Les beautés que t'offre la mer (Astrid)

Artémis avait délaissé les terres abondantes et luxuriantes qui bordaient le lac azuré. Suivant son cours, elle finit par rejoindre la plage. Cela lui pris quelque jour avant d’enfin atteindre les Côtes de Nacres.

La chasseresse aimait venir voir la mer. Cela la fascinait, elle qui depuis son enfance ne connaissait que le lacs, les forets les jungles et les montagnes son voyage ne l’avait que très rarement menée à l’océan. Ces eaux sombre, belles, effrayantes et majestueuses à la fois.

Elle n’était pas affamée et les quelques nuages qui recouvraient le ciel commençaient à laisser la place à un soleil timide mais réconfortant. La journée promettait d’être belle quoiqu’un peu fraîche.

Cela avait le don de mettre notre belle brune de bonne humeur. Restant pourtant bien calme la solitaire approcha sans crainte des vagues jusqu’à avoir les pattes dans l’eau ou elle fit jouer doucement ses orteils en les enfonçant plus ou moins dans le sable. On aurait presque dit une loupiote qui découvre les plaisirs de la vie.

Elle se tint là un moment, immobile, à profiter des embruns, de la douceur du soleil montant et de l’air iodé se nourrissant de tout ce quelle percevait. Le cœur tranquille après ce moment de resourcement elle revint vers la plage. Un crabe apeuré s’enfuit à son passage, elle le regarda s’éloigner intriguée en levant un sourcil. Et alors qu’elle s’apprêtait à le suivre pour l’étudier un craquement léger l’interrompit.

Stoppée dans son élan, elle fit pivoter ses oreilles pour essayer de trouver d’où cela venait. Avec prudence et en restant à l’affut, elle se ramassa sur elle-même et attendit patiemment de voir si quelque chose ou quelqu’un d’autre allait apparaitre

Devant elle se dessina une créature sombre, aux allures aussi aquatique si ce n’est encore plus que le petit requin qu’elle avait croisé en venant jusqu’ici. L’inconnue avait en effet, une peau écailleuse parsemée de poils à certains endroits. Arborant également un large collier et portait une paire de lunettes. Pendant un cours instant, en la voyant, elle se demanda si tous les habitants de ces terres avait des apparences amphibien. Elle secoua la tête en se rappelant que non, elle en avait aperçu d’autres au loin qui lui ressemblait un peu plus à elle.

Toujours immobile, la brune finit son inspection mentale, avant d’intégrer la question qu’on lui avait posée. Entendre la voix de l’inconnue la détendit aussi déplia-t-elle lentement son corps et se détendit quelque peu avant de saluer son vis-à-vis d’un mouvement de tête.

« Artémis et vous ? »

Simple et concis. Parler pour parler n’était clairement pas son genre. Détaillant encore un peu la noire, Artémis finit par lui accorder le fait qu’elle était belle et parfaitement fascinante. Elle comprit aussi qu’elle sortait fraîchement d’une petite toilette en captant une douce odeur florale et la peau tout comme la chevelure encore bien humide. Mais elle garda ses réflexions pour elle. Ce n’était pas elle non plus qui entamerait la conversation, elle pensa juste ajouter ces quelques mots.

« Désolée… Je ne pensais pas vous déranger. »

Elle cessa de dévisager son interlocutrice pour reporter son attention sur le mouvement des flots en profitant encore des rayons du soleil sur son pelage. Elle tendit le visage vers les rayons chauds de l’astre et ferma un court instant les yeux. Après les avoir réouverts, elle passa sa patte dans sa chevelure pour traiter ces incessantes mèches rebelles.

Le crabe qu’elle avait découvert était parti depuis longtemps maintenant et elle l’avait même oublié.

Il faut dire qu’une telle rencontre est plus intéressante qu’un simple crabe.

Que lui réservait-elle d’autres ? Elle était curieuse de le savoir.

Après avoir dit son nom, Artémis sentit la noire se détendre assez rapidement. Elle pointa alors ses oreilles vers l’avant, satisfaite de ce résultat. Elle fut détaillée elle aussi, mais quoi de plus normal. Un juste retour des choses. Son vis-à-vis se présenta ensuite sous le nom d’Astrid. Joli prénom. La chasseresse reposa son regard de jade dans les perles ambrée de l’autre femelle et lui offrit également un petit sourire en coin. Écoutant la suite de ses paroles, elle ajouta comme réponse à sa nouvelle comparse :

« Le plaisir est pour moi. »

S’asseyant elle aussi, elle pencha ensuite la tête sur le côté prenant une minute avant de répondre à la dernière question. Elle se perdit un très cours instant dans la chevelure d’ébène de la délicieuse pirate.

« Oh non, je ne suis pas originaire d’ici. Je viens d’une tribu lointaine… »

Elle fit une pause pour se mettre à l’aise et se coucha tranquillement sur le sable chaud qui engloba son ventre avec réconfort. Plutôt agréable, elle aurait pu rester là pendant des heures pour profiter de ce petit confort. Une question la démangeait tout de même depuis sa dernière rencontre avec un être aquatique aussi pour une fois s’accorda-t-elle à faire un peu de parlote.

« Cela ne fait pas très longtemps que je suis sur ces terres. J’ai cru remarquer que beaucoup d’entre vous avez des particularités physiques. Dites-moi ? C’est plutôt courant par ici non d’avoir des attributs d’autres animaux comme vous, non ? Enfin, vous n’êtes peut-être pas d’ici non plus… »


Oui avoir plus d’information sur ces étrangetés génétiques pouvait peut-être s’avérer utile, du moins en théorie. Mais Artémis était véritablement curieuse d’en savoir plus.

Jouant avec le sable à ses pattes elle ajouta plus pour elle-même qu’autre chose.

« Je trouve ça fascinant… »

Elle planta son regard d’un vert perçant sur l’autre femelle en attendant sa réponse.

Bien sûr, elle n’avait pas parlé de son frère après tout, on ne lui avait pas posé la question de savoir si elle avait de la famille.

Avec beaucoup d’attention Artémis écouta les réponses de son interlocutrice qui commençait déjà à lui plaire. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais c’était sa première impression. Le gloussement de la noire ne la vexa pas. Aussi, le laissa-t-elle passer pour mieux écouter la voix de l’aquatique.

Elle fronça d’abord le museau face à la première phrase de sa comparse ne comprenant pas bien si elle s’adressait à elle ou pas, mais la suite de sa parole était moins étrange enfin au moins plus compréhensible.

« Une gardienne ? Spéciale ? »

La brune pencha la tête sur le côté sans trop comprendre. Peut-être lui en dirait elle plus par la suite à ce sujet. Elle eut au moins l’information suivante. Ainsi, beaucoup de loups présents étaient aussi originaires de lointaines contrées, et comme elle et Al’, ils avaient décidé de s’installer par ici. En même temps, il fallait bien l’admettre, les terres de punk Wolf étaient agréables et regorgeaient de nombreux trésors.

La chasseresse hocha la tête et écouta la suite des paroles de son vis-à-vis. Elle prit un air un peu étonné sans cacher sa curiosité lorsqu’elle lui révéla que sa gardienne parlait aux morts. Quelque chose lui disait que cela intéresserait Alphonse quand elle lui raconterait. Comme pour rester dans la confiance elle lui demanda en chuchotant se prêtant aux jeux sans trop savoir pourquoi.

« Est-ce que c’est une sorte de Chaman ou de Sorcière ? Al’ va être fou s’il apprend que vous avez d’autres mythes encore en plus des dieux. Il adore étudier les mythologies… »

C’était étrange, elle se comportait avec elle comme si elle la connaissait déjà et de façons si naturelles. Peut-être Astrid savait elle simplement mettre les autres à l’aise ? En-tout-cas, elle ne se sentait pas en danger ni aussi méfiante que d’habitude.

La suite des paroles de la pirate lui apprirent que son père était lui aussi originaire d’une tribu lointaine. Les particularités physique semblaient effectivement assez fréquente au vu des origines nombreuses et multiples de ses loups. Elle émit alors l’hypothèse que les différentes meutes de ces terres étaient au final des peuples recomposés. Cela lui rappela leur départ avec Alphonse. Leur but premier lorsqu’ils étaient partis étaient évidemment de survivre, mais aussi de créer une nouvelle meute, la leur.

Peut-être que Punk Wolf était un bon endroit pour ça. Ce serait peut-être à creuser plus tard. Toujours est-il que cette information ralluma une petite flamme au fond du cœur d’Artémis.

« Ainsi, vous êtes des loups abyssaux ? Intéressant… Et tu as raison d’honorer vos différences, je trouve ça très noble. »

Elle lui adresse un vague sourire, mais empreint d’une véritable sincérité. Puis Arté laissa parler sa curiosité :

« Vous fonctionnez comment du coup ? Enfin, si je peux demander ? »

Artémis se détend. Elle esquisse un mouvement pour s’étirer tranquillement tout en restant attentive aux réponses que lui donne son vis-à-vis. Elle s’allonge ensuite en gardant bien ses prunelles de jade rivées sur l’abyssale et penche légèrement la tête sur le côté. Elle apprend ainsi que la noire à été gardée par celle qui s’occupe du cimetière, plus précisément la gardienne du cimetière. Il s’agit donc bien d’une gardienne. Cette idée de veiller sur les morts et quelque chose qu’il lui plait aussi hoche-t-elle encore une fois la tête et dis les mots suivants :

« Je vois… »

Elle ne prononcera plus un mot à ce sujet. Ce retournant ensuite sur son flanc droit tranquillement, elle écoute la suite des explications de sa comparse. Elle tourne les yeux sur l’océan dans le même temps, calme et impassible. Elle tique cependant, lorsqu’elle apprend qu’ils se font appeler les monstres et ne peux s’empêcher de lâcher un petit commentaire agacé.

« Ah, c’est d’un réducteur ! Ça me dégoûte… »

Ce n’est pas la différence qui fait d’une personne un monstre, pense-t-elle d’ailleurs du plus profond de son être au même instant. Elle salue pourtant le fait qu’ils arrivent à en faire abstraction. Enfin, c’est déjà ça… Elle écoute la suite e la présentation de leur meute sans plus un mot attendant la fin de la tirade de la pirate avant de reprendre à son tour la parole.

« Et bien… Votre groupe m’a l’air bien organisé ! »

Une petite pause, elle réfléchit à ce qu’elle peut raconter de son côté.

« Alors… »

Elle cherche un petit peu ses mots puis finit par se lancer dans son récit.

« Je viens d’une tribu lointaine, avec mon frère Alphonse.

Il est d’usage dans notre tribu de partir à l’âge de nos 2 ans par groupe de deux pour montrer notre valeur. Lors de ce rite de passage, nous pouvons chercher à former notre propre meute, ou en tout cas nous devons survivre seuls au moins 6 mois.

Passé ce délai, nous sommes autorisés à retourner dans notre meute d’origine. Mais Al’ et moi n’avons ni formé de meute, ni ne sommes retourné dans notre famille. Nous avons décidé ensemble de continuer notre aventure et avons fini par débarquer sur vos terres. Il faut savoir qu’Alphonse adore découvrir de nouvelles tribus et de nouvelles coutumes donc nous somme resté par ici pour en apprendre plus. Nous avons découvert et apprécié vos croyances et nous sommes peut-être laissé emporter dedans. Nous nous sommes même prêtés au challenge de l’un de vos dieux ou plutôt de l’un des dieux terrestres par curiosité, mais aussi pour le plaisir de surmonter les épreuves ensemble comme nous le faisons souvent lui et moi. »

Peut-être en a-t-elle trop dit. Elle ne sait pas trop. Toujours est-il qu’elle s’arrête là dans son histoire. Elle se tait et se perd dans ses pensées.

Elle songe à leur départ il y a deux ans déjà et à ce but qui leur était fixé de former une meute. Elle ne l’a certes toujours pas réalisé cet objectif, mais cela resurgit parfois dans son cœur, cette envie de fonder un groupe une famille sur laquelle elle pourrait compter un peu comme le groupe de cette louve en fait. Quelque part, elle l’envie un peu. Mais cela ne fait que commencer. Peut-être arriveront ils à former un groupe ou à en rejoindre un nouveau… Peut-être. Seul le temps le leur dirait. Il faudrait mettre ça en place petit à petit ça prenait du temps de former un groupe…

Un frisson la traverse et la rappelle à l’ordre. Elle secoue légèrement la tête et reporte son attention sur l’autre louve.

« Enfin voilà en gros… »

Finit elle par dire.

Oui. Artémis appréciait de plus en plus la compagnie de l’abyssale. Elle la trouvait agréable, et leurs échanges étaient tout à fait cordiaux. Et puis elle avait l’air bien dans ses patounes. Elle eut un hochement de tête mental approbateur et un demi-sourire étira le coin droit de ses babines.

Il fallait bien l’avouer, elle n’était pas mécontente d’être tombée sur elle.

Elle nota l’abaissement des oreilles de sa comparse quand elle mentionna l’épreuve des dieux. Honnêtement, elle ne comprit pas trop, et eut un mouvement de la tête sur le côté un peu confus. Elle préféra cependant ne rien dire et ne pas insister, sentant bien que derrière cette réaction devait se cacher un passif assez lourd. Elle ne s’obstina donc pas. Si elle voulait lui en parler cela viendrait. Il était peut-être un peu tout pour ça de toute façon.

Après tout, elles ne se connaissaient encore que très peu. Elle consentit prudemment en appuyant ses mots d’un hochement de tête :

« Merci ! Et je l’espère aussi… » Nous verrons bien, ajouta-t-elle pour elle-même

Elle sentit la peine dans le cœur de la noire qui changea de sujet. Elle fit celle qui n’avait rien vu et s’enthousiasma de la nouvelle proposition de sa nouvelle amie l’air de rien. En plus, elle lui donnait l’occasion de faire un peu de sarcasme, même si c’est sur elle-même. Elle se redressa avec un sourire touché et franc.

« Et bien ! L’appréciation est réciproque ! Mais tu es sûre que tu veux t’attaquer à ce fatras rebelle qui me sert de cheveux ? Je m’en sortirais bien mieux avec les tiens, je pense. »

Elle gloussa, elle aussi amusée et continua :

« Si tu relèves le défi de faire quelque chose de ça » en désignant son chignon de la patte « alors j’accepte avec plaisir ! »

Une lueur de défi, mais aussi d’amusement anime les prunelles de Jade de la chasseresse. Elle regarde rapidement autour d’elle et essaye de déterminer ce qu’elle pourrait utiliser comme peigne, comme brosse. Tout y passe : les bouts de bois flotté, les coquillages les idées fusent déjà dans sa tête en essayant d’imaginer une coiffure décorée pour Astrid.

Elle a presque l’impression de retomber en enfance. Son regard, fini par revenir sur Astrid et elle, demande :

« Alors ? Qui commence ? »