Rencontre au sommet - Ft Hayndriel

Avant de partir pour le territoire Etelkrus, Angelo fit une halte au Mont Céleste en passant par la Passe ventue qui appartenait autrefois aux Lazulis. Une passerelle intéressante pour prendre un peu de hauteur et profiter de l'air frais. Le paysage devait sans doute être impressionnant aussi, mais qui était-il pour juger de ça ?

L'ex garde marchait de manière nonchalante, l'air sombre. L'heure était aux adieux. Il ne verrait plus ces montagnes de sitôt. Lui qui adorait s'y rendre, escalader ces falaises, se sentir invincible une fois arrivé en haut. Evidemment, tout ceci devait se faire dans la prudence car les éboulements étaient fréquents. Angelo eut un frisson en y pensant. Bien que prudent, la chance lui avait toujours sourit en ces lieux. Moins avantagé que ces compères voyants, il avait vite fait de glisser, de tomber dans le vide ou de marcher sur des cailloux tranchants. C'est sans doute pour cela qu'il évoluait en ces monts de manière plus lente. Il prenait son temps pour ne pas finir bêtement écrasé par un éboulement. Que laisserait-il dans ce monde si c'était le cas ? Angelo, mort écrasé par un caillou. SUPER.
Il lâcha un soupir amusé à cette idée. Quelle mort stupide.

Continuant son ascension prudemment, il distingua une odeur tout du moins inhabituelle en ces lieux. Le doux parfum, emporté par la douce brise, d'un loup faisant partie d'une meute. Angelo ne saurait dire laquelle, encore inexpérimenté quant aux différentes meutes de ce monde. Mais une chose était pour le moins indéniable, c'est que cette louve ne faisait pas partie de l'ex groupe des Lazulis.
Curieux, le jeune loup se mit à la recherche de cette dernière, dont l'odeur trahissait son genre ainsi que son appartenance clanique.

Angelo se montrerait prudent face à cette inconnue si jamais il la trouvait.Peut-être que, tout comme lui, elle aimait bien se promener dans la dangerosité des monts célestes.

En escaladant un peu plus les rochers accessibles qui formaient en soi le passage le plus simple, il tomba nez-à-nez avec la louve. Elle se trouvait à quelques mètres de lui seulement.

Pour que les esprits ne s'échauffent inutilement, Angelo garda une attitude calme et sereine d'apparence. A l'intérieur, il était beaucoup plus méfiant et sur ses gardes. L'instinct de survie avant tout, on ne sait jamais sur qui on peut tomber sur les terres libres...

- Un endroit des plus étranges pour se promener, n'est-ce pas ? Il faut faire attention ici.

Une faible brise emporta avec elle l'odeur apaisante des Nakhus, peuple de la sagesse. La voix calme et posée de la jeune louve ne pouvait provenir que de cette meute. Rien que pour cela, Angelo respectait déjà énormément la louve. S'il n'avait pas choisi la bleue, son choix se serait porté sur la violette à coup sûr, mais rien ne lui prouvait qu'il en avait les capacités, le recul et la sagesse.

Avec toute la sympathie du monde, Angelo décocha un sourire sans même savoir qu'elle était elle aussi, aveugle. Le silence fut cependant bref. La jeune louve semblait ne représenter pas le moindre danger pour lui.

- Que venez vous faire ici alors ? Demanda-t-il, curieux.

A sa seconde remarque, il hocha la tête, approuvant ses dires. Ce n'était pas la première fois qu'il venait dans ses montagnes, mais il se rappelait bien des premières fois où ses pattes avaient dérapées sur le sol glissant et rocailleux des Monts Célestes. Il en a eu des frayeurs ici... Fort heureusement, en faisant attention et en venant régulièrement, il avait réussi à prendre ses marques. Il connaissait d'ailleurs certains recoins que d'autres n'avaient jamais vu encore. Il n'en était pas peu fier !

- Je connais cette partie du territoire assez bien. Je peux vous guider si ce n'est pas votre cas.

Voilà, maintenant il propose son aide de guide. Et puis quoi encore... L'aveugle était pourtant fier de se prouver à lui-même qu'il pouvait se débrouiller tout seul, sans l'aide es autres. Sans même l'aide de ses yeux. Juste de lui, de ses sens restants et de son sens de l'orientation.
Il regarda la jeune louve qui devait plus ou moins avoir son âge et sourit, ignorant toujours qu'elle ne pouvait pas le voir non plus.