[Pv. Iris, Emilitia] Mille et une larve

Emilitia

La décision fut prise, il ne restait plus qu'à exécuter la fatale sentence.
Elle n'affichait plus de sourire l'Etelkru, plus qu'un air sombre et sérieux alors qu'un dernier regard se perdit sur les êtres qu'elle avait choisi de condamner. Emilitia ne partagera aucune compassion pour cet état d'âme, elle n'était pas aussi sensible que l'autre louve. L'Etelkru avait eu l'occasion de proposer une alternative, elle avait choisi le dilemme du démon comme elle l'avait si bien dit.
Puis elle essaya quelque chose qui fit pencher la tête d'Emilitia sur le côté, laissant la louve noir dans l'incompréhension.

« Qu'essayes-tu de faire ? »

La palpitation de la lumière rouge du glowstick ne lui avait cependant pas échapper.

« Du m'as tu vu divin. »
« Je ne pense pas qu'on en est besoin. »
« C'est un coup à en subir nous aussi les conséquences. »
« Évites d'agiter ta magie divine trop prêt de moi ou de Drippir. »

Si Emilitia savait que la présence seule de l'influence divine suffisait à la rendre malade, notamment à l'approche des temples, elle ignorait les effets du pouvoir des glowstick sur elle mais préférait ne pas être trop curieuse à ce sujet tant que rien n'était sûr, c'était un coup à y être plus sensible que la moyenne.
Et pour que la louve Etelkru ne soit pas tentée de réutiliser tout de suite son glowstick, Emilitia enchaîna.

« Pour ce genre de purge, je pense que le feu peut s'avérer efficace. »

Sur le sol, elle traça grossièrement du bout d'une griffe la carte des lieux.

« On peut commencer par brûler une bande maîtrisée autour de la forêt infectée afin de pouvoir avoir la liberté de créer un véritable brasier sans tout condamner, bien que faire disparaître une forêt ne me dérange pas plus que de faire disparaître ces insectes. » Elle n'y vivait pas dans celle-ci. « Puisqu'ils craignent la lumière, celle du feu devrait empêcher la colonie de s'échapper et l'inciter à rejoindre le cœur de l'infection... et du piège. Il suffira d'attendre que le feu consume tout en s'assurant qu'il ne déborde pas. »

Emilitia

Ça la vexe l'Etelkru de ne pas pouvoir faire joujou avec son don divin. Ça se voit à l'expression qu'elle tire déçue, frustrée et en unique réponde à cela, une tentative de taquinerie mauvaise s'accompagnant avec une lueur dans le regard l'étant tout autant. Emilitia n'y répondit pas vraiment, bien plus vis à vis de la situation autre plus importante que réelle tentative de se défiler. La louve noire répondit d'un ton neutre sans chercher à soutenir ce regard sur elle. Une autre fois peut-être.

« Je n'ai pas une très bonne affinité avec vos divins. J'ignore la réaction que provoquerait l'utilisation d'un don divin mais je doute que ce soit le moment pour ce genre d'expérimentation. »

La tête d'Emilitia pencha de l'autre côté au fur et à mesure des paroles et explications de l'autre louve. Si le masque avait ce léger inconfort de ne permettre à son interlocuteur de lire les expressions de son visage, il n'avait jamais été très difficile par ses attitudes générales de comprendre ce qui lui passait par la tête et à cet instant, Emilitia ne l'était pas plus que ne l'avait été Iris.

« Ils sont plusieurs dizaines, peut-être plusieurs centaines s'il reste des cocons dans la zone infectée et nous ne sommes que deux. Ils sont probablement êtres insignifiants mais ils sont une masse devant être traiter comme telle, d'autant plus que le temps est compté. »

Emilitia resta cependant assise, bien qu'elle proposait et défendait ses idées, elle ne s'afficha pas comme meneuse des décisions à prendre dans cette petite opération.

« Mais vas et ramène une créature pour mener tes essais si tu penses l'avoir, le temps, tu n'es pas contrainte de le faire au milieu de la nuée. Sache cependant que tu seras certainement seule en cas de confrontation frontale choisie ou non. Je me sais peu efficace à cet exercice, je ne m'y prête donc pas »

Emilitia était physiquement cantonnée à la moyenne nécessaire.

Emilitia

Sagement et oreilles en avant, Emilitia écouta l'idée de l'Etelkru sans l'interrompre. Si le masque empêchait de voir son expression et si elle écoutait réellement, le reste de son attitude et le fait que les quatre yeux du masque restaient rivés sur la louve marbrée démontraient tout de même une attention particulière. Dans cette manœuvre, la louve noire était totalement docile à l'idée de coopérer malgré la tendance à la tension défiante entre elles deux.


« L'idée n'est pas mauvaise, qu'importe même si elles ne respirent pas, il suffira de les emmurer. Peut-être qu'elles se mettront en stase plutôt que de se laisser mourir et que ton âme sera sauve. » Ton légèrement narquois à sa dernière phrase avant de reprendre, plus sérieuse. « Cependant, connais-tu une grotte suffisamment à proximité pour ne pas perdre la colonie sur des territoires sains ? Au delà de ce fait, penses-tu qu'elles nous suivront alors que leur intérêt pour nous s'est perdu avec l'accès à l'abondance de nourriture ? »

Emilitia n'était pas particulièrement opposée à l'idée de l'Etelkru, simplement, elle se devait de souligner ses défauts, afin que ne soit retenu que le plan le plus efficace.

Emilitia

« Vers le fond de la Sylve, ce n'est pas une très grande forêt. »

Elle répondit du tac au tac mais Emilitia resta toute de même aussi attentive que précédemment aux paroles de l'Etelkru, oreilles en avant, pointées vers elle, l'écoutant se perdre dans ses explications et ses idées bancales.

« Tu penses comme une louve de meute sur son territoire maîtrisé. »

Elle en était une après tout, sauf qu'elle ne se trouvait pas ici chez elle, pour preuve qu'elle avait avouée ignorée où elle se trouvait. L'etelkru ne faisait que proposer des idées demandant de connaître les lieux, demandant grottes et ruisseaux comme s'il était aisé d'en trouver. Emilitia vivait comme solitaire depuis le décès de sa mère dans les environs de la fin de sa première année, elle avait voyagé et si elle se faisait plus sédentaire maintenant, la louve noire gardait quelques habitudes différenciant son mode de vie à celui des meutes.

« Nous n'aurons pas besoin de tout ça. »

Elle reprit son dessin tracé précedemment.

« Nous commencerons pas l’extrémité de la zone à incendier via de petits foyers maîtrisés, il faudra simplement faire une ligne débarrasser de feuilles mortes, d'aiguilles ou autres éléments combustibles pour séparer la zone à brûler de celle à garder intacte. Nous pouvons utiliser du bois vert pour éteindre les étincelles qui dépassent la zone voulue. Le feu prendra en intensité et fur et à mesure qu'il progresse dans le périmètre, il finira par s'éteindre de lui même lorsqu'il n'y aura plus rien à brûler. »

Sur son schéma, Emilitia traça d'une ligne la bande sécuritaire à tracée et ajouta des flèches sur la direction à faire prendre au brasier, l'intérieur des terres, celles infectées par la maladie que formait les insectes par leur simple existence.

« Le feu ne reviendra pas sur une zone déjà brûlée, la première ligne maîtrisée servira de sécurité. »

Emilitia

Un simple hochement de tête entendu en guise de réponse avant de mettre elle aussi patte à l'ouvrage. Emilitia laissa à Iris la charge du bois vert, lui laissant également celle de faire le plus gros du déblaiement. Loin de lézarder, la solitaire entreprit de rassembler ce que l'etelkru retirait pour en faire des petits tas qu'elle viendrait allumer un à un plus tard afin de former leur cercle de feu. Ce fut d'ailleurs de cette question également dont la louve noire s'occupa, profitant que la sylve soit un forêt coincées entre les montagnes pour chercher pierre de silex et pierre riche en fer afin de pouvoir allumer au moins un premier feu. Emilitia regroupa également quelques pommes de pin, combustible efficace.

De temps en temps, elle lâcha un ordre ou deux à l'etelkru en guise de conseil pour élaborer leur plan, son plan, au mieux... bien plus dans le plaisir coupable en vérité de voir l'expression râleuse de l'autre louve que dans une réelle utilité. Les Etelkrus pour être des guerriers possédaient évidement une certaine rigueur à l'effort.

[Dé ING pour trouver les ingrédients nécessaire à la création d'un feu (plutôt silex et pierre riche en fer)]

Emilitia

Oui, le soleil avait décliné à l'horizon, c'était l'heure.
Si Emilitia n'était pas parvenue à trouver les pierres qu'elle cherchait, l'Etelkru fut plus chanceuse et lorsque cette dernière organisa leur répartition, la louve noire se contenta de hocher la tête d'un signe entendu. L'excitation commençait à monter, comme lorsque débutait le début d'un jeu. C'était un peu ça pour elle, l'expérience avait des airs de jeu, celui de la création d'un mini apocalypse. Les deux louves étaient les cavaliers qui allaient semer mort et destruction sur le monde miniature des larves afin de le purifier de leur existence. Cruelle nature, cruel choix.
Emilitia attendit quelques instants que le feu d'Iris prenne pour venir y cueillir un morceau du bout d'une branche qu'elle apporta aux petits tas préparés, nids à brasiers de son côté, les allumant un à un pour former le mur de feu de leur plan avant de se saisir d'une branche de bois vert comme convenu afin d'éteindre les étincelles qui dépasseraient la limite désirée avant qu'elles n'enflamment la forêt.

Les ailes déployées projetant une ombre large sur le sol, la queue redressée dans son dos, Emilitia guettait, observait, admirait derrière les quatre yeux de son masque le destin en devenir qui demandait à se produire.

[j'sais pas s'il faut un dé pour le bon déroulement du plan?]

Emilitia

Elle le regarde avec fasciation ce feu dévorant qui s'élève dans la nuit, dévorant la forêt malade et le vice qui l’abritait. Il n'y a que le crépitement assourdissant des flammes lorsqu'elles brûlent arbres et corps. Aucun cri d'oiseaux, aucun cri d'insectes, simplement ce feu qui illuminent de ciel nocturne et les deux loupes des couleurs de l'apocalypse.
L'admiration de ce spectacle fut perturbée, par l'Etelkru courant après la larve élue qu'elle avait voulu conserver et lorsque celle-ci passa devant les pattes de la noire, Emilitia se mouva dans une tentative de l'intercepté, instinct du prédateur, loin d'y mettre autant d'effort et d'importance que Iris.

[dé AGI]

Raté.
Tant de retard sur la larve, c'est comme si elle avait cherché à attraper l'Etelkru. Tant pis, va et vit ta vie insignifiante créature, seule rescapée des tiens. Peut-être qu'à toi seule tu seras le nouveau fléau de demain.

Emilitia

Ce n'est pas un avertissement mais un constat que fait l'Etelkru lorsqu'elle même se brûle et pourtant, Emilitia, bien que doucement et prudente, vient poser elle aussi ses pattes sur la cendre de ce sol calciné, comme happée par l'image de ce morceau de forêt qu'elles avaient fait disparaître avec la maladie qu'elle contenait. La lueur du brasier avait fini par définitivement s'éteindre pour ne laisser que celle de la lune entre les branche dénudées, vestiges du cadavre de l'arbre qu'elles étaient, éclairant les pelages d'un liserait gris. Lorsque Emilita tomba elle aussi sur quelques perles brûlées, elle les ramassa dans l'objectif d'en faire un accessoire souvenir.
La nuit, maintenant dénuée de vie, était d'un calme qu'on aurait pu considéré comme oppressant. Emilitia s'y serait laisser totalement engouffrée dans ce silence et ces cendres s'il n'y avait pas eu l'Etelkru mais la simple respiration de celle-ci empêcha la demi démon de plonger totalement dans cette torpeur admirative. Elle se retourna vers l'autre louve, pointant les oreilles vers elle et redressant la queue

« Bien, tout ceci est maintenant terminé. Il est tard, que comptes tu faire maintenant Etelkru? »

Emilitia

Emilitia termina de s'intéresser à la forêt calcinée pour orienter à nouveau toute son attention vers l'Etelkru. Si cette dernière semblait exténuée par les derniers événement, la solitaire elle avait un regain d'énergie qui l'aurait empêché de tenir en place.

« Ohoh, tu es bien confiante pour demander à un démon, même à demi,  de t'aider à retrouver ton chemin, c'est un coup à y laisser son âme. Ceci dit, je ne suis pas vraiment liées aux forêts, ce n'est pas ici que je la dévorerais. »

Elle s'approche, joueuse et malicieuse, de bonne humeur de toute évidence, venant presque frôler l'autre louve.

« Me l'offrirais tu ton âme en échange d'un service ? »

Elle pouffe, riant à sa propre plaisanterie.

« Pour ce soir je ne demanderais que d'être accompagnée, cette lueur rouge chassera bien les rencontres indésirables n'est-ce pas ? Nos logis respectifs ne sont pas si éloignés l'un de l'autre. »