Agilité sous-marine [Makara]

MAKARA
ψ Chapardeur Raeder ; 3 ans ψ
F A E I

Edessa n'avait pas été tendre avec lui. Et en même temps, c'est exactement ce qu'il avait fallu pour que le noiraude s'améliore, repoussé ses limites et apprenne plus encore. Rien ne valait le challenge. Rien ne valait le défi. Alors, quand il s'agissait de venir fouiner les profondeurs de la mer à la truffe et à la barbe de ses habitants, rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Bon, il était moins chaud à l'idée de devoir systématiquement fuir et éviter le combat mais... Il savait l'exercice nécéssaire. Et puis, il n'esquiverait pas par lacheté, mais pour affûter ses reflexes. C'était donc tout à fait... Acceptable.
Il prit donc la suite de sa mentor pour cette dernière leçon, et nagea vers le fond. La pression augmenta contre son thorax jusqu'à ce que ses branchies prennent le relais de ses poumons. De même sa vision s'habitua et ses vibrisses s'adaptèrent aux sensations des courants marins. Aux aguets, le mâle nagea aux côté de la femelle frisée devenue à demie-poisson. Dire qu'elle avait réussis son épreuve avant lui, alors que lui était né ici. Qu'Edessa n'était qu'adoptée dans la tribu... Ça le vexait un peu. Il faudrait remédier à cela très vite. Rapidement il se glissa devant elle et mit la truffe entre quelques branches de corail. Il y trouva quelques abats abandonnés là... Comme une vésicule de poisson-vipère. Il en avait déjà vu dans les bocaux de sa mère. Il l'emporta donc, pour lui donner au retour.

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ψ Chapardeur Raeder ; 3 ans ψ
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Parfois, il se demandait si elle n'était pas un peu sorcière comme sa mère. Edessa avait la fâcheuse manie d'aborder des sujets sensibles où même pire, des sujets qui le tracassait à l'instant même. Lisait-elle dans son esprit ? Ou cherchait-elle systématiquement les piques qui le torturerait le plus ? Il soupira et relâcha donc les dernières bulles d'air coincée dans sa gorge. Le regard de la louve lui fit l'effet d'une allumette qui incendia dans sa tête une colère grandissante. Heureusement pour elle -et aussi grâce à elle un peu- il était devenu presque maître dans l'art de dissimuler ses émotions et se contenta de tourner vers elle un museau à peine froncé. Seul son regard doré brûlait, assassin.

< Quand la Maîtresse des Rituels m'aura juger prêt, j'imagine.

De toute façon, ce n'est pas comme s'il avait vraiment le choix, c'était à sa mère de présenter à Paquot ceux qu'elle estimait opportun de lui envoyé. Mais il était vrai qu'il se pensait apte et n'attendait plus que ça, pour prouver sa valeur également au regard de cette Entité si chère à leurs cœurs de pirates. Avec dédain, il poussa sur ses pattes et se servit de ses queues pour se propulser en avant, vers le fond, plus rapidement. Il croisa un champ de méduse, magnifique à observer, mais obstacle à franchir. Puisqu'il était là pour prouver -et apprendre encore un peu, enfin surtout s'entraîner- à être plus leste et efficace sous l'eau, il décida de le traverser en louvoyant entre les belles danseuses à l'étreinte retorse et douloureuse. Comme des amantes aux baisers mortelles. Il sourit à cette image. L'Océan était merveilleux.

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La voix d'Edessa semblait moqueuse, mais il se retint de jeter un oeil, concentré sur sa trajectoire qu'il ajusta avec un mouvement de queue. Il fût pourtant bien oublier de la regarder quand elle vint le narguer juste sous sa truffe. Il souffla des naseaux, propulsant une nuée de bulles qui dérangèrent une méduse au dessus de lui. La louve frisée s'échappa d'un coup vers le fond, et il battit des pattes pour la rejoindre rapidement. Là où ils allaient, la luminosité ambiante s'amenuisait et il fallait adapter ses rétines. Dans la pénombre, il fallait être dix fois plus vigilant, car des tréfonds sortaient les plus vicieuses des bestioles. Il eu bien le regard partout... Ou presque. Concentrée sur tout ce qui l'environnait, il en oublia de faire attention à ses pattes, et en nageant si prêt du fonds, voilà qu'une touffe de longues langues vertes s'enroulèrent autour de sa postérieure. Il gronda et de cette vibration naquirent quelques bulles qui s'échappèrent de sous ses babines. Il lui fallu une minute pour découper une à une les algues de ses dents effilées. C'était plus rapide et efficace qu'essayer de les dénouer là tout de suite, et récemment il avait eu une overdose de noeuds. Makara lança un coup d'oeil à sa mentor et la rejoignit rapidement.

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ψ Chapardeur Raeder ; 3 ans ψ
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Un dragon ? Etait-ce une grosse bestiole ? Makara haussa un sourcil, imaginant difficile à quoi pouvait ressembler l'animal mangeur de cheveux qui s'en était prit à Edessa. Un fin sourire lui étira les babines aux souvenirs de la tresse sectionnée et de l'égo bafouée de la femelle.

« Et il s'en est sorti ou tu l'as taillé en pièces pour te venger ? »

Une brassée de plus, et derrière un épais rocher, s'ouvrit sous ses prunelles dorées un champ colorés et chatoyants. Un beau récif de coraux multiples. D'une patte douce, il écartait tranquillement les branches fines et fragiles, farfouillant adroitement les petites cavités où aurait pu tomber des pierres précieuses, des diamants ou que savait-il donc encore. Aorès tout les plus gros trésors n'étaient pas forcément les plus imposants !

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Son sourire s'élargit, évidemment qu'elle n'allait de toute façon pas avouer s'être fait botter le derrière. Quelque chose pourtant la retint d'en dire davantage et cela le rendit plus curieux. S'était-elle a ce point fait rétamer ? Les écoutilles de Makara s'agitèrent tandis que ses vibrisses et long poil blanc captaient un mouvement inhabituel. Il se stoppa, écouta l'environnement, sonda de ses prunelles dorés les alentour mais ne vit rien de plus. Edessa trouva un bateau en bouteille. Sympa comme déco. Il se verrait bien en dégotter un pour mettre sur son étagère à étudier pour ses petits récits. Le noiraud secoua le museau pour ne plus penser à ça maintenant et se reconcentra sur ce que l'Océan avait à offrir à deux de ses âmes en fouilles presque-archéologiques. Ils avancèrent encore et passer le récif de corail, le sol tombait en à-pic profond. Dans la large crevasse, une carcasse de bateau. Makara adorait fouiner dans les épaves sous-marines ! Il sourit et se propulsa du bord du gouffre vers le fond pour gagner en vitesse et rejoindre plus vite le bateau éventré et coulé. Qui donc avait pu faire tant de dommages à la coque ? Un kraken ?

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ψ Chapardeur Raeder ; 3 ans ψ
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Croyait-elle lui faire peur ? Il ricana et attrapa délicatement l'épine tendue, pour l'empocher dans la petite besace ou dormait déjà celles découvertes lors du grand tremblement de terre qui avait fait sortir de l'eau la crête du Léviathan. Un poison quasi létal restait souvent dans ses piquants creux, très utile à qui savait les manier sans se piquer les coussinets ! Makara répondit tranquillement à la première reflexion de sa mentor du moment :

« Le ciel est trop calme, sans doute, et la visibilité de l'Océan trop grande. les prédateurs préfèrent l'ombre. »

Il en savait quelque chose, il préférait lui-même se dissimuler dans la pénombre, assassin qui n'avait de tueur que la formation théorique. Ann lui avait appris tout ce qu'il fallait sur les produits nocif, les venins et plantes toxiques notamment. Sur les points vitaux des organes d'un loup aussi. Elle avait fait de lui le loup froid et calculateur au cœur de marbre qu'il se targuait d'être. Sauf qu'il n'avait jamais eu l'occasion de mettre en pratique quoi que ce soit, et quelque part, c'était assez frustrant. Tout en étant un peu soulageant ? Tant qu'il n'avait pas à tuer pour de vrai, il pouvait bien narguer et faire comme s'il était le pire des meurtriers, rien n'était là pour prouver le contraire n'est-ce pas ? L'air de rien, Makara se faufila entre deux rochers et découvrit une petite colonies d'huitres. Il en ouvrit quelques unes d'une griffe experte, les goba et en proposa aussi à la rouquine. Dans l'une d'elle, il trouva une jolie perle qu'il garda pour son trésor personnel. Peut-être que les restes de fruits de mer attireraient quelques prédateurs à la truffe ? Le pirate continua sa nage, l'oeil d'or fixé dans les profondeurs mais l'esprit dérivant ailleurs, par ennui.

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