Papillon de nuit [Iris]

Sujet: Papillon de nuit [Iris] Jeu 04 Nov 2021, 15:28

Emilitia

Est-ce que les démons cauchemardaient ? D'aussi loin qu'Emilitia s'en souvienne, jamais elle s'était réveillé avec une telle peur au ventre. Jamais, même à l'éveil, elle n'avait été aussi effrayée. C'était il y a quelques jours déjà, parfois elle y repensait. Lorsqu'elle avait demandé à Drippir si ce rêve avait été une rencontre avec un démon, il n'avait pas été certain, peut-être, peut-être pas, il ne l'avait pas fait ce rêve, même s'il avait été là puis assassiner dans celui d'Emilitia.
C'était à la louve noire de prendre cette décision, de croire ou non à la rencontre avec un autre démon. C'étaient des êtres fourbes, ils aimaient dominer les autres et sans doute qu'Emilitia avait fini par être repérée par un autre sur la route qu'elle avait emprunté. Papillon de nuit qui avait été mis au service d'une araignée.

Le principe même en soit ne dérangeait pas véritablement Emilitia, si c'était un pacte qu'elle avait fini par signer à la fin de la nuit, hé bien soit. Ce qui la dérangeait véritablement était la sensation d'une émotion intense qui restait encore gravée dans son esprit. C'était nouveau, ce n'était pas agréable, elle sentait la blessure encore suintante sur son âme.
Les démons peuvent-ils avoir peur?
Peut-être qu'au final, la blessure n'avait été infligée qu'à la moitié loup ?

« EMILITIA ! »
Elle sursauta, sortant de ses pensées alors que Drippir était poser sur son masque.
« ENFIN ! Tu as complètement dépassé la frontière ! »

Les effluves fortes des Etelkrus lui parvinrent dans ses narines. Emilitia regarda autour d'elle, elle ne reconnaissait pas les abords de la frontières, depuis combien de temps l'avait-elle dépassée ? Au dessus d'elle jusque sur le sol se projetait l'ombre de ses ailes rendus trop grande par ses émotions actuelles et en plus des plantes nécrosées sous ses pas, par le passage de ses ailes les troncs des arbres avaient été marqués de lignes noires.

« Faisons demi-tour. »
« Tu ferais bien oui ! »

Sujet: Re: Papillon de nuit [Iris] Dim 21 Nov 2021, 12:33

-Iris-

La frontière s'étendait un peu plus loin, captivante pour la jeune louve qui trottait seule dans la nuit. Elle l'avait toujours redouté, cet extérieur rempli de monstres et de chimères, et pourtant il l'attirait de plus en plus. Elle voulait voir, seule. Elle s'y était déjà rendue, avec son amie Maps. Elle avait déjà rencontré une solitaire, Astrid. Mais jamais elle n'était partie toute seule. Oh, il y avait bien une raison : elle n'en avait pas le droit. Et puis, c'était dangereux pour une faible louve comme elle. Mais peu lui importait : son frère le faisait bien, lui. Et elle voulait savoir ce qu'il y trouvait, à cet inconnu.

Jamais, néanmoins, elle n'avait réussi à sauter le pas. Flirtant avec la frontières lorsqu'elle arrivait à s'éclipser, posant parfois une patte dessus sans jamais franchir le pas, Iris était encore résolument restée bien chez elle. Une lâche, qui n'osait pas, ou qui réfléchissait trop. Une pauvre fille qui avait forcément besoin de quelqu'un de plus aventureux qu'elle pour pouvoir partir. Un peu pitoyable.

Ce soir là, elle s'était réveillée dérangée par un mauvais rêve. Un de ces cauchemars poisseux, qui, sans arriver à mettre la patte dessus au réveil, restaient dans les tripes jusqu'à la nuit suivante. Une sorte de cape d'échos, de terreur et de doutes. Elle n'avait pas réussi à se rendormir. Sortant prendre l'air frai, sa marche lente s'était vite transformée en course, en fuite peut-être. Incapable de se souvenir, il lui semblait lorsqu'elle ralentissait entendre des cliquètements derrière elle, des pattes velues sortant d'entre les arbres, des yeux jaunes la guettant dans le noir.

Puis soudain, une odeur. Un solitaire. Ici, sur leurs frontières ?! Iris se fige, les yeux grand ouverts. Derrière elle, l'ombre qui la poursuit d'arrête, dissipée par la concentration de l'esprit qui la faite naître. La jeune louve est partagée : si elle appelle à l'aide, on saura qu'elle est partie seule. Si elle ne dit rien, elle risque de se faire attaquer. Le choix est vite fait : elle se débrouillerait seule. Elle s'avance, les pupilles dilatée, avant d'apercevoir un masque blanc miroitant sous la lune.

Hé toi ! Qu'est-ce que tu fais ... Là ?

Une hésitation. Un souvenir. Elle l'a déjà vue, mais ne l'a jamais rencontré. Iris a perdu de sa confiance, les yeux fixé sur ce masque qui lui rappelle tant de choses. Une sensation d'étranglement, de membres bloqués par des fils aussi tranchants que des rasoirs. Une lumière vive, des applaudissements après une sote de tour macabre. Un monstre, tapis dans l'ombre, la guettant la poursuivant et maîtrisant chacun de ses gestes. Et elle ...

On s'est déjà croisé

Sujet: Re: Papillon de nuit [Iris] Mar 23 Nov 2021, 22:18

Emilitia

Il y a une inconsistance dans son être, c'est parce qu'elle est toujours un peu perturbée Emilitia, les émotions du cauchemars continuent de l'envahir. Ses ailes s'écaillent légèrement, les particules envolées perçant de leur pouvoir de nécrose quelques feuilles plus hautes, et à chacun des pas de la demi-démon, est délaissé quelques particules noires qui peinent à s'évaporer, souillant le territoire occupée.
Elle était un peu loin de la frontière Emilitia, ce n'était pas voulu mais c'était un fait, elle fut interpellée avant de l'atteindre, alors elle s'arrêta et se retourna. Elle ne répondit pas pourtant, pas tout de suite, avait été sur le point de le faire avant de voir cette silhouette juvénile qui lui paraissait étrangement familière. Instinctivement, son pelage noire se hérissa alors qu'une sorte de frisson vint parcourir tout son être à l'appel d'un souvenir flou dans une mémoire qui se remettait à peine des derniers événements.

« Oui, c'est une évidence. »

Elle s'approche d'un pas naturel léger mais sans précaution des sentiments, parce qu'il y avait là une sorte de curiosité attirante. Emilitia connaissait cette adolescente par une rencontre qui avait eu lieu dans un autre monde, celui des rêves, celui du cauchemar, rendant ce dernier plus réel encore.
La louve noire ne se veut pas agressive, mais peut-être en donne-t-elle l'impression cependant, son pelage reste hérisser sans qu'elle ne s'en aperçoive, ses ailes sont déployées, grandes et menaçantes dans son dos et son masque indéniablement cache toute expression.

« Vous étiez là, dans cet autre monde, apparaissant quelques fois. »

Elle tend une patte, prudente, déterminée tout de même, elle veut la toucher, se fichant de savoir si elle lui brûlerait quelques poils ou irriterait sa peau, ignorant Drippir qui était descendu le long de cette patte tendue pour avertir.

« Hé, t'es pas aussi tactile habituellement ! »

Habituellement elle prenait soin de faire attention, les loups appréciaient peu d'être en contact avec les démons lorsqu'ils priaient des dieux.

Sujet: Re: Papillon de nuit [Iris] Sam 27 Nov 2021, 22:31

-Iris-

« Oui, c'est une évidence. »

La réalité est parfois plus troublante que le rêve. C'est du moins l'impression qu'Iris en a, alors que la louve masquée s'approche, le pelage enflée de surprise et les ailes s'agitant dans son dos. Mais elle n'a pas peur, tout simplement car elle se souvient de l'autre, se souvient de son soutien, ou du moins se souvient que grâce à elle, elle n'était plus totalement seule avec la chose qui les poursuivait. Elle qui ne pensait avoir fait qu'un étrange cauchemar, tout lui revenait par bribe, par flash. La terreur, l'impression d'avoir été manipulé jusqu'au bout, et ... La puissance. C'est lorsque la patte de l'autre fut tendue vers elle qu'elle réagit enfin, s'effaçant devant le contact. Elle tourne lentement autour de l'autre, gardant une distance sécuritaire, fascinée mais méfiante, partagée entre le rêve -celui dans laquelle la louve noire était une alliée- et la réalité -où elle était une ennemie.

Je pensais que c'était juste un cauchemar, que je vous avait inventée, vous et les autres. Vous et ... l'araignée.

Un frisson lui parcours l'échine alors que les souvenirs cascadent dans son crâne, ceux de ses yeux jaunes, du sang et des cliquètements, des fils lui sciant la chaire et la peau. Mais un sourire fasciné reste perché sur ses babines : elle s'en est sortie, elle s'en souvient aussi clair que le jour. Elle a su combattre ce qui tentait de la manipuler, et elle s'est éveillée plus forte. Rencontrer quelqu'un l'ayant vécu aussi ... N'était-ce pas la preuve que c'était arrivé ? Elle relève un peu le museau, avide de lire sur le visage -le masque- qu'elle avait raison. Mettant au défi son interlocutrice de comprendre, de lui prouver qu'elle ne cherchait pas elle aussi à la manipuler.

Sujet: Re: Papillon de nuit [Iris] Dim 28 Nov 2021, 20:44

Emilitia

Elle ne toucha que l'air frai de la nuit, sa patte se refermant sur le vide alors que l'adolescente s'éloigna pour échapper au contact. S'échappa en derniers témoins de l'intention, seulement quelques particules noires qui s'envolèrent légèrement au gré d'une brise et Drippir que rejoignit sa chevelure.
L'adolescente tourna autour d'Emilitia, comme un prédateur jaugeant proie ou danger, la louve noire préférait se voir comme le dernier point et garda ses ailes largement déployées, volontairement cette fois malgré le fait que le pelage ait légèrement repris sa position initiale. Emilitia garda sa queue haute également, dans le doute, attention petite louve.

« J'ai demandé à Drippir si le Cauchemar avait pu être l'oeuvre d'un démon. Il ne sait pas, mais ce n'est pas impossible. Puisque nous existons, je veux bien le croire, nous, les nouvelles voix sur ce monde d'un être d'un autre plan. »

Ce n'était pas quelque chose qui dérangeait Emilitia, ça la rapprochait un peu plus du démon entier, mais elle aurait aimé ne pas ressentir cette peur qui grimpait le long de son échine comme une multitude d'araignées à chaque souvenir. Papillons et arachnides n'étaient pas de bons alliés.

« Nous n'étions pas seules. Il y en a d'autres... » Elle prit quelques instants pour réfléchir, avant de reprendre. « Des menteurs, ceux qui trahissent. »
Son aura devint plus sombre, Emilitia avait toujours haï les menteurs. Le masque se figea sur la jeune louve, et de l'autre côté, cherchant le regard, la louve noire tenta de sonder l'âme.
« En êtes-vous une ? De menteuse ? »
As-tu participé au massacre de son être à la fin du rêve ?

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Iris-

La louve garde les ailes étendue, la queue haute, figure étrange dans la nuit. Seul son masque blanc se découpait réellement, fixé sur Iris qui continuait de l'observer avec attention. Elle parlait en énigme, puait le solitaire, mais étrangement la jeune louve la comprenait. Elle aussi s'était faite trahir, elle aussi avait vu ceux qu'elle pensait ses alliés l'attaquer dans le dos, alors qu'elle pensait se sortir du cauchemar dans lequel elle était prise. Cauchemar qui prenait de plus en plus des airs de réalité, alors qu'une de ses figures venait d'apparaître en face d'elle. Comment aurait-elle pu prévoir son apparence ? A moins que ce ne fut un rêve prémonitoire, et qu'en effet, la louve ailée allait la trahir ? La louve s'arrête, penche la tête pour répondre, ses yeux brillants toujours fixés dans ceux qu'elle ne trouvait pas de l'autre :

Je ne t'ai pas trahie, si c'est ça la question.

Elle savait mentir, lorsqu'il le fallait. Mais cela semblait bien trop dangereux en cette étrange nuit. La jeune Etelkru ne savait toujours pas si en face se trouvait une ennemie, apparition maléfique de l'entité l'ayant chassée dans un "autre plan", ou si elle était belle et bien une alliée, au destin lié au sien.

Nous avons partagé le même cauchemar. Toi aussi, tu étais celle qui m'a trahie. Donc tu dois dire la vérité.

Il n'y avait que ce chemin là, non ? Ou bien elle avait choisi de prendre les devants, de renverser la situation ? Iris se creusait les méninges, cherchant à savoir si elle pouvait faire confiance à l'autre. Et puis, il y avait cette énigme, ce cauchemar et leur entité. Etait-ce un danger ?

Si nous avons voyagé ... Tu penses que ce qui nous poursuivait nous a suivi ?

Emilitia

L'ascenseur est renvoyé, l'adolescente aussi avait été trahie pendant le cauchemars. Emilita n'aurait su accepté y être associée.

« Je ne suis pas de ceux qui mentent. »

Ni de ceux qui trompent ou qui trahissent, c'était pourtant un trait qu'on associait volontiers aux démons non ? Ceux dont la nature dissolvait l’existence même n'avaient pas besoin de jouer de fourberies. Ceux qui se faufilaient dans les rêves comme un parasites dont le pouvoir se basait sur la manipulation d'autrui par contre...

« Tout dépend de s'il y en a un intérêt, tout dépend de ses volontés. Ce monde est déjà gouverné pas des êtres puissants, vous le savez mieux que quiconque, voues les loups des meutes, puisque vous les vénérez, il est dangereux pour les êtres faibles qui traversent les plans. »
Drippir en était un exemple, prisonnier de ce monde, il suivait Emilitia avant tout pour sa protection, bien moins pour la charité d'aider une demi-démon même s'il s'était peut-être attaché avec le temps.
« Un pacte permet de créer un lien vers les deux mondes, c'est une puissance partagée. Il est presque certain que le nôtre a été signé à la fin de la nuit. Si l'Araignée n'est pas venue jusque ici, nous sommes ses représentations dans ce plans. »
Emilitia recula d'un pas, pour s'asseoir, les ailes toujours déployées, dos à la lune.
« Lorsque je ferme les yeux, je sens encore les pattes qui grimpent le long de mon dos. »
Et le souvenir du cauchemars persistait.

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Iris-

La louve lui confirme la théorie la plus probable : elle aussi s'est faite trahir pendant son rêve. Ou bien, elle la menait en bateau. iris restait sur ses gardes, mais buvait ses paroles comme une assoiffée dans le Désert. Elle ne comprenait pas la moitié des énigmes que lui posait la louve masquée : elle lui parle de Démons, de Pacte, de mondes de traverse. Iris est tentée de la prendre pour une folle, dans son délire de pouvoir. Après tout, elle avait pénétré les frontières, leurs frontières, et était une solitaire. peut-être était-elle en train d'essayer de la manipuler, et Iris ne pouvait le supporter. Un frisson froid parcours son échine : elle ne peux pas nier qu'elle sent les inflexions de vérité dans la voix de la louve. Et surtout, comment expliquer de manière rationnelle le lien qu'ont les deux femelles ? Cette expérience partagées, ces souvenirs si particuliers, cette peur ... ?

La louve frissonne de nouveau, dans l'air qui n'est pas si froid. Elle avait signé un pacte avec cette araignée, ce Démon, et en avait perdu les souvenirs. Instinctivement, elle découvre ses crocs en un rictus de dégoût : durant tout son rêve, elle s'était faite brinqueballée, manipulée par l'entité qui l'avait torturée dans cet autre monde. Et maintenant elle était liée à elle ? Pour quelle raison ? Devrait-elle faire quelque chose en échange, était-elle une menace pour les autres à présent, comme infectée par les oeufs de cette araignée monstrueuse ? Mais la louve masquée avait parlé de puissance partagée, et non de manipulation. Un Pacte, pas un contrat de servitude. Quelle était la différence ?

Qu'est-ce que ça signifie ? Que l'on doit continuer à se faire manipuler par cette Araignée, même dans notre réalité ?

Emilitia

« Cela signifie que nous sommes devenu hôte de son influence sur ce monde, une ombre noire jetée par notre biais. Ce n'est pas quelque chose qui me dérange personnellement, j'appartiens déjà à ce côté de la balance. J'apprécie moins la manipulation. »

La fierté démon, comme disait Drippir. Mais il y avait aussi cette peur qui restait, habitant dans l'esprit, revenant plus grande encore lorsqu'elle fermait les yeux. C'était agaçant, Emilitia n'appréciait pas du tout. Elle n'aurait eu aucune objection à s'allier avec l'araignée mais celle-ci s'était voulue au dessus, plus puissante, prédatrice du papillon. Un jour Emilitia l'annihilerait comme elle le faisait avec les araignées de ce monde, simple revanche de démon à démon.
L'adolescente en face d'elle cependant avait un autre rapport avec l'Araignée du cauchemar. Après tout, elle vivait bercé par la lumière de divinités protectrices de sa meute.

« Vous pouvez accepter ce fait, que maintenant vous portez en vous un peu d'ombre ou alors vous pouvez essayer de l'exorciser. » Drippir s'agita à ce mot, Emilita se releva. « C'est à vous de choisir. »

« Notre rencontre aura été intéressante, elle a répondu à une question. Il est indéniable que le cauchemar était bien réel. La suite dépend sans doute de chacun. »
Elle recula, d'un pas, amorçant la fin de la recontre.
« Je crois que ce territoire ne m'est pas permis. »

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-Iris-

Les mots de l'étrange louve glace Iris autant qu'ils ne l'attirent. Elles sont devenues son hôtes, ont partagé son pouvoir sans le savoir. L'ombre avait élu son domicile en elle, et elle ne savait que faire pour composer avec ce fragment de nuit qui lui avait été offert, imposé plutôt. L'exorciser, le garder, l'utiliser ? Chercher des informations, sûrement, comprendre, apprendre. Devenir plus forte. Était-ce là un chemin ? La louve au masque recule, s'échappe presque alors même qu'Iris aurait voulu en savoir davantage. Elle aurait voulu en savoir tellement plus, car elle ne savait rien.

Autour des deux louves, la nuit s'épaissit en une nappe opaque, les préservant du temps qui passe. La lune qui brille derrière les cheveux de celle dont on peut douter de la lupanité* éclaire la scène d'une aura étrange, et il flotte dans l'air comme un parfum de peur. La peur du noir, qui pourtant les accueille aujourd'hui. La peur de l'Araignée, qui a voyagé depuis son monde jusqu'au leur, ancré dans leurs âmes, et qui parfois leur rappelle le cauchemar qu'elles avaient vécu. Mais surtout, la peur que ce moment se termine, et que la jeune Etelkru ne passe à côté de quelque chose d'important, de quelqu'un d'important, ou du moyen qu'elle cherchait depuis longtemps pour devenir plus forte.

Attendez.

La voix vient caresser le rêve, les yeux reflètent la lune et un désir profond et antique. Elle ne peut pas la laisser partir comme ça, mais cherche mots, trébuche sur les notions qui ne sont pas les siennes. La nuit est la seule à entendre leurs secrets, et il semble à Iris que cette louve -a-t-elle au moins un nom ?- a entrevu plus de son âme que beaucoup dans son clan. Peut-être qu'en ce moment, elle comprend un peu mieux son frère, son attrait pour les solitaires si différents. Ou bien, son âme adolescente cherche encore le danger sans vouloir se l'avouer, recherche le feu pour vérifier qu'il brûle bien. Elle ouvre la gueule, la lune reflétant un éclat vif sur ses crocs juvéniles :

Qui êtes-vous ?

[*(???? je sais pas si ce mot existe) | Rp comptant pour le calendrier sur le thème Nuit 8) ]

Emilitia

Elle se stoppa dans son geste alors qu'Emilitia s'apprêtait à se retourner pour reprendre le chemin des terres partagées. Oreilles dressées, corps en suspens, le masque blanc gardait ses quatre yeux rivés sur l'adolescente, attendant la raison de pourquoi il lui avait été demandé d'attendre.

« Oh, je m'appelle Emilitia. Et lui, c'est Drippir. »
Elle pointa la luciole d'un geste de la tête.

Emilitia n'était pas spécialement attachée aux noms et aux identités, elle ne connaissait pas celui véritable de la Demoiselle Rose qu'elle considérait pourtant comme amie, ne donnait pas le sien si on ne lui demandait mais présentait quasi systématiquement celui du Drippir en même temps que son nom. Elle n'attendait pas spécialement de retour non plus. Si Emilitia resta dans cette même position, à demi retournée, les yeux sur la jeune louve, s'était pour attendre si elle désirait autre chose ou si elle pouvait prendre congé. Sous cette nuit éclairée par la lune, elle resta pendant ces quelques instants immobile et silencieuse, attendant.

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-Iris-

La louve au masque interrompt son geste. Iris sent qu'elle ne pourra la retenir plus longtemps, rendant sa présence encore plus intrigante. Elle s'avance d'un pas, ses yeux violancés la dévorant des yeux, presque avide. Elle grave dans sa mémoire chacune de ses caractéristiques, son odeur, et évidemment son nom, qu'elle accompagne d'un deuxième : sa luciole, un familier probablement. Iris en a déjà vu, jamais de tels, mais elle n'est pas étonnée. Elle pose une patte sur sa poitrine, ses cheveux luisants sous la lumière de la lune, et demande :

Moi c'est Iris. Pourrions nous ... Nous revoir ? Un jour.

L'espoir et l'atmosphère si particulière de cette nuit lui font perdre le sens de la raison. Ce sens qu'elle aurait du garder, qui lui chuchote que cette louve au masque est dangereuse, étrange et à fuir. Elle a pénétré leurs frontières, parle en énigmes et en sait un peu trop sur elle, cela suffirait à n'importe qui pour se méfier. Mais Iris est intriguée, et sa curiosité la démange : elle s'expose au danger, le frôle avec délice, bravant les interdits et est prête à le refaire encore, pour prouver à son frère qu'elle aussi en est capable. Pleine d'espoir, elle attend, sans ciller, la réponse de l'étrange louve.

Emilitia

Elle laissa tomber légèrement la tête sur le côté, tendance habituelle lorsqu'elle se faisait plus amicale, tranchant avec l'ambiance pesante du début de la rencontre. Les humeurs d'Emilita changeaient rapidement et elle préférait ne pas être sous l'angoisse de quelques mauvais souvenirs. Il était pourtant toujours là, celui de l'araignée. La louve noire fut tout de même un peu surprise de la volonté soudaine de l'adolescente.

« Oh ! Oui bien sûr ! »

Emilitia ne s'opposait jamais au retour d'une rencontre. Le quotidien sur les terres de Punk Wolf était définitivement moins solitaire que la route des démons. Ils demeuraient tout de même majoritaires, les jours où elle était seule avec Drippir. Les démons ne se mélangeaient pas aux loups pour former un groupe, même à demi, l'idée serait mauvaise.

« Je ne suis jamais très loin, il suffira de suivre les traces. »

Celles qu'elle laissait indéniablement sur le monde comme une multitude de petites blessures.

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-Iris-

La louve au masque penche la tête, et sa voix retentit, surprise. Peut-être qu'elle n'a pas l'habitude qu'un Etelkru veuille la revoir, elle qui vient de pénétrer leurs frontières. Mais Iris ne peut pas laisser passer cette chance. Elle sourit, alors que la louve au masque accepte : il suffirait de suivre ses traces. Elle hoche la tête, et fait un pas en arrière. Elle a gravé son odeur dans sa mémoire, et saura la retrouver quoi qu'il arrive.

Très bien alors. Bonne soirée, je vous laisse rentrer chez vous.

Elle sourit, reste immobile. Il ne faut pas qu'on la trouve ici, mais aucun bruit ne lui indique la présence d'un congénère. Alors, elle se contente de laisser partir la louve aux ailes de mouche, l'observant une dernière fois en se convainquant qu'elle n'était pas un mirage.

[Fini pour moi, on en refait un quand tu veux ]

Emilitia

Elle hocha la tête pour cette accord entendu.

« Au revoir »

Puis Emilita tourna les talons, sa silhouette sombre se laissant rapidement engloutir dans la nuit, ne laissant derrière elle que ces traces de végétation nécrosée à son passage.

[Quand tu veux! Emilitia traîne toujours dans le coin ]

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