La chaleur d'une famille [Libre proches de Violette]

-Violette-

Le regard un peu vitreux est plongé dans son ombre. Sur les babines plisse un sourire un peu ironiqe. Il était resté tout ce temps, Percy. Sa stupide ombre, qu’il avait trouvé dans un bouquin sans savoir lire. Un peu un de ses plus vieux potes, finalement. Ce matin, Vio avait été incapable de s’lever pour aller pisser. On atteignait un niveau sacrément haut dans l’échelle de ce qu’il aurait voulu éviter plus jeune, pourtant, ça l’impactait pas tant que ça.
C’était un peu bizarre de se voir mourir.

Il lève la truffe vers le ciel, qu’était toujours le même. Même pas un petit nuage pour faire gnre qu’il était triste de voir partir le vieux rocher accroché depuis des années en dessous de lui. Violette soupire, sans arriver à arrêter de sourire. Ca faisait des mois qu’il s’y était préparé, à ce matin là. Celui où il pourrait plus se lever, celui ou la glace aurait gagné sur ses articulations, celui ou enfin il se ferait rattrapé par une vie qu’il avait passée à flirter avec le danger. Et par Ao, il l’avait bien menée cette danse !

Son museau expire un rire qui secoue son corps douloureux, avant qu’il ne re-rentre finalement dans la tente, trainant ses postérieurs avachis. Bye bye le soleil, la glace, tout le bazar qu’il avait vu cent fois et qui faisait plus que lui faire mal aux pattes. Il retourne se foutre sur son lit, se blottir dans ses couvertures même s’il avait pas trop froid. Il le savait, qu’il resterait un dernier combat : partir avec un peu d’honneur, et si possible, en disant au revoir.

Il aurait pu rester encore un peu. Encore un peu ! C’était ce qu’il se disait depuis des semaines. Juste encore une journée au jardin, à écouter le rire de ses fils. Encore une dernière leçon pour Dusk, qu’il faisait que commenter sans y prendre part depuis des mois. Encore un dernier gateau à gouter, un dernier dessin à complimenter, un dernier moment à partager. Il aurait aimé vivre pour toujours, avec eux. Mais bon. Il avait pas trop l’choix, alors il ferait comme il pourrait. Il savait qu’un jour, ses stupides pattes lacheraient pour de bon. Et ce jour là, il se l’était promis, ça s’rait le jour où il partirait. Se faire nettoyer et nourrir par ses enfants, très peu pour lui, ha ! Sa décision était prise.

Les heures s’font longues, mais jamais vraiment quand on était nakhus. Assez vite, c’est sa fille qu’est v’nue lui rendre visite. Il essaye de pas l’inquiéter, mais elle voit bien au’ya un truc qui va pas. De toute façon, même Liza avait l’droit de savoir.


Elle ouvre grand ses yeux, et lui sent sont coeur se serrer. Il lui fait un sourire faussement bravache, se hisse vers elle pour lui toucher l’épaule, bourru.


Déjà épuisé, il le cache jusqu’à ce que Liza ne fasse demi-tour. Là, il s’écroule sur sa couche et expire. S’il avait pu ... Non. Il sourit.Il avait fait tout c’qu’il avait pu, ouais. Il s’était battu, et choisissait comment il voulait claquer, comme lui avait dit la dragonne. Il eut une dernière pensée pour elle, de pas pouvoir lui dire au revoir, mais pour être honnête, il savait pas si elle en avait quelque chose à foutre. Bah !

Il serait entouré de ceux qu’il aime, et pourrait leur dire au revoir. Juste ça, c’était une chance, ouais. Alors, il ferme les yeux, et formule ue sorte de prière au monde.
Un dernier merci.

-Violette-

Ils arrivent tous, ceux d'sa famille. Enfin, tous ... Non, manque deux d'ses enfants, qui doivent être en vadrouille qu'equ part. Et cette idée, ça l'fait sourire un peu : il pourrait les attendre, mais savait qu'ils étaient occupés, tous les deux. Ils lui pardonnerait, il espère, de partir sans qu'ils soient là. On pouvait pas tout contrôler, eh ! Surtout quand on était aussi vieux. Il accueille Cloud avec un sourire paisible, rassuré un peu. Elle était là, elle savait quoi faire. Et puis ...

Et puis, tous ses enfants. Il les voyait d'un grand coup d'oeil, aux côtés de sa meilleure pote. Sa douce Liza, son grand Marty et son sensible Mica. Tous étaient tristes, ouais (lui aussi il allait pas mentir), tous lui d'mandaient un peu plus de temps, avec les yeux, avec les mots. Il ferme les yeux. Ca allait pas être facile, d'les convaincre qu'il était prêt. Il tend une patte pour caresser la joue de Liza, ébourriffer les cheveux de Marty et la poser sur l'épaule de Mica. Ses yeux croisent ceux de tous, alors qu'il sourit lui aussi.


C'était ça qui dominait, bizarrement. Il était content. Pas content d'partir, non ; mais content d'au moins choisir, d'pouvoir leur dire au revoir. Ses yeux fatigués s'ferment avant de venir chercher ceux d'son Mica. C'était lui, l'plus jeunot il croit, qui pleurait le plus.


Il souffle avant de les r'garder, tous. Qu'est-ce qu'il avait à dire, avant d'partir ? pas grand chose, en fait. Ils savaient tous ce qu'il avait dans son coeur, il l'avait jamais caché. Une sorte de paix l'envahit, ouais, d'savoir que malgré toutes ses erreurs, il avait eu jusqu'au bout la chaleur de c'qui lui avait toujours manqué : une famille. Il inspire avant de parler :


Il baille, fatigué. Ouais, il était tant qu'il aille se reposer, et cette fois, pas d'insomnie, ha ! Il souffle du museau avant d'se reconcentrer. Ses yeux se posent sur Cloud, et un sourire doux vient tirer ses babines en arrière.


Ses yeux se tournent vers Onyx, et son sourire s'agrandit, se teintant de malice.


Il lui fait un clin d'oeil, rieur. Puis, venait ses enfants. eux, ça allait pas être de la tarte ... Oh, c'qu'il aimerait rester encore un peu pour les voir grandir, vieillir, pour les accompagner, les aider ! Il inspire, redevenu sérieux. Ils étaient tous adultes, maintenant.


Les yeux sont un peu mouillés, mais il reste fort, se cache derrière un sourire pour aviser tout le monde.


C'était l'heure, maintenant, mais il avait envie d'encore un peu. Juste une minute, juste ... Il ouvre les pattes, pour les inviter contre lui. Ferme les yeux, pour sentir leur présence.
Juste encore un peu, avant de regrouper son courage pour la fin.

-Violette-

Ha bah voilà, tout le monde pleurait, même Violette qu'avait pourtant tout fait pour montrer un air courageux à sa famille. Il vient attirer ses fils et ses filles contre lui, en les serrant fort contre son coeur. Les mots du ptit Marty -qu'avait toujours pas eu peur de dire les choses, ouep- lui tire un sourire ému, et il lui ébouriffe les cheveux d'une patte bourrue, ptet pour la dernière fois. Ha, ça l'rendait triste tiens, d'y penser comme ça.


Il inspire. C'était sa dernière épreuve, et ptet la plus difficile : celle de lâcher prise. Lui qu'avait toujours bien tenu l'morceau, lui qu'avait toujours persévéré et qu'avait jamais abandonné, il devait maint'nant dire au-revoir à tous ceus qu'il aimait, et les faire chialer alors qu'il sétait promis d'les protéger. Il se souv'ait encore d'eux, du jours où les filles étaient nées, puis les deux cocos. Des crevettes ! Et le regard de Cloud, d'Onyx ...
Ouais, ça faisait des bons souvenirs.

Ses pattes se relâchent, laissant partir la chaleur de sa famille pour retrouver le froid qui l'attendrait. Ses pattes refusaient de bouger, renforçant encore sa détermination. Il s'éclaircit la gorge, chassant l'émotion d'sa voix pour garder un air bravache.

J'ai eu une bonne vie, grâce vous. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, comme on dit.

Il sourit, avant de faire signe à Cloud.


Il a un rire mouillé. C'était vraiment ça, ses dernière paroles ? Pour une fois qu'y fallait penser à dire un truc pas trop con, voilà qu'il bloquait. C'était bien c'qu'il avait dit avant, mais bon, fallait qu'il blablate et tout ... Il renifle, le regard mouillé, avant de s'emparer des plantes concoctées par Cloud. Pas besoin de réfléchir pour ça, au moins. C'était pour ça qu'il avait choisit d'partir comme ça. Il leur sourit. Il était content, d'cette fin. D'un geste un peu gauche, il avale le tout avant de grimacer. C'était pas ouf.
Oh. Bon.
Il allait mourir, maint'nant.
Ha, c'était bizarre ! Mais c'était bien. C'était fini, et ça avait été bien.
Une dernière fois, il sourit à tout le monde. Ouais, ses derniers mots. Pas trop pourris cette fois.


C'était pas mal, ça. Il inspire, alors qu'sa tête commençait déjà à lui tourner. Il la pose sur ses pattes doucement, histoire de pas tomber. Dans sa poitrine, plus que la peur, yavait une sorte de chaleur, un truc puissant et doux. De l'amour, d'la chaleur d'une famille qu'il aurait jamais cru avoir.
Il sourit.
Et en silence, les remercie une dernière fois.