Deux sauvages (Grimm)

FAST:

OTTAR

Etelkru

« “Quand on ne sait où l'on va, qu'on sache d'où l'on vient.”. »

Ottar tourne une oreille vers lui, sans quitter le sol. Un concours, c'était quelque chose pour sa soeur ça. Elle aimait les défis et tout de qui allait avec. Lui? Bof.

Il ne voyait tellement pas l'intérêt de la chose, à part courir, et peut raté à cause de ça.

Mais il devait rencontrer des loups alors.. Il prend sur lui, sans doute et se redresse. Pour lui peu importe, il voulait au final juste manger.

-D'accord!" Cela servirait il à quelque chose?? L'hybride je savait pas. Cela serait il considéré juste comme un jeu? Il ne savait pas non plus.

(c) DΛNDELION

Un court temps passe et le grand jeune accepte.
Mais à part ce mot qui conclut un accord, il n’y a pas davantage d’initiative qui se dessine chez lui : il semble attendre, encore. C’est donc à lui de mettre en place les termes du concours - il ne s’en privera pas.
Grimalk lève un court instant le museau vers le ciel, des possibilités défilant dans ses pensées et lui cherchant à en attraper une au vol pour constituer sur le fil un objectif et des règles. C’est un exercice qu’il pratique souvent  - surtout un objectif plus que des règles  - et il s’y prête volontiers à cet instant aussi.

— Très bien, je propose de faire ainsi : nous ne chasserons pas de proie plus petite qu’un jeune cervidé, et il faudra l’abattre seul. Technique libre.

Oreilles droites et sourire plus affirmé au coin des lèvres, Grimalk darde ses yeux dorés dans ceux du plus grand loup.

—  Le premier à avoir tué sa proie l’emporte, le gagnant a droit à garder la proie de l’autre.

Car sans prix ni pression, un concours n’en est pas vraiment un.

— Ça te convient, Etelkru ?

Lui s’est déjà retourné et détourné de quelques pas, les sens aux aguets, prêt à trouver une piste à remonter.
Il n’attend qu’un mot de l’autre loup pour libérer l’énergie qu’il a commencé à laisser grandir en lui.

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Fonctionnement proposé si Ottar accepte :
Au tour par tour, recherche d’une piste à suivre, puis la remonter jusqu’à la proie et l’abattre.
Au 1er tour, lancer de dé Réussite pour déterminer la piste trouvée :

RC -  Une petite biche déjà blessée, la proie idéale : une belle part pour peu d’efforts (8 PVs, 0 FOR, 1 AGI)
RS -  Un daim mâle dans la force de l’âge, il faudra être plus vigoureux pour l’abattre mais cela ne devrait pas être trop difficile (10 PVs, 1 FOR, 1 AGI)
ES -  Un sanglier. Ça ne sera pas facile… (15 PVs, 2 FOR, 0 AGI)
EC -     Aucune piste trouvée, il faut chercher davantage.

Si la proie flairée ne convient pas, il est possible de relancer le dé autant de fois que désiré au prix d’un tour de jeu.
Si la piste est suivie : 5 réussites à obtenir pour la remonter jusqu’à la proie, une RC valant 2 et un EC retirant 1.

Et pour finir… Le combat.

Si aucun son ne vient confirmer les termes du concours, le jeune mâle ne les infirme pas non plus.
Et il attrape du regard ce qui est plutôt donné en accord silencieux via ce signe de tête - parfait. Le sourire de Grimalk se fait plus affirmé et puisque l'autre loup ne perd pas davantage de temps en inutiles paroles, le Nakhu reprend la trajectoire qu'il avait initiée de son côté. Son encolure s'abaisse pour amener sa truffe près du sol et à travers les feuilles et les racines, il cherche l'effluve à pister et la proie dans laquelle il plantera crocs et couteaux.

Leurs chemins se sont maintenant suffisamment séparés pour que les sens de Grimalk ne soient plus parasités par les sons émis par la présence de celui qui est maintenant son concurrent.
Humant les effluves nombreuses du sous-bois, le mâle parvient à discriminer une odeur connue pour avoir déjà abattu plusieurs de ses semblables. Tout son corps aux aguets, le poil hérissé par la tension pendant qu'il s'applique à calmer les pensées parasites qui pourraient le déconcentrer de son objectif, le Nakhus se met en marche à travers les arbres pour progresser en direction de ce qui serait sa proie.
Il ne pouvait en être autrement : maintenant repérée, la bête périrait.
Mais ce qui actionne ses muscles et bâtit sa détermination d'un feu plus brulant encore que d'habitude, c'est l'envie pressante d'emporter ce défi qu'il a lui-même lancé.

Alors les yeux dorés plongeant dans chaque ombre des sous-bois, son corps lourd se reposant avec application dans l'appui de pattes solide qu'il laisse s'enfoncer dans l'humus sans en faire bruisser les feuilles, le loup se laisse engloutir par la forêt réduite à deux centres d’intérêt : sa propre présence, et la cible à abattre.

De temps à autre, quand l'esprit du mâle laisse une rare fenêtre s'ouvrir sur autre chose que son objectif, il se rappelle du contexte de la compétition et s'accorde une courte pause pour écouter.
Museau vers le ciel et oreilles droites, il recueille les sons de la forêt, et cherche trace de l'autre loup qu'il a défié. Il croit déterminer que de son côté, l'Etelkru est toujours bel et bien présent dans un périmètre pas tant éloigné que cela. Il ne cherche pas à en savoir plus : ce qui l'intéresse surtout, c'est de ne pas se laisser surprendre par le son d'une cavalcade ou d'une lutte.
Car cela voudrait dire qu'il a été devancé, et Grimalk ne le souhaite pas.

Rassuré dans l'immédiat, le brun se replonge dans l'univers de sa concentration et discrimine à nouveau les repères de sa piste.
Il ne se perd pas, remonte méticuleusement les signes du passage de la proie, se sent petit à petit approcher.
Le Nakhu ne s'autorise pas encore à sourire, mais son souffle qui se raccourcit très légèrement et la tension qui grandit en lui sont des signes similaires de contentement pour une tâche qui progresse bien.

Pas après pas, il se rapproche.

L'autre mâle s'ennuie peut-être, de son côté de la forêt : Grimalk, lui, sent sa concentration augmenter à mesure que l'objectif se rapproche.
Il se sent comme l'étau d'une mâchoire qui se resserre autour d'une jugulaire alors même qu'il n'a pas encore mis la patte sur son objectif. Mais il sait qu'il va finir par y parvenir : ce n'est plus une question qu'il se pose. Maintenant que la piste est bien remontée, que s'enchaînent les minutes sans les sentir défiler tant il se trouve absorbé par sa tâche, il n'effleure même plus l'idée de repartir sans rien.
Bon, bien-sûr, selon les termes du concours qu'il a de lui-même proposé, si l'Etelkru se retrouvait à finir en premier il serait dans l'obligation de lui remettre sa proie.

Mais maintenant que l'obtention de ce gibier se concrétise, la simple idée de devoir peut-être le céder lui retourne l'estomac d'une morsure brûlante.
Il n'en a pas du tout envie.

Secouant la tête, il se force néanmoins à se dire peu importe : pour le moment, il doit surtout s'assurer de ne pas se laisser déconcentrer.

Lorsque son museau retourne frôler le sol, il réalise cependant que ce qu'il a craint se réalise. Le temps passé à se focaliser sur autre chose a perturbé sa concentration initiale, et il ne retrouve plus si facilement la piste qu'il avait suivie jusque là.
Les sourcils froncés, Grimalk retient un grondement et crispe les muscles pour canaliser la frustration qu'il sent monter. Il sait que dans cet exercice précis de compétences, s'énerver signifierait aggraver son cas. Non, il doit plutôt expirer lentement, chasser le trouble de ses pensées, et reprendre là où il était. Il oublie pour le moment la présence d'un autre loup, son concurrent, dans ces bois et ne pense plus qu'à lui et sa proie. L'adolescent prend le temps de collecter les fragments de sa mémoire immédiate pour reconstituer le dernier endroit où la piste le menait sur des sentiers sûrs, et il retourne légèrement en arrière pour reprendre de ce point.

Un sourire satisfait remonte le coin de ses lèvres quand il constate qu'il est de retour sur le bon chemin et qu'il n'a pas perdu sa piste. Les effluves sont là, mêlées à la terre et aux feuilles humides, et il peut désormais reprendre le cours de la traque.
La leçon est bien retenue : tant qu'il n'est pas allé au terme et que la proie ne se tient pas devant ses yeux, il ne doit pas se laisser distraire. Alors Grimalk canalise l'ensemble de ses pensées et de son attention sur sa tâche, retrouvant cette bulle dans laquelle seuls lui et son objectif existent.

Il a commis l'erreur, quelques secondes plus tôt, de laisser ses pensées se diriger d'elles même vers la jubilation d'une victoire qu'il ne touche pourtant pas encore du doigt : il ne s'y autorisera plus tant que le sang du gibier ne sera pas en train de couler le long de sa gueule.