Au-delà des frontières [PV Emilitia]

Emilitia

Elle y entrait enfin plus profondément, en terre Etelkru et sans y avoir réellement à craindre -du moins cette  fois-ci, elle avait une excuse à jeter aux crocs des soldats les intransigeants. Alors elle profita un peu la solitaire, elle fit sa petite part de tourisme, traînant un peu parfois malgré le stress évident de sa guide. La petite balade prit fin lorsqu'un bras de mer fut traverser pour rejoindre une île au milieu de laquelle s'ouvrait la gueule noire d'une grotte qui , sans être prévenu et dans l'imaginaire collectif, aurait de toute évidence mené droit en enfer. C'était drôle, c'était exactement le cas.

Iris donna ses petites consignes, celles sur les lieux, celles ses conditions.

"Ne te trompes pas de démon à mordre."

Si l'Etelkru voulait la tuer, un avertissement également, sur le ton de la plaisanterie, dans ce monde qui promettait d'être un fragment de ce qu'aurait pu être le siens dans d'autres circonstances, il serait fâcheux de se faire trahir par la mauvaise personne.

Emilitia  retira son masque du visage, dévoilant ses yeux bleus aux pupilles fendues, pour le faire glisser sur le côté. Elle attacha également ses longs cheveux en chignon, Iris avait insisté sur la possibilité quasi certaine d'un combat potentiel, autant s'y préparer.
Drippir lui, quitta la demi démon pour aller se poser sur un caillou.

"Je t'attends ici."
"Oh, tu ne viens pas? Peur de rencontrer quelques vieilles connaissances à éviter?"
"Non Mais le portail que tu vas traverser, si les démons qui y habitent n'ont pas déjà envie ce monde, c'est que c'est sans doute un aller sans retour pour un démon. Déjà toi, malgré ton sang de louve, c'est pas sûr que tu puisses revenir ou même profiter des mêmes avantages que l'autre cloche."
"Je reviendrais, même si pour cela je dois faire faire s'effondrer ce monde."
"Je le souhaiterais presque."

La louve noire délaissa alors le petit démon pour faire face à Iris, troquant de compagnon bien qu'elle appréhendait un peu l'absence à venir de Drippir. Depuis leur rencontre, ils avaient toujours été ensembles, sa présence lui permettait une stabilité dans les moments d'incertitudes. A demi louve n'est-ce pas? Oh elle afficha pourtant expression d'empressement et d'excitation face à l'Etelkru.

"Allons-y n'est-ce pas?"

Elle lui laissait le plaisir d'être la tête du duo.

Emilitia

10 pv

Avec son pelage noire, Emilitia se fondait dans les ombres de l’antre comme si elle faisait elle-même partie de ce monde, ce qui n’était pas totalement faux. Elle était comme chaque chose présente ici, une part de ténèbres prête à engloutir la moindre lumière, elle se sentait ici presque chez elle tout en ayant l’impression d’étouffer comme si elle était entrée dans la tanière d’une famille trop grande pour être tous contenus sans se marcher dessus. D’ailleurs, ne vient-il pas cousin clopinant sur le chemin?

Oreilles dressées, attentive autant à la voix de l’Etelkru que par le pas de la créature, les muscles de la louve noire se tendirent pour mieux la préparer à se déployer. Ce n’était un monstre comme, Emilitia pouvait le sentir par l’absence de vibration dans son cœur.

Peut-être que le démon se veut gardien de l’entrée, peut-être veut-il impressionner quelqu’un, mais lorsque son regard s’arrêta sur eux, il s’élança. Créature au corps rachitique mais à la gueule et parée de crocs, être misérable et inférieur manquait cruellement de grâce, Emilitia préférait Drippir, sauf qu’il n’était pas là. Et elle demi demone n’avait pas non plus de nom parmi eux, elle était l’enfant paria sans doute qui pourtant par son sang mêlé était libre d’explorer ce monde. Oh pas de haine ou de véritable dégoût comme pouvait être avoir Iris lorsqu’elle sortit de l’ombre mais une simple salutation de bienséance. Si on voulait être écouté, il fallait commencer par se présenter, la hiérarchie chez les démons était violente, Drippir le lui avait toujours dit.

Emilitia

7 pv

Ses crocs se plantent dans la chaire noire, il y a ce sang qui coule un peu dans sa gueule au goût aussi immonde que familier. Il y a cette patte qui lui griffe le flan et qui laisse perler le propre sang de la louve noire. La nécrose ne dérange pas le monstre, comme Emilitia n’aurait pas été dérangée de tremper dans une essence démoniaque pure.

Elle finit pas lâcher, s’éloignant d’un bond en arrière pour mieux aviser. La balafre brûle un peu mais Emilitia n’avait rien d’une princesse qui ne s’était jamais égratignée, la vie solitaire ne l’aurait pas permise.
Du coin de l’œil, elle voit que Iris n’a pas réagi, comme face à la créature aux champs mystiques. Ce n’était pas vraiment l’idée qu’elle s’était faite des Etelkrus, peut-être aurait elle pu traverser la frontière plus tôt. La réflexion ne resta pas bien longtemps dans sa tête, son regard bleu revenant rapidement sur l’autre démon, l’échange était à poursuivre, on ne se présentait pas entièrement avec une seule morsure, et le désirait presque dévorer la chaire noire de ce cousin maintenant.

Le démon se retrouve pris en sandwich, dévoré d'un côté, traîné au sol de l'autre. Il hurle de douleur, et se débat, projetant ses griffes tout autour de lui en un dernier effort de déchiqueter la chaire de ses edversaires.

[Dégats répartis équitablement entre les deux]

Spoiler:

Emilitia

5 pv

À nouveau ses crocs s’enfoncent dans la chaire et cette fois ceux d’Iris aussi. Le corps rabougri se déchire et à nouveau les griffes fusent. Emilitia sent son museau s’entailler, elle subit un peu aussi, il n’y a pas qu’un seul sang noir qui perle au sol. Peut-être aurait-elle du lâcher et reculer pour laisser l’Etelkru encaisser seule -son clan était celui de guerriers, c’était leur truc d’encaisser non? - maïs l’euphorie de la victoire proche n’incite qu’à accentuer la pression de ses mâchoires.

[dés]

Mais Emilitia n’est pas une Etelkru, pas même une guerrière ou une grande chasseuse. Il y a moins de force dans ses mâchoire qu’estimer et si elle ne lâche pas, sous le manque d’élan les os ne craque pas et l’opposant hurle encore.

Emilitia

5 pv

Elle ne lâche pas quand le corps se fait moins résistant, quand survint la mollesse de la mort avant sa rigidité lorsque les muscles deviennent froids. Ses crocs demeurent plantés, son corps tendu mais son pelage gonfle d'excitation à la victoire. Ce n'était pas une proie, un prédateur ou un simple monstre qui avait été abattu mais un être comme elle, un démon au sang aussi noir que le siens, une créature dont la défaite l'élevait un petit au sein de l'espèce de son hybridation. Elle avait dominé... pas seule certes et la voix de d'Iris vint la sortir à demi de sa torpeur, elle ne la voyait que d'un œil et dans un mouvement vif la pupille plaça son focus sur l'Etelkru.
Un simple grondement du fond de la gorge en guise de réponse avant qu'enfin la pression de ses mâchoire brise l'os. La rencontre, le combat, la victoire, le sang soit que sa gorge avalait, le siens qui coulait le long de son pelage jusqu'au sol... tout ça l'avait poussé à être un peu plus démon que louve à cet instant. Dans cette vrille de l'esprit, après quelques longues secondes de flottement, la demi démone s'appropria le cadavre, y détacha ses crocs pour mieux les y enfoncer de nouveau, arrachant chairs et os qu'elle avala en partie, un instinct qui la poussa à désirer cette force volée pour elle, pour retrouver une énergie nouvelle.
Drippir ne lui avait pas dit un jour que certains démons dévoraient leurs frères et sœurs à la naissance afin d'accéder à la condition supérieur qui leur permettrait de survivre ? Emilitia n'avait pas de fratrie, et Drippir n'était pas là.

Emilitia

8 pv

Emilitia avale et dévore, son instinct l'avait poussé à raison, la demi louve se sent revigorer. Elle sent ce sang, cette essence en elle qui bouillonne et malgré la pénombre, elle peut voir l'ombre de la silhouette de ses ailes bien plus large qu'elles ne l'ont jamais été. Alors elle dévore encore en encore, la noirceur de l'autre être imprégnant son museau, son cou, ses pattes et ses crocs, la louve noire se fait aussi monstrueuse qu'aurait pu l'être l'autre démon.
On ne savait jamais combien de victoire il y avait avant le jour où on tomberait, alors il fallait profiter, user celles qu'on arrachait jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien.

C'est encore la même voix qui l'arrache à son obnubilation et à nouveau les yeux bleus s'arrêtent sur l'autre louve. Vint alors cette réflexion, celle qui se demandait s'il ne fallait pas dévorer cette autre bête aussi, avant que l'adrénaline ne retombe, que l'esprit s’apaise et que la raison revienne. Elle ne prend pas la plaisanterie comme telle Emilitia, ça bourdonne encore un peu dans sa tête alors qu'elle se lèche les babines.

« Celui d'une viande qu'on aurait laissé pourrir au fond d'une eau stagnante. »

Elle se penche à nouveau sur le cadavre éventré de la créature et ouvrit à nouveau sa gueule pour lui arracher ses yeux – après tout les démons faisaient une fixette là dessus non ?