Fort caractère | ft. Artémis

Après être passée par les côtes nacrées Artémis avait rejoint les plaines savanes. Il faudrait qu’elle retrouve Alphonse pour lui raconter ce qu’elle avait découvert ces derniers jours et les rencontres qu’elle y avait faites.

Le temps, ici, était toujours très doux voire presque chaud d’après ce qu’on lui avait dit en tout cas. Ceci n’était pas pour déplaire à notre aventurière qui aimait clairement avoir chaud. C’était un fait indiscutable, la miss préférait avoir chaud que froid. Et les on dit se vérifièrent sans grandes surprises.

La belle brune avançait d’une démarche fluide et confiante, sans aucune hésitation. Ce n’était pas cette partie de terre un peu sèche qui allait lui faire peur. Lors de ses nombreux voyages avec son frère, ils avaient dû traverser plusieurs territoires désertiques, et toujours, ils s’en étaient sortis. Elle continua, pensive, en se remémorant les dernières années qu’ils avaient passées ensemble. Ces souvenirs lui attirèrent un fin sourire collé au museau.

Arrivant près d’un ruisseau la solitaire s’y arrêta pour se désaltérer. Malgré sa tolérance à la chaleur, elle n’était pas suicidaire et savait que l’hydratation régulière était la clé pour rester fraîche et en forme surtout dans ce type de domaine. Il ne fallait donc pas s’en priver.

Se remettant en route, elle songea qu’il serait peut-être intelligent de se reposer un peu avant d’attaquer une plus grosse partie du chemin. Elle dépassa le ruisseau et trottina un peu plus loin les sens aux aguets à la recherche d’un spot à peu près tranquille. Quelques minutes passèrent avant qu’elle ne jette son dévolu sur un large rocher plat gorgé de la chaleur du soleil.

Après un regard aux alentours ne voyant rien à signaler, elle s’y allongea tranquillement en posant sa tête sur ses pattes avant. Elle ferma les yeux un moment, et s’endormit après quelques minutes.

Mais alors qu’elle s’enfonçait à peine dans cette petite sieste une sensation étrange la fit se redresser. Il lui avait semblé entendre du mouvement plus loin en contrebas.

Ça ne venait pas de derrière… Elle ne risquait pas de se faire surprendre comme avec le petit requin

Elle décida cependant de rester calme et silencieuse. Pourquoi aller s’affoler en même temps ? Hein ? Elle verrait bien ce qui allait arriver. Sans se dévoiler, et le plus silencieusement possible. Arté se releva pour essayer de voir si quelqu’un ou quelque chose était bien en train d’arriver. C’était encore assez loin de ce qu’elle crut percevoir, mais cela approchait.

Aussi se recoucha-t-elle tranquillement et patienta-t-elle en refermant les yeux, mais en restant à l’affut laissant la chose inconnue venir à elle.

Quelques minutes passèrent.

Mais alors qu’elle reposait sa tête sur ses pattes avant dans l’optique de se laisser plonger dans une somnolence réparatrice, un drôle de bruit parvint à ses oreilles. Elle avait espéré que l’auteur des mouvements qu’elle avait perçus passerait peut-être son chemin ou qu’il viendrait à sa rencontre peut-être…. Mais non.

Agacée, que l’inconnu ne se montre pas, elle redressa dans un premier temps, la tête en soufflant. Puis elle tendit l’oreille pour tenter d’identifier le bruit qu’elle venait de capter. Un grondement ? Non pas assez fort, ni assez sourd. Un piaillement ? il y avait certes des oiseaux dans le coin, mais ce n’était pas ça.

Patiente elle attendit encore un peu et entendit une nouvelle fois une espèce de grognement enroué. Ne souhaitant pas s’énerver davantage elle finit par se redresser et à lancer de façon assez forte pour être entendue.

« C’est pas bientôt fini ce boucan ?! Y en a qui aimerai se reposer ici ! »

La chasseresse reprit alors une posture fière et impassible. Elle scruta les alentours, curieuse de voir si l’inconnu allait enfin se révéler, passer son chemin ou surgir de derrière peut-être ?

Encore une fois, quelques minutes, s’écoulèrent. Les herbes sèches étaient immobiles, le silence commençait à revenir. Le vent tourna apportant à la solitaire les informations qu’elle attendait et lui confirmant son impression. Premièrement, elle n’était pas seule ici, c’était une certitude. Deuxièmement, il s’agissait bien d’un loup et non d’autre chose qui était venu l’importuner. Mais l’inconnu ne semblait pas décider d'approcher. Elle souffla une dernière fois et repris.

« Allons ? J’attends ! Ne soyez pas timide ! »

Pour finir, elle attendit, espérant que ses paroles auraient un peu plus d’effet que son silence.