[Pv. Iris, Emilitia] Mille et une larve

Emilitia

Emilitia ne s'y rendait pas tant à la sylve malgré que l'ambiance que la brume constante créait ne lui déplaisait pas. La louve noire aimait imaginer qu'à chaque croisement, se tapissait dans l'ombre un être à la nature proche de la sienne qui attendait patiemment pour tourmenter la prochaine. Mais la Sylve était éloignée de ses chemins habituels et alors qu'elle s'y trouvait pour une fois, ce ne fut pas quelconque démon qui apparu devant ses yeux mais un paysage à la nature mourante et pourrissante.
C'était comme si...

« ça ressemble presque à l'influence de ta nécrose. »
« En plus humide. »

Emilitia ne provoquait pas pourriture et moisissure, plus que cette écœurante odeur de fruits trop mûres, elle n'aurait laissé derrière elle que celle de la cendre d'un monde rendu stérile. L'étrangeté du phénomène attisa sa curiosité, l'image de quelque chose qui mourrait petit à petit également cependant, il y avait quelque chose de beau à observer dans la déchéance d'un monde.
Emilitia entra sur ce bout de terre mourant, s'arrêtant bien vite cependant à l'entente d'un craquement de branche derrière elle, les fruits pourrissants masquant l'odeur de ce qui venait cependant.

Emilitia

Si son masque n'a pas pour effet de protéger de quelques éléments extérieur, Emilitia fut tout de même satisfaite de l'avoir, il coupait une partie de cet air lourd et nocif qui aurait presque donner l'impression de pouvoir faire pourrir les poumons. Et en attendant que ce qui se dirigeait vers elle se découverte, un autre son attira son oreille, provenant d'un peu plus profondément dans cette zone mourante.
C'est une silhouette familière suivi d'une  voix l'étant tout autant qui apparu de la brume, une de ces rencontres etelkrus croisée à plusieurs reprise.

« Salutation. »

Emilitia était louve polie.

« Pensez-vous vraiment que je le suis ? »

Les démons pouvaient-ils se perdre ? Oh elle était à demi-louve également après tout. N'étaient perdu que ceux qui ne retrouvaient pas un chemin, pour cela, il fallait le chercher et ce n'était pas ce qu'Emilitia faisait, elle était même sur le point de s'enfoncer vers un inconnu.

« Une chose se passe ici. Même si nos rencontres sont appréciables, je crains que vous ne soyez pas ce qu'il y a de plus intéressante pour le moment. »

Sa queue se relève dans un mouvement leste, elle se fait un peu malicieuse alors qu'elle s'enfonçait de quelques pas supplémentaire dans la forêt pourrissante. Les yeux du masque restent un instant sur l'etelkru, légère invitation à rejoindre si elle le désirait avant qu'Emilitia ne se détourne de la louve pour avancer d'un pas léger mais prudent vers l'origine du bruit entendu plus tôt. Pas prédateurs, comme si elle s'était mise en chasse, Emilitia désirait surtout voir sans être vue. Satisfaire la curiosité sans finir dévoré.

Emilitia

Emilitia ne s'occupa plus beaucoup de l'etelkru au fur et à mesure qu'elle avançait, elle la laissa suivre, elle la laissa proposer ce qu'elle faisait déjà et progressa alors que ses pattes se posèrent parfois dans la sève suintant jusqu'au sol. Si Emilitia n'était pas louve à s'offusquer à la moindre salissure, elle n'apprécia pas non plus l'inconfort de la sensation et tenta un instant de poser sa patte sur la matière collante afin de voir si sa nécrose serait efficace ou non contre. Les matières organiques n'appréciaient jamais ce qu'elle était.

A l'origine du son, l'éclosion de cocons d'insectes. Il y en avait plusieurs, se reposant sans doute après l'effort de la naissance de leurs corps d'adultes, énormes comparés à créatures similaire... ou à Drippir, sans être de taille monstrueuse non plus.
Emilitia contourna la nid, cherchait à le voir dans son ensemble sans provoquer d'envolée.

« Je me demande s'ils ne sont pas la cause du flétrissement et s'ils parasitent cette partie de la forêt. »

Bien plus qu'à l'etelkru, c'était à Drippir qu'elle s'adressait bien qu'elle ne chercha pas à rendre cette conversation privé.

Emilitia

Les insectes se rapprochent, s'intéressent à elle là où en général le monde du minuscule et le leur ont plutôt tendance à s'ignorer. Peut-être parce qu'ils ne sont pas si petits, peut-être parce que d'insectes, ils n'en ont que l'aspect général et grossier, immondes petits êtres flasques et gluants. Au fond, Emilitia les trouve amusant dans l'étrangeté de leurs êtres, la louve noir ne déteste pas les insectes, ils sont simplement trop fragile face à sa nécrose.

« Peut-être qu'elles veulent nous manger nous. »

Son ton est léger, elle plaisante. Cependant Emilitia reste méfiante, les créatures ont l'air de s'être soudainement attachées à elles mais la louve noire n'était pas certaine que ça soit une bonne chose, peu certaine aussi de la réaction en masse si sa nécrose affecte l'un des corps.
Emilitia passa derrière Iris, la bouscula légèrement pour la rapprocher des créatures.

« Elles ont l'air de t'apprécier. »

Avant de tenter d'échapper à la masse en passant par dessus d'elle, ou du moins, de la majorité. La louve noire en profita pour se rapprocher de quelques cocons éclos et délaissés, de leurs occupants, s'intéresse aux fils et ce à quoi ils sont reliés. Simple accroche ou liens vampirisant la végétation autour ? Elle veut comprendre Emilitia si ces créatures sont bien la cause du mal qui touche ce fragment de forêt comme elle le pense ou de simples victimes nées au mauvais endroit.
Elle laissa pour le moment l'essaim à l'etelkru, si intéressera après petite observation des cocons d'où il est sorti, prends soin pour le moment de ne pas paraître agression via sa nécrose bien que l'envie de les toucher était forte.

[ING pour analysé les cocons (et voir surtout s'il y a bien parasitisme/vampirisme sur la végétation autour)]

Emilitia

Si l'analyse de cocons ne permettent pas de confirmer quelconque vampirisme sur la végétation environnante, elle confirme cependant que les bestioles sont bien la probable origine de la pourriture. En y repensant, si le liquide visqueux produit provoquait tel phénomène, est-ce que le corps mou de blob lui même n'en était-il pas capable ? Est-ce que, à l'instar de la nécrose que provoquait son sang de démon, la nature même de ce bestiole n'avait pas pour tendance à faire pourrir la forêt. Emilitia voulait essayer cette théorie naissante dans son esprit, si elle s'avérait vrai,  la colonie serait donc la cause la plus probable à l'état de ce morceau de forêt, parasites malvenus infectant la forêt, à voir ce que l'Etelkru choisirait de faire ensuite.

« Je me demande l'effet qu'ils auraient sur la partie saine de la sylve. »

Elle partage ses interrogations à sa camarade de découverte, sa volonté d'action aussi.

« Allons les promener. Venez tous ! »

Puisqu'ils semblaient tant vouloir les coller alors qu'ils la suivent jusqu'à la frontière entre la forêt malade et la saine voir l'effet qu'ils provoqueront.
Quelque part, ça l'amusa un peu cette étrangeté du jour alors qu'elle fit des petits bonds pour éviter les insectes au sol, relevant la tête vers Drippir.

« Je serais comme une joueuse de flûte. »
« Mais plutôt que de noyer les rats, tu apportes la peste. »
« C'est une expérience. »

Emilitia

« Ce serait une mauvaise idée, de toute manière, de les ramener chez toi. »

Et pour appuyer ses mots, Emilitia pointa du bout du masque la masse grouillante se jetant sur les plantes, dévorant, souillant, pourrissant le paysage telle une infection.
La louve noire remuant légèrement les épaules, taquine, la queue faisant de plus larges ondulations.

« Ah moins que tu ne veuilles porter préjudices au tiens. »

T'ont-ils agacé ?
Au delà de toute plaisanterie cependant, la réalité. Il y avait au cœur de cette forêt, des créatures la dévorant de l'intérieur, pourrissant ses arbres, la tuant petit à petit pour ne laisser qu'ambiance nauséabonde et gluante. Une maladie à l'échelle d'un paysage. Le ton plus sérieux, Emilita vint s'asseoir en face d'Iris, les quatre yeux du masque sur elle avec en toile et son de fond, la masse grouillante grignotant la forêt.

« Je ne peux en vouloir à des êtres dont l'existence même impose de détruire la partie du monde qu'elle touche. » Question de similitude, bien que différente la nécrose ne l'était pas tant sur la finalité. « Je ne suis pas non plus véritablement attachée à ces terres, si elles ne me conviennent plus, je ne serais pas attristée de les quitter. Je doute que ton cas soit similaire. » L'Etelkru avait sa meute, ses dieux, ses terres ancestrales -du moins sur quelques générations.
« Faire disparaître une espèce ne me dérange pas non plus. C'est un choix qui te revient cependant, je ne suis pas être en mesure de pouvoir prendre ce genre de décision. »

Emilitia ne possédait pas l'empathie nécessaire et sa demi-nature de démon saurait se satisfaire de l'un ou l'autre de ces choix, si d'autres n'étaient proposés.

Emilitia

Face à la remarque, Emilitia reste immobile, impassible, les quatre yeux du masques ne se détachant pas un instant de l'Etelkru. La louve noire ne niera pas, la situation était intéressante, tant par sa nouveauté que par le chamboulement d'un jour qu'elle apportait ça ce quotidien, d'un peu plus longtemps selon la décision prise.

« Tu ne proposes pourtant pas d'autres alternatives. »

Elle ne réfute pas l'appellation de dilemme d'un démon, elle y était à demi, peut-être que ça en était bien un. Emilitia ne demanda pas confirmation à Drippir, elle ne voulait pas prendre le risque qu'il donne son avis sur la situation et influence un choix, préférant le vivre elle même.

L'effet du rayon de soleil sur les créature n'échappa pas non plus à la solitaire. La brume de la Sylve leur offrait l'abri nécessaire pour évoluer en plein jour, à leur réaction il était évident qu'ils ne le supportait pas.

« La nuit va tomber, à cet instant, toutes actions sera trop tard, la pénombre permettra à l'essaim de quitter cette forêt. Le choix doit se faire maintenant. »

Elle se leva, se rapprocha de l'autre louve, pas à pas sur une même ligne droite sans jamais la quitter des yeux.

« Le résultat de ce qu'ils font n'est que la nature même de ce qu'ils sont, ils n'en demeurent pas moins une maladie rongeant la nature. De nous deux, tu es la seule à être en mesure de faire preuve de morale ou à déterminer ce qui sera le plus juste.
De mon avis personnel, le monde aura d'autre occasion pour se voir se faire détruire mais je n'ai jamais fait disparaître d'espèce ou au moins, toute une colonie. »

A force de pas, son masque vint effleurer la truffe de l'Etelkru.

« Alors quel choix feras-tu ? »