Wind Challenge l Lei

Il faisait beaucoup trop chaud pour la saison. Et c'était extrêmement perturbant. Et tout ça, c'était la faute de ce foutu dôme - ou plutôt de son absence soudaine. La température avait monté de plusieurs degrés partout sur le continent, et même si elle était descendue là où se trouvait le dôme auparavant, ça n'était toujours pas satisfaisant.

Mais Asclepia était très content, que le dôme soit tombé. Il avait attendu ça des mois durant, flânant aux alentours en écoutant avec crainte les loups du coin parler d'années d'existence de cette... Chose verte et infranchissable.

Mais ça y était ! Les terres, enfin, étaient accessibles.

Dont cette passe immense où venait taper un vent violent, agressif et meurtrier qui filait vers le ciel à une vitesse vertigineuse. Asclepia, debout sur le rebord de la passe, observait cette dernière avec une grand curiosité. Il hésitait. Se lançait-il au bas de cette dernière, au risque de se rompre le cou, pour le bonheur de sentir ce vent chaud glisser entre ses plumes, retrouver les sensations et l'adrénaline du vol de haute pente ?

Oserait-il ?

Il n'avait jamais été téméraire. Il préférait nicher dans les arbres et prendre soin de son plumage, passer des heures à frotter ce dernier pour le rendre plus brillant, plus éclatant, plus... Plus ! Plus propre. Plus formidable. Mais il restait un aviaire, et les éléments l'appelaient, titillaient sa curiosité. Il voulait relever le défi, ce dernier ne lui semblant pas insurmontable.

Mais il avait un peu peur, quand même.

Alors Asclepia attendait, penché, son long cou tendu au dessus du vide, la tête penchée sur le côté, considérant le fond de la crevasse avec attention.

Exxus en avait marre d'avoir froid.
Ok, c'était le prix à payer pour cette liberté retrouvée, et la bouffe, ce qui était quand même assez important, soulignons le mais... Franchement, c'était quand même pas permis de se les cailler autant ! Et pourtant, lui n'était pas des plus à plaindre, avec son pelage naturellement fourni... Quand bien même il n'était pas aussi épais qu'il aurait du l'être en cette saison. Sinon, il ne grelotterait pas en marchant. Et si il n'avait pas froid, il ne râlerait pas non plus.

En tout cas, cela ne l'empêcherait pas de mettre la patte à la pâte pour essayer d'apporter sa pierre à l'édifice vacillant qu'étaient les Lazulis aujourd'hui. Du moins, ce qu'il en restait. Môman était attachée au principe de meute et n'était pas prête pour une vie de solitaire... Alors lui non plus. C'est donc pour cette raison qu'il arpentait les terres en ce jour, dans l'objectif de les quitter et dans l'espoir d'attraper un peu de gibier en terres libres... Du moins, c'était son objectif avant qu'il n'aperçoive, au bord du canyon, la silhouette d'un animal ailé dans une posture étrange.

Le jeune loup pencha la tête sur le côté et s'en approcha à pas feutrés... Qu'est ce que c'était, au juste ? Jamais il n'avait vu d'être semblable. On aurait dit un mélange entre un oiseau et un loup... Du coup, comestible, ou pas ? Il plissa les yeux, songeur... Pour finalement se dire que ça sentait quand même vachement le congénère et qu'il n'était donc peut-être pas très éthique ni moral de le ramener en tant que casse-dalle.
Ouais, il allait définitivement s'abstenir.

Par contre, c'était étrange, cette façon qu'il avait de se tenir, comme si il regardait le fond du gouffre. Ça le rendait curieux. Exxus se demandait bien si il allait finir par sauter, et si oui, si il allait finir sa course des dizaines de mètres plus bas ou alors fendre le ciel de ses ailes... Si c'était la première option, avait-il vraiment envie de voir un loup se tuer, là, sous ses yeux ? Il détourna la tête, ne souhaitant pas voir ça.

- Euh t'es sûr que ça craint pas ? Tu sais voler ?

Non par ce qu'on sait jamais ! Exxus, lui, n'avait pas trooop confiance.

Au son de la voix couvrait les courants aériens, il sursauta et faillit glisser de son promontoire, ne devant son salut qu'à ses réflexes acceptables qui lui permirent d'agripper la roche dans un crissement de fin du monde, ses serres se logeant dans des micro-fissures et assurant son équilibre.

Il recula vivement de quelques pas avant de faire volte-face vers la personne qui venait de lui adresser la parole. Le pic d'énervement qui l'avait saisi la première seconde disparut au profit d'un oeil appréciateur et curieux.

Le loup était... Très propre. Son poil était luisant, pour ne pas dire reluisant, et on sentait le soin apporté à sa tenue. Malgré une teinte claire qui prenait aisément la poussière, malgré sa présence dans la Passe secouée par les vents transportant sable et boue séchée, malgré tout ça, il restait resplendissant.

Ce devait être quelqu'un qu'on aimait beaucoup, ou qui s'aimait beaucoup. Les loups étaient-ils tous comme ça, ici ?

Bien sûr, que je sais voler.

Sa voix oscillait entre l'aigu et le grave, délicate et agréable, enjôleuse. C'était une évidence. Par contre, il ne répondit pas à sa première question. Ca craignait, carrément de ouf même. Mais toute l'attention du grand loup paon s'était reportée sur son congénère.

Tu es mignon. La déesse Moiro est bien lotie de ses disciples !

Mignon. Assez bon qualificatif pour que ce soit agréable à entendre, pas assez pour que ce soit vraiment gratifiant. Asclepia pencha légèrement la tête sur le côté, agitant sa longue queue de paon de gauche à droite, tel un chien heureux de voir quelqu'un revenir. Un sourire lui étirait ses babines.

Ah.
Apparemment ça savait voler.
Exxus haussa les épaules, encore très sceptiques et se posant quelques questions. Pourquoi son congénère semblait si hésitant lorsqu'il se penchait au dessus du vide, alors ? Le jeune loup hésita à insister... Mais n'en eut guère l'occasion, l'autre changeant brutalement de sujet pour lui faire un compliment. Ça ne lui fit ni chaud ni froid, à lui qui avait l'habitude de s'entendre dire quotidiennement des choses de ce genre là.
Il hocha la tête d'un air entendu.

- Je sais. On me le dit souvent.

Et ce n'était même pas histoire de se la péter, juste une évidence, un fait qu'il affirmait le plus naturellement du monde.
Exxus se rapprocha de l'autre loup, curieux, le détaillant du regard de haut en bas, quand bien même ce n'était pas bien poli d'agir comme ça... Il n'était cependant pas hostile, loin de là, relevant finalement la tête pour poser son regard vairon dans celui de l'individu.

- Et toi, tu es bien original. On dirait un oiseau croisé avec un loup. Comment c'est possible ?

On était sur une île magique, d'accord... Mais jamais il n'avait vu d'individu si particulier ! Il lui fallait donc davantage d'explication, au moins qu'on lui dise si oui ou non, il avait un papa ou une maman oiseau... Et accessoirement, comment loup et piaf pouvaient-ils faire des bébés ensemble ?

Oooh ! Un autre paon capricieux, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait croisé loup acceptant avec un tel flegme ce genre de compliments. Il agita ses ailes à œillets, et s'approche doucement du loup argenté pour le faire profiter de ses reflets moirés. Asclepia étendit ses larges ailes colorées pour que son congénère puisse profiter pleinement de la vue - lui aussi, avait sa vanité.

Original, mais cela te plait-il ?

Il fit quelques pas, décrivant un large arc de cercle autour du jeune loup pour le détailler plus avant mais aussi lui permettre d'admirer son physique atypique :

D'où je viens, nous sommes tous comme ça. Quelle tristesse, que d'être cloitré au sol ! Ne vous ennuyez-vous donc jamais du ciel ?

Il n'avait jamais eu l'occasion de le demander à ces terrestres, mais la vie lui semblait tellement triste à ne pouvoir batifoler avec le ciel ! Il n'était et ne serait jamais l'aviaire le plus adroit dans les airs, mais comme tout ceux de sa race voler lui était indispensable pour se sentir bien.

Lorsque son congénère agita ses grandes ailes, Exxus eut un petit mouvement de recul, un peu impressionné par leur taille, lui qui n'avait jamais vu d'oiseau aussi grand. Quand bien même, ça, ce n'était pas un piaf, mais un loup avide de compliments. Les yeux vairons du jeune se posèrent sur le pelage paré de reflets. C'était joli, oui, ça lui faisait penser à ces gros scarabées qui poussaient des boules d'excréments. Quand bien même la comparaison n'était pas bien flatteuse. Happé dans son observation, il écouta d'une oreille distraite la suite des paroles du solitaire. Il lui fallut un moment pour saisir à quel point il pouvait être prétentieux, encore plus que lui.

Et ça, à Exxus, ça lui plaisait bof.

Le mâle plissa les yeux, sceptique, son expression affichant une petite moue mécontente. Venait-il de se placer au dessus d'eux, êtres sans ailes éternellement cloués au sol ? Mais de quel droit ? Il se prenait pour qui, avec ses allures de piaf ? C'est sur qu'ici on avait d'autres délire que de faire des mioches avec les oiseaux.
Un grognement sourd, de contestation, naquit dans sa gorge.

- Non, ça ne me plait pas, je préfère les loups de chez nous. Pourquoi avoir quitté ton pays si c'est pour venir t'apitoyer sur notre condition de loup terrestre ? ... Oh attends, c'est pas toi qui hésitait à prendre ton envol quand je suis arrivé ? Allez, montre moi, petit paon, montre moi comme tu voles haut et sans la moindre hésitation !

Oups, il venait de l'énerver... Ce qui n'était pas non plus une tragédie, puisque Exxus n'avait pas pour autant l'envie de s'amocher au cours d'une bagarre... Par contre, il pourrait tout de même continuer d'exprimer son grand mécontentement et peut-être même se mettre à bouder. Comme un gosse, oui oui.

Le petit coeur d'Asclepia se mit à battre la chamade. Oh ! Oh c'était un point qui le touchait - il était si simple à vexer - Oooh - C'était presque divin, comme sensation. Il avait même grondé, du haut de son poil si souple et si délicat. Asclepia piailla et recula d'un pas, l'oreille bas, l'air blessé. Il se cacha le visage et secoua la tête, le coeur emplit de peine :

Allons, allons ! Je sais ! Que c'est pour mieux observer ma grâce et mes ailes que tu dis ça. Tu as envie de voir le soleil glisser sur mes yeux, le vent ébouriffer mon pelage. Mais, ah !

Son air devient plus dramatique encore, alors qu'il s'accroupit presque au sol, feignant presque une blessure mortelle.

Quel besoin avais tu d'être aussi agressif ? Je n'ai, pour ma part, fait montre que de sollicitudes à ton égard. Et voilà ce que j'en récolte ! La vie, parfois, est bien injuste.

Il se redressa, continuant sa scène avec talent, se positionnant après l'inconnu transi en tant que bonne âme à l'écoute.

Mais soit ! Si tel est ton désir, alors je te montrerai !

Et joignant le geste à la parole, il étendit ses larges ailes et commença à en battre doucement, brassant air et surtout - Oooh ! Quelle surprise. Des milliers de grains de poussières, qui allaient mourir sur la robe d'argent du loup si emprunté. Oh non ! Mais qui aurait pu prévoir ? Qui ? Asclepia, peut-être, flottant à quelques centimètres du sol, se gardant bien d'approcher du ravin et de ses courants meurtriers ?

Exxus haussa les sourcils, impressionné par les talents dramatiques de l'être ailé.
Mais... Avait-il réellement besoin d'en faire des caisses, comme ça ? Au point de se plier au sol tout en se lamentant. En plus, il ne semblait pas trop avoir compris le problèmes, pensant même que lui, Exxus, souhaitait juste le voir voler. Alors que pas du tout ! Tout ce qu'il voulait, c'était qu'il cesse de prendre les non-ailés comme lui de haut ! Mais ça, il ne pourrait sûrement pas l'entendre, toujours trop occupé à faire son cinéma.
Ah, pour peu, Exxus aurait claqué l'une de ses pattes avant contre son front.

Le solitaire étendit à nouveau ses larges ailes et, cette fois ci, les battit, brassant air et... poussière !! Exxus eut un air horrifié et un nouveau mouvement de recul. Pas par ce que l'autre l'effrayait un peu, cette fois, mais par ce que son pelage si impeccable se retrouvait maculé de poussière, par sa faute ! Il allait devoir passer par un point d'eau douce pour se nettoyer et passer le reste de la journée mouillé, quelle horreur ! Cela l'affligeait tant qu'il ne prêta plus la moindre attention au paon, s'ébrouant vainement, ne faisant que désordonner davantage son poil.
En colère, il s'adressa enfin au loup.

- Mais arrête ça !! Qu'est ce que tu es stupide !! Je me fiche bien de te voir voler comme un pauvre moineau ! Tu me salis ! Te rends tu compte du temps que j'ai passé ce matin, à entretenir mon pelage, pour l'avoir si joli ?! Tu viens de tout saboter, imbécile !

Oooh le résultat était totalement à la hauteur de ses attentes. Voir même mieux ! L'autre reculait, s'effrayait, râlait contre la poussière qui envahissait son poil. C'était divin, comme sensation. Asclepia agita une dernière fois ses ailes et les rangea dans son dos, effaré, l'air complètement perdu. Oh ben non, mince alors ! D'un bond, il se jeta sur le petit loup gris et glissa son museau contre sa joue, soufflant dans son oreille (qu'est-ce que ça devait chatouiller et être désagréable !), plongea sa truffe dans le poil de son cou et de ses épaules (si doux, ah ! Ca n'était pas perdu), collant presque leurs deux corps ensemble.

Ah ! Je suis tellement désolée ! Ah ! Excuse moi oh la la !

Il se décala sur le côté et de ses pattes tâta le dos, les côtes, les pattes et les cuisses du loup en face de lui, saisit sa queue pour y passes ses griffes délicatement, manoeuvres bien vaines pour en chasser la poussière, mais qui lui permettaient de réduire la distance les séparant :

Je suis tellement désolé oh mon dieu comment pourrais-je réparer mon erreur ? Ton si beau pelage, un si beau poil !

Envahissant.

Aah, mais qu'est ce qu'il fichait, là ?
Voilà qu'il cessait de faire l'andouille à quelques centimètres du sol... Pour venir à son contact, lui soufflant dans l'oreille et enfouissant son museau dans sa fourrure. Bon sang ! Qu'avait-il fait aux Dieux pour mériter cela ? Et voilà qu'en plus il se mettait à le tripoter de partout, l'air désolé, mais qui lui avait permis de le toucher ? Exxus grogna, les sourcils toujours froncés, le toisant avec humeur.

- Rien du tout ! Tu m'énerves !

Hors de question de le laisser toucher davantage son pelage. D'ailleurs, il eut un mouvement sec, histoire de récupérer sa queue. Purée, vu son était, il était sûr que sa mère n'allait pas être contente ! Lui qui faisait tant attention à ne jamais souiller sa toilette impeccable, d'habitude. Il s'ébroua, tout en râlant, tentant de chasser le restant de poussière de son pelage.
C'est bon, le faible capital sympathie du loup-oiseau venait de fondre comme neige au soleil.

Puisque tu ne comprends jamais rien de ce que je te dis, je m'en vais !


Il leva le menton, pédant et tourna le dos au Solitaire pour partir. Hors de question de rester une seconde de plus près de ce loup !

Asclepia piailla d'un ton larmoyant, et tournoya autour du loup gris, gigotant et se trémoussant à sa hauteur sans le laisser partir. Ah non ! C'était beaucoup trop rigolo ! Il ne pouvait pas l'abandonner comme ça ! Pourrait-il le pousser un peu plus dans ses retranchements ? Le loup paon lui donna un coup de museau sur le dos, avant de le rattraper et se coller tout contre lui, plongeant son museau dans son col si doux.

Attends ! Je peux me rattraper ! Je te le promets ! Ne me quitte pas comme ça je t'en supplie !

Sa voix crissait et partait dans les aigus, à en fendre les pierres (plutôt que les coeurs), d'un désagréable monstrueux. Mais il lui collait au train, oui. Pire que la gangrène, impossible de s'en débarrasser !

Dis moi, ce que je peux faire !

Aah mais non ! Même sa tentative de fuite déguisée en départ outré était un échec, voilà que l'autre sangsue venait de nouveau se coller à lui. Exxus geignit, désemparé et commençant vraiment à perdre espoir de retrouver, un jour, sa si chère liberté. Est-ce qu'il allait finir par se lasser, ce solitaire ? Est ce qu'il connaîtrait un jour à nouveau le bonheur de pouvoir se déplacer sans qu'on le colle et qu'on vienne lui crier dans les oreilles, explosant au passage ses fragiles petits tympans ?
Mystère et boule de gomme.

- Mais je veux pas que tu te rattrape, je veux juste que tu me laisses tranquille et je veux plus jamais te voir ! Aaah tu me fais mal aux oreilles !

Il tenta une accélération, en vain, l'autre lui collait toujours au train et Exxus commençait à s’essouffler, à force de lutter... Et de parler.
Alors il finit par se retourner, dévoilant ses crocs immaculés -On ne pourrait lui reprocher une mauvaise hygiène bucco-dentaire-, les poils de son dos hérissés. Il grogna, furieux.

- Alors quoi ? Qu'est ce que tu ne comprends pas dans laisse moi tranquille ? Tu veux te battre, c'est ça ??

Sa mâchoire claqua a quelques centimètres de la gueule de son congénère. Un simple avertissement... Qui resterait sûrement au stade d'avertissement. Mais ça, l'autre n'était pas censé le savoir, n'est ce pas ?

Blessé dans son âme par les paroles du petit loup gris, Asclepia se laissa tomber au sol, une patte sur le front, convulsant et se tournant, se retournant sur le sol sablonneux.

Ciel ! Tant de haine, Petit Maître, envers moi !

Il se tortillait, de plus en plus, le ton larmoyant et - oh ! Etaient-ce quelques larmes qui pointaient silencieusement le bout de leur nez au coin des yeux du loup-paon ? Ou n'était-ce qu'une illusion, que le vent s'empresserait de chasser ? Sa voix monte dans les aigus :

Je voulais tant te montrer, Douce Créature, la tristesse qui emplit mon coeur à la simple évocation de l'affront que je vous ai fait ! J'aimerais, de mon corps ou de mon sang, pouvoir me racheter !

Il roule sur le dos, ouvre un oeil pour vérifier sa présence.

Et vous me rejetez.

Sa voix se brisa, et il étendit ses ailes sur le sol pour soulever encore une bourrasque de sable et de poussière dans les dents Colgate du loup gris.

Ah ! Que c'était drôle !

Mais mais mais maismaismaismaismais...
MAIS C'ETAIT QUOI CE SKETCH ?!
Voilà qu'il se la jouait à nouveau dramaturge, geignant, allant jusqu'à se mettre sur le dos, jusqu'à en pleurer... Etait-il particulièrement émotif, ce loup ? Exxus haussa -encore- un sourcil, perplexe. Cet individu le perdait, il ne savait que penser. Une chose était certaine en tout cas, il voulait toujours partir et ne plus jamais le revoir de sa vie, que ce soit de prêt ou de loin... Où même en rêve.
Il eut un frisson.

Eh mais, il était sur le dos ? Mais il l'observait.
L'autre étendit les ailes, faisant à nouveau voler la poussière. Exxus en reçu dans la gueule et toussota. Berk, mais quel chieur celui là... Ceci dit, étant donné la position de l'autre loup, c'était le moment où jamais. Avec un peu de chance, il pourrait s'en aller, le temps que le solitaire parvienne à se remettre sur ses quatre pattes, peut-être encombré par ses larges ailes.
Elle était là, son issue de secours.
Alors Exxus fit volte face et commença à courir, le plus vite possible, hurlant cependant quelques mots à l'attention du loup paon.

- CIAO GROS LOURD !

Vite, vite, il fallait courir le plus vite possible. Il fallait absolument le semer, le laisser loin derrière.
Comme si sa vie en dépendait.[/list]

Et Asclepia, en conclusion de cette formidable rencontre, de ce loup si terriblement amusant qu'il s'efforcerait de revoir de nombreuses fois encore, resta étalé au sol. Se roula, plus encore si c'était possible, douloureux au niveau des côtes à force de rire, pleurant, mais pas de tristesse, non.

De rire, évidemment.

Satisfait pleinement.