Illidan ▬ Sanctuary of Shadows [Emilitia & Mimosa]

Couper la chair, récupérer dans un récipent le sang qui s’en échappe. L’odeur est forte, dans la caverne. Pas exactement comme chez le boucher, ce n’est pas une odeur de chairs ; les murs sont emprunts de l’odeur âcre de la fumée, et de celle ferreuse du sang frais s’oxydant. A cela s’ajoute les touches épicées des bouquets de plantes diverses accrochées tête à l’envers sur les murs, attachés par des ficelles aux stalagmites ou aspérités adaptées. Un ensemble digne des meilleurs pots-pourris de design d’intérieur.

Aujourd’hui cependant, c’est jour de fête : après tout ils attendent un invité. Vanitas joue dehors, et une odeur inhabituelle s’est ajoutée au fumet si marqué de leur logis, des petites galettes de graines cuisant au-dessus du feu au centre de la caverne principale, sur une vieille plaque de fer volée. On aurait presque pu se croire chez grand-mère qui nous cuit ses petites cookies, si tant est que ladite grand-mère avait aussi pour habitude d’égorger son bétail dans le séjour.

Illidan avait eu le plaisir de recroiser la jeune louve, prénommée Mimosa, et l’inviter à passer chez lui et Emilitia afin de rediscuter démons et autres obscurités. Il n’avait pour ainsi dire...jamais invité quiconque à un endroit où il avait vécu, mais il était au courant, de savoir commun, qu’il était apprécié d’accueillir en offrant grignoteries. Hors ne pouvant chasser, et ne pouvant non plus compter sur la ponctualité d’Emilita pour trouver gibier à bouloter, il s’était rabattu sur ce qui était dans ses moyens.

La cuisine l’avait amusé quelques temps, mais maintenant que ça cuisait il était retourné à ses activités habituelles. Il travaillait en ce moment sur un projet de réouverture de portail, suffisamment de temps avait passé pour qu’il se sente à nouveau capable de maîtriser ce type de rituels. Les bougies brûlaient autour de lui, et il rebouchait les trous de son précédent pentacle avec son propre sang, cherchant du bout de la truffe où s’arrêtaient les tracés. Vanitas avait pris la mauvaise habitude de venir effacer des morceaux de ses dessins, ce qui au-delà de l’agacer, le sang était une denrée précieuse, était une perte de temps non nécessaire.

Emilitia

Peut-être que la vie de solitaire avait rendu Emilitia trop frivole pour lui permettre de rester concentrer suffisamment longtemps sur les tâches qui ne l'intéressaient pas. Illidan attendait quelqu'un, une louve solitaire avec qui il était parvenu à sympathiser entre passages de la demi démon. L'oncle décharné était devenu une sorte de petit grand-père qui faisait des rencontres, suffisamment pour inviter des louves ou ramener un enfant, et qui se prenait même au jeu de faire des petits gâteaux, contrastant avec cette image dépeinte de vieux fou enfermé dans une grotte qu'il avait lui même maudit. Bien soit, pour lui faire plaisir Emilitia avait pêché quelques crabes qu'elle avait abandonné quelque part dans la petite grotte aménagée d'Illidan. La quantité de satisferait pas la totalité des estomacs attendus mais force est de constaté que la demi démon avait décidé d'ignoré cette tâche pour aller jouer avec Vanitas.
Le petit démon grandissait mais il manquait encore d'expérience. Emilitia avait commencé à lui montrer comment trouver des couteaux dans le sable et autres coquillage avant de lui faire la démonstration de sa nécrose sur les intérieurs visqueux qui se recroquevillaient sur eux même au contact de la noirceur. Ceux qui ne subiraient pas l'expérimentation pourraient toujours servir d'amuse-gueule

L’ouïe fine du fou l’avertit du frottement de quatre pattes à l’intérieur de la caverne, avant que la voix de Mimosa ne vienne confirmer son identité.

« Oui oui, je suis là… » chantonne-t-il de sa voix chevrotante.

Son cercle est réparé, elle est arrivée pile pour la partie amusante. Il sort du fond et se rapproche d’elle, le pas traînant comme toujours, ses longues pattes affinées par la faim effleurant à peine le sol. Il allait bien mieux physiquement depuis qu’il avait emménagé avec Emilitia, mais il avait eu des tords que son corps ne réussirait jamais totalement à réparer.

« Bienvenue en mon humble logis. Comment vas-tu, chapardeuse ? »

Il la gratifie d’un petit signe référentiel de la tête, restant quelqu’un d’assez peu tactile à cause de sa peau sensible de ses innombrables blessures, gerçures et brûlures, puis se dirige vers le feu en marmonnant quelque chose proche de « ce doit être prêt » en tirant du bout des crocs la plaque hors du feu.

« J’ai fait des sablés. Je ne sais pas ce qu’ils valent, » dit-il en grattant distraitement sa patte dont le sang séché lui tire les poils.

Dehors, Vanitas est complètement déconcentré de la pêche aux couteaux par la nécrose d’Emilitia. Il est rapidement très jaloux que ses pattes ne produisent pas le même effet.

« Je veux faire pareil ! Comment t’as appris ? »

Il s’acharne sur quelques coquillages environnants, les tapant à répétition avec ses petites pattes. Tous ces enseignements démon le perdaient, rien n’était pareil entre lui et Emilitia, alors qu’ils étaient censés être tous les deux de la même espèce. Ses cornes lui grattaient le front, ses pattes ne tuaient rien à leur contact, c’était injuste ! Il regarde les ailes de son aînée, et s’immobilise un instant pour se concentrer et déplier les siennes aussi. Ça ! Ils avaient ça en commun. Des ailes spectrales, inutiles et faibles, mais très amusantes pour jouer.

« Moi aussi je suis un démon fort comme toi, » bougonne-t-il.

Emilitia

L'enthousiasme puis la frustration de Vanitas fit rire Emilitia qui vint lui donner un affectueux petit coup de museau face à ses échecs répétés, évidents et attendus.

« Nous partageons peut-être même nature mais pas même origine. La nécrose ne s'apprend pas, elle fait partie de mon être même, l'expression de mon démon sur ce monde. Le tiens sans doute s'exprima de sa propre façon. »

Hm, il serait sans doute inutile d'espérer récupérer quelques coquillages, entre la nécrose et la frustration destructrice du jeune démon, le duo n'avait au final que permit à Illidan d'avoir un peu de tranquillité plutôt que s'être montré véritablement utile. Attentive, Emilitia avait repéré l'arrivée de cette louve qui s'était glissé jusqu'à la tanière de son oncle.

« Un jour tu seras bien plus. »

Large sourire, un jour ton pouvoir sera assez grand pour dévorer le monde. En attendant...

« Je crois que l'invitée de ton père est arrivée, allons nous présenter. »

Elle poussa le jeune demi démon pour l'inciter à courir devant elle jusqu'à l'antre d'Illidan, bien plus pour signaler à l'avance au vieux loups qu'ils arrivaient que par soucis de ne pas avoir l'enfant sous les yeux.

Toujours sensible aux changements subtils de ton et d’attitude des autres, Illidan était conscient que quelque chose semblait la déranger un peu. Mauvaise journée, peut-être ? Ou bien ses sablés n’étaient vraiment pas engageants...
Il l’écoute calmement, hochant doucement la tête à ses mots, avant de relever les oreilles au mot famille. Ainsi était-ce peut-être ça qui la surprenait ? Qu’il ne vive pas seul, dément et parlant aux murs. Lui avait-il déjà parlé d’Emilitia et Vanitas ? Sa mémoire lui faisait défaut.

« Oh, oui, j’ai retrouvé par un heureux hasard quelqu’un avec qui je partage des origines communes. Connais-tu Emilitia ? Je la considère comme ma nièce, » ajoute-t-il.

Merveilleux, il les entendait justement entrer, tout le monde tombait à pic pour les présentations. Vanitas se stoppe net dans la caverne en remarquant l’inconnue près de son père, et plisse excessivement les yeux en l’analysant. C’est la première fois qu’il voit un autre loup que les deux membres de sa famille, et il ne sait pas trop quelle réaction avoir. Elle ressemble à Emilitia parce qu’elle n’est pas fine comme son père, mais possède des couleurs plus proches de son père qu’Emilitia. Est-ce que c’était une autre tante ?

« C’est qui ? »

Illidan se relève, légèrement chancelant comme d’habitude, et rejoint tout doucement son fils, faisant les présentations d’une voix étonnamment doucereuse.

« C’est Mimosa, une amie. On se rencontre parfois pour passer le temps en se racontant des histoires. Mimosa, voici donc Emilitia, ma nièce, » dit-il en tendant vers Emilitia le bout d’une patte, aux doigts si fins qu’ils semblent squelettiques.

Puis il s’assoit dans le dos du louveteau, tourné vers leur invitée :

« Et voici Vanitas, mon fils. »

Presque diligent dans sa pose, il plaisante :

« Toi et d’autres adorez m’appeler « papy », mais je suis en réalité plus père que grand-père... »

Et ça, plus qu’il ne l’imagine, malgré le temps passé depuis son décès.

« Un sablé ? »

A ces mots, Vanitas se jette d’un bond en avant vers le feu avec un couinement excité, cherchant la plaque des yeux pour trouver ces fameux sablés que son père cuisine depuis des heures sans le laisser y toucher.

Emilitia

Emilitia arriva derrière Vanitas, pile à l'instant où une patte maigre se tend vers elle pour la présenter. En réponse, la solitaire noire releva ses yeux bleues vers l'inconnue, sourire amusé sur les babines et la queue relevée dans son dos ondulant légèrement.
L'amie de son oncle ne ressemblait pas vraiment à l'image que l'on pouvait se faire au sujet d'une connaissance appréciée par le vieux loup. Oh elle avait bien ses airs très solitaire avec son poil un peu ensauvagé et ses tâches qui lui donnait un air de pelage éclaboussé mais elle paraissait presque un peu trop normal pour cet oncle à l’alule maigre et décrépie et aux activités particulières.

« Oh c'est donc vous cette fameuse invitée qui aura poussé mon cher oncle à faire la cuisine toute la matinée et à ranger un peu sa grotte ? Enchantée !»

Dans un premier temps une certaine absence de réaction, de la part de leur invitée. Peut-être finalement que c’est trop pour elle, cette vie, ce quotidien ? Cela faisait pourtant un moment qu’il lui racontait tout ça, se dit le loup rachitique. Il ne sait pas vraiment pourquoi il s’est pris d’affection pour Mimosa, cette louve pourtant si normale à côté de l’univers qu’il s’est bâti, mais quelque chose en lui est content de l’avoir là, chez lui, à lui présenter tout ce qu’il a. Peut-être parce qu’il se reconnaît un peu dans son quotidien solitaire, cette vie de jeune abandonné, même si dans le cas du loup c’est plutôt lui qui a abandonné les autres. Parce qu’elle l’a écouté de nombreuses fois, et qu’elle n’a pas rechigné à revenir le voir. Peut-être parce qu’elle a encore de la lumière en elle, ce que lui n’a plus depuis bien longtemps. Sûrement un ensemble d’un peu tout.

Le recul de la louve le fait redescendre de quelques crans vers la réalité, et le replace une demie-seconde en face de son propre délire. Les souvenirs de sa vie d’il y a bien, bien longtemps refont surface, mais non. Il ne peut se permettre de penser ça, à tout cela. Il refoule sa nostalgie naissante, rebâtit ses murs mentaux autour de son passé et renifle d’un air légèrement irrité, à cause de lui-même. Il n’a plus le temps d’être sentimental : il sent lui-même que ses jours commencent à être comptés.

Il l’écoute tandis qu’elle prend un sablé, ses oreilles se redressant légèrement. On s'rend compte qu'on sait en réalité pas grand chose d'eux… Son torse s’agite d’un léger rire, l’expression un peu sardonique.

« J’imagine. »

Seul restera son cynisme de sa brève introspection nostalgique. Illidan avait toujours été champion dans ses réflexions auto-dérisoires.

Vanitas quant à lui s’est déjà brûlé deux fois les coussinets sur la plaque et a la bouche pleine de ces hideux sablés pleins de graines, pas très convaincu par leur goût mais un peu trop affamé pour faire la fine bouche. Il regarde ladite Mimosa, et lui demande en lui postillonnant des graines dessus :

« T’es venue invoquer des démons toi aussi ? »

Illidan lui, récupère quelques sablés difformes restants et les pose aux pattes d’Emilitia, des fois que Vanitas dévore tout sans qu’elle ait pu y goûter.

Emilitia

« Il est toujours difficile de connaître totalement une âme que l'on ne fait que croiser. »

Emilitia disait ça son un ton léger et détacher, comme une banalité. Ces âmes, il aurait fallu les dévorer pour les connaître véritablement, à défaut la demi démon se contenterait des sablés que son oncle lui préserva de la gourmandise dévorante de Vanitas. Elle prit un des biscuits entre ses griffes, le dévora rapidement avant que la nécrose ne l’effrite dans son entièreté, semblant accepter sans grande peine le goût un particulier qu'ils pouvaient avoir ni être véritablement déranger par le trop plein de graine. Pragmatique, Emilitia dévorait ce qui pouvait l'être.

« Enchantée également. »

Elle offrit un petit sourire à la louve tacheté, relevant ses deux yeux bleus vers elle, plus intense.

« Et vous Mimosa, qu'est-ce qui serait intéressant de connaître chez vous ? »

Puisqu'elle découvrait la vie plus privé d'Illidan et de chacun d'entre eux.

Décidant qu'il en avait déjà trop attendu de cet échange, Illidan s'en alla se changer les idées en fouillant voir où il avait égaré la théière. Il avait accompli son rôle, et fait les présentations. Puis tout cela manquait d'une tisane.

Vanitas lui, cligna des yeux à la réponse de l'inconnue, cherchant à comprendre si c'était positif ou négatif. Est-ce que ça voulait dire qu'elle le trouvait cool ?

« Alors...tu veux nous aider à en faire d'autres comme moi ?? »

Ce serait énorme ! Des copains démons ! Il ignora complètement la discussion d'Emilitia, qu'Illidan lui écoutait d'une oreille, et se mit à regarder tout autour d'eux, voir si un peu de sang traînait pas quelque part. Le louveteau courut partout, avant de revenir avec un bol au fond duquel stagnait un peu de sang presque sec, subitement très motivé.

« Père Père montre-lui comment tu m'as fait ! Je veux voir un nouveau démon-loup ! »

Son poil est tout ébourriffé, et il trépigne à l'idée de faire quelque chose, n'importe quoi. Illidan lui, ricane au fond de la grotte, à la recherche d'un peu de menthe, et blague d'une voix chantante :

« Je ne suis pas certain que cette dame souhaite voir comment je t'ai eu, fils. »

En réalité la naissance de Vanitas n'avait pas eu grand chose à voir avec un rapport sexuel, leur rapport avec Abaddon ayant été intime, mais pas de cette façon-là. Mais que ce soit autour d'un échange de sang ou d'un quelconque autre sous-entendu, il trouvait la blague suffisamment amusante pour se permettre de taquiner leur invitée.

Emilitia

Hm, qu'est-ce qui pourrait l'intéresser au sujet de la louve ? Après tout, c'était plutôt une amie d'Illidan et ce fait dénotait déjà en soit qu'il aurait pu suffire à lui seul. Emilitia resta pensive quelques instants, s'écartant du passage de Vanitas sans qu'elle n'ait eu à le regarder avant que celui-ci ne vienne lui rentrer dedans dans ses cavalcades.

« Quelque chose qui vous dénoterait des autres peut-être être, la plupart des loups peuvent s'avérer terriblement comment. Ou pourquoi pas, comment vous en êtes venu à sympathiser avec mon cher oncle. »

Sourire qui s'élargit un peu plus à ces dernières paroles.

« S'il y a un intérêt qui lui est propre dans l'histoire de notre famille, je suppose aisément qu'il peut s'avérer particulier pour des loups du voisinage. »

Ce fut dit juste avant que le vieux loup ne réponde à son fils avec sa plaisanterie qui pourrait s'avérer graveleuse à ceux qui ne connaissait pas toute l'histoire. Ceci dit, la vérité n'était sans doute pas préférable aux âmes moins noires.

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
4 mois

Ah, il est surpris qu'elle demande des détails. Devrait-il continuer la blague, ou répondre sérieusement ? Illidan est tenté de continuer à la taquiner. Il fait mine de ne pas réagir aux propos d'Emilitia, mais il attend patiemment la réponse de Mimosa.

Il est soulagé d'être occupé à remplir la théière d'eau lorsqu'elle parle, cela lui permet de rester concentré sur quelque chose, même s'il ralentit ses mouvements. J'ai apprécié nos discussions ensemble. C'est mon ami, voilà donc. Il ne comprend pas bien ce que lui font ces mots. A première vue, rien, il pose la théière au-dessus du feu, pendouillant à un crochet installé à cet effet. En s'instrospectant un peu, il est confus. Pourquoi confus ? Cela fait longtemps qu'il ne s'interroge plus autant sur ses ressentis qu'aujourd'hui. Généralement il fait les choses dans un but clair, allant dans la direction de ses objectifs, point. Mais il est vrai que ses entrevues avec la jeune louve n'étaient pas exactement nécessaires à ses objectifs. C'était, distrayant. Elle le distrayait.

Avait-il seulement encore la possibilité d'avoir une amie ?

Illidan reste auprès du feu, le dos tourné aux deux louves, pensif.

Vanitas, qui ne suivait pas trop le reste de la discussion, attend simplement en se tournant vivement vers chaque personne prenant la parole, guettant le moment où on reparlerait de faire apparaître d'autres bébés démon.

« Ouais cool cool, mais, alors le rituel ? Père ! »

Illidan tourne une oreille vers eux, se redresse et se tourne de trois-quarts en leur direction, pour faire porter sa voix fatiguée.

« J'ai lié mon sang à celui de quelqu'un d'autre, m'ayant assisté dans la conception de Vanitas. »

Il garde la tête vaguement tournée dans la direction de Mimosa, pondérant ce qu'il peut, ou veut dire de plus.

« Qui aurait cru qu'un pauvre fou comme moi puisse encore créer un autre lien qu'un lien de sang dans l'état où je suis. »

Souriant faiblement, le rendant moins creepy que lorsqu'il grimace de tous ses crocs, il ajoute :

« Il serait difficile de créer maintenant un autre comme toi, Fils, mais l'on peut toujours amener quelque chose d'un peu moins sombre en ce plan de l'univers, » dit-il, amusé. « Il suffit d'un vaisseau dans lequel invoquer l'ombre. »

Une idée en l'air, presque un jeu de société en famille, finalement. Il sait qu'Emilitia aime bien l'observer faire joujou avec des éléments démoniaques.

Emilitia

« Hé bien, c'est amusant de constater à quel point les ombres attirent toujours autant la curiosité des loups. Ceci dit, est-ce étonnant ? Après tout, chacun à une petite part de lui même qui l'y relit et dont il suffit de titiller pour éveiller cet intérêt. »

Sa voix a un ton amusée et son visage garde son sourire. Elle se détourne un peu de l'invitée cependant pour venir prendre un nouveau sablé, s'occupant assez peu du goût qu'ils pouvaient avoir tandis qu'Illidan expliquait les principes de rituels qui avaient donné naissance à Vanitas. Elle se releva, avala le biscuit avant de venir poser sa truffe sur celle de Vanitas.

« Je vais devoir vous laisser à votre petit atelier invocation, je risque d'être attendue autre part. »

Elle se tourna vers Mimosa, pencha la tête dans une salutation respectueuse, toujours le sourire amusé sur les babines.

« Ce fut un plaisir de rencontrer cette drôle de connaissance si normale qui pourra tout de même se vanter d'avoir attirer l'attention de quelques démons. Prenez garde à ne pas laisser vos pattes traîner trop longtemps dans l'ombre si vous ne désirez pas y demeurer. »

Elle les prévenait toujours, ces petites âmes encore neutre pour si elles n'étaient pas suffisamment prêtes.
Et Emilitia s'en alla.

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
4 mois

Vanitas se laisse distraire par de la poussière au sol en attendant que les adultes arrêtent de blablater, mais il lève ses grands yeux dorés vers Emilitia lorsqu'elle se rapproche de lui. Sa longue queue reptilienne s'agite au contact de la truffe d'Emilitia, le museau éclairé d'un grand sourire, animé de la joie innocente de recevoir une forme de câlin, ces derniers provenant majoritairement d'elle plutôt que de son père.

Illidan est un peu déçu de son départ, il aime avoir un public mais il sait que la démone a ses propres occupations, alors il se contente de lui adresser un lent battement de queue en guise de salut. Reconcentrant son attention sur Mimosa, il sent qu'elle est toujours perplexe, et dans un élan sadique il se relève lentement pour s'approcher d'elle, murmurant doucereusement :

« L'ombre aime la vie autant que la mort...la donner, la reprendre ou la voler, tout y est propice tant que ce qui en résulte apporte le chaos. On peut transférer une vie autant que dénaturer la mort... » sussure-t-il.

Puis il redresse la tête, reprenant une allure plus normale, et lui sourit avec malice.

« Mais un simple objet sans âme peut aussi suffire. »

Vanitas regarde son père, la tête penchée sur le côté, pas certain de suivre ce qu'il se passait.

« Un objet ? Je vais avoir un ptit frère en forme de pot ?... »

Il observe les objets autour d'eux, pas très convaincu.

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
4 mois

Mieux qu'un pot ! Il veut définitivement un truc mieux qu'un pot. Une sculpture ! Il est naze à ça, il détruit mieux de ses pattes qu'il ne construit. Une sorte de créature ça lui parle, alors sa petite bouille s'éclaire à nouveau d'un sourire, et il sautille des fesses en réfléchissant.

« Jveux t'aider ! Je veux, hm, hmmm...un dragon ! »

Il n'en a encore jamais vu, mais Père lui a raconté qu'il était l'enfant maléfique d'un démon et d'un dragon. Des démons il a l'habitude maintenant, mais un dragon, ce serait le feu ! pense-t-il.

« Mais je sais pas sculpter, d'ailleurs on sculpte avec quoi ? »

Il n'a pas trop fait le lien avec la pierre sus-mentionnée, le louveteau ne voit pas le rapport. Illidan lui, répond seulement d'un vague geste de la patte :

« Oui, n'importe quoi, ce que vous voulez vraiment. »

Il captait bien que Mimosa ne serait pas le genre à vouloir inssufler une nature démoniaque dans un petit animal, alors qu'importe l'objet qu'ils choisiraient, cela resterait assez nul quoi qu'il en soit. Il ne savait même pas vraiment comment ça marcherait, ou ce que ça donnerait, mais après tout ils étaient en atelier démonologie, c'était le moment d'essayer des trucs.

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
4 mois

Il la regarde s’installer avec attention, se demandant sérieusement de quel chapeau elle allait sortir magiquement une sculpture, et plisse les yeux en la regardant planter sa griffe dans le caillou. Comme ça. Et laisser un trou.

« Wooh. WooooooooAAH mais t’as des griffes en super métal en fait ? Tu fais comment ?? Père elle fait c- de la MAGIE ! Tu fais de la MAGIE toi aussi ! »

Il est refait. L’inconnue vient de prendre subitement 10 points de charisme. Bon peut-être 9, parce qu’après tout sa magie c’est faire des trous avec ses griffes dans des cailloux, mais ça reste beaucoup plus cool que rien. Elle l’invite à se mettre à côté d’elle, et d’abord circonspect, il se jette à ses côtés, les oreilles tout droit pointées vers l’objet. Les trucs artistiques c’est pas vraiment sa came, il sait pas du tout quoi y faire. Les dessins ça l’amuse pas vraiment, construire non plus. Mais bon ça a l’air rigolo là avec elle, puis c’est inédit de sculpter un caillou, alors il pose ses pattes mal proportionnées de bébé loup sur les siennes, et tente des trucs hasardeux.

Artistiquement ça part super mal, mais il glousse en voyant la roche se déformer comme de la terre, alors en tout cas il s’amuse bien.

Illidan, dans le fond, aurait levé les yeux en l’air s’il le pouvait, mais s’il était parfaitement honnête, aurait souri aussi. Il n’y avait jamais eu une ambiance aussi légère dans cette caverne, pas avec lui-même présent à l’intérieur. Il part s’occuper en allant tracer le cercle rituel histoire de finir cet atelier avec au moins un petit quelque chose de démoniaque, sacrebleu.

▬ ILLIDAN
Âge indéfinissable

▬ VANITAS
4 mois

Des griffes qui sculptent la pierre, ça va dit comme ça c'était quand même plutôt cool. Pas très chaotique et destructeur, mais plutôt cool. Il comprend mieux pourquoi Père est ami avec elle !

« Une sorcière, » chuchote-t-il avec un souffle emprunt d'admiration.

On lui a un peu évoqué ce que sont les sorcières, avec toutes les autres monstruosités de son propre type. Cependant, plus sa sculpture avance, et moins il est convaincu de l'apparence draconique de la chose. Il lui a mis des dents et des yeux, des espèces de pattes qui dépassent, et a complètement raté les ailes dans le dos.

Pas mal ! En tout cas définitivement mieux qu'un pot . T'sais comment tu veux l'appeler ?

Vanitas fait un peu la gueule.

« Boh non. Il est trop moche, » boude-t-il.

Un nom pour lui ? Il sait pas trop quoi lui donner, comme nom, il a encore rien nommé de sa vie.

« Pourquoi je donnerais un nom à un caillou moche ? »

Au loin, Illidan réagit vaguement, le ton monotone.

« Peu importe son apparence, Fils, il hébergera une essence démoniaque dans tous les cas. »

Le regard du mioche se rééclaire de quelques étincelles, reprenant un peu intérêt dans son petit rocher malformé.