Un service contre un service. ψ Edessa

-Edessa-

L'heure avait sonné pour Edessa de commencer ses projets personnels. Et pour cela ... Il lui fallait du métal, et de quoi le travailler. Le problème était que le métal, sur cette le rocailleuse, ne se trouvait pas facilement. Heureusement, le fond marin peu profond état riche de trésors, et elle avait commencé à y plonger pour trouver de quoi commencer une petite collection. Elle n'avait pas trouvé grand chose, en réalité, mais ce n'était que la première étape. En réalité, son aventure dans le Fort avait été bien plus fructueuse en objets anciens et métallique : une épée, un boulet de canon ... Et la frisée se tâtait à y retourner.

Elle était sortie de l'eau, avait grimpé sur la carcasse marine et s'était laissé choir sur le plancher pour sécher. Sa transformation en poisson n'empêchait pas son poil frisé de prendre du temps avant de complètement sécher, heureusement le retour des beaux jours était synonyme de température plus clémentes. Allongée de tout son long au soleil, la louve s'apprêtait à s'endormir tranquillement, lorsqu'une odeur la tira hors de ses rêveries : Makara. Elle relève la tête, le cherche du regard avant d'apercevoir sa silhouette sombre se découpant un peu plus loin. Elle ne connaissait pas ce fils d'Abysse, mas ils avaient déjà partagé plusieurs aventures, ainsi que la guerre contre Céto. Alors, elle est confiante lorsqu'elle le salue :


Elle sourit avant de s'étirer, toujours allongée sur le plancher chaud et sentant légèrement le moisi. La carcasse ne pouvait plus naviguer : Navire l'avait remplacée !

-Edessa-

L'ombre s'approche, lui offre un sourire qu'elle lui rend, trop heureuse d'être sous le soleil à se prélasser. Peut-être que si elle avait pu faire sa sieste, elle en aurait rêvé de cette épave voguant sur les flots à la manière d'un navire mort-vivant. Mais elle préférait nettement Navire, son lien avec lui s'étant forgé dans les épreuves. Alors que Makara s'avance et lui révèle la véritable raison de sa venue -il la cherchait, elle pourrait presque s'en trouver flattée. Elle roule pour se retrouver sur le ventre, couchée sur le bois à moitié pourri, le pelage chaud et sentant bon le sel et la mer. Elle penche la tête, le regard malicieux, avant de demander :


Elle savait qu'elle était la héroïne des Abysses, celle qui avait ouvert la serrure de Kiro et défait Céto, mais quand même. Bon, peut-être que c'était pour ça. Ou bien le jeune loup avait simplement besoin d'aide pour quelque chose, mais elle devait cesser de considérer lui et sa fratrie comme des enfants. Elle l'avait bien vu avec Astrid : ils étaient adultes, et de véritable pirates à présent.

-Edessa-

Le ton de Makara s'est fait plus sérieux, et l'expression de la louve frisée également. Elle penche la tête, se demandant un instant si il était tombé (lui aussi !) sous son charme ou s'il venait simplement demander un service. Mais la vérité était différente : il voulait qu'elle lui apprenne ses.... "talents".

La louve ets intriguée, a présent. Elle se relève, car il ne convient pas de rester ainsi pour une telle discussion, mais la lueur curieuse de son regard ne s'éteint pas. Elle jauge le jeune mâle d'un autre œil, relevant en plus de son pelage d'ombre ses caractéristiques. Elle pourrait lui apprendre deux trois trucs, très probablement oui. Elle se met à tourner lentement autour de lui, souriant d'un air malicieux :

Il y a beaucoup de choses que je pourrais t'apprendre, si tu ne les sais pas déjà. Faire des nœuds, des cordages ou des filets, l'exploration marine ou bien la maîtrise des voiles...

Elle se rapproche avant d'effleurer son pelage du sien, joueuse.

L'art de tromper ou de séduire, celui de nager plus vite que les poissons ou d'éviter n'importe quelle attaque, de converser avec l'océan. Mais je pense que tu possède certaines de ces compétences, déjà. Qu'est-ce qui t'intéresse le plus ?

Elle se replace face à lui, les yeux plissés et rieurs. Elle aimait jouer avec les autres, et cela se ressentait dans chacun de ses gestes maîtrises. Mais la conversation était sérieuse, tout comme la demande, et déjà elle s'imaginait mille et une torture pour améliorer le corps de son futur élève.

-Edessa-

La danse lente qu'elle avait initié autour du jeune, se rapprochant et s'éloignant, avait eu pour effet de le tendre sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Elle s'amusait un peu de cette réaction, observant le poil se dresser par peur, désir ou appréhension. Un froncement de museau la fait plus pencher vers de l'inconfort -après tout, le contact n'était pas apprécié par tous, et elle l'imposait souvent- mais il se redresse, ne la chasse pas. Un drôle de bonhomme, décidé à progresser, ou à lui plaire, car il ne la repousse pas. Au contraire, il soutient son regard, lui rend son air de défi. Puis, lui rend son contact telle une anguille, retournant la situation. Elle se laisse faire, laisse un frisson courir le long de sa colonne avec délice, détaillant ses yeux. Puis d'un bond, il s'éloigne, jouant la même mélodie qu'elle lui avait servi. Elle sourit : elle l'aimait bien.

Elle se tourne, faisant voler sa longue tresse derrière elle. Une bourrasque l'emporte pour l'aider (son pouvoir avait bien des utilisations, la première étant de rendre ses cheveux plus classe) mais sa voix dépasse le son du vent lorsqu'elle répond :


Elle lui adresse un dernier regard malicieux avant de se détourner de sa démarche déhanchée. Elle aurait la soirée pour préparer un programme qui saurait satisfaire les ambitions du jeune Makara.