Inner demons - Emilita

Emilitia

Elle était l'ombre tapis dans la brume, le démon dans la pénombre. Elle était celle qui rodait, celle qui guettait, celle qui mordrait. Ses petites ombres devenues grandes restaient bien moins au sein de la forêt brûlée, même au sein de celle encore vivante, disparaissant vers des territoires plus lointains. Il y avait moins besoin de les protéger, eux, ce territoire occupé également mais le démone gardait cette habitude pour le moment. Elle veillait sur ses runes comme si quelqu'un aurait pu les effacer, tout avait un peu commencé quand on avait effacé celle de sa tanière des montagnes.
Bête noire dans la végétation nécrosant à son contact, essence du malin sur cette ligne appartenant pourtant aux fées. Elle s'en nourrissait comme une vengeance sur ce qu'elle ne pouvait atteindre. Lui vint alors à la truffe une odeur Nakhu parmi celle de la mousse et des champignons de la forêt. Contre eux, elle n'avait jamais rien, mais lui, il était trop près. Trop prêt de pas grand chose, ses ombres n'étaient pas là, il y avait bien le réceptacle rapporté par Vanitas et Garbann cependant, Emilitia s'en occupait peu ceci dit, un peu comme tout le monde. Il est trop prêt des runes cependant ce Nakhus et c'est les ailes déployées, l'encolure gonflée et les yeux du masque sur son visage rivés sur l'inconnu sombre également que la démone apparaît devant le loup.

« N'avance pas plus, tu es déjà trop proche »

Emilitia

Il y avait dans l'attitude de l'inconnu sombre comme un petit quelque chose qui reflétait presque en miroir la malice qu'elle même avait pu avoir à une époque face à un certain porteur de lumière lorsqu'il acceptait encore volontiers de danser parmi les ombres. Ne crois pas qu'elles ne te poursuivront pas, ta lumière ne te préserveras pas.
Emilitia ne se fait cependant, pas réceptive pour le moment, campant sur sa position, l'expression continuant à ne se transmettre que par ce pelage hérissé et ces ailes larges dans le dos comme une menace tandis que les fentes sombres des yeux du masque auraient, toujours fixées sur le visage de l'autre, auraient pu dévorer son âme.

« Des ombres. »

De ses ombres, des runes qu'elle avait tracé, de cette frontière à quelques pas où les arbres mourraient, où la cendre régnait et où elle dévorait quelconque âme qui viendrait s'y perdre.

Emilitia

Un autre passage...

« Sans possibilité de voler, il n'y en a pas. Cette forêt est un piège dont les falaises trop hautes qui la bordent ne permettent que de repartir par le même chemin d'où on arrive. »

Et c'est grâce à ce fait qu'une espèce avait été condamnée dans son entièreté à disparaître dans les flammes. Et c'était dans l'héritage de ce massacre par une forêt brûlée que s'était installés les démons, là où avait commencé une histoire, celle de la corruption d'une âme qui se croyait sauvée par sa lueur portée à l'épaule.

Emilitia s'avança de quelques pas non sans perdre de son attitude menaçante, les ailes toujours largement déployées dans son dos et les yeux du masque ne quittant pas l'inconnu, même lorsque la louve sombre se déplaçait. L'autre quand à lui gardait ses petits airs enjôleurs derrière ses sourires trop nombreux, ça intrigue la démone quand à ses intentions et sa présence en ces lieux.

« Elles sont l'essence qui s'opposent à celle que tu portes autour du cou.
Et si tu continue d'avancer, si tu demeure en ces lieux, ces ombres te dévoreront Porteur de Lumière. »

Toi qui t'es aventuré si proche de la forêt brûlée. Cette idée ne lui déplaisait pas tellement, elle était comme un avant goût à l'âme qu'elle devait retrouver et réclamer

Emilitia

« Tu poses trop de questions Porteur de Lumière. Tu n'es pas non plus le premier à les poser. »

Toujours ces mêmes questions si agaçantes. Pourquoi sont-ils là alors que la Lumière règne ? Ils sont la corruption qui grandit, sont son ombre qui la dévore petit à petit. Les Raeders ne sont plus depuis longtemps de ces mêmes ombres, rituels renégats effectués cachés de leurs propres yeux.
Quand à leur puissance pour rivaliser, celle à offrir... Iris aussi, n'avait que ces mots là en gueule. Tu Lui ressemble Porteur de Lumière, avec tes questions, avec ton petit sourire supérieur, avec cette fausse sympathie passive agressive. Tu lui ressemble à te coller si proche mais là s'arrête la ressemblance. Toi qui ressemble à une petite fleur délicate avec ton poil bien peignée, tes bijoux dorés et ton odeur parfumée. Tu flétriras comme la végétation sous l'effet de la nécrose.

« Et j'en ai déjà répondu à beaucoup. »

Il la domine de sa hauteur, si proche d'elle puisqu'elle n'est pas partie lorsqu'il a approché. Elle relève le museau et la pointe de son masque vers l’intrus, peut observer les os fins de sa mâchoire. Tout est délicat chez toi, ta silhouette, ton pelage, quand ça ne l'était pas chez lui.

« A celui qui a été le premier aussi, j'en ai répondu à beaucoup. »

Puisqu'il voulait s'approcher des ombres comme Iris,
Elle le dévorerait comme elle comptait le dévorer Lui.

Emilitia

Il n'échappe pas à ses griffes et c'est une taillade aux bords légèrement noircis d'une nécrose érafler qui barre son si bien peigné pelage. Il sourit également, conserve cet air arrogant qu'il utilise pour se défendre mais Emilitia n'a pas tant de temps à lui accorder. Dans son dos se déploie les ailes larges, ombres menaçantes qui s'ouvrent en avertissement.

« Non »

C'est d'un ton froid qu'elle répond. Il n'en avait pas besoin de son nom et suffisamment de loups en ce monde le connaissait. Emilitia pouvait craindre la description, un indice trop grand quand au fait qu'elle se trouvait là, au cœur de cette forêt mais ses petites ombres avaient déjà bien grandi. La démone n'offrira cependant pas plus de patience à cet individu et à nouveau, elle donne réponse agressive.
Si elle finissait par le tuer, elle n'aurait plus de questions à se poser, lui non plus.

Emilitia

L'expression se mue, le sourire se brise et elle, elle pourrait presque se délecter d'une forme de peur si c'était une chose qu'elle recherchait.

« Tu t'es trop approché de là où tu n'aurais pas du, tu en as été prévenu. »

Mais l'individu n'avait rien voulu écouter. Il avait voulu jouer, il s'était voulu arrogant et les ombres à présent venaient lécher jusqu'à ses pattes.
Les ailes noires s'étendent, les particules de nécrosent voltent aux alentours, pourrissant la végétations où elle se posèrent. Les arbres, la brume de la Sylve, l'ombre permanente de la montagne absorbent la lumière solaire et dans la noirceur, au travers des yeux du masques, brillent les yeux bleus du démon.
Au croisement des chemins se cache le malin.

« Nous ne sommes pas des dragons. »

Alors les ombres les dévorerons eux aussi.
Et lui s'il ne fuyait pas, il serait emporté.
L'avertissement avait déjà été donné.