Recherche et abominations — MJ/Libre

Les abominations d’Eldritch.
Fallait pas se le cacher, depuis l’incendie, Prudence avait un chouille laissé les recherches de côté pour se concentrer sur son intégrations Nakhus (et aussi quelques conquêtes, mais ce n’était pas le sujet aujourd’hui). Les premières trouvailles remontaient à sa rencontre avec Hedwige, c’était pour dire que ça datait…
La Licorne ouvrit son carnet, aux pages où elle avait noté ses maigres trouvailles sur les abominations. L’aventurier avait parlé d’une rencontre avec ces entités et les enfants des anciens. Cependant pas mal de points restaient à approfondir. Quels anciens ? Ceux de ces terres ou encore avant ? Puis ces fameuses ruines existaient-elles encore ? Si à l’époque leur état était pittoresque, ce serait probablement encore pire aujourd’hui… à moins qu’elle ne trouve d’autres fresques. Peut-être que sous la bibliothèque il y avait une sorte de cave emplie de romans aux histoires plus sombres… sur l’autre ou les entités.
L’ancienne solitaire mourrait d’envie de s’y rendre, mais ne pouvait le faire sans Onyx. C’était une expédition entre soeurs, hors de question d’abandonner la plus petite sous prétexte qu’elle avait deux pattes dans le plâtre.
Une seconde en parlant des souterrains…
L’aventurier avait évoqué des ruines souterraines… dans un lieu où aucune lumière ne parvenait à éclairer. Y’avait-il un lien avec les dessous de la bibliothèque ? À quoi fallait-il s’attendre lors de cette expédition ?

… était-elle apte à rencontre une de ces abominations ? Les livres qui en parlaient (et y’en avait pas beaucoup) les décrivaient comme des créatures très intelligentes. Peut-être pas des êtres sadiques donc… ça semblait si existant à découvrir ! Communiquer avec une nouvelle espèce, échanger sur leur mode de vie, leurs pouvoirs aussi !
Et peut-être découvrir si elles avaient un possible lien avec cette entité qui créait des enfants aux Nakhus…

La Licorne s’approcha d’étagères couvertes de livres poussiéreux. Si elle épluchait d’autres carnets d’aventuriers et chercheurs, elle pourrait concilier les informations pour mieux se préparer à une possible rencontre.
Elle devait trouver des carnets plus vieux que celui de l’aventurier qui avait parlé des ruines.
Avec délicatesse, Prudence sa saisit d’un livre un peu miteux, dont certaines pages étaient abîmées par l’âge. Avec soin, elle tourna quelques pages, priant pour ne pas que ça parte en poussière entre ses coussinets.

Il n'y a que le carnet de l'aventurier déjà lu, et un second, pour parler de ces entités. Le deuxième ne fait que rabâcher leur apparence et intelligence, souligne cependant qu'elle est vastement sous-estimée.

A côté du second ouvrage, coup de chance, tu aperçois quelques feuilles récentes pliées, un peu plus et tu serais passée à côté. Ce sont les recherches similaires aux tiennes, qui gribouillent des questions et de la confusion.

"Qu'est-ce que tu as encore croisé, mon pauvre Yersine ?
Avant que j'oublie, il faut que je note.

Loups brumeux et noirs aux yeux multiples, oui. Une grosse meute pleine de globes oculaires brillants même.
Agressifs, flippants. Le chef est territorial mais juste, enfin il m'a écouté, avec un avertissement en prime.
Un sort qui dépasse mes pensées, il a dit ? Un truc du style.

Leur monde... Ondulé, dansant. J'ai pas bien vu l'extérieur quand il m'a sorti de leur grotte, je crois que le ciel était... strié, multicolore. Les arbres dansaient mais sans vent, comme la pierre.
Comme de la LSD, la flippe et la nausée en plus, donc le fun en moins.

Le chef m'a ramené, j'étais au même endroit après, dans les Monts Célestes.
Mais rentré, c'était un autre monde, similaire.

Je sais pas ce que ça vaut, il m'a dit de ne pas revenir."

Yersine ne parle pas de ruines à la plaine sombre, il n'est pas dur de déduire que celui-ci doit appartenir à l'autre peuple que relate l'aventurier sans nom.

Pas la peine de fouiller plus longtemps ce vieux carnet. Cette antiquité n’apportait rien de plus, mis à part quelques détails sur leur grande intelligence… s’apprêtant à ranger l’ouvrage, la Licorne aperçue des feuilles grossièrement pliées. Les sourcils froncées, elle les ouvrit.
Yersine. Un loup d’ici. Un des compagnons de Nocera si sa mémoire était bonne.
Un qui avait de toute évidence eut la chance de croiser la route des abominations. Les explications sont rédigées de manière un peu grossière, faisant grimacer la louve… heureusement qu’il n’y en avait pas trop.

Les Monts Célestes.

Prudence savait que ces montagnes renfermaient pas mal de grottes… mais de là à ce qu’il y ait un passage vers un autre monde.
Le chef a demandé à Yersine de ne pas revenir.
Est-ce que ça valait le coup d’insister, au risque de froisser un peuple doté d’une si grande intelligence ?
L’ancienne solitaire grimaça, tirant ses yeux vers le bas. C’était vraiment ennuyeux. Si rencontrer l’une de ces créatures l’intéressait, elle ne pouvait pas mettre en péril la sécurité des autres…
… pas juste pour calmer sa curiosité.

Le museau se tourne vers Peter.

« — Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? »

Soit, elle poursuivit les recherches pour trouver le point de passage dans les monts célestes, à ses risques et périls... soit... bah elle savait pas. Le Nord c'était encore trop tôt, Kerguelen étant occupée avec ses enfants.
Les griffes tapotent la feuille de recherches.
Que restait-il ?

"Qu'est-ce que c'est ?"

L'écho d'une voix s'éleva près de la louve, un peu plus haut. Un regard au-dessus d'elle et elle serait tombée sur la silhouette d'Eldunari, qui l'observait, couché sur une étagère non loin. Il avait découvert que tant que la Bibliothèque n'était pas complètement remise en état, les planches dans tous les sens, les étagères tombées ou à mpotié carbonisées, tout cela créait un réseau alternatif de déplacement qui permettait de nouveaux angles de vue et d'observation. Il ne s'était pas spécialement attendu à voir la louve cornue, mais lorsqu'elle avait pénétré dans l'endroit, un peu après lui, il n'avait pas résisté à l'envie de s'y tapir pour regarder ce qu'elle faisait. Après tout, même si elle n'était pas très ahute dans son estime, le fait d'aller à la Bibliothèque pour des recherches qui avaient l'air moins futiles que des recettes de pâtisserie ou une bonne sieste enprofutant d'un feu la rendait... un peu intéressante.

Il y avait aussi dans l'équation le fait qu'elle soit très semblable à cette louve qui l'avait agressé gratuitement alors qu'il se rendait chez Mido, et qui lui avait sans qu'elle le sache donné de mauvais points. Des fois qu'elle s'entende un peu trop bien avec celle qui était sûrement sa soeur, et qu'elle se mette elle aussi à lui cracher à la figure gratuitement. C'était peut-être un méprisable trait de famille après tout - ce qui entraînerait Hedwige dans sa chute au passage. Sa queue remua, soulevant un peu de poussière en frottant contre un ancien volume.

Cette scetion de la Bibliothèque n'était pas anondine ; on y trouvait beaucoup d'archives des temps passés, de recherches et d'informations sur divers créatures, des monstres qui avaient foulé leur sol, sur le Monde Rouge, toutes ces choses avec lesquelles il paraissait déconseillé aux loups de jouer. la dénommé Prudence était-elle si imprudente ? Il ne savait pas dire s'il appréciait ou non cette idée. Si elle permettait une découverte importante, pourquoi pas. En attendant, quel que soit le sujet desdites recherches, elle paraissait bredouille.

À la voix, Prudence penche sa tête vers l’arrière pour observer son interlocuteur à l’envers. Un sourire amusé vint étirer ses babines. Eldunari. Loin l’époque où ce n’était qu’une petite crevette. La queue nattée balaie doucement le sol, alors qu’une patte vint refermer l’ouvrage étudié.

« — T’as grandis. »

Nabot.
Une remarque qu’elle se retint d’ajouter. Faut dire que le gamin elle s’efforçait de ne pas trop les approcher, c’était si fragile… sa nature de Licorne la mettait un peu en péril, aussi mieux valait ne pas prendre de risques avec des choses aussi fragiles. Reprenant une position plus normale, Prudence lissa les pans de sa cape.

« — Des informations pas très intéressantes j’en ai peur… »

Un soupir.