Utilisation du don Medium Privé Kerguelen/Yurai si elle le souhaite.

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Il s’était fait discret depuis bien longtemps, s’enfermant dans les livres et ses recherches alchimiques, refusant d’être dérangé quelque soit le prétexte. S’efforçant par sa volonté immuable de maintenir la connexion entre les différents dirigeants du clan afin que jamais personne ne se sente isolé, pour ne jamais manquer la moindre information. Il n’était être de terrain, lui, il avait toujours été que l’ombre de la couturière et avait du laisser les tâches les plus physiques à d’autres. S’il lui était possible d’accéder à certains secrets qu’il gardait comme une porte close, il s’était efforcé par la même occasion de cacher les secrets qui devaient rester enfouis, ses dons, ses recherches et même les conséquences de ses agissements. La détérioration de son état. À l’exception de quelqu’un, tous l’ignoraient. Vieillir prématurément en aurait inquiété certains, mais pas lui, plus maintenant. C’était désormais bien trop de temps qu’il lui restait, ainsi que trop de douleur. Trop pour l’ignorer, trop pour dormir, un cauchemar qui ne trouverai fin heureuse.

Les corneilles s’étaient tues lorsqu’il approcha de l’église, c’était assez inhabituel tant l’on s’habituait jamais à leur vocalise. Habituellement elles jacassaient à n’en plus savoir quoi penser, là toutes semblaient porter le deuil de leur dévouée disparue. On n’entendait pourtant le tintement des griffes sur le parvis qui venait rompre la pseudo quiétude. Une ombre se hissa péniblement sur les marches, son pelage était désormais parsemé de blanc comme les restes d’une averse de neige qui n’avait pourtant disparu avec la venue du printemps. Au vu de sa démarche mal assuré, l’on aurait pu douter qu’il parvienne au sommet. Il était seul, avait chassé ceux qui avaient tenté de l’arrêter dans sa procession, ceux qui avait voulu lui adressé quelques mots, tourné le dos à ses proches l’espace d’un instant. Car aujourd’hui plus que jamais, il voulait rester seul, car il était épuisé, plus aujourd’hui encore qu’hier, il ne pouvait faire semblant.

Lorsqu’il arriva au sommet, il n’était plus qu’à demi-éveillé, sonné par l’annonce qui lui avait été porté par le lien, lien qu’il s’était empressé de rompre pour établir une connexion plus privée. Du rouge et du noir. Un éclair. La détermination et le désespoir. Il comprit, il n’avait besoin de mot, des bribes de pensée suffirent. Il s’était alors trouvé figé, tétanisé. Des souvenirs passés s’insinuent en lui, lui dévore l’esprit, d’un rivage et d’un mentor disparu, Souvenir des créatures qui habitait l’antre terrible. Il n’avait jamais si bien compris l’horreur de cette vision, de son ancienne fascination qui demeurai et demeurerai inaccessible jusqu’à sa mort. Les mots de son mentor raisonnèrent en son cœur. Le lien n’est plus. Brisé par ce qu’il savait. Il arriverait trop tard, il arrivait toujours trop tard. Et jamais ne pourrai se joindre à elle. Jamais plus.

Par amour aurait-il pu céder pourtant, l’accompagner dans son tourment. Il n’avait besoin d’être là, avec elle, pour espérer la rejoindre. Mais il ne se serait jamais transmué en parjure. Il avait promis. Il veillerai sur ses enfants tant que ce temps lui sera permis, il ne pouvait partir tant qu’ils n’étaient en sécurité, tous… ces enfants.

Péniblement, il tâtonnait dans l’obscurité, jugeait de la hauteur de chacun des marches qu’il s’efforçait de gravir. Le cheminement jusqu’au temple lui était rendu difficile de par l’ancienne blessure qui lui lézardait la cuisse. L’une de ses pattes se contentant désormais d’effleurer la surface froide contre laquelle il luttait. Un instant de soulagement lorsqu’il parvint face à l’autel.

Il ne savait si cela lui serait accordé. Pour la première fois depuis longtemps, son cœur s’abreuvait du doute.
Plus qu’un hommage qu’il venait lui rendre, c’était une tentative désespérée, un jet de dé qu’il s’apprêtait à lancer, une ouverture spirituelle guidée par l’espoir et rien de plus. Un message, À celle qui de toute éternité, il avait aimé et aimerait encore, toujours. Celle à laquelle il avait du renoncer. Dont il avait du accepter la décision, plier sa volonté à la sienne. Cela semblait chose facile, Car le choix n’avait jamais été sien. Il ne s’agissait pas de lui, jamais, il n’y avait toujours eu qu’elle. Il l’aurait suivi au bout du monde si elle le lui avait demandé. La sagesse était sa vertu, de tout temps, elle l’avait préservé des maux, avait pris les devants à sa place, endossant presque les deux rôles. Il était resté ombre.

Il du se reposer un peu, s’allongeant sous le regarde de toutes ces statues penchées sur lui, elles le jugeaient sans doute. Le souffle court, il eut besoin d’un instant, de repos. c’était chose étrange pour lui de s’installer ainsi au centre du temple de la déesse de la sagesse, il n’avait l’habitude de venir seul ici, habituellement il accompagnait toujours sa moitié, un enfant ou un camarade. Il resta un moment, songeant à l’étrangeté que faisait naître cette scène surréaliste dans son esprit au combien rationnel. Sa colombe lui pardonnerai cette perte de temps. Il avait la certitude que jamais elle ne lui en tiendrait rigueur, sa belle et douce colombe.

à l’instar de leur engagement, à l’instar de son premier cadeau, il grava à la craie spirale et symbole, s’harmonisant dans un dessin que certains sots auraient qualifié de lugubres. Pour lui, il n’y avait rien de plus beau. Il avait perfectionné son tracé et même si ses recherches en alchimie n’avaient abouti à rien. Il plaçait ses espoirs, c’était un moyen supplémentaire de renforcer leur lien, d’établir une nouvelle connexion. Néanmoins, le doute demeurait, parviendrait-il une nouvelle fois, à faire traverser une âme, lui permettre de quitter sa prison, ses entraves spirituelles.

Elle ne pouvait savoir à quel point il avait froid depuis qu’elle l’avait quitté. À quel point tout lui semblait fade et sombre, à quel point il se sentait ronger de l’intérieur, comme atteint par une maladie incurable.

« Excuses-moi... Pour tout.» Il étouffa dans un sanglot, se noya sous l’émotion alors qu’une larme s’échoua sur le marbre. Habituellement pudique la carapace, les faux semblants se brisèrent.

Il marqua une pause. Immobile, avant d’ajouter « Pardonnes-moi, Ma colombe » La douleur lui était insupportable, lui brûlant la poitrine presque autant que lorsque de son don, il abusait pour le bien de son clan. « Je n’ai su te protéger de tout ceci. » Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il se devait de renoncer à quelqu’un. N’était-ce pas ça être né nécromant ? Accepter les changements, les saisons, les hivers, les printemps. Les départs, l’oubli. Laisser le temps s’écouler.

« J’aurai pu te sauver, tu sais.» - J’aurai du, pardon - il y avait cette voix qui tournait dans sa tête. J’aurai pu tous les sauver … ou pas. Nul poison n’aurait pu lui résister, il savait cautériser les plaies comme personne, connaissait des remèdes que personne n’avait étudié à par lui. Cette vision lui semblait moins douloureuse, rejeter la faute, plutôt que la porter. Il savait pourtant les blessures cachées, les failles qui n’avaient jamais pu se refermer, celles qu’il était parvenu à faire oublier sans jamais parvenir à les faire disparaître dans son cœur. C’était douloureux. tenter de se convaincre du contraire, rejeter l’échec qui pèse sur sa personne.

« Pourquoi m’as tu abandonné? »Il n’était pas suffisamment bien pour elle, ils n’étaient pas voués à se rencontrer. Pour protéger les autres, peut-être auraient ils pu faire d’autres choix, s’enfuir tous les deux. Mais désormais c’était trop tard.

Allait-il devenir fou porté par son seul chagrin ? Non. Il ne pouvait se le permettre. Mido ne les pardonnerai pas, ces faiblesses mortelles et pourtant son esprit semblaient actuellement envahi par ses sentiments, comme ponctué par des émotions. Jamais il n’y en avait eu autant, jamais cela ne lui avait semblé si confus.

Un ensemble de question qui ne cessait de le torturer.
Pourquoi Yurai ne l’a pas empêchée de le laisser … pourquoi n’avait-il était là pour la rassurer, pour la convaincre de rester… égoïste. Était-ce trop demander de vouloir vieillir ensemble, encore un instant, une seconde de plus ? Ne serait-ce qu’un instant ? Jamais il n’en aurait eu assez. Ni temps, ni mot. Avait-elle manqué de preuves ? Il ne voulait comprendre, ne voulait l’accepter. Bien sûr qu’il pouvait faire faire semblant. Bien sûr qu’il pouvait faire croire ce qu’il voulait à ceux qu’il croiserait mais au fond, la vérité serait-elle toujours aussi lourde à porter.

Devait-il espérer une fin rapide pour enfin être libéré et qu’elle lui permettre de la rejoindre, enfin. Lourd était le tribu qu’elle lui avait laissé avant de partir. Le poids de la culpabilité, la responsabilité envers leur peuple et leur enfant, et toujours l’absence de successeur.

« Dis-moi, tu m’attendras n’est-ce pas ? » Bientôt. Pas aujourd’hui ni demain, mais bientôt, une autre promesse à ajouter à son tourment.

Une promesse. Une simple promesse entre deux êtres. Quelle était la valeur d’une promesse ? Pour lui, qui n’a jamais pensé qu’à sauvegarder son intérêt, pour elle, qui avait perdu espoir. et maintenant, maintenant qu’ils étaient séparés par l’entre-deux. Le doute lui était permis, n’est-ce pas ? Lui qui n’avait jamais pu atteindre le monde rouge, lui qui avait du y renoncer par amour pour ses proches, par respect pour son professeur. Il se surpris lui-même à douter, s’inspira le dégoût, hanté par le chagrin. Pourtant, ce n’était pas la première fois qu’il s’exerçait à de tels rituels et jamais il n’avait douté de ses capacités. Fierté et égoïsme, faisait de lui l’être qu’il était encore hier, un égo brisé.

"Mon Lestat."

Il resta figé un instant,Glacé jusqu’au entaille entretenant cette distance et cette sensation déplaisante. Pourtant n’était ce pas ce qu’il avait voulu, se retrouver de nouveau face à elle, ce qu’il souhait du plus profond de son cœur. Mais loin d’un nouveau commencement, c’était l’annonce d’une conclusion, un épilogue. Il en avait conscience, celle qu’il avait face à lui n’était plus tout à fait celle qu’il aimait. Des détails sans doute, pourtant c’était autant d’épines qui lui transperçait la poitrine.

Il ne peut nier l’avoir reconnue, il ne saurait être trompé par quiconque car de tous toujours, il la reconnaîtrait, l’unique, la seule qui comptait vraiment.
Où sont passé tes belles couleurs ?
Pouvait-il de nouveau la dévisager, en avait-il le droit ? Il doute, son corps se rassemble, se soulève, rampe presque jusqu’à elle, tête basse. Jusqu’au contact où il s’effondre. Un contact sans chaleur et pourtant si désiré. Il avait espéré, que tout ceci n’aurait été qu’un cauchemar, qu’il existe des solutions pour remonter le cours du temps, ou même la rejoindre où qu’elle soit.

Et maintenant ? Il ne pouvait lui avouer sa déception, celle d’être séparé par plus qu’un simple cercle. Ni même lui parler de cette distance qui une fois encore les plaçaient l’un et l’autre aux antipodes. Inaccessible, inatteignable. Tout ce qui était encore à sa portée, était de simples excuses.

« Je suis désolé. Cela n’aurait jamais du se terminer ainsi. J’ai échoué. » Simple constat formulé sur les débris de sa vie. Il avait tant de reproche à s’adresser à lui-même. Il n’avait su la protéger, il n’avait su rendre ce monde plus doux pour elle, ni même conduire les Nakhus vers un endroit plus sûrs. Ne les avaient-ils pas tous conduit plutôt à leur fin ? Leur destruction ? Ou n’était-ce sa destinée ?

Tout détruire de ses propres mains, pourrait-il y trouver un quelconque plaisir, à tenter l’impossible. Que lui restait-il a perdre après tout, lui qui avait tout donné. Le dragon n’allait-il pas prendre ses enfants aussi ? Maintenant qu’il les avaient rendu orphelin.Il avait l’impression de l’être à nouveau, l’orphelin qui avait été trouvé au-delà des monts célestes.

Que faire ? Profiter de l’instant ou bien demander conseil lorsqu’on se trouve ainsi perdu ? Il secoue la tête, se recule d’un pas, avant de prendre la parole haut et fort.

« Tu n’aurais pas du partir, qu’est-ce qui t’as pris de prendre cette décision seule ? Nous avions encore besoin de toi… Je ...» Il s’étouffe. Pouvait-il encore parler de lui-même, ne devait-il pas se taire un peu et l’écouter. Lui était-il encore permis de se faire entendre, même si cela n’avait plus d’importance.

J’aurai du être à ta place, j’aurai du intervenir, j’aurai du la sauver, celle pour qui tu t’es ôté la vie. Ils n’ont pas tant d’importance, tu sais. N’était-ce plus important, toi, moi, … J’aurai du partir en premier… ou bien nous aurions du partir ensemble … mais pas ainsi… n’y à t-il un moyen de t’emmener avec moi…

Est-ce des larmes qui roulent sur ses joues ? Elle ne l’avait certainement jamais vu ainsi, si triste et si colérique. Mais à qui s’en prendre lorsqu’on est seul ou presque.

Les caresses contre sa joue qu’il accepta sans osciller, avaient un goût amer, toute forme de chaleur leur ayant été ôté, impossible alors d’omettre la frontière qui s’était formé entre eux. Il étouffe ses sanglots, il se devait de reprendre le contrôle, ces larmes se devaient d’être les dernières, les dernières qu’il s’accorderait, il n’était question de montrer d’avantage de ses faiblesses alors que l’une de ses plus grandes failles lui laissait un si grand vide.

La douleur parle au travers de ses mots si durs soient-ils ? Si cruels puissent-ils paraître, tout un tas de mensonges auxquels se mêlaient ses inquiétudes et ses peurs ? Et plus encore le regret, celui de n’avoir pu la sauver, n’avoir pu toutes les sauver. Celui de posséder le pouvoir de n’en épargner qu’une seule, tout en sachant qu’aucune n’aurait accepté de vivre avec le poids d’être cause du départ de l’autre.

N’avions nous pas promis ? De vieillir ensemble ?

Et me voici seul, face à tant d’attentes.
Un comble pour le nécromancien qui n’avait jamais pu réellement s'imaginer être seul.

Il y eu une pensée pour la meute, pour leur nouveau foyer qui n’étaient si doux que le précédent et qui demanderait encore tant d’effort pour devenir lieu habitable. Pour les promesses qu’ils avaient fait à leur dieu que de trouver et former des successeurs. Leur hiérarchie ainsi fragilisée par un départ si soudain.

Il aurait préféré l’accompagner , ainsi aurait évité bien des explications à donner.

Toute perte est toujours un tel gâchis,...
Plus pour confirmer ses pensées que pour les partager. Son point de vue est si différent.

Et si elle ne devrait réellement exister pour un nécromancien alors pourquoi tant de regret. Il trouvera le temps si long, celui de l’attente. Devait-il renoncer ? À l’invoquer, à la tourmenter par ses inquiétudes et ses questions ? Ne devait-il pas lui accorder ce repos bien mérité, la laisser rejoindre mère et père si tel est son souhait. Où bien l’emprisonner pour la garder toujours au près de lui, jusqu’au jour ou il espérait partir ensemble.

Nos valses au clair de lune vont me manquer.
Comme nos visites à ta mère.
Je ne saurais affronter d’avantage tout ces regards.

Les oreilles se couchent, honteux. Il ne saurait briller à ta place. Mais était-ce vraiment ce qu’on lui demanderait ? Est-ce que les autres respecteraient son état de deuil ? Pourtant, il y songe. Il y avait plus import que lui, se devait d’oublier ses sentiments un instant, ravalant ses sentiments. Se redresse et observe de ses yeux glacés, il ne pouvait perdre les fragments de ce qui importait vraiment.

Y-a-il un message que tu veux transmettre aux enfants ? Sont-ils assez grand pour se débrouiller sans toi ? Sans guide ? Et les autres ? Nous n’avons su trouver de successeurs ?

Était-ce encore de leur responsabilité ? Maintenant qu’ils étaient tout deux brisés. Ils seront tous dévastés d’avantages.

Est-on seulement un jour assez grand pour vivre sans père et mère ?
Serait-il assez fort pour les guider tous à son tour alors même que son étoile ne brillait plus ?

Tant de promesse que nous n’avons pu assouvir. Nous nous étions promis de visiter le monde caché de nouveau. Empêché par nos responsabilité envers les nôtres, il est maintenant trop tard, pour s’y rendre ensemble, nous n’en aurions plus l’occasion.

Mais il irait seul, car il avait promis, il irait porté le message de ton départ., jusqu’au delà des mers s’il le fallait. Que tous sachent rendre hommage à ta bienveillance. Un sourire apparaît fugace, certitude que c’était ce qu’il lui restait à faire, transmettre ses paroles et sa volontés. Se consoler dans le devoir et dans les taches, n’était-ce une solution servie sur un plateau.

Il avait un livre à terminer avant la fin. Un livre à transmettre à ses garçons. Peut-être pouvait-il demander ?

Que dois-je faire ? Quel héritage doit-on laisser aux garçons ?

Le regard s’assombrit à nouveau. Car il conservait un secret qu’il se devait de révéler, même s’il causerai peut-être plus de tourment s et de questions encore.


Tu dois savoir que mon temps m’est compté aussi sur cette terre. Je me sens si fatigué. Me permettrais-tu de dormir à tes côtés une dernière fois ?

Peut-être ne comprendrait-elle pas les sens cachés derrière les paraphes ? Que plus que de fatigue, c’était de vieillesse qu’il s’agissait. Mis à mal par l’usage excessif et nécessaire des dons offert par Mido, l’esprit n’était plus si vif. Le corps fragilisé par son escale au manoir parmi les veuves. N’en restait bientôt plus qu’une dysharmonie mouvante.

Peut-être ne l’avait-elle pas remarqué, les tremblements qui étaient les siens, ceux qui l’avaient fait perdre en minutie et en agilité lorsque de précaution, il se devait faire preuve. Condamné à la déchéance, n’avait su trouvé le secret de l’immortalité, ne désirait plus ce secret à présent.

Laisserait le temps découler jusqu’au seuil. Là est son devoir. Pour leur prendre du repos au temple de Yurai.

Ce renoncement, il se devait de l’accepter. C’était son choix, après tout n’avait-elle toujours pris ses propres décisions, suivit ses propres directions au détriment de ce que les autres pouvaient en penser.

Ils savent, comment pourraient-ils l’ignorer ?
Comment pourrait-ils oublier le tendre regard d’une mère ?
Le fait qu’elle eut toujours soucis de tout sacrifier pour eux.
Jusqu’à sa propre vie.

Pour tout, pour le monde rouge,
Pour les aurores,
Ils grandiront sans souffrir de la différence.
C’était quelques choses qu’il pouvait lui garantir.
Messager, simple porteur de paroles.
lui convenait.

Le vieux nécromant pencha la tête, la fit basculer vers l’avant, le museau orienté vers le sol,acquiesce à la moindre des propositions. Le regard sévère comme à son habitude, bien trop sombre pour être le réflexe de quelques émotions, simplement en cours de réflexion. À l’écoute, absorbant chaque paroles.

Lorsqu’une demande est formulé, il relève soudainement la tête, interloqué.

Les oreilles se couchent à nouveau, le regard se fait plus fuyant, il ne savait s’il pouvait formuler telle promesse. Lui offrir la garantie de veiller sur ses propres enfants, comme elle l’aurait fait, de les aimer, de les protéger. Il n’était pas elle. Il releva le museau.

« Je te le promet »

Il pose à nouveau son front contre le sien. Une dernière étreinte imaginée, la dernière avant ce qui lui semblera une éternité. Un au revoir. Un pardon. Il l’attendrait, un vie durant et même au travers de la non-vie s’il le fallait. À jamais, jusqu’à ce qu’il n’existe plus rien sur cette terre, car il savait qu’elle trouverai un moyen. Qu’elle trouverai toujours son chemin par le lien qui les unis.

Le rituel faiblit, il savait le temps compté. Ne lui laissant que pour de temps pour peu de paroles. Simplement avant qu’elle disparaisse, avant qu’il ne se retrouve à nouveau seul avec la présence de la déesse à ses côtés, quelques morts à clamer haut et fort.

« Je t’aime. »