Lumières - Tiramisu

C’était une nuit pluvieuse.
Pas de quoi déranger Onyx, cependant : La petite louve Solitaire était habituée à des climats bien plus rudes et…
Bon, ok, vous voulez la vérité ? Elle se les caillait sévère, c’était la merde d’avoir le poil ras, à l’approche de l’hiver et, plus encore, de l’avoir trempé par la pluie.Avant, elle avait sa cape dans laquelle s’envelopper pour se protéger du froid, mais elle avait eu l’idée, y’a un moment déjà, alors que le temps n’était pas trop moche, de la laisser à Mimi. C’qu’elle ne regrettait pas : ça lui faisait plaisir de la voir la porter.
Mais là, elle avait froid.

Pour ne rien arranger, elle entreprit de traverser le bras de mer qui la séparait de l’Atoll tropical, en espérant y trouver un peu de chaleur… Ou, au moins, un climat un peu plus doux. Ce qui fut le cas, malgré l’humidité présente.
La petite licorne s’ébroua vigoureusement et se mit en quête d’un abri.
Son choix de porta sur une p’tite grotte, dans la jungle, pas trop enfoncée et, surtout, pas habitée.

Elle se roula en boule et souffla sur ses pattes glacées. Pas suffisant, pour la louve frileuse qu’elle pouvait être, y’avait pas moyen qu’elle parvienne s’endormir comme ça.
Mhh, ‘lui fallait réfléchir… Même si elle était pas très douée pour ce genre de choses.

Onyx se redressa un peu pour fouiller dans la grotte et prendre deux bouts de bois qui avaient été préservés par l’intempérie. L’un de ses crins de licorne vint servir d’archet et, par un mouvement de friction, elle obtint les premières étincelles lumineuses.
Un immense sourire fendit son visage et elle piailla joyeusement… Comme le faisaient les enfants.

Elle avait réussi !
Ce qui lui restait de bois sec vint alimenter son petit feu et la louve brune se rapprocha davantage, les pattes tendues en avant pour se réchauffer efficacement.
Ceci fait, et par ce qu’elle n’avait pas sommeil, elle s’amusa à modeler, de son pouvoir, quelques p’tits cailloux qui se trouvaient autour d’elle. Ils prirent la forme de quelques loups qu’elle connaissait, à commencer par sa mifa, sa p’tite maman (qui lui faisait toujours la gueule, soit dit en passant, uh), son p’tit papa, ses p’tites sœurs et son p’tit frère. Mais aussi sa si chère Mimi, puis son pote Violette, et Narcisse avec son p’tit nez choupi, et Elely et… Bordel, elle avait vraiment trop de relations, ça commençait à lui foutre la migraine, d’créer autant de monde.

S’amusant de la lumière du feu, elle projeta les ombres de ses créations contre les parois de son abri. Ainsi, elles paraissaient bien plus grandes pour son plus grand bonheur, et par ce qu’il en fallait peu pour l’amuser.