Au plus proche · Edessa

Mine de, ses paroles se réalisent.
La prédiction des cartes, comme l'idée de venir quêter Edessa au bord de la plage la plus proche de l'île Raeder. Elle se tient à la pointe où le passage d'eau entre le sable du continent et celle visible de l'île est le plus étroit : elle imagine que c'est par là qu'ils passent au vu de l'eau troublée. Le courant est fort, grand bien lui fait de ne savoir nager, elle a une bonne excuse pour ne pas s'y aventurer.

Elle a déjà dormi le long de la route pour parvenir jusqu'ici.
Faire le voyage fait en deux portions a été le plus évident : elle n'est déjà pas la plus habile, bien qu'elle ai améliorer sa condition physique durant les dernières années. Et surtout, elle porte la vie. Deux très bonne raisons donc de se ménager en écoutant la fatigue que lui murmure son corps plus souvent qu'autre sentiment ces dernières semaines.

Pas qu'on la méprenne !
Elle est heureuse, d'avoir le ventre un peu arrondi. Mais les symptômes d'une gestations sont bien gardés, ou est-ce sa mère qui n'a pas ressenti les même et n'a pu donc lu en parler. La réaction de sa mère qui a d'ailleurs été hilarante, ses yeux arrondis et sa parole ôtée. Mais elle a vu la joie dans les yeux de celle qui lui a donné la vie, elle en est donc contentée. Son oncle a été plus démonstratif, et la couvre de nourriture riche et adaptée, elle est bien lotie. Papa Avalon lui décline en santé, elle tente de ne pas être morose et se s'accrocher au sourire tendre et serein de son visage quand elle lui a donné la nouvelle aussi.

Il ne reste plus qu'une seule personne à informer, celle qui aurait du être la première et n'a pu l'être en raison de la distance et de la liberté. C'est le seul inconvénient de cette farouche opposition à un emploi du temps, pour le reste cela ne dérange pas Séléné comme elle a bien pu lui avouer : elle ne lui demande pas sa régularité.

Mais quand elle baille au bord de cette plage, elle espère tout de même réussir à voir un mouvement sur l'île d'ici aujourd'hui ou demain ; elle a prit de quoi camper cette nuit et de la nourriture. Au moins un autre pirate, sinon, pour relayer le message.
Elle patiente donc en scrutant les rives ainsi que l'eau.

Au plus proche de chez Edessa.

Quelque chose dans l'eau.
Qui bondit, elle pense d'abord à un dauphin, puis à un marlin, avant de voir qu'il s'agit en fait d'un être partiellement canin et partiellement poisson. Elle reconnait donc enfin les traits d'un poisson volant, agrandit par la taille canine de l'hybride. Et quand elle voit mieux les couleurs, elle parvient à comprendre que c'est Edessa, qui nage ainsi.

Moins de temps qu'il n'en faut pour l'appeler, Edessa l'a repérée et elle arrive.
Séléné ne retient pas une mimique admirative de ces membranes qui se déplient pour la laisser être portée par le vent et arriver d'un bond. Son corps lisse ne le reste plus très longtemps, quand elle quitte l'eau. C'est presque dommage. Elle se retient de ce dernier commentaire cependant et accueille le poil frisé de la pirate ainsi que ses paroles.

"Je ne t'en voudrais point, j'apprécie être au sec."

Elle rit, un son bref, et répond avant de faire le déshonneur de trop de suspense ou de retenue d'informations.

"Et bien, vois-tu, je me suis dis que tu désirerais être au courant que les cartes avaient raison."

Oh, bien sûr les cartes étaient elle, mais cela ne change rien au fait qu'elle a eu raison : elle aurait tout aussi bien pu ne pas porter de vie suite à la rencontre avec Edessa. Sur cela elle se tourne et affiche son flanc : il n'est pas très rebondit, même à ce stade, se voit pourtant sur la taille de guêpe à allure d'allumette de Séléné. Elle commente, la voix pensive, les yeux sur son ventre.

"Mon oncle est sortcellier, il n'en prédit qu'un."

Elle coule ensuite à nouveau son regard sur son amante.

"Je ne viens réclamer que ta connaissance de ce fait, et te laisse loisir de savoir quelle part tu désires avoir dans toute cette histoire."

La nouvelle est bien prise.
Même mieux que ce que Séléné a pu s'imaginer.
Elle rit même de sa première réflexion.

"Je fais ce que je peux !"

Elle écoutes les propositions, envies et conditions de la louve frisée. Que des choses raisonnables pour le coup, auxquelles elle n'a rien à redire. Ce qui est agréable avec Edessa, est qu'elles ont des avis proches, cela facilite beaucoup les discussions. Elle est contente qu'au final cet enfant vienne d'elle, malicieuse et joueuse louve libre.

"J'aimerais le garder près de moi et bien sûr, tu auras droits de visite. À un âge approprié, notre enfant pourra t'accompagner, je ne nierais pas ses origines Raeder."

Elle se souvient encore du récit de la tresse immense dévorée par une créature des fonds marins et de l'oppression parentale subie par Edessa, donc elle lui assure, sérieuse :

"Je ne ferais loi de son apparence tout court."

Tout ceci entendu, elle se pose la question de si, au final, elle n'a pas une demande à formuler à Edessa. Toujours pas lui semble-t-il, elle n'a rien attendu de sa part... Elle a tenu parole par le passé en revenant avec les filets, elle pense lui faire assez confiance. Au pire les choses viendront avec le temps. Quoi qu'elle peut exprimer cela.

"Je pense que tout est accordé alors, pour le moment. Mais si l'un de nos avis changent, ou besoins, laissons-nous possibilité de reparler de tout cela."

La venue au contact d'Edessa ne la dérange pas, bien au contraire.
Ravie de la voir s'être ébrouée assez pour en pas la tremper et ainsi pouvoir en partager un peu, elle bat un peu de la queue et minaude comme elle sait si bien le faire, la voix légère et un peu chantante.

"Bien renseignée est, ta tante. Je dirais même que au bord de la mer dans un environnement de campement est d'autant plus favorable. Maintenant que tu es là, il serait dommage de ne pas tester la théorie, non ?"

Elle rit, et continue, volubile qu'elle aime être quelques fois.

"Et bien ma foi, je ne dirais pas non à quelques ingrédients uniques de la mer, seulement ce que tu pourras dispenser sans diminuer vos réserves nécessaires, il va de soi. Si tu as d'autres perles, aussi..."

Séléné avoue sans mal avoir dégoté un petit goût pour celles-ci depuis qu'elle a accroché les deux obtenues à leur première rencontre à ses oreilles. Elle lève un sourcil, sans scrupules. Edessa a proposé, ce n'est donc pas si opportuniste que ça !
Seulement des échanges de bons procédés, entre elles.

Un peu plus de contact dont Séléné ne se plaint pas, et de taquineries qui continuent de l'amuser.
Elle rebondit sur ce que lui dit Edessa à propos du capitaine, bien décidée à savoir ce qu'elle veut entendre par là.

"Ah oui, votre Capitaine est-il opposé à l'alliance que tentent de proposer nos Oracles avec les Raeders ?"

Quelque chose entamé par le précédent, qui est maintenu cependant, qui l'a poussé à demander des filets pour les poissons contre ces bons petits légumes. Elle mordille la joue de la louve frisée, amusée et d'humeur à lui rendre la pareille en goûtant le sel qui traine encore parmi ses poils.

"Veux-tu dire que je devrais aussi être un secret ? Il me faudra compensation, si l'on doit me cacher, je suis faite pour briller."

Elle s'amuse, elle pense bien que ce n'est pas vrai.
C'est juste une histoire de mimer de l'offense pour leurs jeux, imaginer un interdit qui rend les choses palpitantes. C'est une merveilleuse base d'histoires, les romances interdites ! Elle observe Edessa de derrière ses longs cils en attendant sa réponse.

Elle en apprend un peu plus sur ce qu'a voulu dire Edessa.
Elle n'use pas de sa perspicacité pour voir où se trouve l'exagération dans le récit de la pirate ; elle veut l'accueillir en entier et construire cette histoire. C'est un grand théâtre qu'elles forgent et quelque chose qui lui plait beaucoup. Elle se doit ceci dit de mettre en action sa menace précédente.

"Ooh, ma douce pirate : il va te falloir un beau trésor à me ramener pour me convaincre. Mais pour toi, Ô pour toi ! Je considèrerais l'idée d'une romance interdite sans me vexer."

Elle passe une patte dans ses cheveux qui poussent de semaines en semaines.

"La visite de la ville des tréfonds n'est pas assez, mais je te sais assez intelligente pour me trouver une merveille."

Sa tête penchée bouge de la plus subtile façon quand elle bat des cils pour continuer de réclamer et jouer de charme. Princesse prête à vivre une idylle "interdite" qu'elle s'imagine être.

Les contacts de sa babine le long de sa patte la font rire, sa queue s'agite d'un mouvement joyeux.
Elle lui coule un regard ravi par la réponse sans appel qu'elle fournira tout ce qu'elle voudra. Elle ricane à la proposition suivante : elle ne compte pas du tout refuser. Elle se décale juste assez donc pour s'enfoncer dans le sable un peu plus proche de la paroi rocheuse qui abritera du vent et sera un emplacement plus adapté à un feu.

"J'y consent, ma chère. L'on m'a dit qu'il fallait beaucoup de protéines pour avoir des petits en pleine forme."

Elle est curieuse de savoir ce qu'elle va décider de lui servir, à la lumière de cette information.
Cela la mène à s'amuser d'un fait, d'ailleurs.

"Je n'ai pas eu de lubies particulières, c'est très drôle, ma mère a pu me compter qu'elle a eu subite envies de nourritures quand elle m'a portée moi et mes frères. Que la magie et la vie sont étranges sur nos terres !"

Elle penche la tête.

"Tant que c'est chaud, je prendrais, je crois bien."

Indolente, Séléné se plait à la regarder bondir pour pêcher.
Elle pandicule même dans le sable et le pousse assez pour se faire un petit creux confortable. Elle est très bien comme ça, et la perspective du repas n'ajoute qu'à sa paresse. Elle couve d'un œil de plus en plus amusé et un peu touché aussi, Edessa déambuler pour revenir avec ses ingrédients. Et alors qu'elle démarre le feu, elle pose la question du prénom.

Ah !
Sa nonchalante pose est oubliée, elle redresse un peu la tête et s'amuse à répondre sans cacher son goût pour les récits. Edessa va en être l'autre parent, elle mérite bien de savoir d'où viennent ses idées si jamais elles se décident pour cela.

"J'ai beaucoup d'idées différentes. Persée, Céphée comme les constellations comme ma mère et mon oncle. Ou bien pour m'amuser puis-ce que j'ai été appelée après Séléné une déesse de mythes d'une autre culture, un nom de ses enfants dedans, ou de sa famille. Hélios, Hersé ? Hespéris, Dysis, Elété ? Tant de drôles de noms."

Elle lui sourit d'une expression divertie.

"Je prendrais en considération quelconque de tes idées, si tu en as. Ou tu peux m'aider à choisir. Je ne suis pas égoïste ~"

Bon si, un petit peu.
Mais pas au point de refuser à Edessa cette possibilité. Elle est bien plus animée à l'idée qu'elles débattent du meilleur prénom, voir se chicanent gentiment. Voir se retrouvent d'accord tout de suite sur le même si jamais. Bref, partager un peu ça.

Dans ses suggestions, Edessa semble trouver satisfaction.
Sa préférence se tourne vers Hélios et Dysis, et Séléné n'est pas désappointée. Elle les apprécie tous deux aussi, même si elle a bien aimé Hespéris aussi. Elle se pourlèche les babines quand Edessa la sert et décide de lui avouer ne pas avoir d'autres idées mis à part une petite blague avec un nom de poisson. Séléné ricane.

Et s'aperçoit qu'elle n'est pas assez à cheval sur sa petite appréciation du nom Hespéris pour négocier. Leur entente est préservée, leur idylle interdite continue ! Ha. Elle s'amuse en interne toute seule et répond donc :

" Et bien Hélios ou Dysis ce sera. Daurade était une tentative honnête ne te fustige pas ! "

Ainsi continue-t-elle de rire avec Edessa.
Elle mord ensuite sans vergogne dans ce qui lui a été servit, et ne tarit pas de compliment aux saveurs qui s'emparent de son palais. Le ton ravi, presque un peu rêveur, elle commente.

" Ah, l'alliance de ce poisson et de ces herbes est si fine, ça habille la bouche. Il faut que je t'avoue, ma chère, mon oncle cuisine des douceurs sucrées avec beaucoup de talent, et je te dirais être son équivalent en plats salés ! "

Elle ricane, très divertie du charme que lui faire Edessa pour obtenir des plats.
Toujours la même danse de l'équivalence espiègle. Elle penche la tête et fait mine de réfléchir, les yeux tournés vers le ciel et la mine hésitante.

"Il me faudrait le convaincre..."

Plane le suspense une seconde qu'elle décide silencieuse. Elle mange même une bouchée de poisson délicieux pour l'étirer sous prétexte de l'élégance et des manières de tables qui n'existent pas du tout par chez eux. Le stratagème prend fin après une mastication minutieuse. Jouant à nouveau de ses expression :

"Il est, fort heureusement, aussi adorable qu'un louveteau !"

Elle n'a pas de regrets d'avoir fait douter d'un caractère dur à convaincre de son oncle.
Séléné minaude une dernière fois une bonne raison d'accéder à sa demande.

"Mais il s'agit là bien d'une faveur, auprès de lui tu lui en devras une ensuite."

Elle dévore le reste de son poisson ensuite, incapable de cacher son appétit grandissant de jour en jour et son appréciation pour ce qui lui a été préparé. Repue, elle s'étale sur le sable avec un plaisir certain, tant pis pour les grains qui resteront dans ses poils et ses cheveux.

"Est-ce déjà temps d'une nuit en bonne compagnie ? Car je suis bien installée, le sommeil pourrait déjà me rattraper, il ne me manque plus que la présence à mon contact ~"

Elle sourit vers Edessa, l'œil brillant.