Aux sombres héros de la mer ✡ Sushi

Aux sombres héros de la mer

▬ ft. Sushi

Hiver 2020.
4 mois.

Aujourd'hui, Désastre découvrait la mer.
Le contact du sable sous ses pattes, l'odeur du sel dans le nez, le vent qui souffle dans ses oreilles et balaye le duvet de son pelage. Il n'y avait personne pour découvrir l'expression qui en cet instant présent se dessinait sur son visage.
Et se résumait à un néant profond, comme si presque il avait été déçu. Que la plage ne lui évoquait rien de plus que ce visage morne et sans substance qui était le sien.

Tu étais un enfant triste. Un enfant chiant, qui ne donnait pas envie de s'amuser avec.

Il est possible que les discours anti-Raeders de Pepper eu altéré sa perception de l'environnement marin, créant en son esprit une mauvaise association. Ainsi, c'était ça, le domaine des méchants. De l'eau qui brûle les yeux lorsqu'on plonge la tête dedans, des oiseaux aux cris bruyants et sans mélodie, du sable qui gratte le poil. L'odeur de l'iode, du poisson qui pourri sur la plage.
Comment pouvait-on appréciait de vivre ici ? Il le cherchait, s'avançait dans de larges foulées. Serpent perché sur l'épaule, dont la fine tête bougeait au rythme saccadé de ses pas, il lui faisait visiter à lui aussi les lieux.
C'était chez eux, mais il n'était pas obligé de l'apprécier.
Il se disait que Pepper ne devait pas beaucoup aimer la plage, elle non plus ; en ne l'appréciant pas, il s'inscrirait davantage sur ses traces.

Tu ne trouves pourtant pas que ça chatouille, l'écume qui vient lécher les doigts de tes pattes ?
Le petit crabe, marrant, qui claque des pinces devant Serpent ?
Regarde comme la mouette s'abat dans l'eau pour sortir avec compétence un poisson, là-bas.

Les yeux rouges détaillent et apprennent, ils ne cessent de découvrir et de se stimuler. C'est la première fois qu'il rentre les pattes dans l'eau, il progresse jusqu'au ventre sans oser aller plus loin.
Que se passera-t-il, au moment où il n'aurait plus pied ?
Désastre n'aime laisser de marge au hasard ; il ne veut tenter ce dont il n'est pas sûr. Seul, il pourrait bien mourir dans l'eau où il ne peut respirer.

Et puis, il l'a vu, plus loin là-bas.

Un louveteau un peu plus grand. Ce n'est pas devant lui, qu'il doit s'humilier. Désastre sort de l'eau, d'un pas félin. Il s'ébroue et ressent le froid qui, soudain, mort à son poil. Frissonnant, il regagne la falaise qu'il longe, restant sur la plage mais profitant de la chaleur que dégage les roches où se réverbère le soleil.
Puis il marche tête basse, comme si on ne l'avait pas vu, ombre grise sur fond orangé...

Sujet: Re: Aux sombres héros de la mer ✡ Sushi Mar 24 Mar 2020, 22:44

Il disparaissait souvent, il aimait voyager seul car il était un enfant solitaire au fond. Il dérogeait à toute convention tant il feintait n’avoir besoin de personne. Perdu dans ses pensées créatrices, il ne prêtait que peu d’attention au monde des adultes et à la discipline guerrière qui régnait dans les couloirs du grand castel. Il n’avait rien à prouver à ceux qui l’entourent. Il n’était que lui-même être sensible qui se plaisait à peindre les parois des grottes ou à parsemer les nids de fleurs séchées et odorantes ou de chardons bleus. Son art était certes parfois incompris, mais il ne perdait pas espoir. Un artiste avait la plus grande des difficultés à se faire connaître, c’était tout naturel, ils étaient tout simplement pas prêt à comprendre la grandeur de son art. Loin de se décourager, les réactions des adultes l’avaient poussé à perpétuer son art en secret. Vivons heureux, vivons caché.

À la recherche de l’inspiration, il était parti vers la mer. Mais le temps n’était pas à l’art, le temps était au secret. Il avait dépassé les dunes, les embruns se perdaient dans sa crinière noire battante au vent. Il avait plié ses vêtements sur le sable hors de portée des vagues afin qu’ils ne soient pas emportés. Il y tenait malgré tout. Il s’était aventuré dans l’eau laissant la fraîcheur de l’eau salée irradier son corps encore endolori par la longue marche qui avait précédé sa venue sur la plage. Il scruta l’horizon soupirant de soulagement en observant l’étendue infini qui se dessinait devant lui. Il était temps de s’adonner à la pêche s’il voulait manger autre chose que des fruits au petit déjeuner. Il avait horreur de la viande, mais ça c’était un secret bien gardé. Et puisqu’il ne voulait pas qu’on le surprenne entrain de pêcher, il partait en cachette mener à bien ses étranges occupations.

Il se hissa sur des rochers avec toute l’agilité que la nature lui avait donné de naissance. Ainsi il étendu son ombre au dessus de l’eau mouvante et trouble espérant surprendre les quelques alevins cachés entre les crevasses. Il claqua ses mâchoires sous la surface, capturant l’écume entre ses crocs. Après plusieurs essais infructueux, il se décida à rejoindre la plage. Enfila ses fringues à la va-vite, puis s’avança vers les falaises, alors qu’il s’apprêtait à quitter les lieux bredouille, il surprit le jeune loup

« Hey » Le héla-t-il d’une voix portante qui franchirait sans mal les quelques dizaines de mètre qui les séparaient. Il savait y faire lorsqu’il fallait se faire entendre ou lorsqu’il fallait se faire discret. Le jeune loup au pelage émeraude s’élança d’un pas gracile vers le jeune héritier au trône. « Sa majesté fait une balade matinale ? Petit prince, vous en avez assez des entraînements martiaux ? »

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Hiver 2020.
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Si Désastre portait un Serpent sur son épaule, ce jeune loup en avait un en lui. Il possédait une agilité qu'il aurait pu lui envier, il se dit que c'est à l'Anaconda qu'il appartenait déjà, tant il était capable d'ainsi monter sur les rochers. Un loup qu'il lui semblait pouvoir associer à la Grosse Bamboo et à Prêtre Kalashnikov, par ses couleurs qu'il reconnaissait. Un fils de guerrier, en deviendrait-il un lui aussi ?
Il finit par en descendre, reprenant les habits éparpillés sur le sol pour les remettre sur ses épaules.

C'est là qu'il le surprit, lui, le faisant se stopper dans sa marche contemplative. Désastre a les yeux rivés pour lui. Et si de force il ne semblait avoir beaucoup, dans son corps svelte... Il en avait dans la voix.
Elle portait autant que celle de la Grosse Bamboo, à croire qu'elle lui avait offert en héritage son coffre et ses cordes vocales.
La queue basse, touchant le sable, Désastre le regarde sans bouger. Il ne corrige pas même sa position, qui reste celle d'un loup en marche, le mouvement en moins.
Une patte en avant de l'autre, la tête basse. On dirait qu'il est en chasse, et qu'il fixe la proie lui venant.

Il n'y aura cependant aucun coup à son égard.
Désastre ne s'en prenait pas aux autres.

Puis il lui parle, le loup vert. Désastre ne saisit pas s'il se moque de lui, il lui donne des noms nouveaux comme Sa Majesté ou Petit Prince. On l'a déjà appelé Prince, mais ce n'était pas sur ce ton là.
Désastre ne sait pas comment le prendre.
Il tangue et il hésite, sans qu'il ne passe quoi que ce soit sur son visage morne.
Mmh.
Il cherche à analyser ce loup, à le comprendre. Peut-être est-ce un rigolo.
Dommage.
Désastre n'a pas le sens de l'humour, il ne la saisit pas. Il est trop terre à terre, trop... sérieux et rigide, même à quatre mois.

« Non, celui-ci est terminé.
...
Je viens voir la plage. »

Et la montrer à Serpent, mais il n'a pas le droit de le dire. C'est un peu bête, il ne peut pas l'avouer.

« A quoi t'entrainais-tu, toi ? »

Il l'a vu monter sur les roches, il suspecte l'escalade. Il aimait, ce jeu là. Avec Narcisse. Aller plus haut, ne pas avoir peur de la hauteur. Se dépasser, toujours un peu plus.
Faisait-il parti des grimpeurs ?

Le jeune sushi fit osciller ses grandes oreilles vertes et crèmes alors que le jeune prince lui parla de ses activités. Alors il l’avait surpris entrain de pécher sur les rochers. C’est qu’il avait une bonne vue le jeune prince, alors il n’était pas vraiment surpris qu’il l’ait aperçu penché ainsi au bord de l’eau. Mais c’était un peu gênant tout de même qu’il l’ait croisé sans ses vêtements ainsi penché au dessus de l’eau, comme l’on surprendrait une jouvencelle pendant son bain dans la rivière. Sushi rougit, la chaleur lui monte aux joues et aux oreilles. Puis surprenant son moment de faiblesse, il réajusta ses vêtements avant de redresser la tête prenant une attitude plus altière. Il s’avança jusqu’à lui, le fixant dans les yeux avec un sourire porté fièrement entre ses babines. C’était un honneur de parler ainsi avec le jeune héritier, du moins, c’est ce qu’il pensait, une petite entrevue privilégiée.

Puis a sa question, il coucha les oreilles doucement sans la moindre marque d’agressivité, plutôt avec finesse, faisant reposer doucement ses oreilles contre son crâne.

« oh, ce n’est pas tout à fait ce que j’appellerai un entraînement, je dirais plutôt un essai et je doit le reconnaître, il n’a pas été très fructueux ce matin » Il fit glisser son regard sur le rivage, là où l’écume léchait le sable à chaque aller et venu. Puis il fit volte-face s’approchant tout près du louveteau pour lui murmurer dans le creux de l’œil. « à vrai dire, j’essayais de me saisir de petit poisson avant votre arrivée, mais ceux-ci sont furtifs et farouches, ils s’enfuient rapidement au moindre remous. Lorsque je vous ai aperçu, je n’ai pas eu la patience de rester penché au dessus de l’eau encore longtemps à attendre qu’ils gagnent en confiance, alors j’ai décidé de venir vous rejoindre pour vous saluer. »

Une fois ces mots sortis de sa gueule dentelée, il sourit à nouveau avant de prendre un peu de distance, il s’étira, c’est vrai qu’il était endolori après s’être maintenu immobile au dessus de l’eau pendant un petit moment, mais c’était la meilleure technique qu’il avait trouvé pour espérer attraper les petits poissons, c’était la même que celle utilisé par les échassiers, ces grands oiseaux aux longues pattes qui pêchait parfois près de la rivière.

« j’en ai presque oublié de vous demander votre nom ? » Il pencha la tête dans l’attente d’une réponse.

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Hiver 2020.
4 mois.

Il ne comprend pas, Désastre, pourquoi il semble soudain si gêné. Pourquoi il rougit, et réajuste ainsi le tissu encombrant qui entoure son corps. Avait-il fait quelque chose de mal ? Un regard qu'il ne fallait pas ? Il n'a pas la notion de pudisme et en ignore même l'existence. Ce n'était chose possible, pour lui, de ne pas assumer une partie ou sous corps tout entier. Même lorsqu'on portait couleurs de l'ennemie, il ne s'en était jamais senti mal, lui.
Cela dépasse sa compréhension, aussi laisse-t-il tombé ce qui concerne les aspects farfelues du fils de Kalashnikov. A qui il ne ressemblait pas du tout, se dit-il. Ni à lui, ni à Atsuko.

Il lui apprend qu'il avait tort, et que ce n'était pas un entrainement. Du moins, que celui-ci était un essai non fructueux. Mais n'était-ce pas là tout l'intérêt d'un entrainement ? S'il fallait perdre, c'était ici et non ailleurs, c'est ce qu'elle lui avait apprit, Pepper. Toutes les erreurs devaient y être fait, pour les aborder, les corriger, et sortir vainqueur de toute condition réelle où ces mêmes situations pourraient se reproduire.
Alors lorsqu'il lui dit ce qu'il tentait de faire, il se met à réfléchir, Désastre. A analyser. Ce loup, qui semblait agile plus que fort. Ces proies, plus rapides encore.
Mmh.
Cela donnait sujet à réflexion. Et même si lui avait abandonné pour venir le rejoindre, Désastre avait saisi l'opportunité de progresser.
De gagner.

« Mmh. »

Il hoche la tête, il a écouté toutes les paroles. Ça se voit qu'il réfléchit, maintenant. Presque n'en aurait-il pas entendu la question, à laquelle il répond si machinalement.

« Désastre et toi ? »

La formalité est nécessaire, et maintenant rempli. L'on peut revenir à l'objectif d'attraper un poisson, maintenant.
Si les sous-loups des mers en sont capables, ils le peuvent aussi.

« On pourrait attraper les poissons en étant ingénieux, plutôt que rapide. Il le sont moins que nous, leur faiblesse.
Avec une épuisette...faite d'un tissu et d'une branche. Piégé dedans, il suffira de le jeter sur le sable. Et de le tuer. »

Il y a tout un protocole bien plus long, dans son esprit, mais les idées sont énoncées.

Il pencha la tête et afficha une mine ravie, les yeux clos et la gueule entrouverte lorsque Désastre lui adresse la parole. N’est-il pas adorable avec ses grands yeux rouges aux étoiles étranges qui se dessinent sur ses iris rougeoyantes. Il n’était pas sans le trouver un peu étrange, froid, rigide, un peu trop procédurier. Après quelques secondes figées dans cette expression débordante de joie, le jeune sushi ouvrit de nouveau les yeux et se pencha sur lui avant de lui parler de nouveau, glissant une patte par dessus son épaule en guise de félicitation.

« Tu es vraiment très ingénieux. Je n’aurai jamais songer à utiliser un tel mécanisme pour seulement attraper quelques poissons pour un pique-nique. »

à vrai dire, il ne pensait pas vraiment comme un ingénieur, le jeune loup vert avait le crâne plein de courant d’air, il ne restait jamais bien longtemps figé sur une idée. Celles-ci allaient et venaient apportant chacune leur lot de fantaisie. Bien plus de fantaisie plutôt que de l’utilité, il était artiste et non ingénieur ou stratège. Il ne fallait pas se méprendre sur ce point.

« Je m’appelle Sushi »

Il ricane un peu tout en repoussant ses cheveux en arrière.

« On peut dire que ce nom me va comme un gant, mais c’est un peu ironique car j’aime beaucoup manger du poisson cru, tu devrais goûter, c’est délicieux »

Puis soudainement, il se rend contre de ce qu’il dit, si son nom il le prenait bien peut-être que ce n’était pas le cas du jeune héritier. Il coucha les oreilles l’air un peu gêné. Sa pensée passe et repasse, elle n’a pas vraiment de fil, elle se déroule comme elle vient et parfois il parle bien avant d’avoir songer à une réponse probable.

« Si tu veux, on peut tenter de mettre ton plan à exécution, je suis certain que cela ferait très plaisir à certains si l’on parvenait à ramener du poisson. Lorsque je pêche seul, je n’arrive guère à attraper que deux ou trois poissons pour ma consommation personnelle, mais en suivant ton plan, peut-être qu’on en attrapera beaucoup plus. Qu’en penses-tu ? »

Il cherche des bâtons sur la plage du regard.

« Un bâton là-bas ? »

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Le louveteau se demanda si l'autre loup avait bugué. Il s'était figé dans une expression unique, les yeux clos et la bouche ouverte.
...
Voulait-il dire quelque chose ?
Désastre ne sait pas, ses oreilles s'agitent et presque se couche contre son crâne. Il n'avait pas appris, à débloquer un loup d'une expression. Pepper lui apprenait seulement à se battre. A comprendre la stratégie d'un adversaire, plutôt que l'adversaire lui-même.
Mais il bouge, finalement, rouvre les yeux et ferme sa bouche.
C'est mieux, comme ça.

Il souligne un fait vrai, celui de n'avoir pensé à telle stratégie. Sans doute tenait-il de la Grosse Bamboo, sa mère. Il l'avait vu faire, parfois.
Désastre c'était dit que c'était à l'instinct plutôt qu'à la réflexion qu'elle se laissait aller. Le fils devait suivre ce même chemin.
Ce fils qui s'appelait Sushi.
Qui lui parle de poisson cru, et il ne comprend pas pourquoi. Pour lui, la nourriture était de la nourriture, et elle n'avait pas de nom. Il ne réfléchissait pas, lorsque Pepper lui apportait une proie, si cette nourriture était une côte, un gigot ou...un sushi. Le poisson cru resterait pour lui du poisson cru.

« Mmh. »

Il ne prêchait un convaincu, Sushi. Désastre était taciturne, et sans doute devrait-il parler pour deux ; sa précédente réflexion quant à la pèche revenant d'un pur miracle d'éloquence, venant de lui.
Il ne parlait jamais autant.
Surtout pas pour ne rien dire.

Puis il propose de mettre le plan évoqué en action, ce à quoi Désastre ne put répondre par autre chose que :

« D'accord. »

A l'évocation du bâton, il tourna la tête, s'en approche et le tâte. Le bois était flotté, serait-ce suffisant ? Il le souleva, tenta d'en faire quelque chose de ses petites pattes, corps minuscule de louveteau aux muscles pourtant présent, dans une étrange différence.

Il essaye d'y lié un tissu rejeté sur la plage.

« C'est plus compliqué que dans mes pensées... »

Un échec, pour tous les deux...

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Il le trouvait plutôt amusant le jeune prince. Il ne comprend pas trop comment il fonctionne. Il semble peu expressif et peut emprunt aux élans de tendresses quand le jeune fils de Bamboo lui déborde de tant de gentillesse. Il l’observe comme un jeune chiot les yeux ébahis, par tant de réflexions et d’idées, si bien qu’il se laisse guider par le jeune loup. Le loup vert n’est certes pas très pensant, mais il espérait se trouver une utilité en se rendant utile à l’autre.

Positivement optimiste, il ne perdit guère de temps à grommeler son échec cuisant. Se contentant de coucher les oreilles d’un air hébété lorsqu’il se rendit compte de son erreur, le vulgaire bout de bois n’étant autre qu’un malheureux morceaux de bois flottés qui dépassait à peine du sable et qui ne leur serait d’aucun utilité.

« Oups, ce n’est pas ce que j’avais espéré »

Il hausse les épaules, passant rapidement à autre chose, observant le jeune prince .

« Il suffit de persévérer, nous arriverons bien à tirer quelque chose plus tard, je vais regarder si je ne trouve pas d’autres bâtons plus adaptés ».

Il s’éloigne un peu, il cherche du regard ce que la mer aurait pu rejeter de son ventre. Une corde, un tissus, d’autres morceaux de bois. Il réfléchit, comme un artiste, il pense aux branches pour étendre la toile, tout en marchant, il continue à parler sans s'arrêter.

« Il nous faudra au moins 3 morceaux de bois et une corde pour les assembler au morceau de tissus que tu as trouvé ».

S'il n'était pas le meilleur ingénieur, il était peut-être meilleur architecte.
Il parvient à mettre la main sur un morceau de bois parfois, qu'il traîne jusqu'à Désastre.

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Persévérer.
Désastre connait bien ce mot, que prononce Sushi comme si c'était une chose facile. C'est ce qu'il tenter de faire -non, faisait !- tous les jours, pour ne pas que se referme davantage le visage de Pepper et que la tension se palpe sous ses muscles puissants. Parce qu'il devait la satisfaire, parce qu'il devait progresser pour devenir une Épée forte et qu'Aka voit en lui un disciple fidèle.
Persévérer...

Il ne répond que par le souffle qui s'échappe de son nez, alors que se penche doucement cette tête sans expression.
L'enfant regarde l'autre s'éloigner, reste immobile et sonde les environs. La pêche n'est pour lui un jeu, il prend cette confection avec beaucoup de sérieux.
Il ne savait pas jouer de toute façon, Désastre. Il n'apprenait qu'à mimer des combats ou des compétences, tout était ludisme et l'amusement inexistant.
Il trouve en Sushi un partenaire adéquat, par le bâton qu'il traine alors, dans l'association qu'il faudrait en faire avec le tissu.

Architecte et ingénieur, on aurait en effet trouvé meilleur terme pour l'un et l'autre.

Du bois, il pense qu'ils peuvent casser ce bâton. Il est grand et suffisant, il pense à la taille de leurs pattes qui s'ajouterait à celle de l'objet et en fait part à son collaborateur.

« On pourrait le casser en deux. Ce serait assez pour le prendre en patte, et ce n'est pas grave si on se mouille un peu celle-ci

Pour la corde, je peux utiliser mon bandeau et mes ceintures. »

Les accessoires de Désastre sont finement pensés, rien n'est laissé au hasard. Il n'y avait que les piercings, pour trouver chez lui une certaine inutilité, dans la simple décoration qu'ils formaient sur son visage si terne.
Il les retire.

Pour peut-être ainsi, tout assembler.

[PC Réussite : fin de conception de "l'épuisette"]

Et il resserre les deux petites ceintures à pointes pour maintenir le tissu, renforce un côté avec celle simple, l'autre avec le bandeau blanc.
Si l'autre était pudique sous son kimono, lui se mettait à nu pour cette confection.
Il resserra une dernière fois le tout.

C'était plus que décent, cette confection d'enfants.

« Essayons. »

Attrapons les petits poissons.

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Fier, il porte son fardeau jusqu’à son comparse, au pied duquel, il fit tomber le butin enfin obtenu. Joyeusement, il remue doucement la queue alors qu’il pense faire plaisir à son acolyte par sa belle découverte qu’il lui offre comme l’on cède les droits d’une découverte à quelqu’un de plus charismatique. Trêve de félicitation et de gonflage d’égo, le jeune prince est plutôt du genre efficace et pragmatique. Tandis que le jeune Sushi un peu à la traîne, le regard s’exercer à des instants de réflexions et à des soupires entendus.

Si le jeune prince n’était ni causant, ni expressif, cela allait bien au jeune loup vert qui lui serait capable de jacasser pour deux. Le jeune sushi toujours un peu électrique, l’écouta parler un instant avant de sauter un peu plus loin. Il prit un peu d’avance, laissant le jeune prince transporter leur œuvre partagée.

« C’est une excellente idée, peu importe d’avoir les bouts des pattes un peu mouillée tant que l’on attrape du poisson. »

Encore une fois, le prince faisait preuve d’une certaine habilité à user de ses pattes et de sa force. Il n’eut pas besoin de beaucoup de temps pour confectionner l’épuisette, ce qui eut pour conséquence d’impressionner le jeune Sushi même si cela n’était certes pas son objectif principal. - Mais bon parfois l’on se contente de ce que l’on a sous les yeux-.

Le loup vert s’approcha du bord de l’eau, avant de marquer une pause. Il l’avertit plissant les soucils pour la première fois depuis qu’ils s’était croisé et prenant un air presque sérieux voir, inhabituel qui ne dura qu’un instant :

« Tu ne me regardes pas, hm »

Il déposa ses fringues sur le sable, évitant ainsi de les imbiber de sel marin. Ainsi apparié, ils étaient prêt à pêcher ensemble pour le meilleur et surtout pour le pire.

[tentative pêche 1 : Echec → pas de poissou sur la première tentative ]
Aucune prise, pas la moindre toucher, même pas un misérable vairon, rien ne se prends dans le tissus, l’idée semble bonne cependant. Peut-être est-ce le lieu qui est mal choisi ?

« Peut-être devrions-nous allez pêcher plus proche de l’embouchure du fleuve, qui est là-bas ? Les eaux s’y croisent, les poissons doivent être nombreux. »
Il la désigne de la patte.

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4 mois.

L'idée satisfaisait le jeune mâle vert, qui n'a tout comme lui pas peur de se mouiller les pattes. Ils étaient des Etelkrus, ils n'avaient pas le droit de se laisser aller aux inepties des disciples de Moiro, à se refuser d'accomplir une tâche parce que celle-ci aurait risqué d'user leur pelage.
Pepper lui avait parlé des autres dieux, et c'est le discours qu'elle lui avait tenu quand aux disciples du glowstick rose. Il pense qu'il doit les mépriser, pour respecter des valeurs qui n'apportaient rien, contrairement aux leurs.
Puissance. Ruse. Vitesse.
Tels étaient les véritables valeurs.

Bon petit Etelkru que tu fais, petit Désastre, si formaté.

Au bord de l'eau Sushi change d'expression, et Désastre ne comprend pas. Ne pas le regarder ?

« Pourquoi ? »

Il a détourné le museau et les yeux, quand même, obéissant sans réfléchir à ce qui sonne comme un ordre, même s'il est donné par louveteau de son âge. La demande est étrange et il a besoin de comprendre, il glisse un discret regard au coin de ses yeux d'enfant avant de retenir son souffle dans un hoquet et de regarder à nouveau droit devant lui.
Il...
Il ne comprenait toujours pas pourquoi, il avait simplement enlevé son kimono.

Au moins, cela ne l'empêcha pas d'essayer de pêcher, se saisissant en premier de leur épuisette. Ils n'attrapèrent cependant le moindre poisson...
Et s'il avait commit une erreur, en suggérant telle idée ? Ses yeux se plissent, il tique un peu le louveteau.

« D'accord. »

On changeait donc de place, pour partir plus loin. Positionné au-dessus de l'eau, Désastre se concentra, le rouge de ses yeux ne quittant pas son reflet dans l'eau et les ombres qui glissaient sous sa surface...

[PC Réussite : Attraper un poisson, plus loin ]

« Oh. »

Et la suggestion de Sushi porta ses fruits, car voilà que se piégea contre la toile de l'épuisette un poisson. Désastre releva le dispositif, envoyant le poisson sur le sable. Il s'approcha, le touchant du museau, le regardant s'agiter et frétiller.
Est-ce qu'un Raeder bougeait comme ça, une fois sorti de l'eau ? Il est un bébé avec de drôles d'idées.

« On a réussit. »

La joie est un peu plus vivante, comme soulagée de voir qu'ils avaient réussis dans leur tâche.

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Le loupiot menthe se laisse couler dans l’eau sablonneuse tel un serpent, jamais il ne frémit lorsque la morsure de l’eau fraîche lui arrive à mi-cuisse, venant déposer son sel marin sur son doux pelage. Ce n’était pas un drame, il aurait bien l’occasion de se rincer les pattes dans le fleuve sur le chemin du retour et ainsi retrouver une fourrure de nouveau immaculée. La priorité allait à la pêche, il lui fallait aider son complice à se saisir du poisson. La coquetterie fut remise à plus tard. Car il l’était matérialiste & superficiel à foison, mais il savait s’en détourner pour faire face aux priorités lorsque les évènements le rappelaient à ses propres obligations. Manger, Chercher des plantes, jacasser avec les siens. Certes, il n’était pas le fabuleux guerrier dont rêvait ses parents, mais il savait mettre sa nature et ses intérêts personnels de côté pour rendre service aux autres.

De son corps agile, il tente de rabattre le fretin vers l’arche de bois que détient son camarade. Il s’avança dans l’eau, pas à pas, provoquant des remous pour désorienter les animaux aquatiques dissimulés dans les rochers entre terre et mer. Lorsque le jeune prince relève le dispositif et projette sa proie sur la rive, le sushi remue la queue, le regard pétillant. Il s’élance alors vers la rive au grand trot afin de venir féliciter son compagnon.

« Oui, c’est une belle première prise, Prince. Que souhaite tu fais maintenant ? »

Le louveteau se penche vers la proie, qu’il tue d’un coup de griffe bien placé, l’immobilisant d’une seule patte, avant que celui-ci ne frétille jusqu’au bord de l’eau, il serait fâcheux qu’il vienne à leur échapper après tant d’effort.

« Nous pouvons le partager avant de rentrer ou bien continuer à pêcher, ou simplement le ramener au camps. C’est le tien alors à toi de décider ce que tu veux en faire. »

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Une belle prise. C'est ainsi qu'est considéré cette prise qui tremble et s'agite sur le sable, poisson qui se meurt dans un monde qui n'est sien. Sushi s'en approche, pose une griffe sur son cou. Il n'en a pas l'air comme ça, pourtant il est si précis quand il tue. Il y a sous les airs de poupée quelque chose d'assassin, comme si la mort n'était chose effrayante
Certains enfants se révulsaient, des proies que l'on tue. Ils n'en faisaient pas parti, jeunes garçons pêchant et tuant le fruit de leur labeur, dans une continuité où l'hésitation et la remise en question ne pouvait avoir lieu.

A la question, ledit prince qui ne s'en sent pas un ne sait quoi répondre, si ce n'est un mmh de réflexion, comme il en avait trop l'habitude. Il lui faut les suggestions du jeune mâle, pour qu'enfin se réveil l'enfant, redressant ses oreilles et entrouvrant la gueule. Oh. C'était bel et bien à lui de décider, malgré toutes ses idées.
Désastre n'avait pas l'habitude, de choisir. C'est toujours Pepper, qui décidait de tout pour lui. Comme de son entrainement d'Epée. Comme la promesse d'un glowstick rouge.
Il repense aux premiers mots. Le partager, continuer à pêcher, en ramener au camp...

« Oui. »

Il dit oui à tout. Se rend compte qu'il doit développer, parce que souvent il n'en dit pas assez. Ça amènera un jour à des quiproquos.
La voix finit par se délier, il parle un peu plus, synthétise les propos de Sushi.

« Partageons celui-ci, pêchons en d'autres pour la meute. »

Au fond il a peur que Pepper le gronde, pour avoir pêcher comme un Raeder. Il ne lui dira pas, que les poissons étaient d'un petit loup et de lui.
Le louveteau coupe d'un coup de crocs le poisson en deux, goûte la chair blanche. Le goût est différent, étrange. La texture visqueuse. Il recrache les arrêtes et les écailles, trouve celles-ci peu agréable en gueule.
Au final, la chair est bonne, flattant ses papilles du goût de l'inconnu.
C'est la première fois qu'il en mangeait, il se satisfaisait d'avoir attrapé de lui-même cette proie, en collaboration avec un autre.

« Mmh. Ce n'est pas si mauvais... »

Il doit bien l'admettre, le tout petit loup, du haut de ses quatre mois.
Ensuite...
Ensuite, la suite se dessine. Ils pêchent encore, en attrapent d'autres. Ils passent un moment ensemble, et enfin rentreront au Castel, leur épuisette improvisée chargée de petits fretins.
Ce n'était pas une si mauvaise journée que ça.

L’odeur saline du poisson lui mettait l’eau à la bouche. Mais quoi qu’on en dise il savait rester patient le jeune loup couleur mentholée qui s’était posé au coté du jeune prince polychrome de gris, de blanc et de rouge. Déjà il fantasme ses crocs qui déchirent la chair blanche, il anticipe un peu ce qui peut arriver sans y prêter vraiment attention. Il remue la queue, réclame presque d’un regard implorant ce poisson qu’il cherchait à saisir toute la matinée en vain. Peut-être qu’il n’aurait eu cette occasion sans la présence du jeune prince et de ses idées fabuleuses. Quelque soit la décision prise, il s’y plierai. Alors il ne pouvait que se réjouir que son complice soit si plein de qualité qu’il dissimule, il n’en attendait pas moins.

De par son attitude, il laissait Désastre à ses illusions, l’imaginant fin assassin alors que ce n’était que par pure charité qu’il ne laissait l’animal aquatique agoniser dans sa propre écume. Car il était sensible et empathique, car ne souhaitait faire souffrir tout en ayant cette irrésistible envie de repaître sa faim d’un noble festin lorsqu’elle lui prenait au corps. Rien dans son comportement ne semblait dénoté à ce côté habile que possédait le jeune Sushi. Excentrique serte, peu discret, du genre à passer autant inaperçu qu’une nuée de solitaire au milieu du Grand castel, mais habile de ses pattes.

La décision du prince le ravit. S’il aurait accepté de redistribuer leur butin au camps, il préférai cette option. Elle était intelligente, reprendre des forces pour continuer à pêcher pour le camps. Il acquiesça les paroles du jeune loup zébré, se rangeant à ses côtés pour l’observer goûter ce premier poisson tout frais pêché.

« how, prends garde à ne pas t’étouffer. » Ricane-t-il amusé. « Il ne faut pas avaler les arrêtes » Une large sourire se dessine entre les babines du jeune loup. C’était une journée plutôt amusante.

Une fois que l’autre a terminé son repas, il se saisit de sa part, arrache délicatement la chair du bout des dents, laissant les déchets sur la plage. Une fois son repas terminé, il rejoignit l’autre louveteau pour continuer cette partie de pêche pleine d’enrichissements et d’apprentissage.

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