'il ... Il secoue la tête mentalement. Il ne devait pas s'inquiéter, pas pour des choses qui n'étaient pas encore arrivées. C'était ... Comme avec Agathe. Elle était sûrement en voyage, oui, et reviendrait vite avec plein de choses à leur raconter.

Lùgh hésite, un peu, et Ted tend les oreilles pour l'écouter. Il entend les mots, les silences aussi, les hésitations. Tout ça était aussi important que le message. Il ne peut s'empêcher d'être un peu soulagé, même s'il ne le montre pas : c'était à propos de ses chaleurs. Peut-être qu'être avec lui, avec un mâle changeait quelque chose, pour lui. Ted n'en savait rien, à vrai dire, il ne s'y était jamais interressé. Enfin, si, il connaissait la théorie. Il cille, et hoche lentement la tête.

Je comprends ...

Il secoue la tête.

Enfin, non, je ne peux pas dire ça ... Mais je ... vois. Je compatis.

Oui, c'était pas mal ça. Il relève les yeux, un peu rouge. il ne pouvait pas s'en empêcher, de rougir. Il lui semblait parfois que toutes ses émotions étaient directement reliées à ses joues, et que dès qu'il en ressentait une, il devenait rouge tomate. Là, il peinait à parler, un peu comme Lùgh, alors ça le rassure. Et puis, il sait que le beige lui donnera le temps de finir sa phrase. Il passe une patte dans ses cheveux.

Si ça peut te euh ... Rassurer, moi ça ne me fait rien, rien du tout, les chaleurs. Et si tu veux je peux te faire un .. Thé, si tu as mal au ventre.

Il se souvenait de ce qu'il avait lu dans les livres sur l'inconfort des louves pendant leurs chaleurs. Il n'avait pas l'impression que Lùgh exprimait ce genre d'inconfort, lui c'était plutôt l'impression d'être changé, de ne plus être dans son corps originel. Mais pour ça, Ted n'avait pas de solution. Pas encore. Il sourit, et avance la patte pour toucher du bout du doigt celle du loup beige. Il n'ose pas aller plus loin : le contact est peut-être plus compliqué, maintenant. Il relève les yeux pour chercher son regard.

Mais on va arriver à changer ça. Le plus vite possible.

Ils avaient déjà tant réussi !

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Le seconde soupir qui allait sortir de sa gueule meurt.
Ted compatis, et lui annonce que tout ce processus n'a pas d'effet sur lui. C'est une tournure de phrase qui l'intrigue, au point d'en oublier la proposition de thé (il ne pense pas avoir mal au ventre de toute façon) et l'assurance qui vient ensuite qu'ils vont changer ça vite. Sa tête se retrouve penchée.

"Rien ?" Il passe une langue sur ses babines. "Parce que... Je crois que moi aussi, enfin presque ?"

Il s'est aussi pensé étrange de ce côté là aussi par rapport au groupe de chez lui.
Souvent le songe lui est revenu, c'est une anecdote qui le fait encore un froncer les sourcils quelque fois.

"Quand on me demandait mon type, j'ai jamais su quoi répondre. Je disais gentille." Il rit, pour le coup c'est gentil alors. "Je me vois avoir une famille mais j'ai jamais... je sais pas, été emporté par les "hormones" comme ils disaient chez moi. Il y a qu'une fois où un peu, je sais pas, j'avais comme de la fièvre avec une très jolie louve du groupe, la seule à me dire bonjour."

Oh, que c'est pathétique.
Une toute petite démonstration de gentillesse, quelques semaines à la voir passer et qu'elle lui accorde plus que de l'ignorance, un sourire et un bonjour et il en avait rêvé la nuit. Face à la situation présente il voit ça comme une autre sorte de béguin. Bien plus juvénile. Ce qu'il y a avec Ted n'a pas de mesure égale. Mais cette personne a été la seule avec qui il se serait vu... Avoir la conception. Le reste du temps, ses idées de famille restent floues, juste des flashs où tout est déjà là et où il est entouré et heureux.

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-Ted-

Le beige a l'air pensif, après la proposition de Ted. Le grand cendré espérait lui remonter un peu le moral, mais à la place, cela ouvre une autre discussion : celle de la sexualité. Bon, il ne va pas se mentir, il est contente de voir que cela permet peut-être à Lùgh d'oublier son mal-être. Mais il doit avouer que le sujet n'est pas sa spécialité, du tout. Alors, quand le beige lui raconte, lui pose des questions sur ce que lui n'a jamais ressenti, il sent sa chaleurs corporelle augmenter, lui donnant chaud. Mais il écoute. Il écoute, parce que ce n'est pas vraiment à propos de lui, et aussi parce que pour une fois, ça l'intéresse d'entendre quelqu'un parler de quelque chose qu'il a vécu, lui aussi.

Lùgh lui parle d'un petit coup de coeur, plus jeune. Ted rit doucement avec lui quand il lui parle de son attrait pour la gentillesse, et finit d'écouter l'histoire avec une gêne bien moins grande que ce qu'il aurait escompté. C'était ... Moins pire que prévu. Il se demande, lui, quel était son type. Il n'avait jamais été amoureux, enfin pas qu'il le sache. Il regarde Lùgh finir sa phrase, ses cheveux bouclés et clairs tombant sur ses épaules, ses oreilles rougies s'agitant un peu sur son crâne, sa voix, ses yeux. Tout. Il aimait bien ce genre de spectacle, il avait toujours aimé regarder les gens comme des tableaux, Ted. Quand on ne le voyait pas, quand il était dans l'ombre et que parfois, il captait un rire, un air mélancolique, une lecture. Mais c'était un peu différent, avec son ami.

C'est le silence qui s'est installé qui le fait revenir à la réalité, presque avec brutalité. Oui, oui, les amours, les hormones, euuh ... Il secoue légèrement la tête, chassant ses pensées bucoliques et calmant un peu son coeur emballé. Il finit par répondre à la question initiale, en secouant la tête :

Mmmh ... Non, rien. Enfin, ça ne m'est jamais arrivé.

Il n'était pas à l'abri d'un soudain éveil hormonal, mais il avait fin par s'y faire. Enfin, disons plutôt que même si à son adolescence, il s'était posé quelques questions comme tous les jeunes de son âge, il n'avait jamais vraiment ressenti quoi que ce soit, et avait fini par lâcher l'affaire. Il hausse les épaules.

Mais ... On vit très bien sans ces ... Sans les hormones. Tout existe, dans la nature. Enfin c'est ce que je me suis toujours dit.

Il hoche la tête, convaincu. Si ça se trouve, lui n'aurait jamais de partenaire, comme ses soeurs, et ce n'était pas très grave. Pourtant, l'idée de ne pas tomber amoureux le gêne un peu : il en avait lu, des histoires d'amour, et s'était parfois projeté dans la peau des personnages. Les histoires étaient belles, parfois même à en pleurer, et l'idée de ne jamais ressentir l'intensité de ce genre de chose, le besoin de rester près de quelqu'un, l'envie de l'accompagner pour toujours, de regarder dans la même direction, d'être accompagné dans ses plans, tout ça le rendait un peu triste. Mais il n'avait jamais eu quelqu'un pour ça, quelqu'un qui lui mettait des "papillons dans le ventre" à chaque rencontre, quelqu'un avec qui il voulait passer son temps, être plus proche, et ... Oh. Non. Sa gorge s'assèche, son coeur accélère. Mmh. Sa voix, plus agüe, finit par tenter de dévier la conversation :

C'était une jolie histoire en tout cas (?)

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Oh, vraiment rien pour sa part.
Il est surpris et à la fois non : Ted a raison, il y a de tout dans la nature. Il peut se défaire petit à petit de l'idée qu'il était anormal pour ça. Ce n'est qu'un spectre sur lequel on se trouve, suppose-t-il. À un bout il y a les gens qui ont une attirance forte, tout à l'autre ceux qui n'en ont pas du tout, et peut-être quelque part entre les deux il y a quelqu'un comme lui. Un peu plus proche du rien que du tout, mais qui peut en avoir un petit peu.

Mais si Ted ne ressent rien, est-ce qu'il... est-ce que ce qu'il ressent sera réciproque ?
Oh non, peut-être pas. Il a envie de décider sur le champs que ce n'est pas grave et qu'il restera son ami malgré tout : il ne lui doit rien de tel et c'est ok. Il n'y aura qu'à avouer que ce que lui ressent prend un chemin autre qu'une nature amicale. Il n'a jamais placer l'amour romantique au-dessus de celui platonique entre amis, ce n'est pas plus que de l'amitié, juste différent. Ted ne lui doit rien de tel et pourtant...

Le regard de Lùgh se couvre encore d'un voile brillant, il remue du nez pour essayer de contenir.
Il n'est pas sûr qu'il soit possible d'empêcher la vague de tristesse et de peur qui est là. Pas avec tout le bouleversement qu'il a actuellement dans son corps, la réalisation qui est encore fraîche, et l'inconfort déjà exploré. Il va trouver le moyen de réussir à accepter si les gens en viennent là, ça ira.

Il pourlèche une babine et à son tour répond d'une voix un peu étranglée.

"Oui, c'est très joli les histoires où on explore."

Hm. Hmmhmhmm.
Oui.

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-Ted-

Sans qu'il ne s'en rende compte, il est devenu un peu rouge, Ted. Voir même beaucoup. Parce que si ses joues étaient un canal directement relié à son coeur, alors on pouvait y lire toute la confusion qui y régnait. Est-ce qu'il était tombé amoureux ? Il ne s'en pensait même pas capable. Il déglutit, en proie à une sorte de panique délicieuse, de crise excitante, de gêne agréable. Il fallait être ... Scientifique, méthodique, voir les raisons pour, les raisons contre, les symptômes et surtout, savoir ce qu'il en faisait de ça, ensuite. Est-ce qu'il y avait quelque chose à faire ? Est-ce qu'il pouvait en guérir ?

Il ne voulait pas lui faire de mal. C'était la certitude qu'il avait, là, au creux de son esprit confus. Et pour le moment, faire quoi que ce soit, montrer quoi que ce soit, lui ferait du mal, surtout pendant les chaleurs. Et s'il pensait que Ted mentait, qu'il essayait juste de tirer profit de lui ? Non, non. Aussi vite que les framboises sont avalées, les sentiments et les questions sont rangées dans un coin sombre de la bibliothèque intérieure de Ted, et il essaye de se reconcentrer sur le beige. Beige qui a l'air à présent un peu gêné, lui aussi. Ted reste silencieux une fraction de seconde de trop, avant de taper doucement dans ses pattes :

Allez, au boulot ... !

La voix est un peu flanchante, mais il est fier : elle est assertive ! Il se lève, comme monté sur ressorts, avant de s'arrêter, conscient d'avoir un peu trop d'énergie. Il ne savait plus comment agir, il ne se souvenait plus comment il était avant. C'était insupportable, comme si son corps entier venait de naître, d'un coup, déjà grand. Il se dirige vers les étagères avant d'ajouter :

On se racontera d'autres histoires ce soir, après les recherches, enfin, si tu veux

Ses griffes courent le long des bouquins, plus pour les occuper et faire quelque chose que pour vraiment chercher.

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Est-il soulagé ou frustré de se détourner du soucis ?
Il ne sait pas, il va falloir qu'il ai une autre épiphanie pour mieux voir ce qui se passe en lui à cet instant précis. Elle ne va pas se faire seule non plus : donc autant profiter de l'impulsion donnée par Ted. Lùgh continue donc de ravaler les larmes comme il peut, et hoche la tête en suivant Ted vers les autres rayonnages. La proposition de lire des histoires est au moins une perspective plus douce.

"Bien sûr."

Il ne peut que dire oui.
Et cacher son visage dans les colonnes et lignes de livres qui s'étendent encore et encore devant eux. Il regarde sans trop regarder lui aussi, au moins les premières minutes où il se sent encore instable. Petit à petit, cependant, il arrive à s'accrocher au réel labeur de chercher une réponse parmi les ouvrages. Des gens qui ont été changé, des gens qui ont réussit à modifier leurs corps... Il doit bien y en avoir d'autres, de tels comptes.

Pour le moment, il ne sort que deux livres et trouve leurs index. Rien ne semble comporter ce qu'il cherche. Un pique de frustration le prend... Mais il le sent repartir vite, un peu habitué à faire choux blanc la plupart du temps, après avoir les recherches contre la malédiction.

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Lùgh accepte, et Ted sent son ventre remonter dans sa gorge à la pensée de ce soir. Il avait hâte. Mais ce qu'il avait enterré ne peut s'empêcher de revenir : c'était, ça les papillons ? Ca ressemblait pas à des papillons, pas du tout. C'était plutôt ... Une sorte de chaleur. Peut-être que justement, c'était les chaleurs qui lui faisait ça ? Et puis, pourquoi il y repensait déjà alors qu'il avait dit qu'il arrêtait ?

Son pas est énergétique, un peu trop même, et il se dirige vers la partie sur les contes, qui est non loin des fictions. D'après lui, recenser les contes et histoires pouvait être utile, car ils avaient tous un semblant de vérité. Il passe de l'autre côté de l'étagère pour aller chercher un livre qu'il connait bien, appelé justement Métamorphoses. Il le trouve, en prend quelque autres aussi, mais au moment de prélever une épaisse annale, il surprend le regard de Lùgh de l'autre côté.

..... Bouh.

Il sourit. Son coeur tambourine dans sa poitrine. Non, décidément, rien n'allait plus, il n'allait pas être concentré sur ses recherches qui étaient pourtant importantes. Il s'en veut un peu pour ça d'ailleurs, Ted, mais lui se sent perdu comme il ne s'est jamais senti perdu avant. Et aussi étrange que cela puisse paraître, il aimait bien.

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Il ne peut pas se cacher trop longtemps.
De l'autre côté des livres il voit le visage de Ted, ses yeux luisants passer et sa crète de cheveux clairs poussés encore et encore, sourire et même dire une onomatopée. Il sursaute plus par reflexe de vouloir se cacher que de surprise, l'effet reste le même aux yeux du monde malgré tout. Il en profite un peu, et ronchonne de bon cœur, pour essayer de mettre aussi un peu de beaume dans sa pauvre poitrine.

"C'est pas gentil de faire peur comme ça !"

La moue qui suit est augmentée pour être un peu plus drôle que d'ordinaire.
Il fait genre, Ted est la personne la plus altruiste et gentille qu'il connaisse. Lùgh souffle un petit "pffffr" encore une fois fait pour être drôle (et un peu adorable mais ceci n'est que l'avis subjectif de l'humaine derrière le clavier). Il remarque ça aide, un petit peu.

Son regard finit même par suivre un livre intitulé "Une princesse qu'on appelait Prince". Il pose les griffes dessus et le déloge de l'espace. Son regard scanne les pages et il lit l'histoire d'un pays non précisé, surtout d'une royauté portant beaucoup de jugement et d'un enfant de cette caste royale. De l'enfant n'ayant jamais apprécié les descriptions faites de sa personne, qui préférait les rubans aux morceaux de métaux. Ce n'est pas très subtil, mais il sent que le principe est là : c'était un corps qui n'allait pas, et un cœur de Princesse coincé dedans, selon le livre. Une princesse qui en prenant la fuite, trouva l'amour auprès d'un loup ne jugeant pas.

Il sourit, cette histoire lui ressemble un peu, le jugement et la fuite, pour finir par avoir des sentiments pour une personne trouvée sur le chemin. Il le montre à Ted.

"J'ai un conte qui parle du sujet, même si c'est une fiction. L'histoire est jolie."

TL;DR : Lùgh cherche et trouve un conte qui parle de transition.

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-Ted-

Ted rit doucement de sa blague, amors que Lugh prend un air faussement outré. Non, ce n'était pas gentil, mais en attendant, l'air soucieux du solitaire avait disparu au profit de la surprise, sans que Ted sache si c'était mieux ou non. Oui, oui c'était mieux, un peu. Il disparaît de nouveau entre les rayonnages sans demander son reste, alternant encore entre l'impression de devenir fou a vouloir étouffer les réflexions qu'il se faisait, et celle d'être tout léger quand il voyait ses mimiques.

Il se plonge dans ses propres contes, lui aussi, laissant le silence l'aider à se concentrer. Il est revenu non loin de Lugh pour ça, à l'endroit des poufs pour mieux lire. Il se met à une lecture méthodique et rapide, egrainant les contes sans les lire, simplement en les regardant en diagonale. Il en trouve un où une fée change une pauvre louve en prince, ainsi que beaucoup (beaucoup) où des loups se changent en autres animaux. Il semblait que les métamorphoses étaient un sujet récurrent, mais la mécanique était toujours la même : un loup désirait changer, pour une raison ou pour une autres et une entité supérieure, Dieu, fée, sorcière le changeait.

Lorsque Lugh lui parle, il se redresse de son livre pour se saisir de sa plume et d'une feuille. Comme hier, il ferait office de scribe pour leurs recherches. Il écrit ce que le beige lui dit, ainsi que ses trouvailles en expliquant :

Il y a beaucoup de récits de transformation ... Mais tous ceux que j'ai trouvé parlent d'une puissance supérieure, capable de les changer. Je pense que les contes ont ... Un fond de vérité. A part les Dieux, qu'est-ce qui pourrait fonctionner, ici ?

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Lùgh écoutes les sages paroles de Ted.
À la question il ne sait pas répondre, il peut toujours trouver un moyen de plaire à Ao, une réelle offrande cette fois pour lui demander ce service. Mais il a peur d'en demander un peu trop s'il fait ça, à la déesse. Il n'y a que son museau pour se froisser un peu pendant qu'il réfléchit.

"Uh... tu crois que quelqu'un a une recette, comme pour le tissu qui rend invisible ?"

S'il y a quelqu'un qui a inventé ça, pourquoi pas un autre qui a trouver un moyen de faire ça ?
Soit en usurpant le pouvoir d'une entité supérieur comme les contes racontent, ou en ayant trouvé des ressources fantastiques comme le papillon de brume et le voile dont ils ont tiré le fil. Un grand druide qui a amassé du savoir magique au long de sa vie pourquoi pas.

C'est vers ça que Lùgh se dirige, il quitte l'espace pour aller vers ce qui semble être l'aire de la magie générale. Il est en recherche de carnets personnels. Des vieux grimoires et des œuvres moins décrépies mélangées ça n'importe pas, que l'idée soit ancienne ou récente, ou qu'ils doivent l'inventer... ?

TL;DR : Lùgh cherche plus précisément une recette pour changer les corps.

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5 ans (30/09/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Ted-

Il réfléchit lui aussi a une entité qu'il connait, et qui pourrait l'aider dans ce changement de corps. Il n'a jamais entendu parler d'une telle chose en réalité, et il j'y a que le pouvoir des Dieux qui lui vient en tête. Enfin, il y avait bien d'autres entités dont il avait entendu parler ... Un frisson lui parcours le dos. Il se souvenait d'un cauchemar ... Où il avait rencontré un démon, une entité tout aussi puissante qui s'était amusée à le torturer. Non, ce genre de choses n'étaient pas bonnes à réveiller, tout comme celles dans les récits d'enfants arrivant de nulle part sous l'effet d'un chaos presque divin.

La mention d'une recette le fait bouger les oreilles. Une recette pour changer de corps ? Il n'ose pas trop le dire, mais ça lui semble compromis. C'était ... De la magie puissante, celle de la métamorphose, et tout ce qu'il avait vu avant concernait des métamorphoses temporaires. Cela étant dit, il voulait bien tenter, plutôt que d'appeler un démon ou autre chose encore pire.

Peut-être, ça vaut le coup d'essayer.

Alors, il suit Lugh, et se met à chercher lui aussi.

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