Le bras de mer [PV Samaël]

3 an (30/03/2024) Yeux fait de feu I | E | F | A 1 | 1 | 0 | 2

-Iris-

Iris hoche la tête : il voulait rentrer, c'était sûrement le mieux. Les soins qu'elle avait prodigués étaient seulement rudimentaires, et peut-être qu'il lui faudrait quelques ponts de suture pour que la blessure guérisse plus vite. Son bandage n'allait probablement même pas résister à la traversée de la mer, et il faudrait le refaire à l'arrivée sir la blessure se réouvrait. Le regard de l'etelkru se baisse, alors qu'elle feint de regrouper les feuilles qu'elle n'avait pas utilisé pour éviter le regard perçant du mâle. Il l'impressionnait un peu, alors qu'il ne devrait pas. Elle se voulait maîtresse d'elle-même, mais ne pouvait empêcher ses pattes de trembler légèrement sans savoir pourquoi.

La question la fait se figer. Elle tourne un regard rapide vers le mâle : pas à l'aise ? Sa gorge se serre, un peu. Il avait remarqué, et elle ne savait pas quoi lui répondre. Qu'elle était à l'aise ? C'était un mensonge qui courrait à sa perte. Qu'elle ne voulait pas lui faire mal ? C'était déjà trop tard. La chaleur lui remonte le long du coup pour empourprer ses joues, de nouveau, et elle déteste chaque seconde de la sensation qu'elle ne peut pas contrôler. Elle se veut garder une voix neutre, mais elle est légèrement plus aigüe qu'avant, insupportable à ses propres oreilles :

Je ne suis pas habituée au contact, c'est tout. C'était plus logique que je vous soigne, vous auriez eu ... Du mal, seul.

Elle déglutit, emboitant le pas au mâle couleur sable qui avait pris les devants. En même temps, elle essayait de se convaincre elle-même de sa réponse pour expliquer sa soudaine gêne. Elle enchaîne :

Si j'avais fait plus attention, nous n'en serions pas là.

Samaël

Samaël se retint de hausser un sourcil, simple question de politesse face à la princesse etelkru bien que sa décontenance ne lui échappa pas. Il la laissa pourtant tranquille, ne renchérissant pas sur le sujet, se contentant de marcher sur le chemin du retour, un peu clopinant alors que sa peau le tirait ici et là où il avait été marqué.

« Oui. »

Une affirmation aux regrets de la louve. Oui c'était de sa faute, parce qu'elle n'avait pas été attentive à son environnement. Ça pouvait sembler dur mais au moins elle apprendrait. On n'avait pas été tendre avec lui non plus lorsqu'il était enfant, notamment lorsqu'il pleurait qu'il ne voulait pas apprendre à se battre. Les princes devaient apprendre les arts jugés nobles et les jérémiades n'étaient bonnes que pour la progéniture de la basse population.

« Mais on autorise aux jeunes de se tromper, une fois adulte, ils n'en ont plus le droit. »

ça aussi, on le lui avait appris, il avait également pu l'expérimenter de nombreuses fois. Samaël avait sans doute été mauvais élève, adulte, il en avait fait bien trop des erreurs.

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-Iris-

Oui

Le ton est neutre, mais les paroles sont dures. Iris serre les crocs, sentant la morsure froide de la honte et des remords la prendre. Peut-être qu'elle s'attendait à être rassurée, en baissant l'échine et en avouant sa faute, mais elle ne se trouvait que plus enfoncée dans le sol. Elle l'avait cherché. Elle ne dit rien, se mord la babine en se promettant de ne plus refaire l'erreur, à l'avenir : chacune d'entre elle était une blessure, mais une expérience qu'il fallait capitaliser. En silence, elle continue leur chemin vers le clan, essayant de ne pas se morfondre. Et à la remarque du loup crème, elle relève les yeux vers lui : elle avait le droit de se tromper. C'était ce qu'avait dit Anita, elle aussi. Tant qu'elle était jeune, il fallait qu'elle fasse les erreurs, car une fois adulte elles auraient des conséquences bien plus grave.

Vous n'avez jamais pensé à devenir mentor ?

La question est presque candide, le regard curieux. Samaël semblait avoir des conseils à revendre, avec elle ou avec d'autres : il ferait probablement un bon mentor, dur mais juste. Son expérience de l'extérieur en ferait un atout de choix pour ceux désireux d'explorer et d'étendre leur emprise sur la région.

Samaël

La question prit Samaël de court. Devenir mentor... il ne l'avait pas envisager une seule fois dans sa vie, que ce soit dans son pays d'origine ou ici, trop obnubiler sans doute par cette volonté de pouvoir par droit ou par l'importance de transmettre les valeurs de sa lignée à sa propre descendance – et pour cela, la faire naître.

« Non, je dois l'avouer. »

Ce qui avait d'autan plus surpris le mâle brun fut que la question soit poser par une des petites princesses Etelkru, par une Etelkru même tout simplement. Il serait absurde qu'il devienne mentor pour la nouvelle génération, lui, l'étranger. Samaël était ici à nouveau à cause d'une vie d'échec, n'était que l'ombre d'un prince déchu et ne portait même pas de glowstick comme les autres adultes jeunes ou accomplis du clan.

« Je doute cependant avoir le bon profil pour ce genre de chose. »

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-Iris-

Le mâle reste neutre, mais silencieux un moment, considérant probablement la question. A ses côtés, Iris avance, plus attentive malgré la fatigue : elle avait compris qu'elle avait eu le droit à une erreur, pas deux. Elle regarde à droite, à gauche, fait attention où elle mettait les pattes. Et en même temps, écoute la réponse du mâle sable. Apparemment, il n'y avait jamais pensé. Peut-être parce qu'il n'avait pas le temps, ou bien pas l'envie ? Elle-même ne se voyait pas mentor plus tard, les enfants n'étaient pas sa tasse de thé. Enfin, le mentorat concernait plutôt les adolescents, qui étaient encore pires. Lorsqu'il lui annonce un problème de profil, elle tourne un regard en coin légèrement circonspect sur le mâle.

Ha bon.

Elle continue d'avancer. Pourtant, elle avait eu l'impression qu'il était un guerrier compétent, et la manière qu'il avait eu de formuler la leçon avait été efficace. Pour avoir travaillé avec Dough, Iris savait à quel point il était important de transmettre en peu de mot l'important, et Samaël avait l'air de savoir s'y faire. Elle porte son regard vers l'avant de nouveau : peut-être que son oeil était méjugé par la certaine admiration qu'elle portait au mâle. Enfin, admiration : fascination était peut-être un meilleur mot. Il n'était pas connu dans le clan pour avoir fait de grandes choses, mais était pour le moins mystérieux. Iris chasse ces pensées, de peur de rougir à nouveau. Elle continue :

Le clan a besoin de mentors compétents, pourtant.

Une sorte de compliment déguisé, alors qu'elle le regarde en coin de nouveau. Ils étaient bientôt arrivés, de toute manière.

[On peut finir après ta rep si tu veux ?]

Samaël

Toute princesse qu'elle était, Iris n'était encore qu'une adolescente face à un adulte. Le compliment aurait pu être apprécié mais les pensées de Samaël ne pouvaient s'empêcher de le persuader qu'aux yeux des autres loups adultes et accomplis du clan, il devait encore faire ses preuves, qu'il n'était encore qu'une étranger. Il ne répondit pas, laissant la femelle à ses pensées et ses propres avis, ils arrivaient de toute façon au bord de mer.
Les vagues vinrent lécher les pattes du mâle brun qui ne put réprimer un plissement de museau. Plus que l'idée du sel sur ses plaies, la simple sensation d'avoir le pelage mouillé à nouveau l'horripilait. La mer et l'océan n'avaient rien de plaisant, ce n'était qu'une frontière de bout du monde qui ne menait nul part autre que vers un horizon infini, pire encore que l'avait pu être son désert natal.
Il finit par entrer dans l'eau, continuant le chemin vers le camp. La jeune était fatiguée, ça se voyait à sa façon de se tenir et ses paroles moins nombreuses, Samaël l'était aussi, il avait hâte de rentrer.

[ouep! je m'arrête là du coup]

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