Piège et peau - Solo

Elle avait longuement hésité. Nombreuses fois elle y avait songé, se demandant si c’était le meilleur moyen de parvenir à ses fins. Sa conscience désapprouvait ce choix tandis que sa raison y voyait l’unique biais pour aider les Nakhus comme elle l’avait promis à Eva. La louve fleurie lâcha un long soupir. Son fils dormait près d’elle. Il avait vu que sa mère songeait beaucoup mais jamais il ne lui avait posé la question. Il était un enfant sage. Un enfant qu’elle devait protéger. Sa décision fut alors prise. Le zénith venant, elle se rendit dans la forge de Fergus. Elle avait besoin d’un piège, pas l’un de ceux qu’elle confectionnait en vannerie et autres fibres végétales. Non. Celui-ci devait être en acier. Celui devait être quasiment mortel. Elle lui exposa son idée. Elle souhaitait les pièges qui suscitaient horreur, ceux aux mâchoires d’acier se fermant avec cruauté sur celui l’ayant déclenché. Oui. Il lui fallait un tel piège. Il devait être suffisamment gros pour attraper de grosses proies tel qu’un ours, mais elle souhaitait aussi pouvoir le transporter sans se fatiguer. Elle devait être en forme pour confronter à la mort le Piégé. Lorsqu’elle eut fini de lui expliquer, elle le laissa se pencher sur sa demande. Elle ne le pressait nullement.

Ce fut trois jours plus tard que le forgeron vint la trouver. Il avait réussi à faire ce piège, reproduisant un mécanisme qui avait failli sectionné la patte du créateur … Serket-Beatriz devrait donc le déployer avec réflexion et ne pas se faire elle-même avoir. Elle le planqua loin de l’endroit où elle dormait avec son fils, loin de tout regard, loin de tout être pouvant vouloir jouer avec. C’était un objet mortel et elle ne souhaitait pas des funérailles parmi ceux l’accueillant et prenant l’éducation de son enfant en charge.
Il lui fallut ensuite deux jours pour se confectionner une cape. Elle était faite des lièvres que la louve avait traqué dans les monts célestes. Depuis son arrivée chez les Nakhus et son installation de piège, elle avait récolté de nombreuses peaux. Jusqu’à présent, elle s’en était servie que pour stocker quelques provisions ou faire de petites sacoches. Mais cette fois-ci, elle les réunit sous la même bannière, créant un assemblage qui tiendrait -du moins l’espérait elle- le loin de cette excursion quelque peu dangereuse. Dans ses fameuses petites sacoches, elle glissa de nombreuses baies, des bouts de viande séchée et d’autres provisions. Elle enfila le harnais de voyage que Teddy lui avait passé, elle y accrocha les fameuses sacoches puis elle passa la cape sur son corps. Ses branchages la gênaient mais pour ce voyage, ça devrait le faire. Et puis enfin, grâce à des lanières, elle fixa le fameux piège sur son flanc gauche tandis que le flanc droit accueilli une nasse chargée d’autres sacoches de baumes, fortifiants et autres remèdes. Elle ignorait combien de temps cela lui prendrait.

Chargée telle une mule, et grimaçant un peu, elle fit ses aux revoir à son fils, espérant le revoir bientôt. Il était entre de bonnes pattes, à l’abri des dangers au côté des Nakhus. Le coeur déchiré, elle lui tourna le dos, s’engageant sur le chemin menant à la Grève. Elle pria les Dieux durant tout son trajet de ne pas tomber sur une créature du Grand Froid. Elle n’en avait encore jamais eu mais intimement, elle savait ses chances minces face à elle. Serket-beatriz n’était pas une valeureuse guerrière, non loin de là. Elle faisait plus partie du soutien que de la force de frappe.
Marchant cahin-caha, elle part parvenir au bord de la Grève. Le froid était déjà mordant. Elle trouva un abri qu’elle décida faire son relais. Elle y déposa certaines de ses affaires -dont le piège-. Elle avait longé la côte donc ce ne fut par surprenant qu’elle y descende poser sa nasse, espérant attrapé un peu de poissons. Dans cet abri, elle prit un petit repas, se frictionna pour se réchauffer et enfin, elle attrapa son chargement le plus lourd et elle s’engagea dans les tumultes de la froideur.

Les vents giflaient son visage. Elle se sentait transit de froid mais elle continua d’avancer. Elle tremblotait, nullement habituée à de telles températures. Elle sentait ses végétaux peiner aussi malgré leur rusticité. Tout était dur mais elle continua sa route. Elle chercha des traces mais en vain. Le souffle glacial balayait tout et effaçait toute trace … Et la Fleurie n’avait jamais été une bonne traqueuse. Elle erra un instant, évitant de trop s’éloigner de la frontière de la Grève puis elle décida de poser son piège. Son installation fut difficile. Ses membres gelés peinèrent à ouvrir les mâchoires d’acier. Plusieurs fois elle manqua de s’y faire avoir puis finalement elle y parvint. Elle le dissimula et recula, cherchant un abri qui la couvrirait du froid. Elle but l’une de ses confections qui la réchauffa un instant. Elle se promit de réfléchir à en faire d’autres, plus fortes, plus réchauffantes et surtout dans la durée. Son attente commença dans ce froid ...


Jeu en réussite ING

- Réussite critique : un animal est bloqué dans le piège, il est affaibli
- Réussite : un animal est bloqué dans le piège, il est encore vigoureux
- Echec : un animal a été pris mais s'est échappé ... La traque serait trop dure ici
- Echec critique : Rien. Nada

Son premier essai fut un échec complet. Sans doute n'avait-elle pas attendu assez longtemps ? Quoiqu'il en soit, les machoires ne s'étaient pas refermées, elles restaient grandes ouvertes, attendant. La louve les désamorça. Elle fit demi tour, retournant à son abri. Y arrivant, elle se réchauffa, mangea un peu. Elle se frictionna les membres, dut arracher quelques branchages complètement gelés. Elle ne reviendrait pas indemne de cette aventure mais elle ne jeta pas l'éponge. Lorsqu'elle se fut suffisamment réchauffer, elle se lança une nouvelle fois sur cette glace. Elle refit le même manège. Installer, cacher, se mettre à l'abri, attendre. Elle entendit un hurlement et lorsqu'elle se hâta auprès de son piège, l'animal s'était enfui. des gouttes de sang perlaient sur la glace mais très vite, le vent les cacha. Elle soupira. Elle rentra de nouveau et rebelote.

Une nouvelle fois elle sortit reposer son piège et elle ne dut pas attendre longtemps ... Elle s'installa à peine dans une cachette qu'un cri se fit entendre. Elle se dépêcha et elle découvrit un animal prit au piège. Les mâchoires le tenaient fermement, il se débattait mais il s'arrêta lorsqu'il vit le prédateur. Serket-beatriz hésita. Elle n'avait jamais vu d'aussi gros bestiau. En même temps, elle n'avait jamais chassé. Elle s'approcha. Le renne s'agita. Il était encore bien vivace ... Elle allait devoir se battre.




[Lancé Dé 1 = SB ; Lancé Dé 2 = Renne]

Elle fut la première à lancer les hostilités. Son attaque était hésitante mais elle parvint à le blesser ... Et lui, il lui rendit son coup, la repoussant. Elle glissa sur le sol, glissa et s'échoua un peu plus loins. Sans doute que son adversaire se riait d'elle, mais qu'importe, elle, elle voulait l'abattre. Rapidement. Lui épargner de plus amples souffrances qu'elle lui avait causé.

SB : 9 PV
Renne : 17 PV
(- 2 à chaque tour à cause du piège)

Une nouvelle tentative qui se retourna contre elle ... Serket-Beatriz manqua sa proie, tomba violemment. Elle entendit l'un de ses branchages cédés. Elle lâcha un cri de douleur tandis que le renne, lui, ne perdit pas une seconde pour l'attaquer. De ses bois mastoc, il frappa le flan de la louve. Son souffle fut coupé tandis qu'elle finit plus loin sur la glace, hors de portée de son adversaire. Elle mit du temps avant de retrouver une respiration calme. Elle lança un regard à sa blessure.


SB : 6PV
Renne : 16 PV

Cette fois-ci, elle préféra miser sur les soins. Elle attrapa de quoi se soigner, elle appliqua rapidement un cataplasme. Malheureusement, si certaines lotions marchèrent, le cataplasme, gelé lui infligea plus de mal que de bien. Elle esquiva une grimace tandis que le renne chargeait sur elle. Il ne semblait pas avoir apprécié cette pause, décidé à en découdre ... Elle rassembla un peu de ses forces. Il fallait qu'elle esquive. Elle pria les dieux pour y parvenir.


SB : 5PV
Renne : 14 PV

Et cette prière marcha. L'animal, sans doute à cause de sa patte en compote, la manqua de peu ou du moins, il aurait pu la toucher si elle n'était pas parvenue à s'esquiver à temps de son attaque. Elle le regarda, presque horrifiée. Elle venait d'échapper de peu à la mort, elle le sentait. Elle souffla, essaya de se calmer. Elle continua de garder une certaine distance avec lui ... Il perdait en force à cause du piège. Elle devait en tirer parti. gagner du temps.


SB : 5PV
Renne : 12 PV

Il fallait qu'elle retrouve des forces. Une nouvelle fois, elle attrapa de quoi se soigner. Elle parvint à arrêter quelques saignements tandis que son adversaire attaquait de nouveau. Cette fois, elle n'eut pas le temps de tenter la moindre esquive. Il la frappa de plein fouet et une nouvelle fois, elle fut projetée plus loin. Aïe. Ca n'allait pas être évident tout ça. Elle se redressa tant bien que mal, les membres douloureux.


SB : 5PV
Renne : 10 PV

Il commençait à s'affaiblir tandis qu'elle, elle prenait les coups et se soignait. Elle avait mal partout. Elle avait du mal à respirer mais elle prit de quoi se revitaliser. De bonnes baies, un jus qu'elle dégusta à peine et là voilà qui reprenait du poil de la bête. Elle se releva tout de même avec difficulté. Il perdait beaucoup de sang. Il s'affaiblissait et mourrait bientôt. Elle aurait voulu lui abréger ses souffrances maintenant, mais il ne semblait pas décider. Il voulait mourir dans l'honneur ...


SB : 7PV
Renne : 8 PV

Cette fois-ci, elle abandonna l'idée des soins et du gain de temps. Elle voulait l'achever le plus rapidement possible. Elle se mit en position d'attaque. Il sembla comprendre et en fit de même. Ils se faisaient face. Ni l'un ni l'autre ne voulait perdre. C'était un combat à mort après tout. Elle grogna et enfin, elle l'attaqua, lui sautant à la gorge, cherchant la jugulaire pour l'abattre. Mais la proie d'un coup ample de tête la délogea. Elle glissa sur la glace, lui refit face. Elle l'avait bien amoché ... Il ne tenait plus qu'à peine debout. Tiens bon encore un peu Serket'.

SB : 6PV
Renne : 3 PV

Et le dernier acte eut lien. Ils s'attaquèrent de front. L'un beuglait de rage tandis que l'autre grognait. Ce fut le dernier choc. Serket-Beatriz l'acheva tandis que lui, il planta l'un de ses épois dans sa cuisse. Elle couina et se recula tandis que lui, défait courageux, s'effondra. Elle le regarda. La Vie venait de le quitter ... Et il avait su mener un grand combat. Pour son premier adversaire, il lui avait donner du fil à retordre et elle comptait désormais porter sa peau en souvenir. En honneur d'avoir été son ennemi.

Elle vint se coller contre lui, lui volant sa chaleur avant qu'elle ne s'éteigne comme lui. Elle s'appliqua des baumes, elle se refit une légère santé puis, poussée par sa propre survie, elle attrapa le cou du renne et le traîna jusqu'à son abri. Elle vida le sang de l'animal, en stockant une partie dans une jarre qu'elle avait confectionné. Elle la scella. Elle reprit un temps ses forces, allant même chercher la nasse qui lui offrit un bon repas. Elle garda les peaux de poissons, remède utiles contre les brûlures. Elle hésita à commencer le dépeçage du renne mais dans une certaine ignorance, elle préféra le garder intact. Elle ramènerait ainsi une peau et de la nourriture.
Elle resta une nuit et au matin, Serket-Beatriz quitta ce froid. Elle transportait avec elle que le renne. le reste, elle l'avait laissé. Ainsi, un autre loup pourrait utiliser le piège, trouverait quelques vivres et aussi quelques remèdes bien cachés du froid. De sa démarche blessée, elle marcha un long moment ...


SB : 2PV
Renne : 0 PV