Daily routine [onyx]

Valens

Le refuge était en ce moment peuplé d'enfants et parce que Valens n'était pas à l'aise avec les plus jeunes, paradoxalement, cela le faisait sortir un peu plus de son terrier, parce qu'il fuyait dés l'aube avant d'entendre les petites voix envahir les lieux. Il ne voulait pas se faire dénicher de son terrier par un loup qui n'était pas encore en âge de ne pas insister alors le mieux pour que cela ne se produise pas, c'était encore d'être absent.
Paradoxalement, encore une fois, cela lui faisait sans doute un peu de bien. Le mâle ocre prenait à nouveau ce plaisir perdu de profiter des premiers rayon de la journée afin de se réchauffer le pelage. Puis il s'enfuyait au travers du gouffre pour remonter petit à petit vers les hauteurs qui toute la journée seront sous ce soleil que réclamait son instinct d'être des terres arides.

Sur les premières heures de la journée, il chassait, profitait de l’engourdissement de la nuit des reptiles pour attraper quelques lézards, s'attaquait ensuite aux cloportes et myriapode cachés sous les pierres. Valens revenait ensuite à l'ombre lors des heures les plus chaudes, s'accordait une sieste le temps que les températures soient plus clémentes puis il se promenait un petit peu, attrapait une dernière proie si l'occasion se présentait avant de revenir au Refuge à la nuit tombante.
Il perdait en sérénité lorsqu'il revenait, longeant les murs, passant de broussailles en broussailles, guettant le moindre son, accélérant quand il entendait des pas. A se vouloir être trop prudent, on finissait par cesser de l'être.

Chasser par un bruit en arrière, Valens vint plonger truffe la première dans un petit rassemblement de cactus, s'y emmêlant les pattes, s'y coinçant la queue dans un aboiement bref et strident.

Le Refuge connait des habitants plus discrets que d’autres.
Valens et elles sont deux opposés, en matière de discrétion : Onyx est présente, jardine, rigole fort et est volubile avec ceux qui croisent son chemin.
Valens est une ombre.

Elle ne veut pas trop l’incommoder avec sa présence qu’elle sait parfois un peu invasive. Séléné l’a ramené ici et il n’a pas l’air bien. Il vaut mieux surement le laisser prendre ses marques.
Quand elle le croise, elle lui sourit, le salue, et le laisse vivre.

Ce n’est même pas pour le chercher qu’elle s’éloigne un peu du Refuge, ce matin, mais son aboiement plaintif lui fait dresser les oreilles. Elle accourt pour surprendre le pauvre gus’ dans une bien misérable position.
Il s’est empêtré dans les cactus ! Comment est ce qu’elle est censée le sortir de là sans finir, elle aussi, en mode porc épic ?

La licorne grimace.

- J’vais devoir tirer, désolée. Courage !

Ses pattes attrapent le corps du mal là ou il n’est pas piqué et elle le tire en arrière.

Valens

Heureusement que ce n'est pas bien solide, un cactus.

Valens commençait à tirer de lui même en arrière lorsqu'une louve arriva. Le mâle ocre entends sa voix et il peut suffisamment décaler sa tête pour apercevoir une silhouette brune. Ça ne le rassure pas beaucoup à vrai dire, ses oreilles pivotent vers l'arrière et sa queue commence doucement à rentrer entre ses pattes jusqu'à ce qu'elle l'attrape, là elle le fait sursauter. Elle le fait un peu paniquer mais au moins son instinct l'incite à pédaler dans le même sens qu'elle tirait.

Les cactus finirent par rompre et la force exercée face à la soudaine disparition de résistance entraîna Valens – la louve aussi sans doute – vers l'arrière. De cette mésaventure, le mâle ocre récupérait une truffe pleine d'épine, une raquette coincée sur sa tête et probablement à demi emmêlée dans ses cheveux ainsi qu'une seconde prise dans son keffieh. Il ne put empêcher une furieuse envie de s'ébrouer face à toute cette gêne bien que cela ne fut efficace en rien.
Son regard bicolore vint alors sur la louve. Elle était... plutôt petite, Valens n'aurait pas su dire qui d'eux deux était le plus petit mais le manque d'habitude -ou la timidité, sans doute un peu des deux - l'incita à abaisser sa tête en dessous du niveau de ses épaules, les oreilles à horizontales.

« M..merci... »

Elle s'appelait Onyx s'il se rappelait bien. C'était une copine de Séléné non ?
Il finit par détourner les yeux vers le sol.