Here we go again | ft. Désiré

Si Désiré était couard lorsqu'il était question de combat, il avait pourtant l'avantage d'être inconscient, ce qui avait entretenu son goût pour l'aventure et la découverte. Après tout, s'il aimait apprendre de son expérience, fallait-il encore qu'il se la créée, cette expérience. Et c'est donc poussé par cette passion dévorante pour les nouveaux paysages qu'il mit les pattes au Lac Azuré pour la première fois, inspirant à plein poumon l'odeur de fleurs portée par le printemps encore naissant.

Oh, il n'était pas bien loin de son chez-lui, et il avait déjà poussé plus loin des terres Etelkrus. Mais quand, comme ce jeune loup, vous tenez à savourer chaque moment où votre regard se pose sur quelque-chose de nouveau, l'exploration prend du temps.
Et, dans ce lieu dont il découvrait le cours d'eau, la faune et la flore, fut-il surpris de trouver une silhouette connue sans avoir jamais réellement était rencontré. Un visage qu'il croyait avoir imaginé de toutes pièces, mais qui témoignait finalement de son existence réelle et concrète. Un somptueux hasard œuvrant en faveur d'une remise en cause entière et complète de son monde.
Et si le rêve avait finalement été réalité ?

Une certaine urgence s'empara du Corps.
- Excuse-moi ! glapit un Désiré haletant, comme il courait pour rejoindre celui qui avait repéré de loin, avant de freiner des quatre fers pour éviter de lui rentrer dedans.
- Excuse-moi, on se connaît, non ?
Il en était certain. C'était bien lui : le bel éphèbe rencontré en rêve. Et, comme lors de ce dernier, sa poitrine se souleva d'un bon. Il ne pouvait y croire, et pourtant, une certaine excitation s'emparait de lui. Et un mélange d'autres émotions s'emparèrent de lui, sans qu'il ne parvienne vraiment à les distinguer.
Il ne pouvait pas y croire, et pourtant, c'était une évidence.

Codage par Libella sur Graphiorum

Ce n'est qu'après avoir parlé qu'il réalisa que l'autre mâle s'était tapis au sol. Désiré se sentit gêné : sans pouvoir imaginer les raisons d'une telle posture, il savait toutefois qu'il n'avait certainement pas voulu provoquer telle réaction. Avec toute l'énergie dont il savait faire preuve, il recula de quelques pas, comme pour laisser son espace vital à l'inconnu. Il attendit patiemment que celui-ci eut finit de lui répondre, avant de reprendre la parole.
- Pardon, c'est juste que… Je pensais t'avoir déjà vu quelque-part !
Ce n'était pas faux, sans paraître délirant, ce qui semblait donc la meilleure façon d'exposer les choses à l'Etelkru.

Comme le petit blanc ne retrouvait pas sa position initiale, Désiré s'assit, toujours à bonne distance. Il voulait montrer qu'il était inoffensif - même s'il pensait que ça se voyait, qu'il était inoffensif.
- Je ne voulais pas te faire peur ! Moi, c'est Désiré !Et... Tu peux te relever… Enfin, si tu veux.
Le louvard en vint lui aussi à détourner le regard, trop surpris par l'attitude de celui qu'il avait pourtant envie d'apprendre à connaître.

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Désiré était au moins sûr d'une chose : ce prénom ne lui disait rien. Il faut dire que l'Etelkru n'avait aucun souvenir d'avoir entendu le son de la voix du Solitaire dans son rêve.
- Je suis enchanté, Holzër !
Comme le petit mâle confirmait son impression, le loup beige s'abstint de bondir, et préféra trépigner sur place de ses deux antérieurs. Cédant finalement à son énergie débordante, il se mit en position de jeu, fesses en l'air et avant du corps à plat. Il chuchota, les pupilles dilatées sous l'effet de la curiosité :
- Ne serait-ce pas dans un rêve, par hasard ?
Hé, ça sonnait comme une phrase de drague ça, nan ?

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La mention du rêve eut l'air d'apaiser Holzër, qui paraissait maintenant plus à l'aise. C'était chouette, parce-que c'était dur pour l'Etelkru de se contenir ! Et cela se vit, puisqu'il sembla alors exploser, faisant trois tours sur lui-même avant de retrouver une posture plus ou moins statique. À la question posée, il pencha la tête sur le côté avant de se gratter une oreille d'une patte arrière, fermant l'oeil du même côté.
- Oh, non !
Il hésita à blaguer sur le fait que, s'il l'avait pu, ce serait sûrement un loup aussi mignon que lui qu'il aurait choisi. Mais ça lui paraissait un peu déplacé, surtout vu les réserves que son interlocuteur avait pu montrer au début de leur conversation.
- Je ne suis pas capable de ce genre de choses ! Ou alors, je l'ai fait inconsciemment ? C'est possible ça ?
Il se questionnait plus ou moins à voix haute autant qu'il questionnait le Solitaire.
- J'en conclus que ce n'est pas de ton fait non plus, du coup !
Une affirmation autant qu'une question.

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Holzër avait l'air perplexe, voire, même, contrarié ! Et ça attristait tout de même l'Etelkru, de voir une grimace sur ce si joli visage.
- Hé, fais pas cette tête ! C'est peut-être un signe du Destin !
Cette fois, le loup jaune adressa un clin d'œil à son comparse.
- Peut-être qu'on était fait pour se rencontrer ? Hé, imagine : sans ce rêve, peut-être que je t'aurais pas spécialement interpellé ! Et du coup, on n'aurait jamais eu l'occasion d'apprendre à se connaître !
Ouais, c'était sûrement ça !

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Haaaaaa, son nouvel ami semblait convaincu ! Pour fêter ça, Désiré fit un petit tour sur lui-même, avant de trépigner sur place.
- Ha, oui ! Alors, comme je t'ai dit, je m'appelle Désiré ! Mon père s'appelle Zen, et je vis avec lui ! Ha, comme tu l'as sûrement senti - à moins que t'es la truffe bouchée, huhu - je suis Etelkru, je suis même Corps ! Si tu sais pas, ça veut dire que je fais un peu de tout, sauf la baston et les soins ! Donc, genre, le baby-sitting, m'occuper des plus âgés, les p'tites courses de chacun ! Mais ce que je préfère, c'est m'occuper des tous petits !!
Il rit de bon cœur avant d'aplatir son buste, étalant ses pattes avant.
- Je pourrais t'en dire plus encore, mais ça viendra ! Et toi, Holzër ?
Sa croupe remuait autant que sa queue fournie et recourbée.

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Il était drôle, Holzër ! Il restait tout le temps immobile, comme s'il avait peur de casser quelque-chose s'il venait à faire le moindre mouvement ! Et puis, il ne parlait pas beaucoup, non plus, là où le Corps était une vraie pipelette !
D'ailleurs, il ne lui fallait pas grand chose pour repartir dans une logorrhée.
- Des sœurs ?! La chance ! Moi, je suis fils unique !! Tu en as combien ?

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Bien qu'agité, Désiré écoutait attentivement son nouvel ami, ne perdant rien de son air sympathique.
- Oh, t'en fais pas pour ça ! Moi, je n'ai qu'un papa !
Il réfléchit un instant, réalisant une chose.
- Ontari, une amie d'enfance, n'a qu'un papa aussi ! Et ma meilleure amie, Iris, n'a qu'une maman !
Il rit.

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- Euh... Oui. Je connais pas beaucoup de monde pas Etelkru, en vrai.
Et l'énergie, qui semblait avoir été canalisée le temps qu'il ne réponde, le reprend de plus belle comme il s'exclame.
- Et toi, alors ? Tu dois connaître plein de Solitaires, non ?
Sa queue s'agite vivement dans son dos, excité à l'idée de se voir introduit à d'autres amis potentiels !

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Au refuge ? C'était là une bien curieuse façon de nommer sa maison... Désiré n'en fut donc que plus attentif à la suite des mots du petit mâle, curieux mais également ravi d'apprendre de nouvelles choses aujourd'hui ! Les questions s'emparèrent forcément de lui.
- Oh, euh, est-ce que c'est un rassemblement, du coup ?
Il n'était pas sûr, mais c'est comme ça qu'il l'avait compris. Il imaginait un peu ça comme une communauté de solitaires nomades, ou quelque-chose du genre. Ça devait être chouette de voir de nouveaux paysages chaque jour ! À li, ça lui plairait en tous cas ! Et puis, ils avaient l'air d'être beaucoup ! De quoi nouer bon nombre d'amitiés !

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Ah ! Alors c'était là moins une compagnie de loups itinérants qu'un lieu de passage ! Il comprenait mieux, du coup !
- Merci d'avoir pris le temps de m'expliquer !
Un grand sourire au petit cornu.

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