Still lovin' you ♥ Korra

« Still lovin' you

« Geb & Korra ♥


Le disciple du Grizzli avançait d'un pas mesuré, sa longue queue d'hybride se balançait au rythme d'une musique battant dans son esprit. Sa truffe brune était chatouillée par les brins de longues herbes qu'il avait ajouté a la dernière minute à son bouquet de fleurs, question d'esthétique. Même si offrir ce genre d'attention à sa compagne était régulier et même presque routinier, il espérait que jamais sa belle ne s'en lasserait. Geb n'était pas un loup d'esprit comme son frère aîné, il n'était pas forcément très tactile ou présent chaque heure auprès de Korra, mais il s'efforçait de lui montrer qu'il pensait en tout temps à elle en revenant toujours avec un petit présent. Il était loin d'être le meilleur des compagnons, d'ailleurs il savait qu'il était loin d'être exceptionnel, mais la disparition de ses sœurs et de ses parents lui avaient fait réaliser à quel point sa compagne et leurs enfants étaient devenus sa première famille. Grâce à eux, il parvenait à faire son deuil. Cela lui avait aussi donné envie d'être mieux qu'un simple compagnon et père lambda. Il avait déjà lamentablement échoué sur ce second rôle et la blessure cuisante de la mort de Meleth et de la disparition de Lüun étaient toujours atrocement sensible. Parfois, encore, cela lui coupait l’appétit ou formait une boule douloureuse dans sa gorge. Le loup au regard d'or se rappelait alors que Korra, Thalion et Nòtt étaient toujours là et avaient besoin de lui. Alors il continuait d'avancer et de rire auprès d'eux. Malgré tout, Geb était très fier de sa famille et savoir que Nout en avait été aussi fière que lui avait fait du bien. Le loup-crocodile se rapprochait de la falaise, il avait donné rendez-vous à sa belle aux cheveux d'argent ce matin là, avec un petit sourire en coin. Le soleil allait bientôt se coucher, aussi il espérait qu'elle ne tarderait pas trop ! Il voulait profiter de la douceur de la soirée avec elle.

Il avait beaucoup réfléchit depuis la mort de ses parents. A sa situation, à sa famille, à leur meute. Beaucoup de questions qui avaient fini par trouver leur réponse simplement. Certaines, cependant, restait en suspens car il n'en était pas le seul à décider de leur avenir. Par ailleurs, l'échec parentale auquel avait dû faire fasse Korra et Geb restait une ombre au tableau, il en était conscient. Ils avaient été si jeunes... Des parents encore enfants. Leur adolescence passée à pouponner et à se tenir debout après la mort de leur fils aîné avaient été une si lourde épreuve qu'ils en portaient, évidemment, encore les stigmates. Et pourtant. Pourtant Geb se sentait prêt, à peut-être avoir une nouvelle portée, et donc à recommencer son travail de père. Nòtt et Thalion étaient adultes maintenant et commençaient leur vie chacun de leur côté. Et puis, le disciple d'Aka ne pouvait se résoudre à rester un mauvais père. Même si il avait été plus que correct avec leurs deux enfants restants et que la disparition de Lüun n'était pas de sa faute, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait raté cette partie de sa vie. D'un autre côté, il savait à quel point Korra avait souffert aussi de ses pertes, et bien entendu il ne souhaitait pas la brusquer ou l'effrayer. Lui aussi, malgré cette envie de réessayer et de faire mieux, restait angoissé à l'idée de revivre le même cauchemar. Il ne voulait pas non plus avoir une nouvelle portée immédiatement. Il voulait d'abord en discuter avec sa compagne, avoir son avis, savoir si elle aussi avait peut-être envie d'être mère à nouveau ? Le temps serait, cette fois-ci, leur meilleur allié. Mais avant de faire des projets, il fallait décider à deux si oui ou non, on pouvait commencer à y réfléchir. L'opinion de la louve beige avait plus d'importance pour Geb que sa propre voix.

Maintenant assis non loin de la falaise où sa soeur avait mis fin à ses jours -l'idée lui restait difficile à accepter et à comprendre-, et qu'il trouvait cependant beau à voir lors d'un coucher de soleil, il attendait sa belle et douce compagne. Tristement joli spectacle dans lequel il se perdit en contemplation. Et si Korra prenait la fuite parce qu’elle n'était pas prête ? Et si elle n'avait pas envie d'être prête ? Et si elle ne parvenait pas à tourner la page de leur deuil ? Et si... Et si il gâchait ce qui lui restait ? D'un coup, les doutes assaillir Geb. Peut-être devait-il plutôt se taire et se contenter de la magnifique famille qu'il avait déjà. Après tout, Korra était la plus charmante et la plus adorable des femelles. Nòtt était très vive d'esprit bien que fragile de santé, et Thalion, quoi qu'étourdi, faisait la plus grande fierté du mâle hybride. Oui, il attendrait, peut-être même que son envie de paternité s'évaporerait vite. Au fond, il avait déjà tout ce dont il avait besoin. C'était décidé : il ne dirait rien à Korra. Il se contenterait de profiter de la soirée en lui rappelant à quel point il était fou d'elle même après toutes ces années. Et surtout, qu'elle restait sa complice de toujours. Au fond d'eux, ils avaient garder ce côté un peu enfantin et joueur dans leur relation, et franchement il adorait ça.

La journée s'achevait et les petits avaient enfin rejoins leurs parents. En temps que nourrice, Korra était constamment entourée de gosses et bien qu'ils ne soient pas nés de sa chair, elle les considérait comme ses enfants. Adorables petites bouilles sautillant partout. Elle s'y était faite avec le temps, son deuil avait été long et douloureux mais la compagnie des petits, de sa famille et de Geb l'avaient réconfortée. Geb et Thalion patrouillaient souvent mais ils se croisaient et mangeaient ensemble parfois. Nott était toujours aussi fragile mais elle se portait bien et c'est tout ce qui comptait.

Le soleil descendait rapidement, si bien que la disciple de Dairo dut augmenter l'allure si elle voulait arriver à son rendez-vous à l'heure. Geb devait sûrement déjà l'attendre, lui qui était toujours en avance à chacun de leurs rancarts. Elle traversa quelques sentiers ensablés entre les rochers et aperçut enfin son compagnon. Il était posté sagement sur le sable, tourné face à la mer. Leurs regards se croisèrent et son coeur s'emplit d'une intense chaleur réconfortante. Elle ralentit le pas et vint s'assoir à ses côtés, un sourire chaleureux rayonnant sur son doux visage mûrit pas le temps. Près de la rive, les vagues se retournaient pour former de beaux rouleaux, puis elles s'éclataient mélodieusement et s'étendaient sur le sable toujours plus loin, délaissant une multitude de crustacés et d'algues.
Comme une caresse, elle passa son fin museau dans le cou de son mâle et s'y blottit. Comme c'était bon de se retrouver à ses côtés, sa présence était apaisante.

Comment s'est passée ta journée ? Questionna-t-elle de sa voix délicate en levant ses prunelles clairs.

« Still lovin' you

« Geb & Korra ♥


Geb vit la silhouette fine et gracieuse de son amie de toujours et compagne trottiner jusqu'à lui. Chaque jour il se rappelait la chance qu'il avait que Korra soit sa louve. Elle était, à ses yeux, la plus belle et la plus douce femelle du continent et rien ni personne ne pourrait jamais l'éclipser. Le sourire du mâle hybride s'élargit lorsqu'il croisa son regard clair. Il aimait beaucoup ces nouvelles petites rides qui creusaient les pattes d'oie autour des yeux de son âme soeur. C'était un rappel de l'épreuve traversée, certes, mais aussi un signe de maturité. Depuis longtemps les deux Etelkrus étaient devenus des adultes, laissant s'envoler leur adolescence bien trop tôt. C'était leur faute, bien sûr. Manquant de jugeote, ils avaient eu des enfants bien trop vite, et surtout, trop tôt pour le jeune corps de la louve beige. La perte de leur fils, Meleth, en était le terrible prix. Malgré cela, Thalion, Lüun et Nott avaient fait leur bonheur. Ils avaient été des parents enfants mais la vie les avait fait grandir à un rythme effréné en leur volant l'une de leurs filles. En faisant le tour de leur existence pourtant pas si longue, Geb se rendait compte qu'ils avaient survécu à des embûches que nombre ne loups n'auraient supporté. Korra et l'Hybride formaient un couple solide, soudé et bien plus fort que ce que d'aucun aurait imaginé. Ils avaient montré à tous que malgré le jeune âge, malgré leur empressement, ils avaient fait preuve de sagesse et de fierté. Ce qui était beau dans ce tableau pourtant bien sombre, c'était qu'aujourd'hui encore ils étaient là l'un pour l'autre, envers et contre tout.

Geb se perdit quelques secondes dans la contemplation de sa louve, oubliant même le bouquet qui lui piquait pourtant le palais. Elle vint a sa rencontre, se lova contre lui et il frotta son menton en retour sur le sommet du crâne de la femelle aux cheveux d'argent. Puis il entendit sa douce voix et sentit une vague d'apaisement déferler en lui, faisant refluer les doutes et les peur. Il avait tant de chance de l'avoir à ses côtés. Il déposa les fleurs aux pattes de la porteuse de glowstick orange.

< Longue sans toi... J'ai pensé que demain, nous pourrions partir en chasse tout les deux ? Il me tarde de devoir trouver refuge dans une petite caverne ! >

Plaisanta t-il en se remémorant l'une de leur première traque ensemble, jour où les deux jeunes loups s'étaient retrouvés à la place des proies habituelles et avaient fini dans une certaine petite grotte...Celle dont on connait tous la suite de l'histoire. Le sourire de Geb se fit plus malicieux.  

< Et la tienne, mon coeur ? >

Questionna t-il ensuite, réellement soucieux. Il savait que côtoyer des louveteaux à longueur de journée n'était pas toujours facile, et surtout, pas de tout repos. Et puis la nouvelle génération avait ce peps incroyable et insolent ! Etait-il aussi énergique et agaçant au même âge ? Il ne se rappelait pas vraiment... Sûrement que oui. Nout riait beaucoup en lui expliquant que Grimm avait toujours été calme et délicat et que lui était si aventureux et téméraire... Son coeur se pinça au souvenir de sa mère heureuse. A l'instar de sa mère, une fois devenu parent, sa vie avait été rythmée par ses petits et leur évolution. Il se rendait compte maintenant qu'il avait cette même aspiration que la Matriarche à vouloir une belle famille unie et complice. Il sentait au fond de lui que son aîné Grimm, n'avait pas les épaules pour prendre la place de leur père en tant que chef de famille. Quoi qu'en y réfléchissant bien, Nout avait plus de poigne que Darius. Geb voulait reprendre le flambeau et gagner cette place de meneur de leur petite tribu d'hybrides, de Patriarche. Quand à Ptah... Ses difficultés sociales faisait douter le cadet qu'il aurait un jour une compagne, et donc une famille dépendante de lui. Naturellement donc, le disciple d'Aka avait le caractère et le courage de couver leur grande famille de loup-crocodiles et de leurs pièces rapportées. S'imaginer à la place de ses parents, avec Korra pour l'aider dans cette tâche lui plaisait beaucoup. Depuis quelques temps, ses objectifs avaient changé : même s'il voulait toujours être un noble et fier guerrier, il aspirait désormais à la vie heureuse et emplie de bonheur d'une belle famille. D'où son envie d'être père à nouveau. Il se demanda comment Korra ressentait la place au sein de sa propre lignée. Entre ses soeurs aînés Alphas et adversaires, un grand frère vaillant, un les autres qu'il connaissait moins bien. Il se demanda aussi comment elle prenait l'arrivée de son neveu et de sa nièce ? Après tout, Ezel et Jagger étaient les premiers depuis leurs propres enfants, du côté de Korra.

< J'ai entendu que vous aviez du boulot avec les trois petits derniers Etelkrus... ? >

Il sourit en pensant aux éclats de rire et aux cris d'amusement entendu ce matin là, lorsqu'il était passé assez tôt prêt de la tanière des nourrices pour aller faire sa première patrouille.

Elle releva sa truffe pour la glisser contre la sienne et ne manqua pas de lui déposer un délicat coup de langue, pleins de tendresse et d'amour. Elle sourit et un petit rire amusé résonna doucement dans sa gorge, rire délicieux et clair. Mais derrière cet humour agréable se cachait un réel désir et Korra n'en fut pas insouciante.

Oui pourquoi pas, nous irons. Approuva-t-elle de sa douce voix féminine, lui souriant de toute la chaleur de son coeur.

Elle posa ses iris clairs, brillantes de milles lumières dans les siennes, plus ardents.

Ça va, des naissances sont pour bientôt encore. Répondit-elle simplement.

Ils se portent bien, heureusement. J'aime beaucoup mon travail, c'est un plaisir de leur apprendre des choses chaque jour et de voir leur émerveillement à chaque découverte. Rajouta-t-elle en déviant son regard apaisé vers la mer qui se mouvait au loin. C'était toujours agréable de partager ces moments de douceur avec son amant de toujours.

Le visage neutre, elle sembla pensive un moment.

Dis moi, amour, désires-tu retenter ta chance avec des enfants ? A cette question, elle tourna son regard profond et intense pour le plonger dans le sien. Elle y avait songé elle aussi, c'est vrai, aujourd'hui son corps était beaucoup plus apte à être féconder et peut-être qu'une autre portée serait possible avant que dame nature lui retire cette chance.

« Still lovin' you

« Geb & Korra ♥


Le guerrier hybride fût ravi d'entendre sa compagne accepter sa proposition, non sans un geste de tendresse pure. Il avait tant de chance de partager autant de complicité et d'amour avec Korra. Il l'avait toujours connue, se rappelait de leurs aventures et jeux d'enfants, ils avaient ensuite grandi ensemble pour se découvrir autrement et s'emparer du coeur de l'autre avec douceur. Chaque épreuve les avait encore rapprochés et soudés durablement leur relation. Pour Geb, la louve aux cheveux d'argent était devenue son foyer, celle vers qui il reviendrait toujours et celle qui lui donnait la force de continuer et de mettre un pas devant l'autre en temps difficile. Pour elle, il décrocherait la lune. Avec elle, il irait jusqu'au bout du monde. Et il se sentait tellement plein de gratitude pour cette bonne fortune. Chacun des sourires de la nourrice Etelkru lui donnait plus de courage et de confiance dans la vie. Il ne pouvait que répondre par un nouveau sourire, si heureux. Les prunelles pâles de la louve beige s'ancrèrent aux siennes. Il se sentait toujours un peu troublé par ce regard si bienveillant et affectueux. Après tout ce temps, la disciple de la Renarde faisait toujours le même effet enchanteur au mâle hybride. Lorsqu'elle répondit à sa question en évoquant que d'autres enfants viendraient bientôt égayer le Grand Castel, le benjamin des trois fils de Darius et Nout se dit que c'était une bonne chose. Après tout ce que la meute avait traversé malgré son jeune âge, il était bien de voir fleurir une nouvelle génération d'audacieux petits louveteaux.

« C'est une aubaine, peut-être que je pourrais transmettre l'enseignement de ta soeur ? Elle a été une excellente mentor, j'aimerais lui faire honneur en propageant sa parole. »

Il voulait aussi propager l'héritage de ses parents, à savoir la tolérance, la force de l'unité et la loyauté à son groupe. Il espérait que les deux nouveaux Alphas soient aussi imprégnés de ces valeurs. Il en doutait peu pour Alys, après tout il avait déjà été un très bon Bêta -meilleur que son frère d'ailleurs !-, en ayant accumulé ses devoirs au clan sans délaisser ses mioches adoptifs. Le loup hybride aux yeux d'or se félicita de servir la famille de sa compagne : après sa soeur aîné, c'était son frère. Il avait rarement vu une tribu aussi intègre que celle que la Matriarche Hybride et le loup Viking avaient fondée. Celle dont il s'apprêtait à reprendre le flambeau avec la défection de son grand frère. Enfin, non, même si Grimm n'avait pas fuit vers la liberté de la vie de Solitaire, il n'aurait jamais eu les épaules pour être un chef de famille. Lui le pouvait, il le devait bien pour ses parents d'ailleurs. Et puis il avait déjà tout vécu, alors rien ne pourrait plus le faire flancher, surtout si Korra restait auprès de lui. Geb couva sa louve du regard alors qu'elle se perdait dans la contemplation de l'océan. Il se demanda comment elle prenait le fait que ses deux sœurs aînés, puis ses frères soient devenus Alphas chacun leur tour. Enfin, il lui semblait avoir entendu que du côté Lazuli, Gloriel aussi avait eu l'honneur de devenir le Meneur de son clan. Cela dit, sa compagne semblait si contente de son travail que peut-être qu'elle ne s'était même pas demandé ce que cela pouvait lui faire ? Elle était si généreuse et si aimante qu'elle n'était probablement que heureuse pour eux. Puis il comprenait sa pensée, c'était un bonheur de transmettre ses connaissances et d'apprendre aux gènes à grandir sereinement.

C'était bien pour ça qu'il se sentait prêt à devenir un mentor d'ailleurs ! Il chassa le reste de ses pensées pour se concentrer sur les petites rides au coin des yeux de sa belle. Il s'en amusait beaucoup de ces pattes d'oie, surtout qu'il avait les mêmes. Symbole de prospérité, de succès, de bonne humeur. Malgré tout ce qu'il avait traversé, Korra restait toujours la plus jolie des louves au monde. La longue queue écailleuse du disciple du Grizzli glissait sur l'herbe ensablée du haut de la falaise. Il était détendu et en très bonne compagnie. Que demander de plus ? Après tout, avec un élève, peut-être aussi que son désir d'enfant se calmerait ? Et puis faire du tutorat lui prendrait déjà beaucoup de temps et d'énergie. peut-être que c'était simplement cela qu'il recherchait ? Il fut totalement prit au dépourvu lorsque la louve aux yeux clair reprit la parole pour lui demander s'il voulait réessayer d'avoir des petits. Les iris de son amour le sondèrent et il lui sembla que la femelle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert à la bonne page. Il se dit aussi qu'il était impressionnant de comprendre qu'en réalité sa chérie avait toujours été tellement attentive à lui qu'il ne pouvait probablement rien lui cacher. Et il réalisa aussi à quel point elle et lui était reliés mentalement et physiquement. A ce moment là, il fût certain d'au moins une chose dans ce monde, la nourrice était son âme soeur, la seule, l'unique. Et rien ne pouvait lui faire plus plaisir de que vivre auprès d'elle, d'être aimé par elle et pourquoi pas alors, d’agrandir leur lignée.  

« Seulement si tu le désires aussi, mon Capitaine. »

Il aimait parfois à l'appeler par ces titres de leurs jeux d'enfants, parfois aussi il s'amusait à se moquer gentiment d'elle et de sa façon très soutenue de parler en la qualifiant du joli sobriquet de "ma bien aimée" ou "mon rayon de soleil". Il se gardait bien de lui avouer que dans son esprit il pensait à elle comme à sa nymphe, comme à la lumière qui éclairait sa nuit, comme à sa fée, sa princesse ou sa déesse ou même encore son trésor. Après tout, il restait un fier mâle qui ne lui montrait toute l'étendue de son amour qu'en moment réservé comme celui-ci. En société il se montrait un peu moins mièvre mais toujours respectueux et amoureux. Ça jamais il ne le renierait. Mais bon, devant les copains, parfois... Les mâles étaient un peu gênés de délivrer leur coeur de leur armure de fierté. En tout cas dans ses prunelles étincelantes brillait le bonheur. Korra était si parfaite.

Je suis sûre que tu serais un excellent mentor, tout comme tu as toujours été un excellent capitaine. Déclara-t-elle avec douceur, un sourire illumina son visage fin dont le temps rattrapait la jeunesse. Oh, elle n'était pas vieille, mais quelques rides très légers se formaient ci et là, lui donnant un air sage et mature. Geb n'y échappait pas non plus, cela leur donnait un charme nouveau.
Un petit moment passa pendant lequel elle savoura le bruit de la mer et des goélands, puis elle tourna ses prunelles bleutées sur son mâle, son partenaire de toujours. Il semblait terriblement amoureux et elle se perdit dans les profondeurs de ses iris reptiliennes avant de pouvoir répondre :

Je me sens prête.

Sa voix fluette trembla légèrement sous l'émotion, son coeur palpitait et la chaleur lui montait aux joues. C'était une décision importante dont le sujet avait longuement été évité les années précédentes, et pour la première fois enfin, ils en parlaient sereinement.

Je pense que nous avons le droit à une deuxième chance. Se reprit-elle, d'une voix plus confiante.

Ils avaient grandis, mûris, les épreuves les avaient bouleversés et pourtant ils en sortaient plus forts, parce qu'ils étaient ensemble, ils se soutenaient.
D'un geste de la patte, elle releva légèrement son collier pour l'admirer d'un air nostalgique, cadeau inestimable offert par son compagnon. Comme le temps avait passé...

« Still lovin' you

« Geb & Korra ♥


Moi je n'étais rien et voilà qu'aujourd'hui
Je suis le gardien du sommeil de ses nuits, je l'aime à mourir
Vous pouvez détruire tout ce qu'il vous plaira
Elle n'a qu'à ouvrir l'espace de ses bras pour tout reconstruire
Tout reconstruire, je l'aime à mourir

Plus le disciple d'Aka se perdait à contempler ce beau visage, plus il réalisait à quel point elle était magnifique. Les marques du temps et des épreuves de la vie n'avaient fait qu'embellir son minois en lui offrant maturité et confiance en elle. Il regard profond et pâle de la louve trahissait la tendresse qu'elle éprouvait pour le Guerrier et rien n'aurait pu lui faire plus plaisir. C'était au travers de ces prunelles et uniquement celles-ci qu'il voyait son reflet. C'était pour elle qu'il était devenu fort et tendre, fier et humble. C'était pour elle qu'il s'évertuait chaque jour à donner son meilleur. Korra était tellement plus que sa compagne. Elle était à la fois sa meilleure amie, sa coéquipière, sa partenaire de jeu et de vie tout comme elle était son soutien, son pilier, son roc. Une louve menue et si douce et pourtant si forte. Lorsqu'elle lui montra toute sa confiance en lui disant qu'il serait un excellent tuteur, le mâle beige se sentit comme libéré d'un poids. Comme si une part de crainte s'enfuyait sous les paroles pleine de sollicitude de la Nourrice. Il comprenait aisément pourquoi les louveteaux l'aimait tant. S'il n'avait pas déjà été fou d'elle, il serait chaque jour retombé sous son charme. Geb pencha légèrement la tête sur le côté, posant son menton sur le crâne de la femelle. Il inspira lentement l'odeur de ses cheveux argentés décorés de fleurs. Ses paupières se fermèrent un instant alors que le silence s'installa. Il profita de cet instant complice et n'appartenant qu'à eux.

Elle a gommé les chiffres des horloges du quartier
Elle a fait de ma vie des cocottes en papier, des éclats de rire
Elle a bâti des ponts entre nous et le ciel
Et nous les traversons à chaque fois qu'elle ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir, je l'aime à mourir

Il sentit un mouvement et rouvrit les yeux pour fixer Korra. Un sourire doux étirait ses babines alors que ses oreilles se tournèrent vers la disciple de le Renarde. Les sourcils du mâle se rehaussèrent alors qu'il n'était pas sûr d'avoir bien compris. Mais l'adorable trouble qui vint rosir les joues de sa belle et sa seconde phrase lui confirmèrent que ses tympans ne lui jouaient pas encore de tour. Il accueillit la nouvelle avec bonheur et gratitude, fourrant sa truffe brune dans le cou de sa compagne. Bien sûr, il n'oubliait pas les épreuves par lesquels ils étaient passés, il ne pouvait repousser les images tristes qui assaillaient encore son coeur parfois. Ils n'étaient que des adolescents fougueux et imprudents lorsqu'ils étaient devenus parents. Ils avaient vécut le décès de l'un de leur fils alors qu'il n'avait pas eu la chance de seulement ouvrir les yeux. Ils s'étaient sentis terriblement coupables et Geb avait fait de son mieux pour être là, auprès de la jeune mère. Et puis quelques mois plus tard Lüun avait disparue complètement. Cela avait eu pour cause, en dehors d'un lourd chagrin, la complète remise en question de Geb, qui s'était éloigné de sa famille et s'était perdu à l'entraînement et à la traque de cette dernière. Tout ce qui avait pu lui vider la tête pour ne pas penser à sa petite louvette perdue quelque part. Il n'avait jamais perdu totalement espoir et, encore maintenant, priait les Dieux pour que la petite femelle hybride ai survécu, ai trouvé une nouvelle famille qui l'aurait aidé, et pourquoi pas, aurait fonder la sienne ? Tout pour ne pas l'imaginer seule. Puis il était revenu auprès de Korra, car il avait besoin d'elle autant qu'elle de lui. Ainsi que Nòtt et Thaliojn qui attendait chaque soir le retour de leur père... Avec le temps il avait fini par accepter inacceptable.

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd'hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l'amour aussi

Malgré tout le sujet des enfants étaient restés sensibles et une sorte de gêne avait envahis tout sujets dérivés. Il avait fallu de très nombreuses années, que leur fils et leur fille soient grands et indépendants, pour enfin se poser les bonnes questions, pour enfin terminer le deuil et parvenir à surmonter la perte. Chacun à leur rythme. Geb découvrait aujourd'hui que la Nourrice avait avancé sur ce même chemin du bonheur avec lui, peut-être même plus rapidement que lui. Et il ne pouvait en être plus ravi. Il était si cheveux d'avoir cette louve si belle et si forte auprès de lui. Le Guerrier laissa exploser sa joie dans une étreinte à la fois passionnée et tendre, serrant contre son coeur celle qui faisait de sa vie un rêve et une aventure de tous les instants. Ainsi ils étaient prêt tous les deux à redevenir parents de petites boules de poils. Il imaginait déjà Thalion en grand frère joueur et protecteur, ainsi que Nòtt, plus réservée mais heureuse de transmettre ses connaissances à une jeune génération. Il se demanda brièvement aussi ce que Dame nature leur réserverait cette-fois, si effectivement elle leur permettait de donner la vie encore une fois. Lüun avait le plus gagné à la loterie génétique et récupéré les gènes paternels. Un sourire naquit sur les babines disciple du Grizzli. Il n'était pas temps de réfléchir à tout cela, il ne fallait pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuer. D'abord il fallait se réjouir... Et s'amuser un peu. Forcément. Un air mutin vint plissa le museau du mâle beige alors qu'il souffla dans le cou de sa belle.

« Je vais peut-être m'atteler plus promptement à nous trouver une petite grotte, ma Dame ! »

Il en était impatient. Impatient de passer du bon temps avec elle. Impatient de se retrouver dans une posture... Délicate mais passionnée -il restait un mâle tout de même !-, et pourquoi pas, si les Dieux le permettait, de recommencer le long voyage qu'était la parentalité. Mais d'abord ! Câlin !