La quête vers le nord...en plein cagnard ♖ Ted

-Ted-

Papa l'avait amené dans le Désert, pour mieux s'entraîner. Il avait estimé que l'entraînement jusqu'ici avait porté ses fruits, et c'était vrai : Ted s'était entraîné (presque) tous les jours, et avait gagné à la fois en endurance et en force, mais également un peu en volonté. Disons qu'il rechignait moins à la tâche, même si l'effort physique restait toujours difficile pour le casanier qu'il était. Mais son rêve de voyage et son envie de retrouver son ami Fenouil était plus fort, plus que tout. Il avait commencé, d'ailleurs, à prendre des notes sur le Nord, à se préparer, et commençait à se sentir prêt, enfin. La confection de sa cape avançait bien également, et sa date de départ se rapprochait dangereusement. Il ne savait pas s'il avait plus peur ou plus hâte, mais le fait était qu'il était excité, et que cela l'aidait dans son entraînement.

Il était déjà allé dans le Désert, une fois. C'était là qu'il y avait rencontré une louve noire munie d'un masque, étrange, et qu'il avait combattu une sorte de ver géant, dont il devait toujours avoir les dents quelques part. Il savait, alors, à peu près à quoi s'attendre, et s'était préparé pour l'occasion. Il avait pris de l'eau, des feuilles d'aloe vera en cas de brûlure, ainsi que du tissus et évidemment de quoi panser des plaies classiques. Son sac était léger, consolidé par du fil qu'il avait ajouté il y a quelques semaines, et il était parti rejoindre son père.

Cette fois-ci, ils y allèrent de jour. Déjà, la chaleur se réverbérant sur le sable était étouffante, et Ted haletait sous le poids de son poil d'hiver. Il renifle : aucun signe de vie sur les colline de sable chaud. Qui serait assez fou pour sortir sous une telle chaleur ? L'exercice allait se montrer complexe, peut-être plus encore que de tirer cette énorme bûche ou d'échapper aux questions gênantes de son paternel. Ce dernier, d'ailleurs, était toujours frai comme un gardon : malgré son âge, il montrait une fois encore de manière presque agaçante sa supériorité physique. Mais Ted n'était pas là pour se comparer à lui, mais pour apprendre. Alors, il hoche la tête et pose sa truffe au sol.


Il avance sous le soleil de plomb, sans détecter aucun odeur. Mais au bout d'un certain temps, il repère une trace longiligne sur le sable, lui rappelant celle du vers qu'il avait abattu avec la louve noire, à l'époque. Il frissonne doucement, n'ayant aucune envie de se retrouver face à une telle créature de nouveau. Il montre la piste de la patte, coussinets transpirants :

Il pointe une direction vers l'horizon.

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

-Ted-

Toujours concentré sur la piste, le souvenir du premier vers le déstabilise un peu. Il a du mal à le voir comme une proie ou un prédateur, plutôt .... Un habitant des lieux. La trace sur le sable l'empêche de savoir réellement la taille du vers : il n'a pas l'air gigantesque, mais pas minuscule non plus. Le seul spécimen qu'il a rencontré était déjà de bonne taille, et il avait eu de la chance de l'abattre avec l'aide de la louve noire. Alors, la décision est plutôt simple à prendre : il ne fallait pas prendre le risque de s'y confronter une fois encore, surtout sous la chaleur qui tapait dans son crâne et asséchait déjà sa gueule. Il secoue la tête :


Il ne voulait pas combattre, n'en avait pas la nécessité. S'ils venaient à manquer d'eau alors peut-être que les fluides du vers seraient leur seul salut, mais pour le moment, leur exploration pouvait continuer. Il cille : prendre à revers la piste était le plus logique, mais s'il s'était trompé ? Il ne préférait pas prendre le risque. Alors, il s'avance en la croisant, attentif. Et grand bien lui fait : au loin, il aperçoit le dos mouvant, jaunâtre d'un animal. Un vers géant, bien plus gros que celui qu'il a vaincu. Immédiatement, son coeur s'emballe : ils étaient piégés dans le Désert avec des animaux géants, sans pouvoir s'en sortir, et ...

Ca serait exactement pareil dans le Nord. Il comprend, alors, pourquoi son père l'a amené ici. Il déglutit, peu rassuré, son cerveau fonctionnant à toute allure, et finit par balbutier :


Alors, il s'arrête. Il ne fallait pas attirer l'énorme ver vers eux, simplement attendre qu'il passe. Mais Ted n'était pas rassuré du tout, cherchant l'approbation de son père de ses iris.

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

-Ted-

Mine de rien, le petit (grand) Ted cherchait toujours l'approbation de son paternel lorsqu'il proposait des chemins pour éviter le danger. Teddy était plus âgé, mais surtout plus expérimenté, alors son simple hochement de tête eut un effet démultiplié sur son fils adoptif : il avait pris la bonne décision. Il souffle, toujours tendu par la présence du prédateur, mais aussi par le désir de faire ses preuves, en un mélange de stress, d'énergie combattive et d'un poil de tristesse. Car plus ils avançaient, plus se rapprochait l'heure de son départ : cela ne quittait pas son esprit.

Mais l'épaule de papa vient l'ancrer de nouveau dans le présent, sur le sable, là où toute sa tête et ses réflexes étaient nécessaires. Il ne pouvait pas se permettre de divaguer. Alors, lorsque le vers géant se fut un peu éloigné, ils reprennent leur marche à l'opposé en veillant à heurter le moins possible le sol. Dans le sable, c'était épuisant, et très vite la fatigue vient engourdir les muscles de Ted. La chaleur sous ses coussinets n'aidant pas, il se met à haleter doucement pour réguler la température de son poil encore trop épais. Jusqu'à ce qu'ils arrivent devant un bosquet rachitique portant à bout de branche quelques fruits.

Ted se saisit d'un, refusant la proposition de son papa d'un geste : il n'en avait pas besoin de deux, il valait mieux partager. Puis, il l'examine, en déduit qu'il ressemble à une sorte de fruit désertique qui sera gorgé d'eau et lui fera du bien, avant de le croquer. Et en effet : le goût est piquant, rafraichissant, et Ted se sent immédiatement énergisé. Il évite de manger les graines, les rejetant dans le sable dans l'espoir de faire pousser d'autres de ces bosquets, avant de demander à son père :


Pas qu'il s'ennuyait, non. C'était simplement pour pouvoir jauger son effort, aviser de la situation, et .... Peut-être aussi rassurer un peu son esprit en lui donnant un objectif fixé.

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

-Ted-

Le grand Ted finit son petit fruit, et se sent bien plus énergisé que tout à l'heure. Il emboite le pas à son père, toujours attentif mais un peu plus allant. Oreilles en avant, truffe au vent malgré la chaleur, il regarde tout autour tout en écoutant ce que lui disait Teddy. Il lui parle d'aller repousser ses limites et bien sûr, cela l'inquiète un peu. Mais depuis qu'il avait commencé à travailler avec son père, il se sentait nettement plus endurant : d'ailleurs, la marche dans le Désert avait l'air plus facile.

Et puis ... Ce n'était pas grave, d'arriver à ses limites. C'était sûrement là que papa voulait en venir : autant venir les titiller maintenant, dans un environnement plus ou moins contrôlé, qu'une fois dans le Nord lorsqu'il serait seul. Il serre les crocs, contemplant l'étendue de sable devant lui. Les dangers pouvaient venir de n'importe où, et il se sent soudain désemparé à l'idée de devoir affronter la même chose, mais seul. Sans la sécurité que représentait son père, allait-il réagir de la même manière ?

Derrière le vallon des dunes se dessine un petit monolithe, qui leur offre quelques minutes d'ombre. Ted s'arrête avant de sortir un peu d'eau pour se réhydrater, et en offre à son père. Ses poils effleurent la structure de pierre qui semble, elle, belle et bien seule au milieu de nulle part. Un peu rêveur, il demande :

C'était surement l'affaire d'un loup aimant trop les Diieux. Peut-être pour honorer ces énormes vers ? Ted voyait bien en quoi ils pouvaient ressembler à des déités.

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

-Ted-

Le regard toujours absorbé par l'étrange construction, Ted l'inspecte à la recherche d'écritures. Son père n'en sait pas plus que lui, mais ne semble pas curieux. Parfois, il se demande comment il fait pour ne pas se demander d'où viennent tous ces mystères. Cela ne veut pas dire qu'il n'en découvrait pas, c'était ça qui était incroyable. Tedpasse une griffe sur la roche, avant que la remarque de son papa ne le tire de sa rêverie d'un léger sursaut : oui, ils n'étaient pas là pour ça !

Il hoche la tête avant de repartir, emboitant son pas dans celui de Teddy. Il écoute les conseils : marcher sur une ligne droite, ou dans les pas d'un autre. Il se dégage des traces de son père pour prendre un petit trot agréable, le faisant dépasser lentement Teddy de ses pattes plus grande. il se concentre, mais ses pattes continuent de glisser sur le sable : l'exercice était compliqué. Il essaye de ressentir le balancement dont parle son papa, et à force ... Droite, gauche, droite, gauche, il l'amplifie un peu et sent ses hanches se dégager de la tension. Les abdos sont gainés, mais plus détendus : il fait croire Teddy sur parole, ça utilisera moins d'énergie.

Ils marchent encore un peu jusqu'à tomber sur une sorte de roches rouge aux reflets profond. Son père l'inspecte avant de le glisser dans son sac. Ted relève les oreilles et proteste :

Il fourre son museau dans son cabas, et y trouve d'autre roches, belles mais lourdes.


Le regard est rieur, et un sourire franc vient éclairer son visage. Il accepte la sentence de son père : porter les beaux cailloux qu'ils trouveront sur le chemin pour l'entraîner d'avantage, et avoir un souvenir en rentrant. Ce n'était pas si terrible. Mais alors qu'il s'apprête à renchérir, son regard se porte au loin. Et au loin, il aperçoit une sorte de nuage brun, courrant le long des dunes, avançant vers eux. Il fronce les sourcils, soudain plus sérieux :


Il avait bien une idée, mais elle lui faisait peur. En fait, il en avait plusieurs, mais elles lui faisaient toutes peur.

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'LIEU - Désert Ivoi.' :

-Ted-

Les yeux cuivré du grand loup sont rivés sur leur nouvel ennemi, évaluant sa distance, sa vitesse et sa dangerosité. L'angoisse sourde qui monte dans son estomac est instinctive et résonne comme un tambour de guerre dans chaque parcelle de son corps, s'amplifiant avec chaque battement de coeur. C'était une tempête, soulevant un épais nuage de sable à l'horizon. Ted n'était pas habitué du Désert, mais il savait que ce genre de tempête était ce qu'il y avait de plus mortel ici, avec la chaleur. Les bourrasques pouvaient les ensevelir en quelques minutes et alors il ne leur resterait plus qu'une mort lente, asphyxiés et écrasés sous des tonnes de sable.

Il fallait fuir. Il était de ces ennemis qu'on ne pouvait battre, simplement endurer ou éviter. Un rapide regard lui indique que la fuite, ici, serait impossible : l’horizon derrière les dunes était flou et dérangé, de l'Ouest à l'Est. Le chemin le plus sécure devient donc celui de retourner en arrière et d'aller s'abriter près du monolithe de tout à l'heure, perdant ainsi leur progression. Mais Ted n'y rechigne pas : la peur au ventre, il remonte son foulard sur sa truffe pour se protéger en emboite le pas à son père.

Le chemin n'est pas si long, mais la tempête progresse vite. L'impression d'être talonné par un gigantesque monstre rend l'allure du solitaire rapide et fébrile. Ses pas légèrement désordonnés, à l'inverse de le faire aller plus vite, le ralentisse alors qu'il glisse le long des dunes. Et derrière eux, le vent se lève, hurlant entre les dunes toute sa rage. Très vite, le souffle de Ted se raccourcit, alors même que le monolithe n'est pas en vue. Il sent ses espoirs s'affiner, son cœur battant bien trop vite dans sa poitrine. Ils devraient courir, fuir, plus vite ! Son regard se tourne vers son père, cherchant une fois encore du réconfort ou une forme de guidance.

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'PC - Réussite' :

-Ted-

Le temps presse, et son père accélère l'allure. D'une voix forte, qui perce à travers le vent qui siffle à leurs oreilles, il crie des encouragements. Il survivrait à tout. Ted ferme les yeux, juste une seconde, forçant sa respiration à devenir plus profonde, à envoyer plus d'oxygène à ses muscles en manque. Il ne s'arrête pas, bloque ses pensées anxieuses, et continue. Derrière eux, la tempête s'accélère encore, et très vite, le vent vient soulever le sable des dunes pour leur projeter dans les yeux, la truffe, les oreilles, la gueule. Ted tousse. Les yeux plissés, il ne voit plus très bien devant, devine son père à ses côtés, forçant lui aussi sur son corps.

Jusqu'à ce qu'apparaisse le monolithe. Sa silhouette floue est bien plus proche que ce que Ted estimait, le sable ayant diminué leur distance de vue. Il aurait pu s'en vouloir de ne pas y avoir pensé plus tôt et d'avoir failli perdre espoir, une erreur qui aurait pu lui coûter la vie. Mais le grand solitaire était trop heureux de voir se dresser le rocher sécure en pleine tempête qu'il n'y pensait pas. Il accélère encore, et finit par se jeter à couvert derrière lui, se roulant en boule dans son ombre pour se protéger.

La tempête passe. Ted, lui, attend avec son père, protégeant ses yeux et sa gueule, respirant calmement. Le rythme du vent et du sable qui fouette ses poil finit par devenir habituel, et c'est lorsqu'il diminue que Ted est surpris. Le silence revient vite, mais le bourdonnement dans les oreilles du grand loup ne s'arrêtent pas tout de suite. Il luui faut un peu de temps avant d'émerger du cocon de sable qui s'était formé autour de lui, et de regarde autour : le décor n'avait pas changé. Le monolithe était toujours là, comme un gardien inébranlable. Ils avaient survécu. Il regard son père, et sourit. Avant de se mettre à tousser, crachant du sable coincé dans ses sinus. Et puis, il rit, tellement soulagé d'être encore là, d'avoir réussi.

Il survivrait à tout, papa lui avait dit.