Trésors des profondeurs [PV Abysse]

-Edessa-

Le poil flottant autour d'elle, nageoires écartées et museau dilaté, Edessa soutient sans ciller le regard d'Abysse. Lui est perdu, elle peut le voir alors qu'il baisse la tête, tout son language corporel lui hurlant de se calmer et de voir les choses plus posément. Mais Edessa n'était pas posée. Comment le pouvait-elle ? Elle serre les crocs, se détourne, ne pouvant s'empêcher d'être déçue. L'honneur était pourtant une notion fondamentale chez les readers, du moins elle le croyait. Et pour elle, sa tresse était son honneur suprême.

Alors qu'elle porte de nouveau son regard courroucé vers son prisonnier, ce dernier commet l'innatendu. S'empoignant de la dernière once de liberté qui lui restait, il se tord et d'un geste, met fin à ses jours. Le temps semble s'arrêter là pour Edessa, juste un instant, alors que la pleine mesure de ce qui vient de se passer la prend. Comme elle, l'animal est mort dans l'honneur, préférant se tuer que de trahir. Sa poitrine se fend d'une culpabilité amère, et d'un peu d'admiration. C'était à son tour de ne rien comprendre du pourquoi.

Mais Abysse ne lui laisse pas le temps de se remettre. Agile, il part dans les profondeurs du fond, sortant d'un coup Edessa de sa contemplation choquée. Elle jure, tentée de se lancer à sa poursuite : mais il est rapide, et elle ne pouvait pas laisse le corps du dragon ainsi, alors même qu'il a montré plus d'honneur qu'elle. Par respect, elle détaché ses liens, et se demande quoi faire de son corps. Fallait-il l'enterrer ? Lui rendre hommage ? Elle jure de nouveau.

Finalement, elle se resoud à le laisser dans le Manoir, son habitat premier. Elle le tire jusqu'à trouver un lit d'algues, et l'y repose là, paisible. Enfin, c'était difficile à dire avec sa tête de dragon. La gorge nouée, la louve se rend compte qu'elle tremble, et avec tout ça Abysse avait dû partir plus loin que jamais elle ne pourrait le rattraper. Elle levé la tête : il était adulte, il saurait s'en sortir. Car le contraire voulait dire une culpabilité encore plus grande. Elle nage alors vers le haut, jusqu'à retrouver sa plage pour s'y échouer, épuisée.