A tort ou à raison [ft Gilhort]

A tort ou à raison

Une journée banale pour un jour banale, une silhouette au pelage zébré de cicatrices se promène sur l’Île Abysse. Elle n’y était pas retournée depuis son mentorat et c’est avec une certaine nostalgie, peut-être, qu’elle avance tranquillement. Son regard rosâtre se pose là où elle entend du bruit quand les sens sont en alerte car, on ne peut la surprendre maintenant.
Même si elle n'était pas atteinte de séquelle physique, elle en gardait de la bataille du Dragon un choc mental. Même en étant sur ses terres, personne n’est à l’abri d’un nouveau danger malheureusement.

La queue reptilienne balaie l’herbe de nouveau verte. La coupe, l’envoie valser sans préavis.
C’est sur un rocher cependant que s’arrête sa course. Assise à présent, elle profite du calme et du vent doux qui caresse son poil court. Passe dans les cicatrices visibles de la foudre, se distordent par la respiration de la louve. Droite est-elle comme une statue de pierre.

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Journée simple, elle commença à l'anjorner avec le traditionnel entrainement avec Père puis il avait piétonné jusqu'à chaque Temple pour faire son office religieux avant de se lancer dans une patrouille. Hésitant, il s'était décidé à faire route vers l'Ile Abysse. Il n'y mettait que rarement les pattes. Franchir la Mer pour la rejoindre était une épreuve pour lui. Son équipement de Chevalerie était lourd et de nombreuses fois manque de l'emporter au fond. Parvenant à rejoindre l'île, il se hissa sur la berge. Il prit quelque temps à chasser le maximum d'eau de ses équipements puis il s'engagea sur ce bout territoire aux confins des terres Etelkrus.

Il piétonna quelques temps avant de voir Verose sur un rocher, droite telle une statue. Il connaissait très peu cette louve à l'apparence si particulière. Elle était un mystère et il ne parvenait pas à savoir s'il devait la qualifier de gueuse ou de noble. Il hésita un cours instant. Le vent ayant porté son odeur, il ferait affront de ne pas aller la saluer. Il s'approcha mais le sol en décida autrement. Il s'embourba et peina à s'en dégager.

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A tort ou à raison

La louve reptilienne profite encore de la brise douce du jour. Elle aurait pû rester encore quelques minutes comme ça, si ses oreilles ne captèrent pas ce bruit.
Un bruit qui ressemble à quelque chose ou quelqu’un coincer quelque part, se débat pour en sortir. Un gros soupir silencieux s’extirpe de sa truffe, dilate ses narines, quand le regard rosâtre se détourne pour y voir un loup effectivement coincé.

Sa tête se tourne légèrement.
Le regarde s’embourber plus qu’il n’arrive à réellement sortir de cette mélasse. S’il avait été solitaire, elle l’aurait laissé à son sort mais ici, il s’agissait d’un des siens et pour ce simple fait se décide à se lever pour le sortir de là.
Elle s'approche rapidement, réduisant la distance. Ancre son regard d’un rose perçant, reptile, dans ceux violacés du mâle. Quel idée de venir dans ces lieux avec une armure visiblement si lourde ?
N’en dira et n’en fera rien, la fille de Fafnir se contente de passer sous ce dernier pour que son ventre trouve soutien sur son dos.

De force, elle pousse sur ses propres pattes pour reprendre sa hauteur. En même temps, le corps du loup remonte progressivement.
Fort heureusement il n'était pas si profondément embourbé, alors use encore de sa force jusqu’à ce que le corps immerge complètement. Sentir le poid devenir plus léger signe qu’il était hors danger à présent, s'éloigner de la mélasse collante pour un endroit plus sec. Le porte littéralement comme une princesse.

Une fois assez loin, elle tourne de nouveau son visage vers le loup.
Aucune expression apparente, si ce n’est celle d’une neutralité froide qui lui est bien connue depuis l’enfance.

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Il avait vergogne. D'un rapide coup d'oeil, il vit la louve venir à lui. Elle ne pipa mot, se contentant de regarder avant d'agir. Il fronça les sourcils en la voyant le rejoindre dans la boue. Il ne comprit pas. Il resta coi et poussa un petit cri quand elle vint se faufiler sous lui, le soulevant et le sortant de sa geôle de boue. Futur Chevalier devint une princesse un court laps de temps. La vergogne rougissait ses joues quand l'incrédulité le laissait pantois.

Elle le dépose loin de la flaque de boue. Il se releva, ne sachant trop comment réagir. Il devait admettre qu'elle possédait une certaine force pour ainsi le balader sans effort. La disciple d'Aka le fixa avec une telle froideur qu'il se paralysa un court instant.

- Da-dame Vérose ...

Il s'inclina en guise de salutations.

- Merci de m'avoir sorti de ce bourbier.

Il garda les yeux rivés au sol.

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Une fois au sol, Verose ne le quitte pas des yeux. Ressemble à une créature qui attendrait un seul mouvement de sa proie pour ainsi, s'élancer à sa poursuite. Mais plutôt, s’assoit noblement sur l’herbe sa queue reptilienne qui se balance.
Puis une salutation et vint les remerciement.

« _ Je vous en prie, Sir Gilhort. »
Dit-elle simplement, inclinant la tête à son tour.
La voix ne traduit pas plus d'émotions que l’expression de son visage, son regard finit par se détacher des prunelles violines pour mieux juger l’armure qu’il portait pendant un moment, avant de s’en détacher aussi.

« _ Êtes-vous ici pour vous entraîner ? »

Car pour elle, il n’y avait pas de raison apparente de venir dans ces lieux avec tel armement sauf s’il s’agissait d’en découdre avec une Bête plus grosse que soit.
Ainsi attends la reponse simplement.

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Dragonne possédait des mots aussi froids que son visage. Le Damoiseau ne put réprimer un frisson. Il avait connu de sa maigre existence bien des situations. Il avait fait face à la déception de Père vis à vis de lui, aux réprimandes, aux regards haineux ainsi qu'a la curiosité de son Sang mais jamais il ne s'était tenu devant un tel Froid incarné. Il garda le silence un court instant quand la question vint.

- Je suis venu patrouiller. Puis-je mander ce que vous faisiez ?

Jamais il ne s'était senti aussi mal à l'aise.

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