Ce rp fait suite à Un Appel à la Vie, il se déroule quasiment tout de suite après la fin du rassemblement.

Son pas était tremblotant. Il était fatigué. Il avait donné tant de sa personne pour appeler puis exposer ses projets à de nombreux loups. Il ne connaissait pas la moitié d'eux et pourtant, il leur offrait sa confiance. Avait-il réellement le choix ? Non et puis maintenant, les dés étaient jetés. Il soupira, montant vers le temple de la Dragonne. Il s'était proposé pour faire parti de l'équipe d'eau, lui qui ne connaissant absolument rien aux plantes. Il sentit le souffle frais de la grotte, il fit quelques pas de plus et il y parvint. Il chercha du regard son père mais il était absent. Cela expliquait son absence au rassemblement qui avait eu lieu très près d'ici.

Ainsi donc il était seul.

Méridor se laissa glisser au sol dans un soupir. Épuisé. Il ne pensait pas que s'adresser à autant de personnes, réfléchir ensemble puis prendre des décisions et jouer le "chef" étaient aussi pompeur d'énergie. Il resta un instant comme cela, échoué au sol puis il se releva. Il ne pouvait pas se reposer sur ses lauriers. Pas maintenant. Il s'approcha de la statue, essayant de retrouver un peu de contenance mais le regard d'Ao le liquéfiait sur place. Il se racla la gorge, tenta plusieurs fois de parler mais en vain. Il baissa les oreilles, prêt à jeter l'éponge. Il était faible, il n'arrivait à rien de concret. Il ne parvenait même pas à tenir la promesse faite à l'assemblée d'aller demander de l'aide divine ! Il ravala un sanglot.

Et d'un coup sec, il attrapa l'une de ses rapières et se coupa légèrement une patte.

Il ne couina pas. Il regarda son sang couler puis ses yeux se rivèrent sur la statue. Aujourd'hui, il avait fait beaucoup et il restait encore à faire. Ce n'était pas le moment de fuir. Il ne le pouvait pas. Il devait simplement agir pour réparer les erreurs des siens.

« Ô Déesse Ao ! Je ... je viens solliciter votre aide.

Il marqua une pause. vite des mots avant que son courage se meure !

« Avec des loups venus de partout, nous essayons de ramener Vie et Eau à ces terres que nous, Lazulis, avons que trop négligées. Nous ne sommes plus mais cela ne nous donne pas le droit d'abandonner ce qui a été détruit par notre faute.

Il songea à tout ceux qui s'en étaient allé une fois le dôme détruit. Ils avaient fui leurs propres responsabilités. Méridor leur en voulait comme il ne le pouvait. Il avait aussi songé à s'en aller mais il n'avait en réalité nul part d'autre où aller et puis, il avait grandi ici ... Voir des terres autrefois magnifiques devenus désolées lui pesaient sur le coeur.

« Autrefois une cascade coulait ici... Ne ... Ne vous manque-t-elle pas ? J'aimerai pouvoir bénéficier de votre aide ... Je sais que je ne suis qu'un enfant, un candide qui ne porte aucune lumière divine mais je vous le demande humblement, aidez-nous. Ce n'est guère pour mes congénères que je suis ici mais pour tout la Vie qui prospérait ici, autrefois.

Une ombre draconesque planait au-dessus. Des mots durs fusèrent et pourtant, contre toute attente, Méridor resta droit, observant avec un calme qui lui était étranger. Il avait eu réponse de la Déesse et cela lui arracha un sourire. Il l'écouta et lorsqu'elle eu disparu, il se redressa de toute sa frêle stature. Il semblait trouver un courage lié à cette situation, ou était ce l'écoulement de son sang qui le maintenait debout, l'air presque arrogant.

« Je ne pouvais mieux espérer comme réponse. Votre aide aurait été la bienvenue pour réunifier les loups et les dieux mais vous n'avez pas tord. Ce sont des erreurs que nous seuls avant commises. Je vois désormais plus clair.

Oui Méridor avait compris son erreur de venir ici. D'oser demander de l'aide à une Déité pour réparer les malheurs causés par son ancien peuple. il avait été sot et aujourd'hui il comprenait que quoi qu'ils fassent tous, leur vie ne dépendait pas pas des entités supérieures mais de leur choix. Se réfugier toujours dans leurs pattes n'était qu'une fuite de responsabilité. Et il avait tenté cette fuite. Sombre idiot.

« Nous redonnerons à ces terres la Vie qu'elle mérite. J'ose espérer que l'eau reviendra à flot ici.

Il inclina la tête, symbole qu'il la remerciait puis il se tourna vers la sortie. Il avait à faire dehors. Rester là ne lui apporterait plus rien. Il avait une mission à mener avec d'autres. Et quittant l'endroit, il lança quelques derniers mots à la Dragonne :

« Je ne peux que prier qu'un jour vous m'ouvrirez votre temple, Dame Ao.

Il disparut, lui qui désirait ardemment porter la couleur de la Bleue bien qu'elle ne soit guère sympathique. Un jour, il reviendrait ici, prétendre à sa couleur.