The elephant in the room [PV Ibéris]

-Iris-

Un temps maussade et gris, une pluie discontinue et des arbres mourras peu à peu, c'était bel et bien l'automne qui s'était installé sur les terres. Depuis quelques semaines maintenant, Iris s'habituait lentement à ce que son corps lui faisait subir. Ce n'était toujours pas agréable, mais au moins les douleurs du début s'étaient un peu allégées, lui permettant de retourner à ses occupations. Elle avait toujours, de temps à autre, l'envie de changer, d'essayer des choses nouvelles pour s'habituer à son corps qui grandissait, qui devenait celui d'une louve. Mais la majorité du temps, la jeune louve voulait rester seule, morose et d'une humeur massacrante.

Elle avait repéré, une fois encore, son frère sortir du clan. Une fois qu'elle l'avait su, pour la première fois, il n'était pas si difficile de comprendre comment il fonctionnait. Si Iris avait été prise d'une colère monstre lorsqu'elle l'avait appris, peu à peu le sentiment s'était calmé. Elle ne comprenait toujours pas son frère, mais était triste que l'évènement les ai éloignés. Cependant, avec Maman toujours pas au courant, comment régler la situation ?

Elle était allé le voir, tout simplement, un jour où elle en avait eu l'énergie. Chaque fois qu'elle le voyait à présent la jalousie lui piquait le coeur : il n'avait pas à vivre tout ce qu'elle vivait, lui. Il continuait sa vie, tranquillement, se faisant des amis solitaires apparemment. Elle sentait de plus en plus qu'Ibéris lui échappait, mais elle était fatiguée de lutter. Elle le retrouve dans la Rougelande, toujours aussi beau. Elle s'approche avant de s'asseoir devant lui, le saluant :

La tension était redescendue entre les deux, comme une sorte de statut quo, mais leur relation n'était plus la même. Est-ce qu'Iris avait une solution ? Elle y avait réfléchit, du moins. Son frère ne voulait pas se confier à elle, tout comme elle ne voulait pas lui parler de ses problèmes féminins. Et puis, elle n'avait pas vraiment envie de savoir ce qu'il faisait avec les solitaires, même si la curiosité la démangeait. Alors, elle avait trouvé autre chose :


Elle relève ses yeux, neutre, mais son coeur palpite dans sa poitrine. Ibéris pourrait très bien refuser, s'il n'en avait rien à faire d'elle. Et cette pensée lui brise le coeur, l'angoisse au plus haut point. Est-ce qu'elle a tout gâché, avec lui ?

-Iris-

Son frère n'a pas l'air satisfait, comme d'habitude. Agacé même, même s'il est compliqué de lire ses émotions sur son visage bien trop souvent fermé lorsqu'il parle à Iris. Mais finalement, il refuse. Le cœur d'Iris se serre, coule un peu plus : elle a encore fait une erreur avec lui. Elle est strictement incapable de s'approcher d'Ibéris, tant il cherche à lui fuir, tant il est devenu différent. Mais il lui propose autre chose : l'accompagner en terres solitaires, en échange de sa tranquillité. Iris le jauge un instant, ne comprenant pas : n'était-ce pas là tout le but initial ? Qu'il ne voulait pas qu'elle vienne avec lui ? Elle cherche à comprendre :

Elle le laisserait tranquille, puisqu'il lui avait demandé. Elle n'avait jamais vraiment eu l'intention d'en parler à maman, de toute façon, de peur de perdre définitivement son frère. Mais la proposition lui montrait qu'une fois encore, elle n'avait rien compris.

-Iris-

Son frère a l'air visiblement agacé, mais ce qu'elle retient, c'est que cela ne le gène pas, qu'elle soit là. Peu lui importait. La louvette hésite entre la joie -elle allait partir avec Ibéris !- ou l'amertume qu'il ne soit pas plus emballé que ça. Elle secoue la tête : vu l'entrée en la matière, déjà qu'il accepte était bien. Alors, elle essayerait de s'en réjouir. Elle le laisse repartir, lançant alors qu'il disparaît :

Mais ses paroles se perdent dans le couloir du Castel, la laissant avec un sourire fondant sur sa gueule et un arrière-gout désagréable dans la gueule.