Quel beau corbeau (Lucian)

Son corps s’était mu seul, le menant loin des terres Nakhu. S’il s’était toujours attendu à devoir un jour, quitter les terres qu’il avait reçu en héritage, s’il en avait avisé son frère bien avant que ce jour n’arrive, il été parti sans prévenir personne et avait marcher jusqu’à l’autre bout du continent à la rechercher de nouveau ingrédient pour ses décoctions. C’était mu par le besoin qu’il avait pris la route, vagabondant au hasard, nez au sol ne prêtant que peu d’attention à son environnement.

Que ce soit l’oiseau qui les survolent l’orage, il ne l’entendrait pas. Tout comme la foudre qui frappe au loin, ou bien plus proche qu’il ne l’aurait cru. Seul le flash constitue l’essentiel de sa surprise. Il sursauta, le poil et les plumes tout ébouriffée alors qu’un arbre se brise non loin emportant quelques autres dans un fracas immenses dont il est dispensé, sourd qu’il est, peut-être aurait-il du se réjouir de n’être saisi par ces sons désagréables s’il avait su. Étouffant un ronflement de contestation, il se redressa et reprit ses recherches.

La surprise qui s’était inscrite dans ses yeux, ne tarda pas à disparaître. Le plumage retomba, non sans abandonner quelques plumes sur son passage comme les arbres perdent leur feuille à l’automne. L’alchimiste leva une dernière fois la tête avec négligence, l’orage allait en s’éloignant, il ne serait bientôt qu’un lointain souvenir et les flash qui étaient venu l’aveuglé, de simples images imprégnées en son esprit.

Pourtant l’orage grondait toujours, et s’il n’en percevait l’avertissement que par les flashs, ce n’était le cas de la faune locale qui fuyait entre ses pattes, juste sous son nez. Quand sa fourrure eut totalement reprit sa forme, il voulu reprendre son investigation, mais c’était sans compter sur l’arrivée inopportune d’une louve qu’il ne connaissait pas.

Surpris, il eut un sursaut alors qu’elle se dandinait face à lui, il ne put s’empêcher de se demander quelle mouche l’avait piqué, pour qu’elle scande ainsi ses salutations. L’alchimiste papillonna des yeux pendant un instant, avant de lever un sourcil. Il n’était pas sûre d’être en mesure de comprendre tout ce qu’elle disait, la parole rythmée s’évadait devant ses yeux avant même qu’il eut fini sa lecture.

Il comprit de quoi il s’agissait dans les grandes lignes et pris la décision de faire comme si.


Son odeur, lui permit de déterminer ce qu’elle était. Une solitaire, ce n’était pas la première fois qu’il en voyait une.