Au travers de ton regard /!\ Gore [libre]

Asaravos

Antidaté à plus ou moins quelques jours après la mort d'Emilitia (oui je suis en retard)

Elle est morte.
Une lourdeur inhabituelle pour la saison s'était installée dans l'atmosphère tandis que le ciel s'était gorgé de nuages noirs. Et lui il court, pas vraiment pour échapper au mauvais temps ou à la pluie qui s'annonce, mais pour évacuer en partie tout ce qui le submerge. C'est un échec, il enrage d'autant plus, comme s'il ne pouvait plus exprimer autre émotion.
Ils l'ont tué.
Et s'il n'y avait eu qu'un seul corps aux côtés de celui de sa mère, ils étaient tous coupable. Tous, ces misérables idiots, ces pathétiques crétins, ces lamentables vermines. Il voulait leur faire payer à tous, la déchirure de son cœur. Il voulait voir sur leur visage la même peur et le même désespoir que lorsqu'il enferme les fées dans ses bocaux.

L'orage finit par éclater et des trombes d'eaux s'abattent sur les terres mortelles. Asaravos a le temps d'être trempé avant d'ouvrir en grand les portes de la bibliothèque, son ombre se projetant comme menaçante lorsque les éclairs déchirent le ciel. Il halète quelques instants, le temps de reprendre son souffle après sa course, avant que ses pas, plus lents, s'avancent sur le plancher craquant des lieux, son pelage gouttant sur le bois.
Le mâle bleu sait ce qu'il cherche, comme un instinct qui l'attire inéluctablement vers les réponses qu'il cherchait, comme un appel qui résonnait avec la noirceur de son âme. Là parmi ces livres , parmi ces grimoires qui racontent la magie, il y en aurait bien un qui répondrait à sa quête. Il en tire un de son étagère, le feuillette, s'en détourne. Il recommence avec un autre, encore et encore, fait tomber les grimoires un à un en vrac. Il sait, il le SAIT que ce qu'il cherche existe, qu'il y a quelque part, une vieille formule pour ce qu'il souhaite. Il ne trouve pas, se frustre, s'énerve, fait tomber de plus en plus de livres. Il griffe les étagères, retourne un rayon, enrage dans un grognement... et là tombe dessus. Dans son saccage, il y a la formule.

Délicatement, garder précieusement enveloppé, Asaravos se saisit de l'oeil de sa mère, un de ceux qui se cachaient derrière le masque, Neisseria possède le deuxième qu'elle a intégré à son propre corps grâce à Morbus. Lui ne peut le faire, pas aussi simplement mais ces yeux, ce dernier souvenir qu'ils avaient conservé, il ne pouvait pas tout simplement le laisser pourrir. Déjà la mort et les quelques jours avait rendu le bleu de son iris plus terne, blanchi mais la solution tenait sur ces quelques pages.

« Fais moi voir, Maman, ce que ton regard voit à présent. »

Le mâle bleu poussa l'amas de livre, traça au sol à l'aide d'un morceau de charbon de la forêt brûlée, les symboles indiqué. La magie qu'il employait cependant demandait toujours un ingrédient, un sacrifice et c'est de lui que celui-ci viendrait. Il leva une de ses pattes avant, en contempla les griffes, son cœur battant en sachant ce qu'il s'apprêtait à faire. Il inspira, expira, plusieurs fois. Il devait surpasser son instinct canin, animal, et s'accrocher à celui de ce sang de quart de démon qui coulait dans ses veines. Une de ses pensées allèrent vers Aconit. Elle... pour elle aussi ce serait difficile mais... elle comprendrait. Elle comprendrait forcément...
D'un geste vif, violent, ses griffes vinrent se planter dans un de ses globes oculaires. Immédiatement la douleur fut vive, son poil se hérissa, son visage se tordit dans une affreuse grimace et il hurla. Toute sa rage contenue, Asaravos l'orienta pour continuer ses gestes, pour surmonter cette douleur intense qui le saisissait jusqu'au cerveau. Il hurle encore et à plein poumons au fur et à mesure que ses griffes l’énucléent. Il hurle autant qu'il tire jusqu'à ce que le nerf finisse par lâcher, projetant son œil plus loin tandis que ses pattes, tremblotent, ne le fassent tomber.
Son esprit est flou, il a un peu oublié ce qu'il était censé faire et sa vision se tâche de sang. Il sent sa sueur coller son pelage, la douleur envahir tout son visage et il a du mal à reprendre son souffle. Ses trois yeux restant se posa alors sur celui de sa mère. Son regard, il voulait voir à travers elle. Rampant, il vint recueillir ce précieux souvenir et vint l’insérer là où une place avait été libérée.

Au début tout est flou, ils ne sont que des tâches colorés qui viennent errer dans le paysage. Mais au milieu d'eux, Elle est là, cette ombre aux larges ailes qui couvrent le monde.

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Utilisation du lot "L'Oeil de Magnus" qui avait déjà été décompté

"Un de vos loups obtient le don de voir l'au delà. Au prix de l'un de ses yeux, il peut désormais voir de l'autre les fantômes ; mais ne peut ni communiquer avec eux ni les contrôler."

Asaravos

Elle est là, elle a toujours été là, ne les a jamais véritablement quitté. La seule différence était que maintenant elle les laissait être maître de leur propre destin, être en totale indépendance et ne serait plus présente pour les protéger des chutes. Mais son œil, celui que lui portait à présent à la place d'un des quatre siens, celui aussi qui avait rejoint l'épaule de sa sœur aux côtés de Morbus, continueraient à les voir, à les regarder. Elle demeurerait éternellement auprès d'eux comme une ombre pour jauger leurs accomplissement.

Nous te rendrons fière.

On vient et la vision se trouble. La douleur, présente, intense, vient briser le moment suspendu, le ramener à la réalité. Son corps y répond par le spasme de ses muscles, son pelage se hérisse alors que monte la colère qui le fait tenir. Il sent les larmes de sang suintées de son nouvel œil, l'odeur emplissant sa truffe, le goût du fer sa gueule. Il halète de nouveau, a envie de hurler encore et encore mais l'interpellation lui permet de se concentrer sur un point. Le regard fou, il se retourne vivement vers celui qui vient, le visage tordu, le museau plissé, ses crocs blancs dévoilés.

Asaravos les voit, ces sentiments de surprise, de révulsion, est-ce qu'il y avait de la peur aussi ? Il voit le poil se dresser pourtant il se rapproche et c'est une grimace qui se mut en un rictus tout aussi mauvais qui apparaît sur le visage du jeune mâle bleu.

« Est-ce que cela t'effraies ? »

Il se dresse, tend ses pattes avant vers l'inconnu bien que sa vision et son esprit troubles rendent ses gestes imprécis et saccadés.
Il veut planter ses griffes dans la peau, celle du visage qu'il veut arracher. Il veut voir la peur dans des yeux exorbités, celle qui prend au tripes, celle qui broie les entrailles et empêche le sommeil.

« Est-ce que je t'effraies ? »

Parce que cette peur, il veut en être l'origine.
Tous, il veut les entendre hurler.

Asaravos

OUI ! L'expression de l'autre loup, l'horreur qui déforme son visage, la crainte qui teinte son regard, le frisson qui parcourt son échine et hérisse son pelage, jusqu'à l'estomac qui se retourne... oui, c'était ça, c'était tout ça qu'Asaravos voulait voir chez eux. Douce vengeance qu'il avait subi suite à la mort de sa mère, vivez au plus profond de vous la crainte de l'horreur la plus pure. Vous hurlerez tous bientôt la souffrance de vos âmes face au désespoir en écho avec les hurlement de sa colère.

C'est un ricanement qui secoue le bleu lorsque l'autre s'enfuit, qui se mut en rire franc. Là était le début de leur grandeur naissante, du chaos qu'ils promettaient, lui, sa sœur Neisseria et Vanitas de propager sur ce monde, telle était la destinée que leur avait réservé leur mère. Fuit loup, tout ceci n'était que le commencement de quelque chose de bien plus grand.

[Et fin, merci d'avoir rep]