À la lumière · Solo

C'est à la montagne qu'il se rend.
Non sans peine, il débute son voyage et découvre les alpages. Ces vastes étendues d'herbes rases et dorées, dont se défont quelques rochers pour briser la monotonie, sont un spectacle unique. Il fait une pause pour apprécier la danse qu'elles effectuent sous le vent. Il ne changerait pas les paysages de la mer contre celui-ci tous les jours, sans pouvoir dire qu'il est déçu d'être venu. La route est agréable, vers son objectif.

Il ménage ses pattes et sa respiration, et continue son chemin. Il se rend compte qu'il est bien mieux habitué à la retenir pour plonger et nager que de la forcer pour grimper, il n'excelle pas du tout dans l'endurance, il n'a qu'un peu de force et beaucoup d'agilité d'être né dans une région côtière. Au moins est-il sûr cette fois que ce sera une offrande plus adaptée ; il trinque un peu et c'est sans équivoque qu'il doit utiliser sa détermination pour ne pas laisser tomber.

Quand la végétation se raréfie et qu'il rencontre plus de pierre que d'herbe sèche, sent la fraicheur s'installer, il sait qu'il parvient à la zone qui l'intéresse. Celle avant les neiges éternelles, enfin, pas qu'il y en ai sur cette partie de la montagne, de ce qu'il a pu voir. Mais c'est la théorie. Il va pouvoir trouver par ici la fleur dont Ted a parlé, suite à l'idée qu'à pu lancer Onyx.  

De là où il est, en hauteur, il observe vers le bas, et admire le paysage. Il voit les alpages encore une fois, la forêt qui englobe les pieds des monts, ainsi que les rivières qui taillent leur route dedans. C'est assez impressionnant. Ceux des terres de sa naissance sont bien plus basses et offrent plutôt des buissons, arbrisseaux et de l'herbe verdoyante.  
Sa vie sur ces terres variées lui apporte des opportunités insoupçonnées.

Il souffle par le nez, requinqué mentalement même si son énergie physique elle, dépérie petit à petit.
Motivé est un bon état, pour chercher la fleur grasse aux pétales blanches et boutons dorés en son sein. Elle pousse entre les roches, s'il a bien compris. Il fouille une première zone, avant de plutôt se faire surprendre par la vue d'une chèvre montagneuse aux cornes trop grandes pour lui inspirer confiance ; il n'est pas débarrassé de sa malédiction. Il s'enfuit, fissa, et débarque dans une autre partie de la partie supérieure des monts.

Le vent balaie son pelage quand il aperçoit des piles de rocs dont on dirait presque qu'ils sont des gravas. Mais toutes ces interstices sont autant d'endroits favorables à la pousse de cette fleur. Poussé par la conviction que c'est le cas, il s'y dirige. Un caillou traitre tente de le blesser, il parvient à l'esquiver avec une grimace. Une autre chose qui aurait pu mal se terminer. Il n'y a pas son ami et il est un peu loin du refuge.
Il est ramené à sa vie d'avant, il ne sait plus comment il ferait, désormais, sans l'assurance d'un groupe.
Pas tout à fait une meute, qui en a pourtant les avantages.

Dans le creux du plus grand roc et de son voisin du dessous, il y a des pousses. Les oreilles dressées il parcours les plantes du regard pour repérer celles plus épaisses ou une touche de blanc peut-être ? Il cligne des yeux pour essayer de se rafraichir la vision. C'est là qu'il la voit.

Ses pétales blancs, ses pistils jaunes vifs...
Elle est très belle. Il en cueille deux, une pour la Dragonne...
Et l'autre pour l'herbier de Ted.

La descente va être difficile, alors il se repose un petit peu. Mais il est heureux d'avoir effectué ce petit voyage, vu de belles choses, et trouvé quelque chose de digne pour la déesse. Même s'il sait qu'il va avoir mal aux pattes et aux côtes de ces efforts.