Petit & gros papillon — Polaris

Nyu avait toujours cette même envie de découvrir le monde, d’explorer… de s’amuser. Maintenant qu’elle grandissait, ses parents l’emmenait un peu plus loin lors de leurs sorties pour assouvir la faim de la marque.
Nyu y voyait surtout la possibilité de se défouler, quand la marque était le dernier de ses problèmes. Un sourire ravi aux babines, elle sautille, son immense chapeau se décollant un peu de son crâne, avant de retomber. Tout cela l’amusait particulièrement. L’électricité sur le dit chapeau, un peu moins. Les enfants Etelkrus étant rares, la gamine devait trouver un moyen de s’amuser toute seule, sans toujours passer par les adultes.
Supposée se concentrer sur la recherche de monstre, Nyu se laisse distraire par un papillon qui se pose sur sa truffe. Les pupilles se dilatent, alors que son poil gonfle sous l’excitation. Un rire qui lui échappe, alors qu’elle essaye d’attraper l’insecte. Sautillant, faisant claquer sa mâchoire à proximité.

Jusqu’à ne plus se trouver face à un petit papillon.

Le museau suit le papillon du regard, claque parfois dangereux à côté, sans pour autant le toucher. Ce n’était pas un monstre, aucune raison de le blesser. À l’approche d’un loup, Nyu se désintéresse du papillon, pour admirer la nuée qui s’échappe de l’inconnu. Certains viennent se poser sur son museau.
Ne pas les blesser à cause de l’électricité.
Un rire qui lui échappe, alors qu’elle essaye de marcher le plus tranquillement possible jusqu’au loup sans faire bouger les papillon. Encore un petit challenge qui l’amuse.

« — Tu peux parler aux papillons ? »

C’était compliqué de parler sans trop bouger.

« — Est-ce qu’ils vont rester sur mon nez jusque’à ce que tu leur demandes de partir ? »

Parce que c’était vraiment très drôle.
La queue féline s’agite doucement, la louve devait refouler ses pulsions de félin et ne pas jouer avec les insectes.
Surtout si c’était là les amis du loups.

Lui reste silencieux, quand elle continue de s’émerveiller sur les papillons. D’ailleurs le Nakhus il était genre super silencieux. Nyu adopta une posture joueuse face à lui.

« — Tu parles pas ? »

C’était bizarre, la première fois que Nyu croisait un loup qui pouvait ou ne voulait pas parler. Curieux aussi. Comment communiquer ? Pensive, la queue de la louvette se balance. À peine elle a fait un mouvement qu’elle se retrouve recouverte d’insectes. Complètement. Ok nouvel exercice, rester en équilibre sans bouger pour pas que les insectes ne s’envolent.
C’était plutôt drôle.
Se concentre, pour rester parfaitement immobile.

« — … c’est… plutôt drôle ! Tu joues toi aussi ? À celui qui ne fait pas s’envoler les papillons ? »

Nouveau jeu.
Nouveau challenge.

D’accord, donc un grand louveteau qui ne parlait pas. Pas grave ! Nyu parlerait pour deux, ce serait tout aussi drôle après tout. Voyant les papillons s’envoler, l’Etelkrus observa les formes qu’ils représentaient.
Oh !
Un sourire enthousiaste qui étire ses babines, son poil se gonflant.

« — Jouons à chat ! »

L’avant de son corps s’abaisse.

« — C’est moi le chat ! J’te laisse un peu d’avance. »

Cours vites, avant que je ne te rattrape !

Chat, chat, chat.
Visiblement le jeu ne semble pas déplaire à son ami du jour qui s’élance, utilisant les papillons pour perturber Nyu. Ah, elle devrait prendre garde à ne pas les blesser, les amis volant de sa camarade de jeu. Un double-jeu pour l’Etelkrus, dont les babines s’étirent en un large sourire.

« — J’ARRIVE ! »

À son tour, elle s’élance pour rattraper le grand loup blanc.
Mais les papillons semblent avoir leur petit effet, faire attention à ne pas les écraser ou les heurter, demandait bien plus d'agilité et de concentration que Nyu pensait.

Les loups avaient une odeur bien différentes des monstres. Nyu concentrée, essaya d’avancer tout en contournant au maximum les mites. Quelle galère, Polaris trichait un peu quand même ! Cet exercice d’agilité l’obligeait à placer ses pattes de manière inconfortable, les croiser.

« — J’vais t’attraper ! »

Et là le drame. Un p’tit «  sproutch » sous ses coussinets. Elle lève sa patte, sachant très bien ce qui l’attendrait en-dessous. Eh merde. C’était les amis de son ami du jour quand même… il allait sûrement pas apprécié qu’elle en ait écrasé un. Doucement, elle vient lever sa patte dans le creux de laquelle reposait l’insecte mort.

« — Euh… Polaris… j’ai peut-être sans faire exprès, écraser un de tes amis… on continue quand même à jouer hein ? »