Les princes élégants - Samael

Iberis revenait tout juste d'une mâtiné passée chez les panseurs, aux côtés de Perrine et Melon, pour y apprendre la confection de remèdes.
Il se renseignait, ainsi, sur bien des domaines attenants à la médecine, sans pour autant que sa voie ne se précise davantage. Si il souhaitait, évidemment, devenir Panseur, il ne savait, pour autant, se spécialiser. Ce n'était cependant, pas un problème et personne ne le pressait pour cela, à son plus grand plaisir.
Le jeune mâle aurait, tout de même, aimé pouvoir assister à une mise bas. Les soins prodigués pourraient lui servir, lorsqu'il sera venu le temps de la venue au monde de ses propres enfants.
Lorsque d'enfants il aurait, enfin.

Il s'accorda un long moment de repos, afin de remettre de l'ordre dans sa longue chevelure soyeuse et bouclée, et de prendre un repas bien mérité. A la fin de celui ci, sa langue passa avec application sur ses babines et sur ses pattes avant : Il était hors de question que l'on le surprenne avec une tâche de sang disgracieuse, quand bien même son pelage sombre rendait la souillure moins évidente que celui de sa mère, bien plus pâle.

Il était fin près pour retourner à ses occupations et s'adonnerait d'ailleurs, probablement, à la cueillette de quelques fleurs pour sa bien aimée qu'il irait retrouver dès ce soir.
Un sourire confiant étira les commissures de ses babines, et il hocha la tête lorsque son chemin croisa celui d'un congénère digne de son intérêt.

- Bonjour, Sire Samaël.

Le titre honorifique qui lui fut spontanément accordé sonna délicieusement aux oreilles du jeune prince.
Rares étaient les Etelkrus à s'attarder sur la noblesse -évidente, tant mère avait accompli de grandes choses pour devenir Reine- indéniable du sang qui s'écoulait dans ses veines.
Si évident qu'il y coulait bleu.

Il n'y avait, cependant, rien d'étonnant à ce que Samaël soit, lui aussi, pourvu de bonnes manières puisqu'il était, lui aussi, il lui semblait grâce aux dires de sa mère, le monarque déchu d'une lointaine contrée.
Ainsi, tous les Etelkrus n'étaient point des rustres et peut-être pourrait-il faire du mâle sable un ami.

- Il me plait de constater le savoir vivre, et le savoir être dont tu fais preuve. Cela contraste avec la grossièreté de beaucoup. Enfin, est-ce étonnant.

Elle plissa les yeux et porta la queue haute.

- Marchons un peu. Ce sera ainsi l'occasion de faire plus ample connaissance, si vous le désirez.