Ils ont soif de cruauté [Ft Judas]

Elle

comme celui des os qu'on brise.

ft - Tawana

Ils ont soif de cruauté

Les matins se suivaient, se ressemblaient, les journées aussi, les nuits aussi, les cauchemars en prime. Judas n’avait guère de goût depuis qu’il savait Jésus mort. Il devait admettre que les sentiments étaient plus forts qu’il ne l’avait espéré. Et les deux ne s’était pas parlé avant la mort du fils d’Ao. Récupérant par la même le reste des enfants d’un trio improbable. La sépulture du loup, il n’osait y retourner de peur de finir par chialer comme une madeleine. Ou de peur de croiser de vieux fantômes du passé ? Le disciple de la grâce ne savait que faire. Sa situation ne lui plaisait guère, mais pour ses enfants, il avait supporter le culte de Yurai au quotidien. Mais maintenant ? Que faire de plus là bas ? Le loup bleu n’avait plus sa place là bas, quoi qu’en dise Raison.

Se cherchant, il finit par se retrouver à survoler les terres sans but. Rien ne lui faisait plus plaisir que de glander en l’air, oui, profiter des ascendants, planer sur les courants, se laisser porter dans les colonnes. Des mécanismes si profondément inscrits en lui, qu’il avait fini par se perdre. Enfin, le mâle ne savait pas réellement où il était, il ne se souvenait pas être aller si loin auparavant. En réalité, il exécrait fortement les terres Nakhus, le froid et l’humidité lui pesait sur son plumage transparent. Un peu exaspéré, le loup se laissa glisser plus bas, toujours plus bas. Traversant une nappe de brouillard épais, il manqua de se prendre un piton rocheux. Il esquiva à la dernière seconde en poussant un petit cri fort peu virile. Naviguer dans cette purée de pois, inutile, il se mangerait certainement un flan de montagne ou autre.

Si ses ailes n’était pas inconsistante, il aurait tenté de balayer un peu les nuages. Malheureusement pour lui, il devrait piffer complètement son atterrissage. Un courant ascendant lui vola dans les plumes, déstabilisant complètement ce pauvre Judas. Il battait gauchement des ailes pour se redresser mais il finit plaquer d’un violent coup contre la roche. Dans son malheur, il vit une certaine chance car le craquement qu’il entendit n’était point de son corps. Il émanait de ce qu’il avait en dessous de lui. Un maigre repas, mais une souris devrait bien le contenter, surtout qu’il lui était littéralement tombé dessus.

L’ex lazuli se releva, choppa sa proie incongrue et puis enfin poser un regard sur son environnement. Le cadavre dans sa bouche ne méritait pas d’être mâché tant l’animal fut maigre mais la faim ne tiraillait pas l’estomac du mâle. Il la garderait pour plus tard. Quand les volutes de fumée voulait bien d’écarter un peu, il put admirer les vastes tranchées qui laminait le terrain. C’était haut, c’était désert, c’était aride d’une certaine manière. Rien de bien accueillant mais le vol n’était guère prudent. Alors, d’un pas mou, Judas se décida à suivre les chemins de roches plus ou moins praticables.

« Tu parles d’une promenade de chanté ! »

Sa souris lui coupait même l’envie de causer tant ce n’était pas confortable.

Dans un silence qu’on ne lui connaissait pas, le loup avait parcourut un moment la zone. C’était sinistre, chaque fois qu’il posait la patte, le canidé peinait à restreindre ses angoisses de chutes. Mais il fallait bien ressortir. Quand la zone se voulut un peu plus large, Judas continua de longer les rocs asséchés de vie. Sait-on jamais ? Se disait-il en son for intérieur. Au bout d’un moment, il désespérait de retrouver la vie. Pourtant, il ne tourna pas le museau vers une silhouette qui lui paraissait vaguement lupine. Avec ses couleurs, elle paraissait faire partie intégrante du décor. Mais lorsque le vent lui agita la tignasse, Judas s’arrêta net. Quelqu’un? Ici ? Était-ce possible ? Il posa de grand yeux ronds dessus, elle semblait fixer le vide. Ses ailes se firent quasiment invisibles, le mâle s’assit pour regarder l’animal tacheté. Il se demandait ce que ça pouvait bien être tout en recrachant son futur casse croûte dans sa patte. Ses cheveux à demi teintés de rose battait le rythme des vent et il ouvrit sa grande gueule :

« Oh il y a un club de suicidaire maintenant chez les etelkrus alors ? Permettez que je vous regarde vous jeter ? Ou bien vous allez vous écarter du bord sagement ? »

En réalité, les deux propositions n’étaient pas intéressantes pour lui, mais pour une fois qu’il voyait autre chose qu’un Nakhu, il préférait au moins tailler une bavette avant le grand saut.

« Une tite souris pour dernier repas vous tenterait miss tacheté ? »

Le corps tiède et recouvert de bave colorée entre ses coussinets, il le tendit en direction de ce qu’il pensait être une sorte de canidé mais elle n’avait pas réellement la gueule d’un loup celle là.

Le silence règne en ces lieux et ne dérange pas la lycaon. Ses oreilles pivotent à l'entente d'un bruit, il était lointain, et il se rapprochait de plus en plus venant dans sa direction, tandis qu'elle regardait toujours ce trou béant. Une odeur elle sent, c'était un Nakhus, mais ce n'était ni Eva, ni Crystal. Et de plus, l'odeur était plus forte, donc c'était certainement un mâle, et bingo quand la voix qui provenait de derrière son dos, rompt le silence ainsi établi. En quoi regarder un trou béant était synonyme de suicide ? Si Tawana voulait se tuer, elle l'aurait fait autrement. La tête se redresse doucement, elle baisse son museau regardant d'un œil orangé le mâle qui lui adressa la parole de manière si adorable.

Elle soupire, fermant les yeux un instant, reprenant contenance. Elle écoute son cœur pulser dans sa poitrine, allez, c'est repartit pour la mascarade quotidienne.

« _ Le suicide est un acte, pour ma part, lâche. Nous Etelkrus préférons mourir au combat, c'est plus gratifiant et plus honorable. » Dit-elle calmement, esquissant un grand sourire, digne de ceux qu'elle donnait à tout le monde. Elle laisse le loup Nakhus prendre de nouveau la parole.

Tout en l'écoutant, elle se lève et pivote sur elle même, réduisant ensuite la distance, pour s'asseoir de nouveau sur le sol grisâtre, sec et déprimant. Voici qui lui fut tendue, un rongeur remplit de bave. Elle réprime une mine de dégoût, continuant à lui sourire, comme d'habitude

« _ Non, merci ! J'ai déjà manger un cerf avant de venir ici. » Dit-elle simplement avant de rire franchement « _ Et puis pour un dernier repas, ce serait mieux d'avoir le ventre pleins ! »

Comme sa, quand vous chutiez dans le vide, votre cerveau ne vous dira pas « J encore f1. T'aurais dû manger le flan dans le frigo couillon ! ». Le regard orangé détaille le loup. C'est la première fois qu'elle en voyait de la sorte, avec une chevelure rose qui tombait en dégradé. Un pelage d'ébène, avec du blanc, d'ailleurs les marques sur son visage lui faisait penser, à celle de son père, mais ce loup n'avait rien d'un hippotrague c'est sûr !

« _ Et vous ? Vous comptez vous jeter dans le vide ? Pourrais-je savoir votre nom, au moins je pourrais vous faire une belle tombe descente. » Dit-elle. Ce n'était vraiment pas un sujet pour rire, mais c'est lui qui avait lancer, alors Tawana, ne faisait qu'y répondre, de la même manière.

ft - Tawana

Ils ont soif de cruauté

La louve se tourne, le regarde avec une certaine intensité, drôle de regard d’ailleurs, Judas n’aimait pas trop. Il appréciait encore moins le côté Etelkru de la donzelle mais bon, on ne peut pas être parfait après tout. Et quand elle parle d’acte lâche, il ne bronche pas, pas plus que d’habitude. A quoi bon ? Pourtant il s’amuse d’une petite remarque :

« Hmm il faut du courage pour regarder la mort en face, droit dans les yeux... »

Le loup bleu se penche, regarde le vide, puis, la tête toujours en direction du vide, ses yeux sertis de magnifiques croix se retournent sur la dame tacheté. Du coin des babines, il esquisse un sourire, encore une louve qui joue à un jeu qu’il aime. Il n’en avait pas tant croisé chez les Nakhus. Elle se contraint, de minuscules détails qui ne passent plus à côté de son œil aguerri. Rompu à la manipulation et au mélodrame, il pouffe doucement de rire, rétractant sa patte qui tenait le rongeur. D’un geste, il le lança en l’air puis dans un claquement, engloutit la petite choses comme si de rien n’était. Le jus rouge lui coulait le long des babines et finissait sa course en de minuscules gouttes sur le sol aride. Judas déglutit et s’en fut finit de l’odyssée de cette pauvre petite chose. Sa langue parcourt l’extérieur de sa bouche pour enlever les traces.

« Ha ça, mieux vaut une mort rapide à une lente agonie dans la famine, je suis bien d’accord sur ce point ! »

Arborant un délicieux sourire et une expression joviale, il laisse sa patte devant son museau alors qu’un petit rire lui sort de la gueule. Il s’amusait de se dialogue étrange, non pas que la mort le fascinait tant, du moins pas autant depuis certains départs prématurés. Il avait fini par noyer ce qu’il restait de chagrin dans ce qu’il savait faire, glander, s’occuper de sa famille, draguer de ci de là, embêter Raison, les petites choses qui faisait son quotidien. Quand la femelle lui demanda pour son propre saut, Judas laissa tomber le sourire pour une fausse offuscation.

« Allons madame, je ne vais pas me jeter de si haut, je tiens encore suffisamment à mes enfants pour ne pas écourter davantage ma vie ! Elle n’est déjà pas bien longue, mais ce que femme veut... »

D’un petit rire malicieux, le mâle dandina son petit corps et se pencha sur la faille. C’était une vision bien morne en bas, qui aurait dans l’idée de se finir ici ? Quelqu’un qui ne souhait pas qu’on le retrouve, mais quand on cherche, on finit toujours par trouver. Sa chevelure à demi teinte s’envole face aux bourrasques. Le loup recule d’un pas, se tourne vers la dame tacheté et lance tout sourire :

« Alors, sauter ou ne pas sauter ? Quel jeu intéressant ! Que diriez vous si je plongeais ? »

Sans trop attendre, il refit face au monde. Et d’un bond, s’écarta de la falaise. La chute ne dura pas long, ses ailes, même invisible, demeuraient ouvertes et prêtes à servir. Suivant un courant dangereux, le mâle glissa d’abord vers le bas puis remonta. C’était un jeu d’enfant, il se rappelait l’avoir fait des dizaines de fois dans son enfance. Le résultat de l’expérience ne dépendrait que de la dame, lui affichait encore un sourire nonchalant alors qu’il reparaissait, ses ailes un poil plus visibles. Il atterrit en toute délicatesse sur la roche, repliant ses ailes contre lui et reprenant le fil de la conversation :

« Mais si vous tenez tant à mettre mon nom sur une tombe, prenez le temps de marquer ceci : A ce très cher Judas, mère bien aimée et amant fort désirable ! Bien sûr mettez enterré par… ?»

Sa patte balaya l’air de gauche à droite quand il récitait son épitaphe.

« _Il faut beaucoup de bravoure pour faire face à ses ennemis mais il n’en faut pas moins pour affronter ses amis. » Dit-elle simplement. La phrase ne répondait pas spécialement, à celle dite plutôt par le loup d'ébène. C'était une phrase qui était lancé pour elle, dans un certains sens.

Le Nakhus, reprends donc la bestiole offerte, et l'engloutis avec rapidité. Le liquide pourpre coule tout le long, de chaque côté de ces babines, qu'il s'empresse d'essuyer avec sa langue. Le vent tiède estival, ose pénétrer en ce lieux mortuaire, d'ailleurs il était étrange de constater qu'ici, les rayons solaire n'éclairaient pas, cet endroit comme ils le devraient. Il faisait clair, et la fumé blanchâtre qui s'échappait des plaies étaient moins épaisse. Parfois la lycaon, s'imaginait l'endroit de son vivant. Oui c'était bien le mot adéquate. Le loup d'ébène parle de nouveau, un petit rire elle entends, ses oreilles tiquent, elle le fixe toujours de ses prunelles orangé.

Au moins étaient-ils d'accord sur ce point. Toutes les morts étaient horrible, mais la famine était pire. Le corps qui se digérait, pour accumuler de l'énergie. Des nausées, et migraine qui survenaient de manière enchaîné, cette fatigue constante, et le poids dans cet estomac creux. Rien que d'imaginer ces sensations, elle ne put réprimé un frisson qui lui glaça l'échine, soupirant doucement, étant la seule à l'entendre. En soit la Mort était un sujet particulier, comme beaucoup d'autres choses, et tout sujet intéressait la panseuse, mais tout comme son congénère, elle ne le fascinait pas tant que sa !

« _ Oh vous avez des enfants ? Vous m'en direz tant ! » Dit-elle en posant l'une de ses pattes sur l'une de ses joues, comme le ferait une personne lambda, dont le sujet serait mignon, à proprement parler ! Tawana se demandait bien à quoi pouvait ressembler ces enfants. Étaient-ils, pour certains, aussi étrange que leur père ? Possible. « _ Eh bien, si le cœur vous en dit ; Sautez donc. »

Avait-elle dit d'une voix étrangement douce. Il n'était guère dans les habitudes de l'Etlekrus de laisser quelqu'un se tuer ! Mais bon, il y avait des cas, où raisonner était inutile. Si cette personne voulait attenter à sa vie, trouver une délivrance, alors la bête cornu n'avait pas son mot à dire. Chacun étaient libre de faire ses choix. Le loup s'approche du précipice, sa longue chevelure rosâtre qui virevolte légèrement, les quelques bruit qu'il pouvaient y avoir, se turent.

Il saute.

Les oreilles se redressent, mais la louve ne bouge pas d'un pouce. Elle se contentait de regarder la crevasse dans laquelle, le loup s'y était jeté. Pourtant, le revoici qui pose son regard sur le monde. Elle entends des battements d'ailes, son cœur tambourine de manière sourd un instant, avant de reprendre un rythme normal. Les yeux suivent la silhouette qui virevolte dans le ciel, laissant apparaître des ailes en plume, tiens donc ! Un sourire amusé prit place, quand enfin le loup décide, de se poser délicatement, comme une feuille sur un rocher. Le voici qui parle encore, balançant sa patte de gauche à droite, tandis qu'un énième soupire sort de sa bouche

« _ Trop long ! En général les gens ne lisent pas se contentant de juste déposé des plantes, rester là un peu et partir. » Dit-elle en rabattant sa queue, fermant doucement les yeux. Elle avait un nom. Judas. Maintenant c'était à son tour « _ Mais je pourrais mettre quand même : L'Amant fort désirable, enterré par Tawana. »[/b][/color]

Avait-elle dit doucement, avant de faire pivoté machinalement ses oreilles

« _ Est-ce que vous aussi, le Destin où bien les Dieux vous ont jouer des tours ? » Finit-elle par demander. Ce qu'il venait de dire, il était mère. Mh sa demande réflexion.

Sujet: Re: Ils ont soif de cruauté [Ft Judas] Dim 25 Oct 2020, 23:28

ft - Tawana

Ils ont soif de cruauté

Si elle ne bougea pas, si la réaction n’était pas celle espérée, Judas n’en était que plus heureux. Une autre actrice, une autre diva, il aimait ça. S’asseyant en face d’elle, un petit sourire en coin :

« Oui aussi bizarre que ça puisse paraître j’en ai 10 ! »

Une certaine fierté, il aurait pu les énumérer en disant toutes leurs qualités mais là n’était pas la question. Ses pupilles en croix se posèrent sur la sudiste. Trop long, oui, mais c’était un peu son propre plaisir que d’en faire des caisse de rien. Enfin la mort n’était pas rien, surtout pour lui qui ne digérait toujours pas certaines morts.

« Long ou pas, elle résume plutôt bien la futilité de nos tombes, du moins si nous n’oublions pas nos morts... »

La lycaon était plus complexe que ça, lui aussi, les mots et les épitaphes n’étaient rien de plus que des résumés d’une vie et le point final du souvenir que l’on laissait. Et un nom semblait plus qu’indiqué pour mettre fin à tout ce suspens. Le loup bleuté se releva et s’arqua dans une révérence maniérée.

« Un joli nom pour une jolie plante n’est-ce pas ? Mais une belle plante ne pleurera pas ma mort, que c’est dommage. Moi qui pensais que nous avions une connexion ! »

D’une patte, il se tint le visage penché. Le visage affichant une sorte de fausse déception.

« Les voies des dieux sont impénétrables ! »

Lança-t-il tout en haussant les épaules.

« Mais d’un tour ils m’en ont joué 3… Et si par tour on accède à un certain bonheur, alors ils peuvent me rejouer des tours. Si la bénédiction que sont mes enfants était un test ou une quelconque expérience, cela n’entache en rien mon plaisir. »

Il dégaina sa tirade tout en tournant lentement autour de sa comparse. Puis, se rapprochant d’elle, il la regarda du coin de l’oeil et lui renvoya une question :

« Et vous, quels tours avez vous vus ? »

Son petit sourire de commère lui scinda le visage d’une moue curieuse.

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