Des milliers d'histoires - Freya

Cet après-midi, Noé avait décidé de laisser de côté ses plantes et ses recherches pour passer du temps avec sa nièce.
Il lui tenait à cœur de participer, à sa façon, à l'éveil et à l'éducation de la petite louve et il se montrait donc présent et impliqué, comme promis à Sokaris durant sa grossesse. Si elle ne connaissait pas un schéma familial classique avec un papa et une maman, Freya n'en était pas moins aimée : Il en était gaga, de cette gamine et se sentait capable de lui décrocher la lune juste pour voir un sourire sur son petit visage.

En attendant, c'était lui qui souriait en posant l'enfant sur ses épaules : Direction la bibliothèque ! Une fois à l'intérieur du bâtiment, il la laissa descendre et explorer à sa guise. Si il avait jugé bon de la déposer au rayon des petits... Rien ne les empêcherait d'aller ailleurs, plus tard. Même si ce ne serait pas très intéressant, pour une petite louve de son âge.
Le regard du mâle chocolat balaya les rayons, tout en se posant de temps en temps sur l'enfant qu'il surveillait.

- Alors, ma puce, on raconte quoi comme histoire, aujourd'hui ?

Princesses, pirates, aventuriers... De quoi souhaitait-elle rêver ?
Tout en parlant, il lui avait descendu quelques livres pour enfant, les posant devant elle.

Bien loin de pouvoir se balader en autonomie sur les terres des Nakhus, la petite louve pouvait néanmoins profiter de l’attention de sa famille pour lui faire découvrir les terres faisant partie de sa maison. Ayant pris connaissance du sanctuaire – le lieu où l’on dort – et du jardin -le lieu où l’on joue –, la loupiot n’avait pas encore connaissance de la petite île situé à l’extrémité du territoire par delà le bras de mer. Un lieu un peu magique à ses yeux d’enfant qu’elle allait pouvoir découvrir grâce à son oncle bienveillant. Un lieu insolite où l’on peut voyager sans bouger de chez soi.

Loupiot avait trépigner d’impatient à l’instant où elle avait su, épuisant sa pauvre mère à partir de ce moment où celle avait eu le malheur de lui annoncer la venue de son oncle. Sokaris était soulager de pouvoir se décharger de son rôle de mère pendant quelques heures dans la journée tant la petite débordante parfois d’énergie et d’interrogation avait tendance à lui pomper tout son temps et toute son énergie. Soulagée, elle avait confié la petite à son oncle sans la moindre trace d’hésitation.

Celui-ci l’avait porté jusqu’à la bibliothèque sur ses épaules, tandis que la loupiot patientait sagement tout en posant de multiples questions sur le lieu qu’ils allaient ensemble visiter.

Ainsi la louvette s’était retrouvé baladée sur les épaules de son oncle jusqu’aux abords de la bibliothèque. Même une fois posée au sol parmi les étalages, la louvette ne restait jamais très loin de son oncle, tentant parfois de regarder par dessus ses épaules en se mettant sur ses pattes arrières. Mais bien trop petite, il lui fallait s’appuyer contre les étagères pour pouvoir sur son regard sur livres à mi-hauteur.

Le regard de la louve oscille de couverte en couverture, son regard étant attiré par les couleurs et les images de celles-ci. Puis elle finit par faire un choix, posant sa patte sur l’un des livres sans cesser de gigoter, elle le tira d’un coup de patte avant d’aller se poser sur les genoux de son oncle.

« Celui- là ! t’as vu y a une poule dessus comme dans le jardin. »

Moooh, elle voulait donc des histoires sur les poules, comme celles qu'il y avait dans le jardin. Elle était vraiment trop a-do-rable, sa nièce chérie, la plus adorable créature dans ce bas monde et... Ouais, bon, ok, il devait bien l'avouer : Il était totalement fan de cette môme et pas vraiment objectif à son sujet. Elle n'en demeurait pas moins une chouette gamine.
Il passa sa patte sur la petite tête de l'enfant, affectueusement.

- Oui, tu as raison ! C'est un livre qui explique plein de choses sur les poules.

Noé ouvrit le livre, dévoilant les premières images et adressa un clin d'oeil complice à l'enfant
Il pointa de sa patte l'illustration d'un poussin.

- Mais toi, tu sais déjà plein de choses sur les poules, non ? Comment il s'appelle, le bébé de la poule ?

Enfant innocente au regard pétillant quand la patte de L’aîné effleure ses cheveux bruns.
Ses grands yeux mordorés brillaient à la lueur d’une chandelle alors que son oncle commençait à tourner les pages du livre d’images qu’elle avait choisi plus tôt. Elle sautille d’impatience en observant les pages tandis que sa petite queue touffue danse de gauche à droite.

L’insouciante se laisse alors guidée par son oncle, qui l’invite à regarder l’image d’une boule de duvet jaune. La louvette pencha alors la tête plusieurs fois, observant sous toutes les coutures la belle image peinte dans le recueil. Mais la jeunette ignore encore beaucoup de chose en ce monde, elle n’a pas connaissance ce qu’il lui demande, à sa simple question, elle se contente de répondre par une autre interrogation :

« Sa maman lui a donné un nom comme moi ? »

Le sourire de Noé s'élargit, aux paroles de sa nièce.

- Je ne sais pas du tout si les mamans poules donnent des prénoms à leurs bébés. Nous n'avons pas le même langage qu'eux, donc on ne peut pas le savoir.

Il pencha la tête sur le côté et haussa les épaules, brièvement.

- Du coup, le bébé de la poule, on l'appelle le poussin. Peut-être qu'il y aura des poussins, dans le jardin, un jour. Et tu pourras leur trouver des prénoms, toi.

Il pointa autre chose sur le livre d'images.

- Et ça, c'est un coq. C'est le papa du poussin. Tous les matins, quand le jour se lève, il chante "Cocorico" pour réveiller les autres animaux.

Les deux yeux mordorés de la loupiote détaillaient les pages colorés du livre d’image ouvert devant les pattes de son oncle. Ses oreilles pointées vers la petite créature jaune dessinée près de la poule, elle écoutait les explications de son aîné, pensant comprendre ce qu’il souhaitait lui enseigner, elle ponctuait la conversation par des petits mouvements de tête.

« pou-ssin » répéta le petite louve en prenant soin de bien détailler chaque syllabe.
Elle s’en souviendrait à l’avenir de ce nouveau mot qu’il lui enseignait.

« Tu crois qu’il y en aura demain ? »

La petite louve se montre impatiente. Elle a hâte d’en voir en vrai des poussins, ça à l’air si mignon. Lorsque son oncle désigne une nouvelle image de la patte, la loupiot glisse son regard jusqu’à elle. Un grand oiseau décoré de plumes et à la crête flamboyante. Émerveillée, les yeux de la louve se mettent à briller et sa petite queue se met à remuer de gauche à droite.

« J’ai déjà entendu le ... coq faire COCORICOOOOOOO »
La petite louve se met à l’imiter faisant raisonner son cri dans la bibliothèque.

« Le poussin à un papa et une maman, Maman c’est Sokaris, mais toi, tu es mon papa ? »

Trop. Mignonne. Lorsqu'elle prononçait ce mot nouvellement appris.
Lui, secoua doucement la tête, à la question posée.

- Oh non, peut-être pas demain ! Il faut d'abord qu'ils grandissent dans les œufs, ça prend quelques jours, voir quelques semaines... Puis après, ils casseront la coquille et sortiront.

Pour illustrer ses propos, il pointa sur le livre l'image d'un poussin perçant, de son petit bec, sa coquille. Il était quand même bien fait, ce bouquin, tiens. C'était fort pratique, pour expliquer les choses aux enfants.
Il y avait cependant des réponses qu'il ne trouverait pas sur ces pages.

- Non, je ne suis pas ton papa. Je suis ton tonton.

Comment lui expliquer cette situation si originale ?

- Toi, tu n'as pas de papa. Tu es arrivée toute seule dans le ventre de maman comme un petit miracle. Tu as une famille assez particulière mais... Maman et moi, on t'aime très fort, Freya. Alors ça ne change pas grand chose, finalement.

Il posa doucement son museau sur le crâne de la petite louve.

« Dis, tu m’emmèneras voir les poussins lorsqu’ils casseront leur coquille, hein ? On pourra aller voir demain ? Il y en aura peut-être un qui cassera sa coquille un peu en avance. » répondit la petite louve les yeux emplis d’impatience avant de lancer un léger roucoulement gutural.

Elle savait qu’elle n’aurait l’occasion de s’y rendre seule sans la présence d’un adulte. Malicieuse, mais pas toujours consciente de ses paroles la louvette se montrait des plus impatientes à découvrir le monde surtout lorsqu’on lui parlait de nouvelles choses de la vie à expérimenter. Elle était bien jeune et la notion du temps qui s’écoule sans qu’on puisse maintenir un contrôle sur lui était une notion qui lui échappait encore. Raison pour laquelle il lui était encore difficile de se résoudre à devoir attendre plus longtemps que jusqu’au prochain levé de soleil.

Lorsque les explications devinrent plus poussées quant à sa conception miraculeuse, la loupiot se contenta de quelques hochements de tête. Entendant les paroles de manière un peu distraite. À la fin de sa phrase, elle se contenta entre ses crocs de lait :

« D’accord, je comprend. mais pourquoi il n’y a personne comme moi. Il n’y a aucun loup de ma taille pour jouer avec moi à chasse-mouche »

- C'est promis, trésor.

Il n'était pas certain qu'ils verraient naître des poussins demain... Mais soit, ça lui faisait plaisir, de faire découvrir des choses à sa nièce adorée et cela libérerait un peu Sokaris qui pourrait en profiter pour se reposer. Si il n'y avait pas de poussins, ils n'auraient qu'à faire d'autres choses. Peut-être l'emmènerait-il au petit Eden, pour lui montrer les fleurs.

- Ça, c'est par ce que les Nakhus n'ont pas eu de bébés récemment. Ce sont des choses qui arrivent ! Mais moi, je peux jouer à chasse mouche avec toi quand tu veux, même si je suis grand.

N'était-il pas un tonton gaga ?

« Wwwwiiiiiiii »

Éclat de rire et de joie qui fait écho entre les murs de la bibliothèque. Spontané sans retenu. Un petit écart aux règles sans gravité aucune. Il était difficile pour une si petite louve de contenir tant d’émotion lorsqu’une bonne nouvelle arrivait à ses oreilles. La jeune louve se tort, roule sur le coté et baille à s’en décrocher la mâchoire. La petite lutte un peu, cligne des yeux plusieurs fois avant de se remettre sur ses pattes, s’asseyant face à son oncle bien aimé.

« Tu peux me lire un autre histoire ? Avec des Pirates cette fois ? »

Sourire insouciant comment lui résister.

Sujet: Re: Des milliers d'histoires - Freya Dim 13 Sep 2020, 12:56

Des milliers d'histoires - Freya Headnono

Eh bien, elle semblait soudainement fatiguée, sa petite princesse. Enfin, c'était normal, et rassurant, de la voir beaucoup dormir, à son âge. Noé se saisit d'un autre livre pour enfants, plein d'images, quand bien même Freya trouverait peut-être le sommeil avant la fin de l'histoire... Tant pis, les désirs de sa nièce étaient des ordres.

- Je vais te raconter l'histoire du redoutable capitaine Patte de bois et de son équipage de pirates.

Il ouvrit le livre sur la première page. Se dévoilèrent, aux yeux de l'enfant, les premières images : Celle d'un énorme bateau avec, accroché, un drapeau noir illustré d'une tête de mort. A l'avant, se tenait un loup brun, épais, un bandeau sur l’œil, un curieux tricorne sur la tête et, évidemment, une patte de bois.

- Il était une fois, il y a très très très longtemps, voguait sur les mers un gros bateau, dans les mers du sud de Punk Wolf. Les marins craignaient de croiser sa route, puisqu'il s'agissait là d'un bateau de... Pirates. A son bord, l'on trouvait le redoutable capitaine Patte de Bois. C'est lui, regarde, juste là.

Il pointa l'image, de sa griffe.

- On dit qu'il perdit sa patte lors d'un combat face à un requin. Dont il sortit tout de même vainqueur car nul adversaire, sur les terres ou dans les mers, n'auraient été capable de défaire Patte de Bois.

L'histoire poursuivit sur les nombreux exploits de Patte de Bois et son équipage.

Sujet: Re: Des milliers d'histoires - Freya Jeu 19 Nov 2020, 00:09

Oreille attentive, alors qu’elle glisse un patte aussi douce que le velours contre la page du livre, elle designe l’image, les mers du sud, les vagues et le bateau. Les couleurs bleues azures qui s’y mélange en une peinture douce, un dessin d’enfant. D’une oreille attentive, elle l’écoute son oncle adoré, n’en perds aucun mot aucune tournure de phrase. Portant, elle peine et lutte pour rester dans l’éveil.

Tonton, dis-tu m’emmènera voir les pirates demain ? L’interrompit la louvette entre deux bâillements.

Les yeux se ferment doucement avant de s’ouvrir à nouveau, un sursaut de vitalité pour la loupiote qui ne tarderait pas à s’endormir. Mais elle continue de maintenir son attention sur l’histoire de Patte de bois et de ses matelots, sursautant parfois à l’évocation d’un créature, d’une découverte ou bien d’un trésor. jusqu’au moment où il n’y eut plus réaction de la part de la louvette.

La fin de l’histoire, elle ne fut en mesure de l’entendre. Les yeux clos, la louvette s’était assoupie en rond contre la fourrure de son oncle. Un livre puis deux, cela était suffisamment pour ses rêves d’enfant.

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