Rédemption [Aiiro]

https://www.youtube.com/watch?v=K37XS0MfV1Q

Ombre parmi les ombres, errant parmi les vivants sans même les voir. Il avait vécu expérience singulière ces derniers temps, il avait subi quelques changements s'insinuant vicieusement au sein de son esprit tortueux.


Il s'ennuie parfois. Alors décide de s'adonner à d'autres expériences. Il passe sa patte sur le bois d'une porte, frappe contre la lasure, trois coups pas un de plus pas un de moins. Toc, toc,toc. Un son dont il ne saisit que la vibration. Une interrogation, une question. Un sourire s'affiche sur ses babines, s'étend d'un côté à l'autre démontrant les crocs blancs et la langue cyan qu'il passe sur ses carnassières.


Car c'est ce que font les corbeaux et les corneilles. C'est ce que lui aurait fait perché sur une branche à attendre nouveau sujet d'attention. à attendre d'être capturé à son tour, attrapé de par les pensées.


La neige tombe doucement.


Une fantaisie, un pari et peut-être une faveur pour le vainqueur.

Les yeux se fixent, épie tout autant. Il demeurait sourd, devait donc se concentrer pour lire sur les lèvres de ce qui lui apparaissait parfois bien trop mortel. Tout fois, surpris qu’elle daigne lui répondre, il ne put cacher son intérêt et son amusement. Un large sourire vint déformer son visage, le fendre jusqu’aux oreilles. La mâchoire claque dans une voix cacophonique.

Ni à iel, ni aux autres, il n’en avait douté un instant, avait seulement voulu vérifier pour obtenir certitude sachant toute fois qu’il restait facile de lire les messages dissimulés derrière les paroles.

« Nous sommes parfois un peu effervescent, je le crains. Quelque peu corrosif même »

Pour ne pas dire bouillonnant, préférant claquer des dents dans le vide, plutôt qu’échanger quelques coups de crocs envers ses interlocuteurs, toujours exerçant ce contrôle sur sa propre vie, ses propres pensées. Avant le père veillait à l’apparence du fils, aujourd’hui, c’était plus compliqué.


Bien qu’il ne lui ait accordé plus qu’un regard. Père avait gaspillé tant d’énergie à former son fils afin qu’il puisse à son tour prétendre à porter le vert, qu’il n’existait autre option dans son esprit. Il était fanatique plus que disciple et ce malgré la déception qu’avait engendré le père.

« Nous avons donc réussi »

Ses yeux s’illumine d’un lueur morbide.
à trouver la cohésion, lorsqu’on est qu’amalgame de logique pure. Il ne savait toujours pas de quoi il s’agissait, n’agissant que par essai et erreur, ayant suivit les conseils de l’adelphe. Tout ce qu’il avait tenté, tout ce qu’il avait imaginé au nom de Mido. Il ne saurait faire preuve de cohésion autrement que par essai et erreur, mais avait user de beaucoup d’effort pour y parvenir.


Il penche la tête sur le côté, les aigrettes vers l’avant, comme l’aurait fait un oiseau.

« Nous eurent ressenti un changement suite à un rêve, en serais-tu l’épicentre ? »

Il ne savait de quoi il s’agissait exactement, si ce n’est plus qu’un ressentiment.
Puis lorsque le couperet tombe, lorsque la question est clairement énoncée.
La mine se fait plus sérieux, ternie, parasitée d’émotions négatives, non à l’égare de l’entité présente mais envers celle qui avait disparu, celle à qui bien des loups avaient accordé leur confiance, celle qui n’avait su sauver, mère. Tandis que l’autre chaotique ne lui avait causé du tort au moins. Il est rancunier et pourtant avait choisi de faire monde honorable.

« Faire la paix. »

Avec nous-même,
Nous ne sommes pas si différent après tout,
Discordant, tumultueux.

Il fait rouler ses épaules sous la fourrure et les plumes.

« Et tuer le temps par la même occasion. »

Car il fallait bien l’avouer, il s’ennuyait de toujours surveiller sa propre conduite.

Il penche la tête, interloqué. Iel non plus ne semble parvenir à le comprendre. Là où il ne s’agit nul de désirs, mais plutôt d’émotions qui ne seraient trouver quelques résolutions.

« Elle n’a plus d’importance. Puisqu’elle n’est plus vraiment, il y a que dans cette condition que je peux être en paix.»

Toujours cette même question. Iel insiste, essaie de comprendre, mais désire obtenir des réponses de sa bouche des réponses qu'il ne saurait formuler autrement. Avait-iel besoin que ce soit toujours formulé clairement ? Un tel besoin de clarté pour une entité née à demi du chaos.

Il s’étire, se couche non loin, face à l’entité.

« J’aimerai simplement jouer à un jeu avec vous. Rien de plus rien de moins. Pourtant vous semblez avoir éludée ma question. Pourquoi ? Craignez-vous le chaos ?»

Son sourire qui l’avait quitté revient à ses babines. Ce serait comble alors, lui-aussi désirait comprendre, comprendre ce qu’il ne comprenait pas réellement. Les dieux lui semblèrent tous un peu plus mystérieux, un peu plus inaccessible alors.

Dialogue de sourd qui lui était de plus en plus difficile à suivre, c’était bien la première fois qu’il sentait autant le poids de son handicape.

Nous devrions dont nous contenter de cet échange.

Le refus était chose acceptable, Puisqu’il avait laissé opportunité, il saurait s’en contenter. Le corbeau se releva, s’étirant mollement comme endolori par le froid.

« Désolé de vous avoir ainsi dérangé.e, puissiez vous trouver le sommeil.»

N’était-ce dans l’altérité que l’on apprenait le plus sur soi.

« si d’aventure, vous avez besoin de moi, vous saurez où me trouver »

Même s’il doute fort qu’iel en éprouve le besoin. Ça, il parvenait parfaitement à l’entendre.

https://www.youtube.com/watch?v=NJ7mRPjQSJI&list=PLp88txu5D-e8_M7K97MujTXP9fg66_GCf&index=6

L’échange était clos, du moins, c’est ce qu’il cru, avant d’être interrompu par lea divinité. L’avait-il mis.e en colère, il n’aurait su le dire alors qu’un souffle lui qu’iel brisa la distance qui les séparaient tout deux. Le corbeau eut un mouvement de recule, rentrant sa tête dans ses épaules, tandis que ses sourcils se froncèrent près à parer à toute éventualité fusse-t-elle inévitable. Il fut traversé d’un frisson lorsque la lumière prismatique vint à l’aveugler, le privant d’un de sens l’espace d’un instant.

Lorsque la lumière s’atténua, il dû battre des paupières pour retrouver ses esprits et ne plus sembler hébété. Brièvement, il se frotta les yeux à l’aide d’une de ses pattes, afin d’en chasser les reliquats de lumière. Une question alors lui brûla les lèvres. Tandis qu’iel jubilait, était-ce pour plus de moquerie à son égard.


C’était relativement étrange et inquiétant comme façon de procéder.

C’est les oreilles en arrière et le museau pincé qu’il l’observa avec méfiance, attendant que le couperet tombe. Et il tomba non sans quelques fracas et quelques éclats. Il fut comme fauché, lea détaillant, jugeant presque sa façon de procéder. Iel n’avait demandé permission, pourtant iel en avait le droit, que pouvait objecter un simple mortel.


Il garda le silence encore un temps, se contentant de son propre souffle comme seul marqueur, ses aigrettes se tendirent vers l’avant, lorsqu’iel ouvrit la bouche, lorsqu’iel déversa ses conclusions, iel gagna tout son intérêt.
N’avait-il fait suffisamment d’effort pour parvenir à maintenir une certaine unité. Et s’ils ne voulaient pas de lui, était-il en droit de l’exiger ? De s’imposer ? N’avait-il pas besoin de cette reconnaissance pour exister au sein de la meute, aux yeux de Mido lui-même ? Ses yeux brillèrent un peu dans la lueur chancelante, son visage fut barré par une moue.

Le fameux bourgeon d’or

à son évocation, il ouvrit des yeux ronds et laissa entrouvrir sa gueule, laissant s’échapper une volute de fumée blanchâtre qui disparu tel un fantôme. Blizzard ne lui avait pas encore donné son autorisation pour lui en parler, alors le doute l’assaillit, jusqu’à le submerger. Venait-il de faire une bavure ? Iel savait maintenant plus qu’il n’était en mesure de connaître. Pourtant il nourrissait toujours cette faim insatiable, cette impatience, il voulait savoir, pourtant… il apparut bien morne, conscient de n’être pour elle, pas plus qu’un inconnu, de ne point être son favori.

Il ne s’agissait que d’un contrat dont les closes ne lui apportaient aucune garanti, ainsi s’était-il mis à craindre qu’il repartirait grand perdant de toute cette histoire. Ne pouvait-il alors faire autre chose que s’accrocher à ce contrat ? Rare lien qui lui semblait légitime, autrement que son lien de sang, c’est vers sa propre foi qu’il présentait son besoin.

Les aigrettes tombantes, il se mordit les babines, s'empêchant de parler plus que de raisons.

« Le bourgeon, vous le voulez tel que la nature l'a créer ? Exempt de toute transformation ? C'est tout ce que je me dois de vous apporter ? »

Etait-ce tout ce qu'iel désirait de lui. Etait-iel sûre ?

Il ne faut plus...

Il est méfiance à son égard, garda les crocs serrés et les babines fermées, pourtant, il lui était difficile d’éviter son regard s’il désirait continuer à lire sur les lèvres de la divinité. Ses plumes prirent en volume, trahissant à l’inverse de la joie et de la curiosité de l’entité, une certaine irritabilité. Le corbeau examine cependant les éléments à sa portée, les réactions, se relate les évènements plusieurs fois. Tire quelques hypothèses ou bien quelques conclusions tout en l’observant.


Le chaos. Comme un éclat.

Il le vit, et en grava ses esquisses subtiles dans son esprit en un souvenir, une image mentale. Lea laissant lui échapper pour filer jusqu’à d’autres lieux au loin, par delà la lune.

FIN