IIIIIT'S YYYYYGDRASSIL TIIIIIIME l Yuurei + Libre

Asclepia était très satisfait. Voilà plus d'une heure qu'il se baladait avec sa cargaison, acquise dans le Terrier Lumineux. Il avait des p'tites plumes jaunes qu'il s'était accroché au niveau de la nuque, une sorte de fruit qui sentait vachement bon, et une énorme fleur de Lys coincée dans son collier, remplie de terre et de brins d'herbe légèrement phosphorescents. Il était de très bonne humeur. Parce qu'il avait découvert un endroit absolument magnifique et formidable où il voulait absolument, un jour au moins, remettre les pattes. C'était comme... Un petit coin de paradis. Alors, pour lui cette fois, loin du regard et du jugement des autres, Asclepia caracolait, trottinant, sautillant, culbutant, battant des ailes de temps à autre.

Bon.

Restait maintenant à savoir ce qu'il allait en faire, de toutes ces choses. Mais soyons honnêtes... Il avait bien une idée. Cette terre, qui transformait les lys en arbre... Que pourrait-elle faire à un arbre lui-même ? L'idée l'intriguait énormément. Il voulait savoir.

Mais il fallait choisir l'endroit idéal, et surtout la plante idéale. Déjà, il avait beaucoup de chance parce que c'était le printemps. Du coup, trouver un arbre ne devrait pas être si compliqué... Mais il était exigeant, Asclepia. Ca ne pouvait pas être n'importe quel arbre. IMAGINEZ. Un bouleau géant. Qu'est-ce que c'était INUTILE mon dieu ! C'était comme... Une pomme de pin géante. Ou une mouche géante. Berk berk berk. Utilité -8000.

Alors il avait décollé et s'était rendu à l'endroit le plus près où il pourrait fouiller, pour trouver la plante exacte dont il avait besoin. Il cherchait... Quelque chose de cool. Un chêne, très classique, par exemple. Ou IDEALEMENT un saule. Mais pas n'importe quel saule. Un saule pleureur. Ces grands arbres qui laissaient leurs grappes de feuilles redescendre en pluies délicate, lieu préféré des amoureux... Lieu de résidence des paons, chez lui, aussi.

Très agréable, oui. Si quelque chose lui manquait, c'était peut-être bien ça.

Il se posa dans les champs mystique, en lisière. Là, sur la terre des Nakhus, il ne risquait pas de se faire agresser comme un malpropre, au moins. Et il était sûr de trouver des arbres, et idéalement peut-être un jeune plant qu'il pourrait déterrer délicatement et emporter au sein de la forêt pétrifiée ?

Il leva la truffe très haut, cherchant à capter les senteurs boisées des arbres. Il avait du mal à les discerner ainsi, mais il pouvait plus facilement atteindre la partie jeune des bois. Et puis, de visu, il était parfaitement capable de reconnaître les grandes catégories d'arbres. Beaucoup de boulot, quelques chaînes, mais aussi des noisetiers, des érables - oh c'était beau les grands érables rouges, aussi...

[2 dés Ing pour voir ce qu'il trouve comme arbres - Autant dire pas grand chose]

Mais non, rien. Des allées de noisetiers dont il ne pourrait jamais rien faire, des bouleaux certes gracieux mais qui ne lui seraient d'aucune utilité, aucun arbre qu'il ne pourrait exploiter. Et surtout, ils étaient grands. Bien que bourgeonneux, Asclepia ne pourrait jamais les déplacer. Pas le moindre jeune arbre dont se repaître.

Bien.

Il devrait trouver un autre bosquet. Pas la peine de se morfondre sur celui là, ça ne servait à rien.

Asclepia piailla de frustration et ressortit dans les champs, faisant attention à ne pas marcher trop dans les salades - QUI avait planté des salades ici putain - essayant de repérer le bouquet d'arbres le plus proche. Il n'en voyait...


... Aucun...

... Et Asclepia, ayant regardé estomaqué la salade grandir, grandir et grandir encore, se mit à pleurer devant cette géante verte, ses rêves de grandeur s'élevant à trois loups de la terre, mais sans lui.

UNE

PUTAIN

DE SALADE GEANTE

SON RÊVE D'YGGDRASIL, BRISE EN MIETTES, JETE A TERRE, FOULE DES PATTES VIOLETTES DES NAKHUS CES PIGEONS

Quelle tristesse... Asclepia passa une patte sur son museau et sécha ses larmes de colère et d'énervement. POURQUOI LUI. Pourquoi avait-il fallu qu'il butte misérablement dans ce bosquet et qu'il offre aux NAKHUS une SALADE géante...

Bon.

Aaaaaah !

Une voix retentit, un peu plus loin, et le sortit de son état d'esprit fataliste. Quelqu'un approchait ! Il ne fallait pas qu'on le voie comme ça, c'était du plus mauvais effet. Il secoua la tête, grommela doucement et shoota dans l'énorme laitue pour se donner bonne conscience. Il glissa son long cou entre les brins d'herbe géants qui l'entouraient, et plissa les yeux.

Un petit loup.

Bien.

Il passa les herbes en se dandinant un peu, les chassant de mouvements un peu trop lascifs pour être vrais.

Ca n'est que moi !

Le ton était chaleureux, doux, et cristallin. Asclepia, enjôleur, lui offrait son plus innocent sourire, agitant ses oreilles.

Suis-je bien... En terres Nakhus ?

Sa voix se faisait hésitante, son regard, un peu fuyant.

Asclepia l'écouta avec attention, débiter ses salades - oh oh oh qu'il était drôle. Lorsque le petit loup noir, qui devait avoir moitié son âge, passa à portée de crocs il plongea sa tête en avant, ouvrit largement sa gueule aux dents pointues, et vit délicatement agripper une oreille tendue vers lui. Ca ne faisait pas mal, ça n'était même pas méchant, juste un petit mouvement amical :

Attends moi ne me laisse pas !

Il avait décidé de se faire femelle, devant ce jeune loup. Vu son âge, il ne devait pas avoir grande expérience. S'intéressait-il à la gente féminine ? Voyait-il déjà les femelles de ces yeux innocents plus si innocents ? Asclepia le rattrapa d'un bond et caracola à sa suite.

Je n'ai pas volé de salades. Je te le promets ! J'étais juste.

Il jeta un coup d'oeil en arrière pour faire un regard noir à la laitue qui le méritait bien :

En train d'admirer ce magnifique spécimen. Savez vous comment il a été obtenu ? Je n'en avais jamais vu d'aussi grand !

Il piailla, avant de répondre, jovial :

Je m'appelle Asclepia ! Et toi ? Tu dois avoir un nom au moins aussi mignon que toi ~


Allait-il rougir ? Râler ? S'enfuir ? Le repousser ?

Il avait hâte de le voir.

Un miracle de Yurai. Asclepia leva les yeux au ciel ; les Nakhus étaient prompt à tout attribuer à leur déesse, comme s'il n'existait qu'elle. Que feraient-ils, le jour où elle ne répondrait plus présent, le jour où elle ne correspondrait plus à leurs idéaux ? Seraient-ils en bon moutons de Panurge guidés vers le précipice le plus proche afin de s'y jeter ? Enfin. Ca n'était pas ses affaires, après tout, c'était surtout pour se désolidariser de sa SALADE GEANTE qu'il avait lancé ces paroles.

Le petit loup semblait vraiment très énervé, et Asclepia se demandait ce qu'il avait bien pu se passer pour le mettre dans cet état. Les Nakhus étaient pourtant, il lui semblait, un peuple calme et composé. Peut-être n'en faisait-il pas partie ? Il semblait quand même vachement chez lui, sur la défensive et à lui reprocher sa présence.

Aclepia continua donc son investigation, trottinant derrière le mâle. Lestat. Derrière Lestat. Il ne méritait pas son attention ? Oh, voilà un doux problème d'égo que ce loup avait. Asclepia était sûr d'avoir quelques idées qui pourraient l'aider à aller mieux :

Lestat. J'étais sûre que ton nom allait être joli ! Ne dis pas ça voyons, tout le monde gagne à être connu. Je suis sûre que tu as quelque chose à offrir au monde.

Asclepia hâta le pas, pour ne pas se laisser distancer. Il donna un petit coup de museau dans le coup du louvard aux teintes sombres.

Ne marche pas si vite ! J'arrive pas à suivre ! Laisse moi faire un bout de chemin avec toi, et explique moi ce qu'il ne va pas ! Je pourrai peut-être t'aider. Et puis, au pire. Si ça ne se passe pas bien, on ne se reverra jamais, et puis c'est tout !

Ou alors Asclepia le traquerait pour se rappeler à son bon souvenir, énervant comme un puce à la base du cou, qu'on ne peut gratter. Si Lestat continuait à avancer comme ça, il allait se retrouver à courir devant.

Il n'avait absolument rien à faire de son attitude. Probablement était-il trop jeune, oui, ce devait être ça... Parce qu'il ne lui accordait même pas un regard. Il était perdu dans son monde, et surtout il réagissait comme un jeune ado que l'on vient de punir d'ordinateur parce qu'il a mis des propos racistes sur facebook pour faire comme ses potes. Et il marchait marchait marchait pour le semer - mais Asclepia n'avait pas dit son dernier mot ! Par petits bonds, il se maintenant à sa hauteur.

Alleeeez dis moi ! Et je te dirai un secret. ET je répondrai honnêtement à la question de ton choix ! Donnant donnant ! Tu pourrais apprendre des choses croustillantes. Et en plus, ça pourrait t'aider.

Serait-il assez curieux pour vouloir tenter l'aventure ? Il en doutait, mais ça ne coutait rien d'essayer.

C'est à cet instant précis qu'il se figea.

Un hurlement retentit dans le lointain, à presque un kilomètre à en croire le ton, un hurlement déchirant. Poignant. C'était un appel, un appel à l'aide. Quelque chose d'horrible était en train de se passer - et quelqu'un n'en ressortirait peut-être pas vivant. Asclepia bondit vers le petit loup noir :

Eh ! C'est probablement quelqu'un de ton clan là ! Y'a quoi pas là bas ? Faut y aller !

Son ton était pressant. Et beaucoup plus naturel. L'appel lui avait retourné l'estomac, fourragé dans ses tripes, donné des hauts le coeur : c'était un cri de détresse infini. Ils devaient y aller - et vite ! Mais Asclepia s'il avait une pointe d'altruisme n'était pas prêt à se jeter seul dans la gueule... Du loup.

[Je te propose de trouver un PNJ (ou inventé) en détresse et de demander le compte prédateur pour un pitit truc ?]

Un hurlement pour vous attirer. Un hurlement pour vous inciter à ne pas bouger. Et puis, quelque chose vient vers vous, lentement. En rampant. Comme une limace de belle taille, faisant probablement celle d'un louveteau de trois mois. Peu à peu, dans le brume qui se dissipe, vous percevez un oeil. Un autre, plus loin. Une bouche. Plusieurs en fait. Des organes faciaux qui ne devraient pas être en surnombre et à de tels endroits.

Babélien - FOR : | END : 15 Pvs | AGI : | ING :

Et il parle. Il hurle. C'est comme s'il avait enregistré les voix d'autres loups, et qu'ils les utilisent pour émettre un charabia qui rend dingue. Et quand ces paroles folles viennent à vos oreilles, vous comprenez toute la perversité de la chose qui s'avance vers vous. Ces voix qu'ils utilisent, ce sont celles de ses victimes. Et il en arbore le visage sur le grossier tas de chair qu'il devient à chaque repas prit.

Babélien - FOR :        | END : 15 Pvs | AGI :        | ING :      

La créature se tait finalement, voyant que son babillage incessant ne vous affecte que peu. Tu restes de marbre Asclepia ; mais toi Lestat, tu faillis. Tu tremble. Juste assez pour qu'elle le remarque. Alors, elle s'avance, lentement, dans un gargouillis infâme de chair et de visages déformés par la douleur.

Et tu sens que dans ses multiples yeux, elle t'as déjà attrapé.