Utilité · Solo dé

"Et j'offrirais des plantes utiles à Ted."

A-t-il dit, chez Ao. Le jour même il marche et retourne vers ce terrain d'horreur.
Pourtant, il pense bien que c'est là qu'il y aura de quoi ramener à Ted quelque chose. Il refuse de revenir les pattes vides. Il est fatigué à n'en point douter, traverser deux fois l'eau et avoir si froid auprès de la déesse (il a parlé à une déesse, qu'est-ce que !) et pourtant... Il se sent encore porté par les affirmations faites là-bas.

Une petite flamme, une petite étincelle à éventer.
Qu'elle prenne, qu'elle augmente.

Alors Lùgh s'avance à nouveau dans la brume, alerte quant à la présence éventuelle de cet immense créature reptilienne qu'il redoute. Mais qu'il évitera. Il se l'affirme tout bas aussi, l'habitude qu'il compte développer à partir d'aujourd'hui.

Le nez au sol, il essaye de sentir chaque petite parcelle d'herbes du coin.
Dé.

Ce qu'il voit au début ne l'engage pas tant, elles ressemblent à tant d'autres herbes comme il y en a cent. Peut-être qu'il y a une ou deux variétés capables de produire du thé, sans qu'il ne sache lesquelles. Et sans savoir, il ne compte pas s'aventurer. Ramener tout un tas de cochonneries n'est pas l'idée qui réside dans son esprit.

Là, il la voit, elle.
Une couleur qui attire le regard. Cette pousse porte un bourgeon qui brille déjà comme l'un des plus beaux alliages d'or qu'il a pu voir sortis de terre par chez lui. Il pense tenir quelque chose. Alors délicatement il creuse la terre autour et prend, avec ses racines, cette petite plante naissante. Elle est si fragile, il la pose dans sa capuche, où elle sera le plus à l'abri. Ted devrait savoir quoi en faire, c'est certain !

Il se sent déjà un peu plus accompli que la veille.
C'est une affirmation de réalisée. Enfin en partie.
Il a dit qu'il ramènerait des plantes. Pas juste une seule.

Les yeux blancs un peu partout, le nez qui tente encore de capter les odeurs environnantes, sa recherche continue.

Il n'y a que ses grandes oreilles au final pour capter quelque chose d'intéressant.
La mélodie l'intrigue une seconde. Il a presque envie de sortir la flûte qu'il possède accrochée à sa taille pour y répondre. Mais. Ce n'est pas le but de cette expédition. Et il a lu et vu assez de chose des fées pour savoir que ce n'est pas toujours une bonne idée. Même si elles sont différentes ici, il sait que la prudence est mère de sûreté en traitant avec.

Il revérifie la position de son bourgeon avant de poursuivre.
Quand il y pense, c'est aussi un très bon exercice de découverte des environs, les deux fois précédentes où il s'est immiscé dans la brume, il n'a pas bien longtemps exploré. Par ravissement de voir une petite fée d'abord, et par tragédie la seconde fois.

Ce qu'il trouve parmi une partie sous les arbres pleine d'hummus n'est pas commun.
Il n'arrive même pas à discerner ce dont il s'agit : c'est juste grand, solide, et incurvé. Une écaille ? Mais pas une provenant de la créature dont il désire éviter la présence. Elle est bien trop jolie, bien trop bleutée, pour cela. Il penche la tête, curieux, et décide de l'emporter. Elle semble trop incongrue dans cet endroit pour être ignorée et tenir du bric-à-brac ordinaire.

Dans la capuche, elle rejoint et soutient la pousse et son bourgeon. Il ne reprend route qu'après avoir tout sécurisé. L'endroit contient bien plus de trésors que ce qu'il a pu penser. Les fleurs de ses premières venues étaient jolies, sans avoir d'égal à ces deux trouvailles. Il renifle encore, et tend l'oreille.

Oh, quand on parle du loup... !
Il s'arrête pour les renifler, et se retrouve frappé du souvenir du carnet de Ted.
Alors il prend le même soin que pour la pousse et creuse la terre pour amener avec les fleurs leurs bulbes. Ainsi elles pourront être replantées ; il s'est vu faire ça avec Agathe dans le rêve. Oh dieu le rêve. Est-ce bizarre d'apporter des fleurs ? Non. C'est pour son ami, il a un carnet où il répertorie des plantes.
Agathe trouverait ça suspect.

La marche reprend.
S'il est inconfortable de cet état de corps qui ne correspond pas à sa vision de lui-même, il doit dire qu'il reste content d'avoir retrouvé un corps neuf. Il a bien moins de mal à marcher.

Ce champignon bleu, il lui semble peut-être l'avoir vu ?
Il croit, si, quand il est venu avec Ted. Oh, il n'est pas venu que deux fois, c'est vrai. Il est venu une troisième avec Ted. C'est fou ce qu'il peut oublier la chronologie de sa vie quelques fois. Il en a mangé un tel pour traverser la zone, si ce n'était pas un autre d'une couleur différente. Mais là non plus il n'avait pas tant exploré, juste traversé au mieux.

Il soupire, et mange le champignon. Imprégné, il se demande si ça l'aidera pour trouver quoi que ce soit.

Pas vraiment, il a beau avoir la vision un peu tordue et la sorte de vague d'informations plus rapide qu'il se souvient peut-être avoir expérimenté... Il n'y a que la même mélodie entrainante pour résonner. Un peu déçu, il profites que l'effet ne se dissipe pas pour commencer à effectuer une boucle, un peu plus alerte d'où il se tient dans la forêt. Son sens de l'orientation est un peu supérieur sous l'effet de cette plante.

Il avance cette fois presque pour sortir, tout en restant attentif à ce qu'il pourrait bien trouver proche de lui.

Il y a une pomme unique sur l'un des arbres qui l'entourent. Il penche la tête, tenté un instant.
Mais il n'a pas faim, il n'a besoin de rien ; ce ne serait pas utile de ramener une pomme, aussi divine semble-t-elle. Le sucre l'appellera toujours, sans qu'il n'en ai envie à cet instant. Elle nourrira plutôt les habitants de la Sylve.

Il passe son chemin et continue d'avancer vers la sortie. Sans doutes pour l'ultime occasion, alors, il épie.

C'est finalement un épineux qui attire son regard, presque en lisière de la forêt, pas si loin que ça de l'embouchure de roche par laquelle il faut passer. Il coule depuis une entaille beaucoup de sève. C'est presque à en créer une cascade. La sève est une très bonne colle ! Celle-ci semble un peu différente de toutes les sèves qu'il a pu voir avant : elle est plus nacrée. Quand il s'aventure à y laisser une griffe, cela prend un peu de finesse pour la retirer et cela créer un long fil gluant.

Un peu dégoûté, et pourtant très intéressé, Lùgh se met à la recherche d'une feuille ou quelconque objet qui pourrait servir de pot pour en récolter suffisamment. Il finit par trouver une très grande bogue (gigantesque même par les standards de bogues) qui lui permet de racler le tronc et récolter de la sève nacrée. De la colle, c'est toujours utile !

Ted en aura usage, c'est certain.
Il a quelques plantes, une écaille et de la colle... C'est une expédition réussie, il pense.

Il quitte la sylve plus léger encore qu'en passant la cascade.
C'est une très bonne journée.